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Microcrédit


Lexington

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A la suite d'un article sur contrepoints, j'ai reçu un mail d'une étudiante à Sciences Po Rennes qui écrit un mémoire sur le microcrédit et souhaiterait avoir des avis libéraux sur la question. Certains d'entre vous se sentent-ils qualifiés et/ou ont une idée de qui contacter sur cette question?

Merci

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Jeffrey Tucker a écrit des articles critiques sur le microcredit et plus particuliérement sur la Grameen Bank de Muhammad Yunus

http://mises.org/story/337 ;

http://blog.mises.org/archives/005861.asp

Je n'ai pas d'avis tranché et je n'ai pas creusé la question. Mais il me semble qu'encourager l'esprit d'entreprise, la constitution d'une épargne, et fournir un apprentissage des base de la gestion ne peut pas étre véritablement mauvais. (comme semble le faire http://entrepreneursdumonde.org/)

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Oui, je me souviens d'une photo à l'époque d'AL.

Par ailleurs le bouquin de Yunus "Vers un monde sans pauvreté" est un vrai manifeste libéral.

Il ne faut pas exagérer. Yunus se démarque explicitement du capitalisme et prône une sorte de 3e voix.

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A plusieurs reprises, il défend le libéralisme tout en critiquant ouvertement les politiques sociales.

S'il trouve que le système profite aux riches, la troisième voie dont il est question n'est pas opposée au capitalisme.

Le micro-crédit est un système de prêts bancaires alternatif de ce qui existait mais qui devrait être considéré comme un des aspects du capitalisme.

edit : D'ailleurs, la discussion a déjà eu lieu.

http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=38229

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A plusieurs reprises, il défend le libéralisme tout en critiquant ouvertement les politiques sociales.

S'il trouve que le système profite aux riches, la troisième voie dont il est question n'est pas opposée au capitalisme.

Le micro-crédit est un système de prêts bancaires alternatif de ce qui existait mais qui devrait être considéré comme un des aspects du capitalisme.

edit : D'ailleurs, la discussion a déjà eu lieu.

http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=38229

Il faut bien noter que Yunus défend des politiques que nous libéraux qualifions de libérales mais que Yunus ne désigne jamais à ma connaissance par ce nom.

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ouep mais c'est de la diplomatie,

Son propos n'a aucune ambiguïté, d'ailleurs je serais curieux de voir les différentes traductions don l'américaine.

ya d'autres bouquins sorti par des collaborateurs de yunus qui expliquent plus précisément le mécanisme de la gramee.

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Son propos n'a aucune ambiguïté

J'aime bien ce passage :

D'une certaine façon, nous avons intégré l'idée que la cupidité est le moteur du capitalisme et en avons conclu que seuls les plus cupides pouvaient se faire une place dans ce système. Les gens bien intentionnés se gardaient bien d'y participer, le condamnaient et s'obstinaient à vouloir trouver des solutions de rechange.

Nous pouvons reprocher au secteur privé bien des erreurs, mais comment justifier que nous ne fassions rien pour changer les choses de l'intérieur? A la différence du gouvernement, le secteur privé est ouvert à tous.

Issu du chapitre 'Libéralisme et objectifs sociaux' de Vers un monde sans pauvreté. A plusieurs reprises il parle de façon très libérale pour se modérer après, et dire des trucs un peu contradictoires. Peut-être qu'il s'assume pas complètement :icon_up:

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L'immonde, Caroline Fourest, le 7 novembre 2008

Mon microcrédit ne connaît pas la crise

Il existe un monde où l’économie est au service de l’émancipation et non de l’aliénation, où le crédit coule à flots. On compte même plus de prêteurs que d’emprunteurs… Un monde où l’économie virtuelle est au service de l’économie réelle, des entrepreneurs, et où l’on ne prête qu’aux pauvres. Dans ce monde, Internet est au service de la solidarité et non de la haine ou de la rumeur. Ce n’est pas une utopie. C’est une réalité. L’économiste bangladais Muhammad Yunus, Prix Nobel, l’a rêvé parmi les premiers. Des hommes comme Jacques Attali et Planète Finance ont beaucoup fait pour concrétiser cette idée simple mais révolutionnaire. D’anciens présidents comme Bill Clinton ne jurent plus que par lui. C’est le microcrédit. Un micro-exemple de tout ce qui peut nous inspirer en période de crise.

Cette utopie en marche, on la rencontre notamment sur www.kiva.org. Je m’y suis connectée il y a un an, dans l’idée de prêter 25 dollars. J’ai bien regardé la liste des demandeurs, sélectionnés et rencontrés (en vrai) par les relais de Kiva. J’ai parcouru leurs photos, pris connaissance de leur histoire et de leurs besoins avant de choisir à qui j’avais envie de prêter ma modeste somme. A peine trois minutes passées à remplir mon panier et à donner mon accord bancaire par Paypal (autant que pour commander un livre sur Amazon). Cette ligne sur mon relevé bancaire, je ne l’ai pas vue passer. Mais Maria Elena l’a vue arriver. Elle avait besoin de 575 dollars pour acheter une nouvelle machine à coudre et développer son magasin de couture à Huancayo, au Pérou. Aucun dossier à monter auprès d’une banque, ni mesure « prudentielle » ni défaut de liquidités. En quelques heures, grâce à 16 autres donateurs (Nina, Scott, Charly…), Maria Elena tenait son prêt. Son atelier s’est développé. Il fait vivre sa famille et d’autres femmes. En moins d’un an, Maria nous a remboursés. Depuis, j’ai recliqué pour reprêter cette somme au moins dix fois. Ces 25 dollars ont fait le tour du monde. Patience, une Nigériane de 53 ans, a pu acheter de nouvelles statuettes pour sa boutique d’art africain. Nisrine, une Libanaise de 31 ans, a renouvelé le stock de son magasin dans la plaine de la Bekaa. Une famille de Tanzanie a pu ouvrir une échoppe vendant des légumes et du charbon. Une autre se lance dans le recyclage au Pakistan.

Le monde de Kiva est très concret. Le site prélève un micro-pourcentage (10 %) sur votre don pour faire fonctionner sa structure, réduite au minimum. Une dizaine de personnes coordonnent le site et cherchent des demandeurs. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le plus difficile pour Kiva n’est pas de trouver des donateurs (ils affluent), mais de faire connaître cette source de liquidités potentielles à des hommes et des femmes loin de toute technologie. Le réseau peut compter sur un réseau mondial d’ONG, dont les bénévoles rencontrent tous les jours des micro-entrepreneurs qui auraient besoin de cet argent pour gagner en autonomie.

Cette solidarité ne se fait pas sur le mode de la charité, mais sur celui du prêt solidaire. Le microcrédit est donc aussi un lieu où se réinventent les rapports Nord-Sud. Vous pouvez choisir la région que vous souhaitez aider en priorité. Que vous ayez un lien avec l’Asie ou que vous préfériez l’Afrique. Le Moyen-Orient est très prisé. Des donateurs américains horrifiés par les dégâts commis par leur gouvernement peuvent directement prêter à des micro-entrepreneurs en Irak, en Afghanistan et en Palestine. Dès qu’un projet solide est mis en ligne, les entrepreneurs de ces régions trouvent des donateurs en quelques heures. Surtout s’il s’agit de femmes. Car Kiva rééquilibre aussi les rapports hommes-femmes. Vous pouvez choisir le genre de ceux à qui vous souhaitez prêter en priorité. Le Nord étant plus féministe que le Sud, la plupart des donateurs préfèrent aider des femmes souhaitant accéder à leur autonomie. Il y a aussi des groupes de donateurs qui recherchent des entrepreneurs par affinités. Des donateurs chrétiens qui veulent donner en priorité à des entrepreneurs chrétiens, des écologistes du Nord qui cherchent à encourager un développement non polluant au Sud…

En deux ans, grâce à 354 000 donateurs, le site a permis de réaliser 68 000 prêts d’une valeur moyenne de 450 dollars. Le montant global d’argent prêté s’élève à 48 millions de dollars. Ainsi va Kiva. Loin de ce monde où ceux qui voulaient importer les subprimes cherchent des boucs émissaires pour éviter l’autocritique, loin de ce monde où l’on peut se dire socialiste à l’international mais continuer à liquider la puissance publique et à déréguler le marché du travail au plan national, loin de ce monde où les ultralibéraux traitent déjà de protectionnistes ceux qui souhaitent simplement réhabiliter l’Etat protecteur, loin de ce monde où l’on fait croire que les emplois aidés de la droite (destinés à créer de la flexibilité pour les entreprises) sont les mêmes que ceux de la gauche (qui luttaient contre le chômage des jeunes en inventant de nouveaux postes et des services via le tissu associatif), loin de ce monde où certains disent vouloir refonder le capitalisme quand ils ne veulent que le corriger, où d’autres disent vouloir l’abattre au lieu de contribuer à le refonder pour de vrai, loin de ce monde et de ses postures obligées, il existe un autre monde. Celui d’une microéconomie solidaire. Elle ne pourra jamais remplacer la macroéconomie et ses contraintes, mais l’histoire de son utopie devenue réalité contient quelques leçons à méditer.

http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/achet…bjet_id=1057630

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Des hommes comme Jacques Attali et Planète Finance ont beaucoup fait pour concrétiser cette idée simple mais révolutionnaire

:icon_up:

Quel escroc ce type, il y a qu'a lire le bouquin de Yunus pour voir dans quelle estime il tien ces technocrates qui essayent de retirer quelques lauriers du travail des autres 20 ans après, une foi qu'ils sont mondialement reconnus.

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  • 3 weeks later...
Il faut bien noter que Yunus défend des politiques que nous libéraux qualifions de libérales mais que Yunus ne désigne jamais à ma connaissance par ce nom.

Très juste mais je nuancerais en précisant que Yunus ne préconise pas une politique mais une nouvelle forme d'entreprenariat.

Son livre "Vers un nouveau capitalisme" commence par la liste des différentes formes d'action sociale existantes, depuis les entreprises capitalistes classiques qui ont des activités sociales jusqu'aux ONG, en passant par les états. Yunus démontre rapidement qu'aucune de ces structures ne répond efficacement au problème de la pauvreté. C'est une analyse de la concurrence qui lui permet de justifier l'intérêt de ce qu'il appelle "social-business", une forme d'entreprise capitaliste rentable par son activité en faveur des pauvres (par opposition à une entreprise qui finance son action sociale par les profits qu'elle tire d'autres activités), et qui occupe donc un espace libre sur le marché. En fait, les entreprises de Yunus s'adaptent au marché local du Bangladesh (où les pauvres sont prépondérants par rapport aux classes moyenne et supérieure) et optimisent l'utilisation des ressources, en particulier humaines (selon Yunus, la productivité des gens augmente lorsque leur travail est socialement utile), le tout en vue d'un objet social, par exemple la réduction de la pauvreté. Par ailleurs, il prône le libre-choix des travailleurs entre salariat et travail en indépendant.

Pour Yunus, la politique doit se limiter à l'éducation, aux infrastructures et à l'entretien d'un climat propice à l'entreprenariat (confiance, stabilité, etc). Il y a cependant un point où je dois faire un peu plus de recherche. Yunus a obtenu de l'état du Bangladesh un statut spécial pour sa banque Grameen. Je serais curieux d'en savoir plus sur ce point précis. Je pense que les banques classiques du Bangladesh lui ont mis pas mal de bâtons dans les roues et que la concurrence pure et dure lorsque les banques classiques sont protégées par une banque centrale aurait été très difficile.

Enfin, Grameen s'est diversifiée dans pas mal de domaines, de l'alimentation (avec Danone) jusqu'aux télécoms. Chapeau M. Yunus!

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J'aime bien ce passage :

CITATIOND'une certaine façon, nous avons intégré l'idée que la cupidité est le moteur du capitalisme et en avons conclu que seuls les plus cupides pouvaient se faire une place dans ce système. Les gens bien intentionnés se gardaient bien d'y participer, le condamnaient et s'obstinaient à vouloir trouver des solutions de rechange.

Nous pouvons reprocher au secteur privé bien des erreurs, mais comment justifier que nous ne fassions rien pour changer les choses de l'intérieur? A la différence du gouvernement, le secteur privé est ouvert à tous.

Issu du chapitre 'Libéralisme et objectifs sociaux' de Vers un monde sans pauvreté. A plusieurs reprises il parle de façon très libérale pour se modérer après, et dire des trucs un peu contradictoires. Peut-être qu'il s'assume pas complètement :icon_up:

Changer les prémisses!

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J'ai en effet rencontré la charmante Alizée pour lui exposer un point de vue très personnel du microcrédit.

A-t-elle touché du doigt l'essentiel? A-t-elle goûté à ton exposé?

Tout de même, je m'étonne que tu exhibes ainsi ton microcrédit. Les libéraux sont décidément sans complexe.

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A-t-elle touché du doigt l'essentiel? A-t-elle goûté à ton exposé?

Tout de même, je m'étonne que tu exhibes ainsi ton microcrédit. Les libéraux sont décidément sans complexe.

En matière d'exhibition de microcrédit non encore développé, il me semble qu'un certain Rocou avait établi la norme.

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Très juste mais je nuancerais en précisant que Yunus ne préconise pas une politique mais une nouvelle forme d'entreprenariat.

Son livre "Vers un nouveau capitalisme" commence par la liste des différentes formes d'action sociale existantes, depuis les entreprises capitalistes classiques qui ont des activités sociales jusqu'aux ONG, en passant par les états. Yunus démontre rapidement qu'aucune de ces structures ne répond efficacement au problème de la pauvreté. C'est une analyse de la concurrence qui lui permet de justifier l'intérêt de ce qu'il appelle "social-business", une forme d'entreprise capitaliste rentable par son activité en faveur des pauvres (par opposition à une entreprise qui finance son action sociale par les profits qu'elle tire d'autres activités), et qui occupe donc un espace libre sur le marché. En fait, les entreprises de Yunus s'adaptent au marché local du Bangladesh (où les pauvres sont prépondérants par rapport aux classes moyenne et supérieure) et optimisent l'utilisation des ressources, en particulier humaines (selon Yunus, la productivité des gens augmente lorsque leur travail est socialement utile), le tout en vue d'un objet social, par exemple la réduction de la pauvreté. Par ailleurs, il prône le libre-choix des travailleurs entre salariat et travail en indépendant.

Pour Yunus, la politique doit se limiter à l'éducation, aux infrastructures et à l'entretien d'un climat propice à l'entreprenariat (confiance, stabilité, etc). Il y a cependant un point où je dois faire un peu plus de recherche. Yunus a obtenu de l'état du Bangladesh un statut spécial pour sa banque Grameen. Je serais curieux d'en savoir plus sur ce point précis. Je pense que les banques classiques du Bangladesh lui ont mis pas mal de bâtons dans les roues et que la concurrence pure et dure lorsque les banques classiques sont protégées par une banque centrale aurait été très difficile.

Enfin, Grameen s'est diversifiée dans pas mal de domaines, de l'alimentation (avec Danone) jusqu'aux télécoms. Chapeau M. Yunus!

Intéressant.

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