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Ron Paul, Rand Paul, Frédéric Bastiat


p.a

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Une page consacrée à Ron et Rand Paul présentés comme les espoirs du Parti Républicain, en vue de la présidentielle.

Bien sûr ils sont considérés comme excentriques (il est souligné en encart le fait que Ron a refusé de voter une médaille à Mère Theresa…) mais on présente aussi ses cotés positifs pour le public français (ancien médecin, a voté contre la guerre Irak et Patriot act, simplicité, fidélité à ses valeurs, n'aime pas Sarah Palin)

Un article aussi sur la popularité de Frédéric Bastiat aux US, avec citation des noms de Mises et Hayek.

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L'auteur cache mal son mépris en tout cas :

"des théories semi-obscures d'économistes autrichiens du milieu du siècle dernier"

Sur Bastiat :

"Dans La Loi il brosse son autoportrait en ces termes : Je suis un homme sans coeur et sans entrailles, un philosophe sec, un individualiste, un bourgeois, et pour tout dire en un mot un économiste de l'école anglaise ou américaine. Il ne saurait si bien dire"

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Mon dieu. Quel torchon!

Edit: @Tremendo: Neutre? Ok pour dire que c'est mieux que ce qui a été écrit auparavant mais les différentes pointes sur Ron Paul sont quand-même plus nombreuses que les quelques rares remarques positives

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Pourtant je trouve le texte globalement plutôt neutre, jamais le monde ni autre canard franchouillard n'avait fait aussi neutre sur le mouvement libertarien aux Etats-Unis.

Oui, on en est réduit a bien peu, mais moi aussi je trouve l'article suffisamment neutre pour potentiellement pousser des gens a s'intéresser a la vérité derrière la caricature européenne du tea party, donc c'est un bon article malgré tout.

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Oui, on en est réduit a bien peu, mais moi aussi je trouve l'article suffisamment neutre pour potentiellement pousser des gens a s'intéresser a la vérité derrière la caricature européenne du tea party, donc c'est un bon article malgré tout.

A intervalle régulier ( 4 - 5 mois quand même) il y a des articles relativement équilibré sur les Tea parties dans ce journal. Il me semble qu'on avait parlé d'un article d'une commune au Texas qui permettait d'adopter un lampadaire.

On ne peut pas demander à quelqu'un qui visiblement découvre Bastia après un interview de Ron Paul d'adhérer immédiatement aux thèses libertariennes. Mais disons que pour une fois, le mouvement n'est pas simplement présenté comme un ramassis de conservateurs poujadiste.

Je pense que ce qui surprend le plus l'auteur de cet article, c'est qu'il a l'air de découvrir qu'il y aurait d'autres voie (ou en tout cas propositions) de sortie de la crise (pas seulement économique) actuelle que le recours à encore plus d'état et de réglementation. C'est plutôt bon signe, il me semble.

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Edit: @Tremendo: Neutre? Ok pour dire que c'est mieux que ce qui a été écrit auparavant mais les différentes pointes sur Ron Paul sont quand-même plus nombreuses que les quelques rares remarques positives

On sent que l'auteur n'est pas forcément Ronpaulien et on sent pas l'adhésion, mais on va pas demander au Monde de devenir autre chose du jour au lendemain.

Franchement cet article ne contient pas d'affirmations désobligeantes comparant les libertariens à l'extrême droite, des fous de Dieux et des racistes, ce qui est une première en France. Il énonce quelques prises de position de Ron Paul, comment il s'est fait connaître, son ascension, ne le critique même pas pour avoir refusé de remettre la médaille à Mère Thérésa et explique son vote, évoque ses positions sur l'Irak l'Afghanistan et le patriot act qui sont plutôt de nature à plaire aux gens de gauche, il rappelle qu'il n'aime pas Sarah Palin qui jouit d'une très mauvaise presse etc etc.. Certe on aurait aimé savoir pourquoi Ron paul avait cette position anti-Etat, que l'article éclaire le pourquoi de la montée du ras-le-bol depuis Bush et surtout Obama, et qu'il explique les alternatives proposées par Ron paul pour sortir de la crise et pourquoi?

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Tout de même, tout de même, même si l'on ne peut pas, et c'est bien normal, demander au Monde de se faire l'avocat des convictions de R. Paul ou F. Bastiat, i.e. de nos idées communes, ne peut-on pas réclamer quelque justesse, quelque justice même, quand au jugement porté ?

Pour l'auteur de l'article, surtout, le fait étrange n'est pas tant que F. Bastiat soit inconnu en France : pour lui, cela s'explique par le fait qu'il est un théoricien médiocre, voire même pas un théoricien du tout, tout cela est une affaire entendue. Il est avant tout "interloqué" par la présence de cet auteur mineur dans le débat outre-manche, apportant sa "bonne parole" (dit-il, moitié sérieux, moitié moqueur). Complètement à côté de la plaque. La vraie question est celle-ci : comment se fait-il qu'un auteur aussi majeur de la pensée française, celui qu'il est juste de comparer à son illustre compatriote J.-B. Say, soit aussi ignoré en France ? Moi-même je n'ai toujours pas trouvé la réponse.

Je pense d'ailleurs que ce n'est pas un hasard si Marx lui-même a senti plusieurs fois la nécessité de livrer bataille contre la pensée de Bastiat.

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La vraie question est celle-ci : comment se fait-il qu'un auteur aussi majeur de la pensée française, celui qu'il est juste de comparer à son illustre compatriote J.-B. Say, soit aussi ignoré en France ? Moi-même je n'ai toujours pas trouvé la réponse.

Je pense d'ailleurs que ce n'est pas un hasard si Marx lui-même a senti plusieurs fois la nécessité de livrer bataille contre la pensée de Bastiat.

Peut-être parce que le débat politique en France entre 1875 - 1910 a surtout été focalisé par la lutte républicain / monarchiste = Cléricaux / anti cléricaux etc… Et que de ce fait, les idées libérales sont passée à la trappe.

Ensuite, l'économie n'a jamais été enseigné comme une discipline scientifique en France, donc juste quelques auteurs… dont Walras qui présenté comme un libéral pure sucre alors qu'il théorisait les monopoles naturels ; et la focalisation du débat politique à partir de la commune entre les idées socialistes et… Et pas grand chose d'autre à part un très fort conservatisme.

Il y a eu aussi le fait que l'Etat pendant assez longtemps à plutôt bien fonctionné en France. En particulier grâce à son action centralisatrice qui a fait disparaitre les octrois communaux par exemple (bon en 1943 pour paris, mais à partir de 1900 pour les autres communes) et pas mal d'autres asservissements locaux.

Mais plutôt que de remonter au calendes grecques, il faut plutôt s'interroger sur pourquoi la France à raté le virage libéral dans les 1980 - 90.

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Mais plutôt que de remonter au calendes grecques, il faut plutôt s'interroger sur pourquoi la France à raté le virage libéral dans les 1980 - 90.

Oui, au fond, j'aurais du poser la question sous cette forme.

Et je vois, en vous lisant, la photo de Raymond Aron qui, disait-on, avait eu raison contre Sartre : aurait-il pu jouer ce rôle, lui-même ou en passant le flambeau ?

Ce que je voulais rappeler, plus globalement, c'était qu'au XIXe siècle il était, avec d'autres libéraux, au centre du débat public/politique.

Quel écho, un siècle et demi après, pourrait bien recevoir tel ou tel écrit de Bastiat, ou quelle opportunité auraient des gens comme Tocqueville ou Léon Say de devenir, l'un député, l'autre ministre des finances ? Aucune, malheureusement, il me semble.

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Oui, au fond, j'aurais du poser la question sous cette forme.

Et je vois, en vous lisant, la photo de Raymond Aron qui, disait-on, avait eu raison contre Sartre : aurait-il pu jouer ce rôle, lui-même ou en passant le flambeau ?

Ce que je voulais rappeler, plus globalement, c'était qu'au XIXe siècle il était, avec d'autres libéraux, au centre du débat public/politique.

Quel écho, un siècle et demi après, pourrait bien recevoir tel ou tel écrit de Bastiat, ou quelle opportunité auraient des gens comme Tocqueville ou Léon Say de devenir, l'un député, l'autre ministre des finances ? Aucune, malheureusement, il me semble.

Aron était marginalisé dans son époque. Même à droite à cause de son soutient à l'indépendance de l'Algérie. En fait, si on cherche un intellectuel avec un renom important et qui n'était pas marxiste, on ne trouve guère que Camus. Mais il est mort un peu tôt, et il ne s'intéressait pas du tout à l'économie. Comme d'ailleurs l'immense majorité des intellectuels Français. Peut-être parce qu'il n'y a jamais eu en France de faculté de renom en économie comme il y a eu Normal Sup ou Polytechnique.

Pour en revenir à la question initiale : pourquoi n'y a-t-il pas eu une vague libérale en France comme dans les pays anglo-saxons dans les années 80 et allemand ou Nordique dans les années 90 ?

C'est je pense parce qu'en France on n'a pas connu la grande sociale démocratie qu'on connue ses pays entre 1950 et 1980, avec des tranches marginale d'imposition à l'IR de 90 % ou plus. Du coup, c'est devenu une option pour sortir de la crise des années 70. Option tenté en 1981 avec l'arrivé de Mitterrand au pouvoir. Le PS de gouvernement s'est bien rendu compte que cela ne marchait pas. Mais en même temps, il ne fallait pas désespérer Billancourt.

Ensuite, on a un personnel politique qui se renouvelle très lentement. Chirac était déjà ministre en 1967 sous Pompidou. Quand il a pris les oripeaux libéraux en 86 - 88, c'était un discours marketing auquel il ne croyait pas. Un seul ministre libéral en 9 ans de gouvernement : Madelin, durée du poste : 2 mois.

Paradoxalement, le gouvernement le plus libéral entre 1981 et 2010, c'est celui de Jospin. Même s'il a concédé quelques trucs énormes à la gauche du parti comme les 35h. Et comme sa politique n'était pas vraiment en phase ses électeurs, il a été boulé…

Et puis, il y a aussi l'incroyable cécité des médias Français sur ce qui se passe ailleurs. On a vécu presque 30 ans avec un taux de chômage supérieur de 4 ou 5 points à celui des anglo-saxons sans que personne ne se dise que peut-être Reagan et Thatcher y était pour quelque chose. Et on trouve encore des millions de personnes pour défendre NOS retraites par répartitions ou NOTRE sécurité sociales et mêmes NOS services publiques qui nous bouffent 55 % de notre PIB. Mais qui le sait ? Et surtout qui s'en soucis…

Bon, je ne vais pas finir ce bref exposé par ce pays est foutu. La marque est déposée. Mais disons qu'on a pris quand même beaucoup de retard.

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Je continue à penser, malgré tout, que la France, à l'époque précise dont vous parlez comme peut-être à de nombreuses autres reprises, n'a pas condamné le libéralisme, et ne lui a pas fermé les portes de l'histoire. Comme aurait pu dire Chirac avec le peu d'habilité qu'on lui connait : les portes de l'avenir sont ouvertes à qui savent les pousser. Autrement dit, je crois que de la même façon qu'il a été possible, en France, à Say, Bastiat, Tocqueville, Molinari, Blanqui, Garnier, etc., etc. (et plusieurs lignes d'etc.), de démolir les prétentions socialistes et communistes des Cabet, Fourier, Proudhon, Saint-Simon, Considérant, etc., etc. (et, à mon grand regret, plusieurs pages d'etc.), de même donc qu'ils ont remporté jadis cette bataille majeure, plus proche de nous, Aron, Jouvenel, Sorman, Madelin voire meme R. Barre, auraient pu démolir les méfaits de la fausse philantropie du socialisme contemporain.

Sinon, totalement d'accord avec Pierre789 : l'encadré sur Bastiat est une honte.

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Ce qui me sidère, c'est le temps de réaction des soi-disant meilleurs journalistes de France : le tea party, Ron, Paul, Bastiat, on en parle quand même depuis un bon bout de temps, ils occupent une place importante dans la vie politique américaine. Il a fallu du temps pour qu'ils s'aperçoivent que tout ça ne se résumait pas à une bande de rednecks plus ou moins affiliés au kkk. En un sens, ça résume bien ce qu'ils cherchent dans l'actualité politique US : ce qui peut conforter leur vision du monde étroitement social-démocrate.

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Je pense que la proximité des élections de 2012 et l'aspect dynastique de la famille Paul ont suscité ces articles. La prochaine fois que nous parlerons de Ron Paul et qu'on nous répondra "Ron qui ?", nous pourrons tancer l'ignorant en lui rétorquant "Ron Paul, le candidat à la présidence de 2012 qui s'inspire d'un penseur français et qui a été encensé par le Monde".

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Je pense que la proximité des élections de 2012 et l'aspect dynastique de la famille Paul ont suscité ces articles. La prochaine fois que nous parlerons de Ron Paul et qu'on nous répondra "Ron qui ?", nous pourrons tancer l'ignorant en lui rétorquant "Ron Paul, le candidat à la présidence de 2012 qui s'inspire d'un penseur français et qui a été encensé par le Monde".

:icon_up:nous pourrons tancer l'ignorant en lui rétorquant "Ron Paul, le candidat à la présidence de 2012 qui s'inspire d'un penseur français et qui a été encensé par le Monde". :doigt:

En attendant de pouvoir ridiculiser nos élus et hommes politiques " quoi, vous ne connaissez pas Frédérique Bastiat?"et vous prétendez…

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Je remarque aussi que le journaliste du Monde (le journal des élites de ce pays) avoue à demi mot que pour faire un encadré sur Bastiat, il a fait une recherche google, a pêché deux trois citations et puis a brodé autour. Un vrai Albert Londres.

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Je remarque aussi que le journaliste du Monde (le journal des élites de ce pays) avoue à demi mot que pour faire un encadré sur Bastiat, il a fait une recherche google, a pêché deux trois citations et puis a brodé autour. Un vrai Albert Londres.

Il y a juste une recherche approfondie pour la citation de fin, que je ne connaissais pas d'ailleurs.

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Je remarque aussi que le journaliste du Monde (le journal des élites de ce pays) avoue à demi mot que pour faire un encadré sur Bastiat, il a fait une recherche google, a pêché deux trois citations et puis a brodé autour. Un vrai Albert Londres.

Pas seulement brodé, mais bien détourné. À la fin de l’article de l'Immonde, le putois journalistique fait dire à Bastiat : "Je suis un homme sans cœur et sans entrailles, un philosophe sec, un individualiste, un bourgeois, et, pour tout dire en un mot, un économiste de l'école anglaise ou américaine." Alors que la citation complète est : "Me voilà discrédité à tout jamais; et il est maintenant reçu que je suis un homme sans cœur et sans entrailles, un philosophe sec, un individualiste, un bourgeois, et, pour tout dire en un mot, un économiste de l'école anglaise ou américaine." (L'État)

Bref, un vrai article de merde pondu par un fumier.

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Le même jour dans l'Immonde…

Plus c'est gros…

LEMONDE | 04.01.11 | 14h17 • Mis à jour le 04.01.11 | 14h17

Sylvain Cypel Article paru dans l'édition du 05.01.11

En mai 2009, Barack Obama créait une commission d'enquête sur la crise, nommée FCIC. Son ordre de mission : "Examiner les causes, intérieures et internationales, des crises financière et économique actuelles aux Etats-Unis." Bipartite, sa composition réunissait des personnalités expérimentées représentant les idées de la nouvelle majorité démocrate et celles de l'ancienne, républicaine. Au total, autour de son président, Phil Angelides, un ex-trésorier général de l'Etat de Californie, elle incluait trois financiers et avocats d'affaires, deux anciens élus au Congrès, deux ex-conseillers économiques de George Bush, un entrepreneur et un ex-régulateur du secteur bancaire. Six penchaient démocrate (dont le président), quatre républicain (dont le vice-président, Bill Thomas, membre de l'ultraconservateur American Enterprise Institute).

En instaurant cette commission, M. Obama avait forcément pensé à la commission Pecora qui, au début de la Grande Dépression, enquêta sur ses racines et ses instigateurs. Les travaux de cette commission présidée par le procureur Ferdinand Pecora, elle aussi bipartite, nommée en 1932 sous les républicains et redynamisée par le démocrate Franklin Delano Roosevelt, débouchèrent sur une législation (loi Glass-Steagall séparant activités de dépôt et d'affaires des banques, création d'un "gendarme" des marchés, la Securities and Exchange Commission, et d'autres agences de contrôle) qui configura la vie financière américaine pour un demi-siècle, ouvrant la voie aux grandes réformes socio-économiques qui suivirent.

Dans l'esprit de M. Obama, la FCIC avait deux missions : l'une d'impulsion législative, l'autre pédagogique. Elle devait encourager cette "refondation de l'économie" que lui-même prônait - un concept aujourd'hui abandonné. Las ! Deux fois déjà, la remise de ses conclusions a été reportée. Bipartite, my foot… Aucun compromis n'y a été possible entre prorépublicains et prodémocrates. Après dix-huit mois d'auditions de 800 acteurs directs (PDG, traders, hauts fonctionnaires, experts…), des millions de pages de documents analysées, la commission s'est avérée incapable de dégager un "narrative", comme disent les Américains, un récit collectif des racines et du déroulement de la crise, quitte à signaler des divergences ici ou là.

Les républicains ont tout simplement refusé que le nom "Wall Street" figure dans ce rapport. On a bien lu : aucune "cause" de la crise, pas même partielle, ne saurait être imputable aux marchés financiers. Non seulement ceux-ci sont blancs comme neige, mais des termes comme "dérégulation", "banque fantôme" (pour désigner les fonds spéculatifs), "risque systémique" ou "interconnexion" ne devaient pas non plus apparaître. Mais alors, pourquoi cette crise ?

Les républicains de la FCIC ont résumé le 15 décembre 2010 leur position : l'unique responsable de la crise, c'est… l'Etat américain ! Pour avoir flatté les pulsions égoïstes des familles à s'endetter afin d'accéder à la propriété, pour avoir trop régulé et instrumentalisé ses bras armés de la réassurance du crédit immobilier nommés Fannie Mae et Freddie Mac, l'Etat est consacré seul coupable de la déroute financière.

Peu importe que l'Etat que dénoncent ces républicains était… le leur : qui donc détenait le pouvoir durant les huit ans ayant précédé la crise financière ? Peu importe que le rêve de l'accès de chacun à la propriété, lancé par le démocrate Bill Clinton, ait été promu avec plus de vigueur encore par le républicain George Bush. Que ce dernier n'a pas surrégulé mais dérégulé autant qu'il a pu. Que Fannie et Freddie n'étaient pas été des entreprises publiques gérées par l'Etat, mais des sociétés parfaitement privées et d'autant mieux cotées en Bourse qu'elles jouissaient d'une "garantie publique". Peu importe que, si Fannie et Freddie ont totalisé des pertes abyssales, ce n'est pas parce qu'elles étaient trop contrôlées, mais libres de leurs mouvements. Qu'enfin ces sociétés n'ont investi que tardivement dans les titres subprimes, qui plus est sous la pression des marchés, pas de l'Etat.

Bref, "le seul problème de cette théorie est qu'elle n'est pas conforme aux faits", écrit malicieusement l'enquêteur financier du New York Times, Joe Nocera, qui parle de "véritable honte". Et quand ces membres de la FCIC accusent l'Etat d'avoir précipité la panique générale en… refusant de sauver la banque d'affaires Lehman Brothers, en septembre 2008, on en reste coi ! Ainsi, pour ces pourfendeurs résolus de toute intervention publique dans les affaires économiques, l'Etat est coupable, y compris lorsqu'il suit leurs propres préceptes…

Mais où a disparu donc le pragmatisme américain, si constitutif d'une formidable capacité d'adaptation face aux difficultés ? Poursuivre la liste des erreurs et incohérences de ce document serait de peu d'intérêt. Car il ne s'agit pas, pour ces républicains-là, de participer en conscience à un "examen" permettant, comme le fit la commission Pecora, de dégager des mesures propres à juguler les propensions les plus nocives du système. Il s'agit de promouvoir un pur concentré d'idéologie. Et plus c'est gros…

"Tout cela serait risible si les conséquences n'étaient si graves", renchérit Joe Nocera, qui craint que ce texte soit le prélude au sabotage systématique de toute régulation financière par la majorité républicaine du nouveau Congrès, qui commence ses travaux cette semaine. A lire cette vision des origines de la crise, on comprend mieux pourquoi, aux yeux de la gauche américaine - cf. le film Inside Jobs -, une Christine Lagarde apparaît comme un parangon de pensée rationnelle sur la crise du capitalisme.

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C'est amusant d'ailleurs, ça rend la citation complète, avec le paragraphe qui la précède, encore plus vraie.

Et plus tard ça ira faire le fier sur le rôle gnnn qu'a le journaliste d'infoooormer la Nation…

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Le même jour dans l'Immonde…

J'ai retrouvé l'article de Joe Nocera, dont l'article de l'Immonde n'est qu'une régurgitation indigeste, en grande partie faussée par les préjugés de son auteur :

http://www.nytimes.com/2010/12/18/business…cera&st=cse

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C'est malheureusement toujours la même chose avec le correspondant du Monde aux USA : Sylvain Cypel retranscrit les opinions démocrates et ne donne la parole aux républicains qu'à travers eux, il ne conçoit pas qu'on puisse être de droite autrement qu'en étant un idiot manipulé par les lobbies. Bref…

Quoi qu'il en soit, il faut ajouter une ligne au dictionnaire des idées reçues :

Conservateur : (nom masculin) toujours ultra.

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C'est malheureusement toujours la même chose avec le correspondant du Monde aux USA : Sylvain Cypel retranscrit les opinions démocrates et ne donne la parole aux républicains qu'à travers eux, il ne conçoit pas qu'on puisse être de droite autrement qu'en étant un idiot manipulé par les lobbies. Bref…

Quoi qu'il en soit, il faut ajouter une ligne au dictionnaire des idées reçues :

Conservateur : (nom masculin) toujours ultra.

Tu cherches à justifier ton abonnement en trouvant des circonstances atténuantes à la crapulerie journalistique ? N'essaie pas de te convaincre. Tu. Perds. Ton. Fric. Tu perds ton fric !

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