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Pourquoi Le Libéralisme Est-il Né En Occident?


Domi

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Voilà,

tout est dans la question.

Une précision par libéralisme, on peut entendre:

- théorie politique,

- pratique politique,

je n'oblige pas à avoir une conception figée.

A vous de jouer car je n'ai pas vraiment de connaissances sur le sujet…

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Invité khano-et-khayek
Voilà, tout est dans la question.

A vous de jouer car je n'ai pas vraiment de connaissances sur le sujet…

Voilà, il y a un début de réponse et un grand questionnement dans l'article Occident du Wikibéral. A toi de lire et à nous tous d'aller plus loin, car la question est vraiment intéressante en ces jours où les idées de "choc de civilisations" (calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… écrivez n'importe quoi, ce sera toujours pris au sérieux) ont le vent en grande poupe.

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Un essai de réponse est offert par (mais oui !) Philippe Nemo, en particulier dans Qu'est-ce que l'Occident ?

Pour lui, le libéralisme est apparu en Occident à la suite d'une longue maturation, sous la forme d'une hybridation de divers "miracles":

- La Cité grecque (notamment avec le concept d'isonomie) et la reconnaissance de la raison;

- Le droit romain et l'amoice de la notion de personne (cf. la statuaire romaine, plus individualisante que la grecque);

- L'eschatologie biblique (qui oriente l'Histoire dans le sens d'un progrès moral à accomplir et rompt donc avec le fatalisme païen);

- La Révolution papale des XIe-XIIe siècles (qui donne corps par voie juridique à l'eschatologie biblique, notamment avec le Droit canon et la mutation jusnaturaliste du meilleur du Droit romain);

- L'essor à l'époque moderne de concepts prédémocratique et favorables aussi à la liberté individuelle sur les plans religieux, scientifique, politique et économique.

Sur la page wikibéral qui lui est dédiée, vous trouverez divers liens intéressants à cet égard.

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Invité khano-et-khayek
Un essai de réponse est offert par (mais oui !) Philippe Nemo, en particulier dans Qu'est-ce que l'Occident ?

Sur la page wikibéral qui lui est dédiée, vous trouverez divers liens intéressants à cet égard.

Ce bouquin fait partie de la liste des prochaines acquisitions de Kh & Kh…

Seulement, a priori, son explication a l'air très philosophante (pour éviter le mot idéaliste) là où l'article Occident (qui d'ailleurs reprend le point de vue Nemo -allez on va se tirer la bourre entre wikibéraliens :doigt: ) essaye de chercher tout azimut, y compris dans des explications plus matérialistes qui nous satisfont un peu plus. Sa grande propension à mettre de l'Eglise un peu partout est très louche, surtout quand on connaît un peu ses autres écrits… L'adulation béate de RH, par contre, nous la concevons de mieux en mieux après ses diatribes contre la loi des hommes… nous finissons même par nous demander si derrière le costume ne se cache par le super-penseur parisien… un train est si vite pris… Bon allez:

:icon_up: Ronnie Hayek est Philippe Nemo !!!

(il en restera toujours quelque chose…)

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Plus sérieusement, dans la bio "Enemy of State" que Raimondo a consacrée à Rothbard (athée revendiqué), est mentionnée une lettre de ce dernier assez intéressante:

I am convinced that it is no accident that freedom, limited government, natural rights, and the market economy only really developed in Western civilisation. I am convinced that the reason is the attitude developed by the Christian Church in general, and the Roman Catholic Church in particular. One, in contrast to Greek thought, where the city-state (…) was the locus of virtue and action, Christianity, with its unique focus on (a) the individual as created in the image of God, and (B) in the central mystery of the Incarnation, God created his Son as a fully person - (this) means that each indvidual and his salvation is of central divine concern.

(…)

The concept of tyrannicide and of right of revolution was developed by Catholic Scholastics. Locke (and his followers in the American Revolution) was a Protestant (Anglican) Scholastic, developing and sharpening Catholic Scholastic doctrine. Thus, even though I am not a believer, I hail Christianity, and especially Catholicism as the underpinning of liberty. (And also of art, music, and architecture, but that's another topic.)

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Philippe Simonnot, dans son "Invention de l'Etat" tome I, ne parle-t-il pas de nombreuses découvertes fructueuses, notamment du principe de non aggression, par un certain Zhuang Zi (désolé, c'est de mémoirec :icon_up: ) dans la Chine ancienne?

Je n'ai pas le bouquin sous la main (ma bonté de prêteur me perdra), mais il me semble qu'il alignait quelques références intéressantes.

Cependant, c'est un travail d'une toute autre nature que celui de Nemo, qui semble, et je te fais confiance Ronnie, bien plus solide que quelques remarques éparses (dont l'objet n'était d'ailleurs pas d'analyser les lieux et conditions de naissance de la théorie libérale).

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Philippe Simonnot, dans son "Invention de l'Etat" tome I, ne parle-t-il pas de nombreuses découvertes fructueuses, notamment du principe de non aggression, par un certain Zhuang Zi (désolé, c'est de mémoirec :icon_up: ) dans la Chine ancienne?

Je n'ai pas le bouquin sous la main (ma bonté de prêteur me perdra), mais il me semble qu'il alignait quelques références intéressantes.

Cependant, c'est un travail d'une toute autre nature que celui de Nemo, qui semble, et je te fais confiance Ronnie, bien plus solide que quelques remarques éparses (dont l'objet n'était d'ailleurs pas d'analyser les lieux et conditions de naissance de la théorie libérale).

Il y a longtemps, j'avais aussi évoqué la question du taoïsme, mais c'était sur l'ancienne version du forum. Ceci dit, Lao Tseu - dont Zhuang Zi est un disciple - est davantage considéré comme un précurseur de l'anarchisme. Mais Rothbard himself lui a consacré quelques pages, notamment ici: http://www.mises.org/story/2054#1.10

En fait, dans toute civilisation, on va trouver des germes de libéralisme, des éléments qui, combinés à d'autres, auraient abouti à cette hybridation dont parle Nemo. Or, pour lui, ce n'est qu'en Occident que cela a pu s'opérer - et, pour lui comme pour le vieux Murray d'ailleurs, le christianisme n'y est pas étranger.

On pourrait, à cet égard, se poser une question qui obsédait Hayek: qu'est-ce qui a fait que cela a dérapé ? Comment la civilisation occidentale est-elle sortie de ses rails ? On peut probablement l'expliquer par un élément culturel (au sens large): après la Révolution, la droite réactionnaire (les ultras) a voulu retourner à l'ordre ancien en refusant la notion de droits de l'homme, d'état de Droit, etc. Ce rejet se retrouve ensuite avec les idéologies totalitaires, socialistes, qui ont émergé par la suite. En quelque sorte, les libéraux ont été pris en étau par la Réaction "classique" et la Réaction se dissimulant sous un vernis "progressiste". En gros, ces idéologies ont fait croire que l'homme et le droit n'existaient pas, n'étaient que des fictions, et que seul le cours de l'Histoire avait une signification (plus ou moins ésotérique) et une valeur. L'idée de norme supérieure à la volonté humaine a été par là-même balayée par les régimes se réclamant de ces doctrines totalitaires, mais aussi par l'idée démocratique. Nous en payons encore le prix aujourd'hui.

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Il y a longtemps, j'avais aussi évoqué la question du taoïsme, mais c'était sur l'ancienne version du forum. Ceci dit, Lao Tseu - dont Zhuang Zi est un disciple - est davantage considéré comme un précurseur de l'anarchisme. Mais Rothbard himself lui a consacré quelques pages, notamment ici: http://www.mises.org/story/2054#1.10

En fait, dans toute civilisation, on va trouver des germes de libéralisme, des éléments qui, combinés à d'autres, auraient abouti à cette hybridation dont parle Nemo. Or, pour lui, ce n'est qu'en Occident que cela a pu s'opérer - et, pour lui comme pour le vieux Murray d'ailleurs, le christianisme n'y est pas étranger.

On pourrait, à cet égard, se poser une question qui obsédait Hayek: qu'est-ce qui a fait que cela a dérapé ? Comment la civilisation occidentale est-elle sortie de ses rails ? On peut probablement l'expliquer par un élément culturel (au sens large): après la Révolution, la droite réactionnaire (les ultras) a voulu retourner à l'ordre ancien en refusant la notion de droits de l'homme, d'état de Droit, etc. Ce rejet se retrouve ensuite avec les idéologies totalitaires, socialistes, qui ont émergé par la suite. En quelque sorte, les libéraux ont été pris en étau par la Réaction "classique" et la Réaction se dissimulant sous un vernis "progressiste". En gros, ces idéologies ont fait croire que l'homme et le droit n'existaient pas, n'étaient que des fictions, et que seul le cours de l'Histoire avait une signification (plus ou moins ésotérique) et une valeur. L'idée de norme supérieure à la volonté humaine a été par là-même balayée par les régimes se réclamant de ces doctrines totalitaires, mais aussi par l'idée démocratique. Nous en payons encore le prix aujourd'hui.

Comme je l'ai dit à Khano, selon moi, la partie productive de toute société tend naturellement à mettre en place les institutions les mieux adaptées à son activité. Et ces institutions ne peuvent être que libérales. Tout ce dont tu parles ne sont que leurs modalités d'apparition en occident. Mais à mon avis c'est valable pour toutes les civilisations. (j'ai bien l'impression que ce sont les ottomans qui ont stérilisés les musulmans de même que les chinois l'ont été par leurs empereurs). Tout dérapage ne peut donc provenir que d'un "progrès" des prérogatives de l'autre composante de la société la partie parasitaire.

Or la démocratie c'est avant toute chose une erreur d'analyse : le pouvoir n'est pas mauvais en soi il est simplement mal employé car confisqué par une minorité. Il sera nécessairement bienfaisant quand il sera au service de toute la population.

Cela a deux conséquences :

Au niveau extérieur les guerres ne sont plus des querelles entres princes mais des affrontements entre peuples. Et chaque guerre permet un élargissement des prérogatives des états. La paix revenu on revient rarement à l'état antérieur.

Au niveau intérieur dès qu'une anomalie est détecté par les "représentants du peuple" ou les militants de l'interventionnisme, l'usage de la force s'impose d'autant plus facilement que personne ne peut légitimement s'y opposer (les victimes ne sont pas élues par le peuple). D'où l'hystérie actuelle d'un interventionnisme tous azimuts.

La seule chose positive c'est que maintenant le diagnoctic est clair.

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