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Usa: Régime Parlementaire Ou Présidentiel?


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Dans le débat sur ce qui est préférable, d'un régime parlementaire ou présidentiel, une question m'assaille (hyper rebattue je suppose). Elle tient tout entier dans le titre.

Répondre "les deux" n'est pas exclu.

Y a des volontaires?

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C'est un régime présidentiel car : l'éxécutif est monocéphale (d'où le qualificatif de régime présidentiel), le président nomme les conseillers d'Etat, il n'a en principe aucune compétence législative, il a un droit de véto et ne peut pas dissoudre le Congrès.

Puis les chambres ont seule responsabilité des lois qu'elles votent et l'exécutif n'est pas politiquement reponsable devant elles.

Mais ce qui fait le succès de ce régime, c'est que la séparation des pouvoirs est loin d'être aussi stricte qu'on pourrait l'imaginer. L'exécutif et le législatif connaissent des interpénétrations :

Par exemple, le Président a un droit de véto, relativement difficile à contourner d'ailleurs, puisqu'il faut réunir la majorité des 2/3, ce qui tend à restreindre la marge de manoeuvre du Parlement. Il a aussi le droit de message à l'Union à chaque début d'année où il donne ses orientations législatives (ce qui est très différent d'une initiative législative car le Parlement n'est pas lié à ce discours - c'est simplement un jeu d'influences et non de pouvoir).

En outre, le Parlement a un large pouvoir de contrôle de l'éxécutif. Il peut mettre en jeu l'impeachment en cas de crime de haute trahison, car le président est reponsable pénalement.

D'autre part il ratifie les traités, approuve la nomination aux plus hauts emplois publics, autorise les déclarations de guerre… etc.

Ces interpénétrations n'en font pas un régime parlementaire car il n'existe aucune reponsabilité politique réciproque ! Il n'existe pas de question de confiance, de motion de censure, de droit de dissolution, d'initiative législative partagée, d'exécutif bicéphale… etc.

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Répondre "les deux" n'est pas exclu.

Y a des volontaires?

Bien sur que répondre les deux n'est pas exclu, enfin concernant les USA, il s'agit d'un régime présidentielle sans nul doute !

Mais concernant la France il est question certaine fois de régime semi parlementaire, semi présidentiel, voir même de régime à "ambivalence présidentielle".

Cette classification en régime ne représente souvent qu'une utilité didactique, et la réalité colle moins au carcan du régime dans laquelle on voudrait bien qu'elle y soit. De fait même un régime archi présidentiel à l'image de celui des states, révèle parfois une façade parlementaire.

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Je crois que le meilleur moyen de différencier les régimes est de suivre l'argent. Aux É.U. c'est le congrès qui décide comment dépenser quoi, le président doit lui présenter un budget et le faire approuver pour financer l'état, et le congrès peut en plus dépenser pour d'autre choses comme bon il lui semble.

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A ce sujet, Nick, si tu es si intéressé par un cours de Droit Constitutionnel "pour les nuls", je te renvoie vers cette note tout aussi nulle d'un politicien qui montre son inculture la plus crasse en la matière:

http://blog.edouard-fillias.fr/2007/03/24/…ieme-republique

LOL !! c'est n'importe nawak !

Le régime présidentiel, c'est l'élection du président au suffrage universel, et la négociation de ce Président avec un Parlement élu lui aussi au suffrage universel. Le régime parlementaire, c'est l'élection d'un Parlement au suffrage universel. Le Premier Ministre et le gouvernement procèdent de la majorité du Parlement.

Ce qui est très approximatif, voire même faux. Un prof mettrait 0 le jour d'un examen.

Le régime parlementaire fonctionne particulièrement bien dans les pays de tradition bipartite (Grande Bretagne), avec un mode de scrutin qui fabrique des résultats nets (scrutin majoritaire à un tour). En France, il est difficilement applicable, car les partis et tendances politiques sont traditionnellement très nombreux. Et on a bien vu que la création de l'UMP ne réglait rien… Ainsi, la proposition de VIème République de M.Montebourg est probablement une erreur, car en défendant le régime parlementaire, il condamne notre Parlement à l'impuissance (éclatement, incapacité à décider d'une majorité claire) ou à la non représentativité en forçant le mode de scrutin (le pluralisme est une nécessité dans notre pays). Pas de risque sur cette seconde option, puisque M.Montebourg penche pour la proportionnelle intégrale…

Ca c'est vrai par contre. Mais il pourrait c'est que la conjonction régime parlementaire + proportionnelle intégrale mène à une instabilité chronique, à une ingouvernabilité du pays et à une fragilisation notable de l'autorité interne en le rendant vulnérable à des attaques intérieures (coups d'Etat) et extérieures (notamment des guerres), et pas seulement le régime parlementaire.

Que quelqu'un explique à ces 81,9% de connards qui veulent une proportionnelle intégrale (source : Le Point) qu'ils se font manipuler !

C'est ce modèle (le modèle américain) que Bayrou propose aux Français : en rétablissant un Parlement fort, capable de dire non et de prendre toute sa place dans les processus de décisions, et en maintenant un Président élu au suffrage universel direct, il crée de fait un régime présidentiel "à la Française".

Ca n'a de sens que s'il supprime la responsabilité politique du gouvernement et du législatif. Or, je doute qu'il ait le courage d'aller jusque là…

Et pour de multiples raisons, il est strictement impossible en France d'installer le modèle américain.

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LOL !! c'est n'importe nawak !

Oui, comme souvent!

Ce qui est très approximatif, voire même faux. Un prof mettrait 0 le jour d'un examen.

C'est même complètement faux!

La distinction majeure entre un régime parlementaire et un régime présidentiel est que, dans le premier, les pouvoirs exécutif et législatif peuvent se renverser ou se dissoudre l'un et l'autre, ce qui n'est pas possible dans un régime présidentiel.

Je ne vois pas ce que l'élection au suffrage universel vient foutre ici!

Il est même complètement à côté de la plaque en disant que ce qui fait la spécificité d'un régime présidentiel est l'élection du Président au suffrage universel puisque la France (régime parlementaire!) a également ce dispositif-là!

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…..est l'élection du Président au suffrage universel puisque la France (régime parlementaire!) a également ce dispositif-là!

Toute élection en France se fait généralement( sinon tout le temps) par le biais du suffrage universel, la question étant de différencier les cas ou le SU est direct ou indirect.

La France est un régime parlementaire ?

Sur cette question de la VIe, l'on ma remis une copie de constit hier, le sujet était: Faut il instituer une VI république ?

Je me suis attaché à démontrer le caractère inoportun d'un tel changement, en montrant surtout que les risques qu'entraine généralement un changement de république ne sont guère justifiés par les imperfections de la Ve. (résultat: meilleure note d'amphi :16,,, :icon_up: bon j'arrête de me vanter !).

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Au sujet du suffrage universel, je joue avec l'idée que la solution au problème de préférence temporelle dans la démocratie au suffrage universel pourrait bien être une nouvelle formule de la république dans son sens original d'association d'aristocrates. À la fondation de la République des États-Unis, et au cours de la période post-Napoléonienne en Europe continentale, le suffrage était limité aux propriétaires de capital (plus précisément de terres). On pouvait ainsi s'assurer que ces électeurs avaient une préférence temporelle petite puisqu'un propriétaire ne le serait pas longtemps s'il ne planifiait pas pour le long terme. Bien sur le mouvement libéral à l'époque considérait le système comme injuste et a milité pour le suffrage universel, avec les résultats qu'on connait.

Il est certainement impossible de retourner en arrière et les politiciens qui s'y tentent vont en payer le prix. Par contre, le principe est toujours applicable. On remplace le droit de vote universellement renouvelable à chaque élection par le droit de vote propriété. Un vote devient ainsi plus ou moins identique à une actions dans une entreprise. L'appropriation du droit de vote est une mesure qui peut être acceptable pour la majorité de la population puisqu'a priori il conserve le même pouvoir avant qu'après la réforme, et devient en plus une source de richesse pour son propriétaire. Avec le temps, les électeurs avec haute préférence temporelle vont vendre leur droit de vote à des électeurs avec basse préférence temporelle. Une nouvelle aristocratie prendra le pouvoir, avec une augmentation de la qualité du gouvernement et des libertés personnelles qui s'en suive. On obtient ainsi l'avantage en terme de préférence temporelle d'un régime monarchique sans pour autant céder un pouvoir absolutiste à un seul homme.

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Toute élection en France se fait généralement( sinon tout le temps) par le biais du suffrage universel, la question étant de différencier les cas ou le SU est direct ou indirect.

Je sais bien, merci!

La France est un régime parlementaire ?

Oui.

Certes, un régime parlementaire "sui generis" mais un régime parlementaire quand même puisque le Président peut dissoudre l'Assemblée, laquelle peut renverser le gouvernement.

Je me suis attaché à démontrer le caractère inoportun d'un tel changement, en montrant surtout que les risques qu'entraine généralement un changement de république ne sont guère justifiés par les imperfections de la Ve.

Comme le disait Feldman (et je suis assez d'accord avec lui), une Constitution "parfaite" et réellement protectrice des droits fondamentaux, ça n'existe pas mais une chose est sûre selon lui: il est très aisé de violer les libertés fondamentales avec la nôtre, plus qu'avec la Constitution étatsunienne, par exemple.

Je ne trouve pas que les Etats-Unis soient beaucoup plus protecteurs des libertés fondamentales que la France même si leur Constitution est quasi-parfaite. Ca montre bien, comme l'avait expliqué un illustre bloggeur, qu'une Constitution n'est, en rien, un rempart à l'arbitraire du pouvoir.

Et même si tel était le cas, même si les gouvernants, par miracle, en respectent chaque mot, il leur est toujours loisible ensuite d'en changer ou de la modifier.

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La France a un régime parlementaire qui ne fonctionne que pendant les périodes de cohabitation. Pour le reste, le gouvernement a été renversé une fois depuis 1958. Donc hors cohabitation, le pouvoir législatif est accaparé par l'exécutif. Le régime est présidentiel de fait mais avec des pouvoirs d'autant plus importants pour le président qu'ils ne sont pas écrits dans la constitution. C'est bien l'élection au SU direct qui donne au président son poids. Un président élu par le parlement ne peut avoir un rôle politique important comme l'illustre les exemples français (IIIe et IVe) et étrangers (Italie, Allemagne) : dans un régime parlementaire c'est le chef du gouvernement qui est le chef de l'exécutif. D'où la cohabitation à la française : il y a deux chefs de l'exécutif, donc un de trop.

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Invité Arn0
Certes, un régime parlementaire "sui generis" mais un régime parlementaire quand même puisque le Président peut dissoudre l'Assemblée, laquelle peut renverser le gouvernement.
Ceci étant dit l'assemblée ne peut pas renverser le président qui dispose de véritables pouvoirs exécutifs propres. Le régime présidentiel organise la séparations des pouvoirs législatif et exécutif par leur indépendance : chaque pouvoir n'est responsable politiquement que devant le peuple. Le régime parlementaire organise la séparation des pouvoirs législatif et exécutif par leur contrôle mutuel : chaque pouvoir est responsable politiquement devant l'autre. Le régime français, bien que de logique parlementaire, ne permet pas une pleine responsabilité du pouvoir exécutif devant le législatif : cela créer un déséquilibre. Pour moi le problème est là.
Je ne trouve pas que les Etats-Unis soient beaucoup plus protecteurs des libertés fondamentales que la France même si leur Constitution est quasi-parfaite.
Pour le coup je ne suis pas d'accord, la constitution américaine n'est pas quasi-parfaite.
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Ceci étant dit l'assemblée ne peut pas renverser le président qui dispose de véritables pouvoirs exécutifs propres.

Eh bien maintenant oui, avec la réforme portant sur le statu pénal du chef de l'Etat, la mise en accusation de ce dernier relève d'un vote en termes identiques par chaques assemblées. On peu imaginer que même s'il s'agit de responsabilité pénale les parlementaires seront tentés d'user de cela politiquement, et comme le Sénat est traditionnellement à droite (du fait de son mode d'élection), on peu déduire que seuls des présidents de gauches pourront être mis en accusation (ce qui n'est peut être pas plus mal !).

En bref encore une nouvelle mesure, qui renforce l'ambivalence de la Ve.

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Notre régime est bien parlementaire. On parle de parlementairsme rationalisé. Ou même de parlementarisme orléaniste et rationalisé.

(cf. Maurice Duverger, Les Constitutions de la France, collection "Que sais-je ?" 1998 (14è édition)

( C'est fou ce que ces bouquins servent encore)

Ensuite il faut bien distinguer la lettre et l'esprit, le texte et la pratique du pouvoir…

Par exemple, sous la 4è, cette immense connerie de la double investiture a plombé le régime…

Les débuts de la 3è ont été aussi "chaotiques", il en est sorti un régime très parlementaire…

Quant aux réformes actuelles, elle n'ont contribué qu'à affaiblir le régime : le quiquennat a été une énorme boulette de plus de Chirac, le pire président de tous les mauvais présidents de la France…

Quant à Edouard Fillias, il débite erreur sur erreur…

Un régime fragile la 5è ? Il faut tout d'abord rappeler, apparemment, à ce pseudo analyste que c'est l'existence de majorités parlementaires fortes, cohérentes et discilpinées qui assurent la force des gouvernements, mais la Constitution en elle même.

La 5è est fragilisée par les coups qu'on lui porte.

Ensuite De gaulle n'a pas comis de coup d' état (je sais que c'est une "thèse" à la mode, mais les faits sont têtus) Mais ce n'est guère le sujet ici…

Je en reviens pas sur les autres "erreurs" relevées plus haut : cela relève en fait d'une démarche biaisée dès le départ. Pas une analyse objective, mais une tentative maladroite et somme toute médiocre de justifier un ralliement, qu'il ne convient pas de discuter ici.

A la rigueur, j'eus préféré qu'on me "cassât les pieds" avec des "détails" plutôt que de devoir lire une mauvaise copie.

Enfin, sur le fond, il est tout de même hallucinant de voir qu'en France, la problématique de la nature du régime ne soit toujours pas résolue. 5 républiques, sans cesse modifiées, contestées, amendées, renversées…

L'on oublie souvent que le rgime est ce qu'en font les gouvernants….

Gloser sur cette 6è républqiue sans s'interroger sur le fond du problème est assez pathétique. Je souris quand je vois que la Constitution des EUA a plus de 200 ans… En tout cas cela confirme la cécité, l'ignorance de la culture politique française depuis au moins 1789 de la part de ceux qui y vont de leur petite 6è République au rabais…

J'en viens parfois à souhaiter le retour du suffrage censitaire…

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Invité Arn0

Il faut préciser qu'orléaniste cela signifie qu'il y a une double responsabilité du gouvernement : envers le chef de l'état et envers l'assemblée. Rationalisé cela signifie que les rapports qu'entretiennent le parlement et le gouvernement suivent une procédure complexe fixée par la constitution et la loi plutôt que par la coutume, procédure qui a pour but de permettre plus de stabilité du gouvernement. Pour moi il s'agit aussi de deux mauvaises choses d'ailleurs.

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Ceci étant dit l'assemblée ne peut pas renverser le président qui dispose de véritables pouvoirs exécutifs propres.

C'est bien ce que je dis, c'est un régime parlementaire "à la française" mais un régime parlementaire quand même!

Le régime français, bien que de logique parlementaire, ne permet pas une pleine responsabilité du pouvoir exécutif devant le législatif : cela créer un déséquilibre.

Tout à fait.

Néanmoins, il ne faut pas oublier qu'en période de cohabitation, le Président français n'a pas tellement plus de pouvoirs que la Reine d'Angleterre ou que le Président israélien.

Certes, il continue de siéger aux instances européennes et participe ainsi à tous les Conseils européens.

L'exception française, quoi…

Pour le coup je ne suis pas d'accord, la constitution américaine n'est pas quasi-parfaite.

En tout cas, théoriquement, elle l'est beaucoup plus que la Constitution française.

Eh bien maintenant oui, avec la réforme portant sur le statu pénal du chef de l'Etat, la mise en accusation de ce dernier relève d'un vote en termes identiques par chaques assemblées.

Pas identique à ce qui se passe concernant le renversement du gouvernement.

Le Parlement peut destituer le Président, seulement à la majorité des deux-tiers alors que, pour le renversement du gouvernement, seule l'Assemblée Nationale peut le décider à la majorité de ses membres.

Quant à Edouard Fillias, il débite erreur sur erreur…

Oui, ça mériterait la création d'un fil: "le bêtisier d'Edouard Fillias".

Je souris quand je vois que la Constitution des EUA a plus de 200 ans…

Moi, ce qui m'intéresse, c'est de voir si la Constitution nous protège de l'arbitraire des gouvernements.

Je ne trouve pas qu'en ce moment (quand je dis en ce moment, je parle depuis Roosevelt ou plutôt Hoover), la Constitution étatsunienne remplisse bien sa mission.

Pour être honnête, je me fous éperdument de savoir si nous avons eu 1, 50 ou 500 Constitutions, ce que je veux, c'est qu'elle nous protège!

En tout cas cela confirme la cécité, l'ignorance de la culture politique française depuis au moins 1789 de la part de ceux qui y vont de leur petite 6è République au rabais…

Le pire, c'est quand ça vient de types qui arrivent du haut je ne sais où en commençant leur papier en nous disant: "bon, les amis, les analystes politiques se trompent, je vais rétablir la vérité" tout en commettant des erreurs encore beaucoup plus manifestes.

Oui, c'est extrêmement pathétique pour être honnête!

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Un président élu par le parlement ne peut avoir un rôle politique important comme l'illustre les exemples français (IIIe et IVe) et étrangers (Italie, Allemagne) : dans un régime parlementaire c'est le chef du gouvernement qui est le chef de l'exécutif.

Quoique la Constitution de la IIIème attribuait au président des pouvoirs assez importants, et ne prévoyait même pas de premier ministre/président du conseil.

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Tu veux dire, le truc découpé en petits rectangles, près du trône, à l'Elysée ?

Exact. Le terme exact n'est d'ailleurs plus Constitution, mais Tartan Patchwork.

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Après autant d'explications, après avoir analysé toutes les institutions différentes, qu'est-ce qu'on peut en conclure? Des modèles qui marcheraient bien ailleurs mais qui ne marcheraient pas en France, des modèles stables, d'autres moins stables, etc. On veut nous faire croire que travailler sur les institutions relève d'une démarche rationnelle, que les techniciens de la politique obéiraient à une Loi scientifique, mais finalement on se rend bien compte que toutes ces constructions sont toutes relatives car fondamentalement humaines. L'Homme étant un être évolutif, aucune institution politique durable ne peut se prétendre réellement légitime. Je pense que tous ces débats sur nos institutions ne sont que du brassage de vent tant que l'on n'aura pas changé nos hommes politiques.

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Exact. Le terme exact n'est d'ailleurs plus Constitution, mais Tartan Patchwork.

Sauf que dans un patchwork, tous les morceaux ne sont supposés être roses et doux. :icon_up:

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Qu'elle nous protège de l'arbitraire des gouvernements ou pas, c'est certain.

Pour rebondir sur ce qu'écrit phantomopéra, je mettais en fait l'accent sur la culture politique française qui s'est construite depuis 1789…

La France s'est cherchée un régime politique stable durant tout le 19è…Elle pensait l'avoir trouvé avec la 3è république, qui est née en fait d'une tentative avortée de Restauration… Un pouvoir présidentiel, un exécutif fort, mais devenu très vite un parlementarisme souvent dévoyé…Pour finir par un suicide organisé (bien que VIchy…Une forme de République ? :icon_up: )

Plus je me penche sur l'histoire politique française depuis 200 ans, plus je constate que la France (les Français) semblent aimer les hommes forts, les régimes non parlemntaires…. Et personnellement, cela ne me dérange pas du tout.

Un régime parlementaire ne protège en aucun cas de l'arbitraire, un régime de type présidentiel ne préjuge en rien d'un pouvoir arbitraire.

Encore une fois il y a le texte et la pratique, et il faut parfois changer les hommes avant de changer les textes.

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La France s'est cherchée un régime politique stable durant tout le 19è…Elle pensait l'avoir trouvé avec la 3è république, qui est née en fait d'une tentative avortée de Restauration…

La France de la IIIème République a été relativement stable parce qu'elle n'a jamais eu de Constitution, preuve de plus que tout vouloir réglementer à tout prix ne fonctionne pas.

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Dans le débat sur ce qui est préférable, d'un régime parlementaire ou présidentiel, une question m'assaille (hyper rebattue je suppose). Elle tient tout entier dans le titre.

Répondre "les deux" n'est pas exclu.

Y a des volontaires?

Je trouve que le débat parlementaire Vs présidentiel est largement académique, ou "de mots"… je vois surtout une continuité entre deux positions extrèmes : un pouvoir concentré au parlement ou dans les mains du président.

Je ne crois pas qu'on puisse penser une constitution indépendamment du système de suffrage. Le suffrage porte des individus au pouvoir, la constitution définit les relations entre ces pouvoirs. Si on souhaite éviter l'instabilité chronique ou la rigidité, il faut prendre en compte les deux éléments.

Par ailleurs, si on reconnaît deux notions "exécutif Vs législatif", pourquoi ne pas les rendre aussi indépendantes l'une de l'autre que possible ?

Peuvent-elles être totalement indépendantes l'une de l'autre ? Dans l'exercice normal de leur fonction je pense que oui… c'est d'ailleurs ainsi que je comprends la constitution US. Lorsqu'un des pouvoirs fait un excès, l'autre dispose juste du nécessaire pour intervenir : c'est le véto, le vote aux 2/3, l'impeachment. Ces mécanismes volent en fait au secours de la constitution elle-même en évitant que les relations entre les pouvoirs se tendent.

Deux pouvoirs séparés donc, et comment leur donner une légitimité ? Il faut qu'ils soient élus indépendamment l'un de l'autre… et là encore la constitution US me semble particulièrement pertinente.

Je partage donc l'idée que la constitution US est "presque parfaite"… sauf qu'une bonne constitution n'existe pas à mon avis. Je suis en fait bien plus fasciné par la façon britannique de faire de la politique. Par définition, la constitution efface le passé et recommence à zéro… illusion ! Car ce sont les hommes qui font la pratique. Si on pouvait arrêter de compter les constitutions en France et considérer toute l'expérience que les précédentes représentent on réaliserait sans doute quelques évidences :

. le scrutin présidentiel à deux tour coûte cher parce qu'il multiplie le nombre de partis politiques

. la proportionnelle intégrale ne serait pas déstabilisante si le scrutin présidentiel était à un seul tour

. le scrutin au suffrage universel direct pour le président est une autoroute pour dictateur en puissance

. le financement des partis créé une consanguinité incroyable

… et chacun de ces points suppose un tout autre système de parti que celui de la France.

Pour synthétiser : comme toutes les constitutions, la française est hybride… et porte en elle-même une incohérence "révolutionnaire" : comment constituer un cadre pour une société ouverte ?

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Invité Arn0

Pour ma part je me demande ce que donnerait un parlement élu au scrutin uninominal au suffrage alternatif (éventuellement limité à deux noms pour raison pratique). On aurait à la fois un seul tour, un vrai mode de scrutin démocratique reposant vraiment sur la volonté de la majorité des électeurs de la circonscription plutôt que sur le hasard ou que sur la volonté des seuls indécis, une vrai chance pour les petits candidats, une plus grande indépendance des candidats à l'égard des partis qu'avec la proportionnelle ou même qu'avec le scrutin uninominal à deux tours, un parlement très peu dispersé… Cela vaut le coup d'essayer. Le problème c'est le caractère trop centriste du système, probablement immobiliste.

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Le débat entre régime parlementaire et régime présidentiel, bof. J'aime beaucoup la Grande-Bretagne moi aussi pour sa leçon de conservatisme (dans le sens positif je veux dire) assez enrichissante. Mais quand on revient un tout petit peu en arrière sur la Grande-Bretagne, dans les années 60-70 lorsque le pays était en crise économique et social, le système politique britannique réputé pour être l'un des plus stable d'Europe a failli éclater. Les conservateurs incapables d'élaborer un projet et noyés dans l'immobilisme, les travaillistes complètement éclatés entre socialistes et populistes en tout genre, on a cru que la GB était ingouvernable. Une fois la prospérité économique revenue, cette grave crise politique n'est devenue qu'une parenthèse de l'histoire politique britannique. Tout ça pour dire que les institutions politiques ne sont pas le fond du problème. La 5e République sur laquelle tout le monde crache a pourtant été relativement efficace jusqu'à aujourd'hui. Et pourquoi est-ce qu'elle ne marche plus aujourd'hui? Tout comme la GB des années 60-70, les raisons mécaniques n'expliquent pas tout. Elle ne marche plus parce que des députés considèrent l'Hémicycle comme une cour de récré, jouent des jeux politiciens, posent des questions sur la faim dans le monde ou sur le conflit israelo-palestinien alors que ce genre de débat relève plus de la chambre de réflexion qu'est censé incarner le Sénat (en France la maison de retraite des politiciens). Face aux parlementaires, le gouvernement qui s'autorise quelques passages en force par-ci par-là. Nos institutions ne marchent plus parce que nos politiciens sont nuls, c'est tout, pourquoi chercher plus loin? Ils ont l'impression d'être légitimes parce qu'élus avec de gros scores au 2e tour, de domestiquer les Français qu'ils prennent pour des cons, d'avoir l'impression qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond en France sans se rendre compte qu'une grande partie du problème c'est eux.

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Pour ma part je me demande ce que donnerait un parlement élu au scrutin uninominal au suffrage alternatif (éventuellement limité à deux noms pour raison pratique). On aurait à la fois un seul tour, un vrai mode de scrutin démocratique reposant vraiment sur la volonté de la majorité des électeurs de la circonscription plutôt que sur le hasard ou que sur la volonté des seuls indécis, une vrai chance pour les petits candidats, une plus grande indépendance des candidats à l'égard des partis qu'avec la proportionnelle ou même qu'avec le scrutin uninominal à deux tours, un parlement très peu dispersé… Cela vaut le coup d'essayer. Le problème c'est le caractère trop centriste du système, probablement immobiliste.

Simple : on aurait une convergence vers un bipartisme ou un tripartisme, et chaque parti serait pourtant beaucoup moins puissant, moins capable d'imposer sa discipline et son programme à ses candidats, qui se feraient élire pour eux-mêmes : l'uninominal à un tour est l'incarnation électorale de l'individualisme.

[…] Mais quand on revient un tout petit peu en arrière sur la Grande-Bretagne, dans les années 60-70 lorsque le pays était en crise économique et social, le système politique britannique réputé pour être l'un des plus stable d'Europe a failli éclater. Les conservateurs incapables d'élaborer un projet et noyés dans l'immobilisme, les travaillistes complètement éclatés entre socialistes et populistes en tout genre, on a cru que la GB était ingouvernable. […]

Ah oui, quand Bayrou Heath était au pouvoir ? :icon_up:

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