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Biographie de Tocqueville par L. Jaume


Ronnie Hayek

Messages recommandés

Tocqueville : Les sources aristocratiques de la liberté paraît ce mois-ci dans la prestigieuse collection de biographies éditée par Fayard.

Tu as bien fait de le signaler, Ronnie ! :doigt:

J'ai vu ce bouquin en librairie, et ce qui me parait tout à fait intéressant dans la démarche de l'auteur est qu'il s'agit d'une biographie intellectuelle.

A ma connaissance, la collection des biographies chez Fayard n'est pas encore très orientée "penseurs'", mais je suppose qu'au bout de trente ans d'existence, ils doivent un peu saturer pour ce qui concerne les hommes d'Etat :icon_up:

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Tu as bien fait de le signaler, Ronnie ! :doigt:

J'ai vu ce bouquin en librairie, et ce qui me parait tout à fait intéressant dans la démarche de l'auteur est qu'il s'agit d'une biographie intellectuelle.

A ma connaissance, la collection des biographies chez Fayard n'est pas encore très orientée "penseurs'", mais je suppose qu'au bout de trente ans d'existence, ils doivent un peu saturer pour ce qui concerne les hommes d'Etat :icon_up:

Il y a eu précédemment le Portalis de Jean-Luc A. Chartier, recommandé en son temps par melodius.

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Présentation du bouquin :

http://www.cevipof.msh-paris.fr/publicatio…ocqueville.html

Bien qu’on en fasse rarement la remarque, la question des formes nouvelles de l’autorité est centrale dans De la démocratie en Amérique. Tocqueville s’alarmait dans sa correspondance du « grand carnage de toutes les autorités » qu’il croyait constater. Mais, en même temps, ce qu’il appelle « démocratie » est une forme de société qui produit spontanément de l’autorité là où on ne la repère pas toujours. Lucien Jaume examine sur cette question Tocqueville politologue, sociologue, moraliste, spécialiste de littérature, historien de l’Ancien Régime.

Dans cette biographie intellectuelle guidée par une méthode d’interprétation qui remet le texte dans son contexte intellectuel et politique, et qui puise dans la correspondance inédite, l’auteur poursuit un double questionnement ; comment, à travers l’Amérique, Tocqueville ne cesse de parler de la France, et en quoi, par sa stratégie d’écriture, il nous livre et nous cache à la fois les sources de sa vision de la démocratie des temps à venir.

Philosophe, politiste, historien des idées politiques et constitutionnelles, auteur de plus d’une centaine d’études, Lucien Jaume est directeur de recherche au CNRS, membre du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF). Ses ouvrages sur Hobbes ou sur le jacobinisme sont devenus des

classiques internationaux. Il a plus récemment publié deux ouvrages sur le libéralisme au point de vue historique ou philosophique (L’Individu effacé, Fayard, 1997 – prix Guizot –, La Liberté et la loi : les origines philosophiques du libéralisme, Fayard, 2000).

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Plaidoyer pour un libéralisme de valeurs, tout ce que je rejette (sans pour autant rejetter a priori les dites valeurs). Article néanmoins très intéressant.

http://www.lefigaro.fr/livres/2008/02/28/0…beralismes-.php

Le libéralisme n'a jamais eu bonne presse en France. Le politologue Ezra Suleiman décelait dans notre pays un «antilibéralisme spontané de larges franges de la société, inculqué dès le plus jeune âge» . Cette méfiance rejaillit sur tous les auteurs, comme Tocqueville, que le seul qualificatif de «libéral» suffit à vouer aux gémonies, à l'extrême gauche comme à l'extrême droite. Pourtant, alors même que l'antilibéralisme se renforce, notamment depuis la mondialisation, et qu'aujourd'hui, certains penseurs de la Terreur (Badiou, Zizek) trouvent une nouvelle audience dans la dénonciation de ce qu'ils appellent «la barbarie marchande», il peut paraître nécessaire de revenir aux fondamentaux et redécouvrir la richesse de la pensée libérale. Mais de quel libéralisme parle-t-on lorsqu'on évoque cette brillante tradition qui va, en France, de Montesquieu à Raymond Aron, en passant par Tocqueville ou Benjamin Constant? S'agit-il de la même chose que la pensée de Malthus, Bastiat, Hayek ou Friedman? Tocqueville se définissait comme un «libéral de type nouveau». Voulait-il se démarquer des partisans du libéralisme économique qui, en son temps, défendaient l'école de Manchester? Oui et non.

Il serait trop simpliste d'opposer libéraux économiques et libéraux politiques. Les premiers ont raison de rappeler qu'il est difficile d'envisager une société libérale sans la liberté d'entreprendre et la libre concurrence. Tocqueville l'admettait. Aussi a-t-il défendu les principes du libéralisme économique, et dénoncé, en 1848, la charité légale, ce qui a pu en faire un auteur dont Hayek et ses disciples se sont réclamés après 1945 dans leur combat contre «l'étatisme». Mais Tocqueville, comme plus tard Raymond Aron, a de la liberté une conception bien plus exigeante qu'une simple défense idéologique de l'économie de marché. Pour Tocqueville, le marché est un moyen, en aucune façon une fin. Il n'aurait pas été choqué de l'appel du président Sarkozy, à la tribune de l'ONU, en septembre 2007, en faveur d'une «moralisation du capitalisme financier». La liberté ne peut se résumer à une morale hédoniste et utilitaire regardant la satisfaction maximale des désirs comme le critère ultime du bien. L'idéal qui l'anime repose sur une éthique de la liberté. Tocqueville le rappelle à plusieurs reprises, notamment quand il s'en prend aux grands économistes libéraux de son temps, en particulier Charles Dunoyer (bien oublié aujourd'hui). Ce dernier est une des bêtes noires de Tocqueville, notamment en raison de son cynisme mâtiné de science, à l'image de tant de ses successeurs contemporains avec lesquels il partage ce ton péremptoire. Dunoyer avait par exemple affirmé à l'Académie que l'esclavage a bien pu être utile «au développement de l'industrie». Tocqueville le reprend sèchement: «Je n'admettrais point qu'un acte injuste, immoral, attentatoire aux droits les plus sacrés de l'humanité puisse jamais se justifier pour une raison d'utilité.» Sous des formes diverses, ce débat autour de l'utilitarisme s'est poursuivi au sein de l'école libérale au XXe siècle.

Quand Raymond Aron critique, avec respect, la conception libérale de Friedrich von Hayek, on retrouve un scepticisme à l'égard de ce soi-disant «ordre spontané» et les miracles du marché. Pour Aron, l'homme est historique et la liberté relève donc d'une action contingente, elle n'est pas fondée sur un esprit de système (1). Raymond Aron compare ceux que le philosophe libéral Benedetto Croce appelait les «libéristes» (et qu'une certaine pensée de la gauche radicale appelle «néolibéraux») aux idéologues marxistes: «Les libéraux ont parfois tendance, comme les marxistes, à croire que l'ordre du monde pourrait réconcilier nos aspirations avec la réalité.» À l'image d'un Tocqueville qui, avec John Stuart Mill, représente la pensée libérale la plus aboutie, Aron invite ses lecteurs à se «méfier des ruses de la raison comme de la virtuosité des économistes »… Comme on peut le voir, l'école libérale est beaucoup plus riche et complexe que ses adversaires ne l'imaginent généralement. Elle surprendra même parfois ses propres défenseurs.

Jacques de Saint Victor

Ca par contre

Les libéraux ont parfois tendance, comme les marxistes, à croire que l'ordre du monde pourrait réconcilier nos aspirations avec la réalité.

:icon_up:

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Plaidoyer pour un libéralisme de valeurs, tout ce que je rejette (sans pour autant rejetter a priori les dites valeurs). Article néanmoins très intéressant.

http://www.lefigaro.fr/livres/2008/02/28/0…beralismes-.php

Ca par contre

:icon_up:

Malthus, c'est un libéral ?

J'ai l'impression que l'article réduit libéralisme à utilitarisme.

Parce que la défense de l'esclavage, quand on croit aux droits naturels, ça ne marche pas.

Encore un qui n'a pas compris que libéralisme, ce n'est pas la loi du plus fort, mais le respect des droits naturels, liberté individuelle et propriété privée.

Le plus triste, c'est qu'il semble se positionner comme libéral.

C'est comme dans un C dans l'air cette semaine, où à une question téléspectateur du style "comment les économistes libéraux défendent-ils encore le marché alors que la hausse des prix montrent que le marché ne s'autorégule pas?", calvi a donné la parole à un type qui visiblement faisait le "pro-marché" de service (le llok d'avocat/économiste/financier de droite, en costard), et toute sa réponse était sur la nécessité d'avoir un Etat qui contrôle que les prix sont justes.

En France, médiatiquement, même ceux qui se disent vaguement favorables au libéralisme sont critiques du libéralisme.

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J'ai l'impression que l'article réduit libéralisme à utilitarisme.

Parce que la défense de l'esclavage, quand on croit aux droits naturels, ça ne marche pas.

Justement non, il critique l'utilarisme, pas au profit du droit mais d'une éthique libérale.

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Merci pour cet article, A.B.

Serait-il néanmoins possible de fusionner ce fil avec celui-ci, étant donné que ce papier sort à l'occasion de la parution de la biographie du bon Alexis par Lucien Jaume ?

Malthus, c'est un libéral ?

J'ai l'impression que l'article réduit libéralisme à utilitarisme.

Parce que la défense de l'esclavage, quand on croit aux droits naturels, ça ne marche pas.

Tocqueville critiquait - après Constant - l'utilitarisme du précurseur de l'anarcho-capitalisme que fut Dunoyer

Tu continues, entre parenthèses, d'identifier libéralisme à libertarianisme.

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Justement, il dit que des libéraux défendent une vision utilitariste non-éthique. Mais de mon point de vue, ils ne sont pas libéraux.

Être libéral n'implique pas de ne jamais se fourvoyer, ne t'en déplaise. De surcroît, tu vois bien que c'est notamment toi qui t'amuses à distribuer les bons ou mauvais points libéraux.

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Merci pour cet article, A.B.

Serait-il néanmoins possible de fusionner ce fil avec celui-ci, étant donné que ce papier sort à l'occasion de la parution de la biographie du bon Alexis par Lucien Jaume ?

Tocqueville critiquait - après Constant - l'utilitarisme du précurseur de l'anarcho-capitalisme que fut Dunoyer

Tu continues, entre parenthèses, d'identifier libéralisme à libertarianisme.

Donc pour toi, l'utilitarisme, c'est libéral ? L'anarcho-capitalisme de Rothbard, c'est de l'utilitarisme ?

Tu défends l'esclavage ? Il me semblait que c'était le contraire.

Je ne comprends pas trop là.

Qu'est-ce que tu mets dans la différence entre libéralisme et libertarianisme pour que je comprennes de quoi tu parles ?

Être libéral n'implique pas de ne jamais se fourvoyer, ne t'en déplaise.

donc pour toi, l'utilitarisme et dans ce cas, la défense de l'esclavage, c'est libéral ?

Je croyais pourtant avoir compris que tu n'étais pas favorable à l'esclavage.

Explique là, je ne comprends plus.

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Donc pour toi, l'utilitarisme, c'est libéral ? L'anarcho-capitalisme de Rothbard, c'est de l'utilitarisme ?

Tu défends l'esclavage ? Il me semblait que c'était le contraire.

Je ne comprends pas trop là.

Qu'est-ce que tu mets dans la différence entre libéralisme et libertarianisme pour que je comprennes de quoi tu parles ?

:icon_up: Sorry, it's beyond my control.

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ou alors tu parles de l'anarcho-capitalisme à la friedman qui est plus utilitariste.

Désolé, mais le smiley ne m'aide pas à comprendre.

Je dis simplement que des libéraux se sont trompés en abordant telle ou telle question politique (et Tocqueville n'y échappa pas, du reste). Ils n'en restent pas moins libéraux. Ta méprise est de considérer que le libéralisme protège ses avocats de l'erreur, voire de la faute morale et/ou politique.

Sinon, pour répondre à ta dernière question, l'utilitarisme se retrouve aussi dans le propriétarisme rothbardien, qu'on le veuille ou non.

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Sinon, pour répondre à ta dernière question, l'utilitarisme se retrouve aussi dans le propriétarisme rothbardien, qu'on le veuille ou non.

Ou de Rand a mon sens. Ce n'est pas une raison pour rejetter le propriétarisme, mais je n'accepte pas la défense qu'ils en font.

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De mon côté, ce que je rejette est le réductionnisme de certains libertariens qui, au nom d'une prétendue cohérence axiomatique, dépouillent le libéralisme de ses fondements philosophiques et éthiques pour le restreindre à une bête théorie du droit sans consistance.

Une théorie du droit purement procédurale, donc pas une théorie de la justice. Une théorie du droit sans théorie de la justice, c'est comme l'amour sans caresses.

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Cet essai m'a l'air passionnant, car il prolonge les (remarquables) ouvrages précédents de Jaume. Il s'agit de retracer la logique interne à l'oeuvre tocquevillienne en essayant de la resituer dans les débats de son temps. Derrière l'Amérique de De la Démocratie, c'est aussi la France que le bon Alexis scrute. Jaume interroge notamment les différentes acceptions que Tocqueville confère au mot "démocratie" et la compréhension qu'il offre de la nouvelle langue démocratique.

Quelles sortes d'autorité la modernité a-t-elle rendu possible ? Quelle est la relation de Tocqueville avec le romantisme ? Comment la pensée tocquevillienne a-t-elle été reçue par ses contemporains (libéraux ou non) ? Telles sont quelques unes des questions traitées par l'essayiste.

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  • 1 month later...

Un entretien éclairant avec Lucien Jaume et d'autres historiens au sujet de son essai sur Tocqueville :

http://www.tv-radio.com/ondemand/france_cu…IRE20080428.ram

podcast : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/podcast/

En particulier, l'analyse de son rapport ambivalent à la démocratie et aux Lumières est intéressante.

http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/lundis/index.php?emission_id=20

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