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Pourquoi le salariat rend mou, bête et socialiste


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Tous ceux qui travaillent détiennent des capitaux. La scie du menuisier est un capital. La houe du paysan est un capital. Les pagnes de la revendeuse de pagnes sont un capital. Mon ordinateur de webmestre est un capital. N'importe quel service ou produit demande la conjugaison d'un capital (les outils, ils sont le résultat d'un travail passé) et du travail (de l'effort, de la volonté, du talent, des compétences). Tout travail nécessite donc du capital. On peut travailler avec le capital d'un autre, cela s'appelle le salariat. Le salarié vend non pas le résultat d'un travail (un service à un client) mais du temps de travail (une utilité plus abstraite), et cela est associé à un rapport de subordination (l'exclusivité de l'employeur y est pour quelque chose), tout comme le serf à une autre époque. Être salarié, c'est vraiment nul. Si c'est un passage obligé le temps de s'organiser pour trouver un plus noble gagne-pain, pourquoi pas. Mais presque personne ne voit le salariat comme ça. Les salariés sont sensibles aux sirènes étatistes car ils ne ressentent pas dans leurs tripes la relation entre client, service et revenu. Les salariés ne voient que des abstractions, ils s'en servent pour tenter de manger plus sans fournir plus de service, c'est compréhensible. Le salariat n'est pas naturel, c'est un mode de travail artificiel et donc malsain.

Notre système politique (la démocratie moderne) est en fait une oligarchie bourgeoise : le pouvoir à un petit nombre de bourgeois. Ces derniers incitent fortement au salariat, ils y ont intérêt, à la fois pour leurs affaires – car les grandes entreprises emploient beaucoup de salariés – et pour les réflexes d'assistés que provoque le salariat. C'est ainsi que le salariat à grande échelle permet le soutien populaire aux solutions étatiques paternalistes de l'oligarchie bourgeoise. Le capitalisme, c'est-à-dire la propriété privée des moyens de production, est une solution pour sortir du salariat généralisé et donc de l'oligarchie bourgeoise et de son étatisme.

J'ai l'intuition que les idées communistes sont nées en réaction à l'aliénation par le travail à la chaine (à l'usine, à la mine etc.) chez de grands industriels. Pour éviter l'aliénation, le capital devrait appartenir au travailleur. L'erreur communiste est de tenter une espèce de « propriété collective » trop abstraite et tout aussi aliénante. Le travailleur doit véritablement sentir que la machine (le capital) lui appartient, la palper, la nettoyer, l'entretenir. Un travailleur libre vend lui-même un service à un client, et cela implique une dimension humaine à l'échange quand bien même le client est une autre entreprise. Si le principe du capital appartenant physiquement au travailleur ne se prête pas au travail à l'usine, alors les idées libérales ne perceront pas sur ce terrain-là et il faut se tourner vers les autres métiers.

Il est en tout cas essentiel qu'une plus grande part des travailleurs soit capitaliste, c'est-à-dire propriétaire de ses moyens de production. Et pour cela, une solution serait d'ajouter un statut d'indépendant sans complexité administrative (soit un impôt forfaitaire, soit une absence de déclaration en cas de chiffre d'affaire nul), d'affecter d'office à tout le monde des numéros de ce statut permettant de facturer, et de préciser que les travaux effectués via ce statut ne sont pas concernés par les clauses d'exclusivité des contrats de salariat. Nous nous rapprocherions alors du travail naturel qui aurait dû rester la norme : chacun peut à tout moment rendre service à sa manière et à l'aide de ce dont il dispose.

  • Yea 1
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Ouvrier, parmi environ une 100aine d'autres, dans une grosse "boite" d'une grande enseigne, le titre de ton sujet résume très bien ce que j'y vis. A une différence près : pour ma part, je résiste corps et âme au socialisme ambiant (voire communisme) qui règne au sein de mes collègues.

Pour des raisons d'équité et d'égalité, nous sommes tous payés de la même façon (glandeurs et bosseurs), les seules augmentations de salaire n'intervenant qu'avec les années d'ancienneté. Evidemment, les délégués syndicaux et les délégués du personnel (majoritairement encartés CGT) veillent à la pérennisation de ce système. Fatalement, les années passent, la motivation décline… et en ce qui me concerne, un ressentiment d'injustice se manifeste : pourquoi un branle-bite qui ne fait même pas la moitié de mon boulot dans une journée est-il payé autant que moi ?

Il est en tout cas essentiel qu'une plus grande part des travailleurs soit capitaliste, c'est-à-dire propriétaire de ses moyens de production. Et pour cela, une solution serait d'ajouter un statut d'indépendant sans complexité administrative (soit un impôt forfaitaire, soit une absence de déclaration en cas de chiffre d'affaire nul), d'affecter d'office à tout le monde des numéros de ce statut permettant de facturer, et de préciser que les travaux effectués via ce statut ne sont pas concernés par les clauses d'exclusivité des contrats de salariat. Nous nous rapprocherions alors du travail naturel qui aurait dû rester la norme : chacun peut à tout moment rendre service à sa manière et à l'aide de ce dont il dispose.

C'est une proposition intéressante. Cependant, j'imagine mal ce genre de proposition dans ma boite.

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Il y a vestige du passé dans la maison de campagne de mes vieux : un capital, un moyen de production. Les autorités sont venus le détruire il y a longtemps. On l'a gardé. Depuis, pour avoir de l'alcool, on doit aller au supermarché. Le jeu est bien fait.

J'ai tenté avec un ami, d'acheter des cigarettes électroniques produites en Chine pour les revendre au Canada. C'était légal, le temps que le conteneur arrive au port de Vancouver.

Depuis, je suis allé faire mon salariat, j'en branle le moins possible, je fais ce qu'on me dit de faire, et je pars. Je ne reste jamais tard. Je marche au loin. C'est confortable ce petit sentiment de sécurité, ce revenu régulier et anticipé, sans surprise.

Je trouve le travail à la chaîne insupportable, mais à rester le cul assis sur un bureau IKEA à pianoter des tableaux Escel et SAP avec un Dell pourri qui plante tout le temps. J'ai réduit ma consommation de bouffe, je ne dépense rien en énergie, je passe 5 jours sur 7 assis, devant un écran, sans bouger. Et si je ne fumais pas, ce serait pire. La au moins, de temps en temps, j'utilise mes jambes.

Etant probablement junior, ça expliquerait le boulot de merde sans intérêt que j'ai de traitement de factures et de comptes clients/fournisseurs foireux. Jamais besoin de prendre une décision. J'exécute, je processe. Et même si je voulais prendre une initiative pour apporter plus d'argent aux actionnaires, de toute façon, je ne suis pas autorisé.

J'envisage de plus en plus sérieusement à devenir indépendant. Produire mes patates, mes tomates, mes oeufs, ma weed, les consommer et revendre l'excès à la volette. Le seul risque est que je ne suis même pas propriétaire de chez moi, si j'arrête de payer le loyer, euh les impôts, je suis foutu dehors…

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Deux points:

La division du travail est quelque chose de puissant et se consacrer à sa tâche sans avoir de temps à consacrer à trouver des clients permet de bien se focaliser, et, en conséquence, de bien travailler toutes choses égales par ailleurs. C'est mieux de savoir faire les deux certes, ou bien mieux, d'avoir la réputation suffisante pour ne plus avoir à chercher.

Que ce soit par choix ou par nécessité, c'est un point à considérer.

Vendre son temps de travail, et uniquement son temps de travail n'est pas réservé au salariat. En informatique il y a quantité d'indépendants qui facturent la journée, et ne fournissent que leur temps. Que ce soit pour faire le café ou gérer un projet sur lequel travaillent 100 indiens et 25 français. Le seul capital d'un trader brillant c'est son temps de travail disponible. De nombreux pdg sont des dirigeants salariés également.

En fait, oui, être le patron c'est flatteur, avoir une vue 360 de la chaîne de production valeur c'est une compétence, mais, pourquoi alors en vouloir ainsi au salariat ?

Même indépendant, travailler à 100% pour un client en régie, c'est reprendre les travers énoncés dans le premier post. Pourtant, l'indépendant n'est pas un salarié.

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Oui tout à fait la régie c'est à peine mieux. La régie rend mou et bête aussi. Cependant elle incite moins au socialisme car elle ne rend pas assisté. En effet il n'y a pas de protection compliquée. Par exemple en régie, le jour où on n'est plus d'accord pour travailler ensemble, on dégage. Et puis on n'est pas subordonné. De plus, si l'on peut facturer soi-même pour la régie, on peut aussi facturer un service et donc la situation normale est "à portée de main".

La division du travail est quelque chose de puissant et se consacrer à sa tâche sans avoir de temps à consacrer à trouver des clients permet de bien se focaliser, et, en conséquence, de bien travailler toutes choses égales par ailleurs. C'est mieux de savoir faire les deux certes, ou bien mieux, d'avoir la réputation suffisante pour ne plus avoir à chercher.

Que ce soit par choix ou par nécessité, c'est un point à considérer.

Certes. Cela ne retire rien : le résultat est une situation malsaine et qui conduit à l'étatisme.

Concernant l'aspect commercial du métier, lorsqu'on est indépendant il existe des spécialistes ou autres intermédiaires qui font le même travail que les agences immobilières dans l'immobilier.

Et de nombreuses tâches peuvent être traitées ainsi : chacun facture dans sa spécialité. L'actuel employeur pourrait sous-traiter plus qu'il ne le fait actuellement.

Mais surtout, je dis que si un statut d'indépendant était réellement accessible à tous, le salariat se réduirait de lui-même aux activités où il est nécessaire. Avec comme collatéral le déséquilibre de l'oligarchie qui nous gouverne. Je ne dis pas autre chose.

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J'ajouterai que, en France (je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays), il me semble que le salariat pourrait être plus intéressant s'il existait partout la notion de mérite, de reconnaissance de l'investissement personnel dans l'emploi qu'on occupe. Etre rémunéré à la hauteur de ses efforts permettrait pour des individus, avec de maigres bagages et peu ambitieux comme moi, de continuer à rester sérieux et impliqués dans leur travail. Ca encouragerait peut-être les glandeurs à se remonter les manches. Au lieu de ça, on opte généralement pour l'égalitarisme entre salariés qui, à mon humble avis, attire inévitablement ceux-ci vers le bas. Ainsi, pourquoi se casser le cul au boulot alors qu'on a tous le même salaire et que des mecs plus courageux feront le travail à ma place ?

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J'ajouterai que, en France (je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays), il me semble que le salariat pourrait être plus intéressant s'il existait partout la notion de mérite, de reconnaissance de l'investissement personnel dans l'emploi qu'on occupe. Etre rémunéré à la hauteur de ses efforts permettrait pour des individus, avec de maigres bagages et peu ambitieux comme moi, de continuer à rester sérieux et impliqués dans leur travail. Ca encouragerait peut-être les glandeurs à se remonter les manches. Au lieu de ça, on opte généralement pour l'égalitarisme entre salariés qui, à mon humble avis, attire inévitablement ceux-ci vers le bas. Ainsi, pourquoi se casser le cul au boulot alors qu'on a tous le même salaire et que des mecs plus courageux feront le travail à ma place ?

je ne sais pas comment c'est dans une boite de 100 personnes, mais j'ai été ouvrier 4 ans dans une boite amerlock, on était 15/20 ouvriers selon les périodes, avec deux ou trois cadres employés. Tous au même barème, avec augmentation en fonction de l'ancienneté et de l'index (puisqu'en Belgique, y a indexation automatique).

Au début, je me disais pareil que toi : pourquoi transpirer dans mon boulot et faire du millimétré quand les guss autour de moi font le moins possible. Je râlais, mais je faisais "bien" par fierté. Puis avec le temps, je me suis rendu compte que j'étais pas perdant, mon chef savait qu'il pouvait me faire confiance et ça me donnait finalement pleins d'avantages sur les autres : je me tapais pas le raclage de merde, a 4 pattes ; je me tapais pas le vendredi soir/nuit si je le demandais ("oh, j'ai un truc prévu, mets moi en off steuplé sur l'horaire), j'étais prioritaire sur les congés (ah, trop tard, j'ai déjà pris cette semaine là, donc tu pointeras ton cul pour faire le boulot, moi j'y serai pas), je pouvais faire les extra quand j'avais besoin des thunes supplémentaires que ça rapportait, et ne pas les faire quand j'en avais rien à foutre, je pouvais quasiment choisir mon horaire (en ayant un contrat 20h/semaine et étant étudiant, c'est pratique), j'avais match de hockey le dimanche et donc je devais avoir congé ? Pas de soucis.

On touchait tous le même salaire, mais j'ai eu des avantages "invisibles" et puis, quand il a fallu un chef d'équipe, bibi à été bombardé sous le nez de plus anciens qui avaient le don d'emmerder les cadres.(j'étais pas mauvais à ce petit jeu, mais derrière ça, je bossais bien ;))

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Salarié ou pas la réputation professionnelle fonctionne. Les employeurs qui font monter les nazes deviennent connus et leurs boîtes coulent car les bons se barrent.

Un statut d'indépendant avec des commerciaux indépendants et des comptables indépendants pourquoi pas sinon.

Enfin là on rejoint la difficulté administrative à créer une entitée taxable dans notre beau pays. S'inscrire au registre des vaches à lait est semé d'embûches, allez savoir pourquoi.

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je ne sais pas comment c'est dans une boite de 100 personnes, mais j'ai été ouvrier 4 ans dans une boite amerlock, on était 15/20 ouvriers selon les périodes, avec deux ou trois cadres employés. Tous au même barème, avec augmentation en fonction de l'ancienneté et de l'index (puisqu'en Belgique, y a indexation automatique).

Au début, je me disais pareil que toi : pourquoi transpirer dans mon boulot et faire du millimétré quand les guss autour de moi font le moins possible. Je râlais, mais je faisais "bien" par fierté. Puis avec le temps, je me suis rendu compte que j'étais pas perdant, mon chef savait qu'il pouvait me faire confiance et ça me donnait finalement pleins d'avantages sur les autres : je me tapais pas le raclage de merde, a 4 pattes ; je me tapais pas le vendredi soir/nuit si je le demandais ("oh, j'ai un truc prévu, mets moi en off steuplé sur l'horaire), j'étais prioritaire sur les congés (ah, trop tard, j'ai déjà pris cette semaine là, donc tu pointeras ton cul pour faire le boulot, moi j'y serai pas), je pouvais faire les extra quand j'avais besoin des thunes supplémentaires que ça rapportait, et ne pas les faire quand j'en avais rien à foutre, je pouvais quasiment choisir mon horaire (en ayant un contrat 20h/semaine et étant étudiant, c'est pratique), j'avais match de hockey le dimanche et donc je devais avoir congé ? Pas de soucis.

On touchait tous le même salaires, mais j'ai eu des avantages "invisibles" et puis, quand il a fallu un chef d'équipe, bibi à été bombardé sous le nez de plus ancien qui avait le don d'emmerder les cadres.(j'étais pas mauvais à ce petit jeu, mais derrière ça, je bossais bien ;))

Je fonctionne comme toi : Je râle, je rumine mais je m'exécute et je fais mon boulot.

Je reconnais aussi volontiers avoir quelques avantages sur les autres, minimes certes mais réels. Le dernier exemple en date c'était quand j'en ai foutu plein la courge (verbalement bien sûr et je précise que j'en suis pas fier, mais bon, des fois on perd ses nerfs à force d'avoir trop ruminé) à un supérieur hiérarchique. Le big boss est venu me voir à mon poste de travail pour savoir si quelque chose n'allait pas, m'a gentiment mis en garde. Bref, on s'est courtoisement expliqué et la vie continue. Quelques jours plus tard, un collègue du genre glandeur véhément (Ah oui, j'oubliais : le comble chez nous c'est que c'est les bons à rien qui se plaignent le plus) s'est confronté à un supérieur. Résultat : convocation dans le bureau du big boss, les murs ont tremblé et pan ! Mise à pied d'une journée.

Il est vrai que je n'ai globalement pas à me plaindre, je suis même correctement rémunéré pour un simple boulot de manut' mais je trouve que, comparé à d'autres collègues, je devrais toucher plus. Mais bon, c'est comme ça.

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J'ajouterai que, en France (je ne sais pas comment ça se passe dans les autres pays), il me semble que le salariat pourrait être plus intéressant s'il existait partout la notion de mérite, de reconnaissance de l'investissement personnel dans l'emploi qu'on occupe. Etre rémunéré à la hauteur de ses efforts permettrait pour des individus, avec de maigres bagages et peu ambitieux comme moi, de continuer à rester sérieux et impliqués dans leur travail. Ca encouragerait peut-être les glandeurs à se remonter les manches. Au lieu de ça, on opte généralement pour l'égalitarisme entre salariés qui, à mon humble avis, attire inévitablement ceux-ci vers le bas. Ainsi, pourquoi se casser le cul au boulot alors qu'on a tous le même salaire et que des mecs plus courageux feront le travail à ma place ?

Ca s'appelle les bonus, et c'est honnis par le bon peuple et ses honnêtes représentants.

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La proposition de laffreuxThomas -- que tout le monde soit capitaliste -- a toute ma sympathie et serait parfaite dans un monde idéal ( rêvé…) , hélas, dans le monde réel l'immense majorité des individus refuse le risque inhérent au capitalisme ( même minuscule et personnel ) -- ce que veulent les gens c'est la sécurité de l'emploi et l'alignement du statut des salariès sur celui des fonctionnaires ( on y vient grâce à une tapée de lois et qques arrêts de la cour de cass' -- chambre sociale ).

Cela dit, que les libéraux réflèchissent à une évolution du salariat , en discutant avec des salariès comme Thomas ( et non entre prof' de fac' ) est une excellente chose, et peut-être même la plus utile pour la promotion du vrai libèralisme.

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On pourrait aussi tout simplement être salariés-actionnaires ou salariés-investisseurs.

Il y a une foultitude de métiers pour lesquels il ne fait aucun sens de disposer d'une partie de l'outil de travail (trop cher, trop encombrant, trop dangereux, etc.) et pour lesquels l'outil de travail véritable est le corps humain.

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Posté (modifié)

Les bonus sont une tentative artificielle de reproduire ce qui est naturel. Un moindre mal peut-être.

Encore une fois, entendons-nous bien, je ne suggère presque rien et surtout pas d'inciter ou de décourager quoi que ce soit. Je ne dis pas : "voilà le monde dont je rêve" ; je dis : "voilà la branche sur laquelle l'État est assis, scions-la".

hélas, dans le monde réel l'immense majorité des individus refuse le risque inhérent au capitalisme ( même minuscule et personnel ) -- ce que veulent les gens c'est la sécurité de l'emploi et l'alignement du statut des salariès sur celui des fonctionnaires ( on y vient grâce à une tapée de lois et qques arrêts de la cour de cass' -- chambre sociale ).

Mais ça, on n'en sais rien. Du fait de complications administratives il est bien plus facile d'être salarié que d'être indépendant. Il est donc certain qu'il y aurait plus d'indépendants qu'actuellement si les administrations ne décourageaient pas ce statut et n'encourageaient pas l'autre. Ce qu'on ne peut pas évaluer, c'est en quelle proportion.

J'ajoute que je ne suis plus salarié. Je l'ai été en France durant des années, puis indépendant en régie toujours en France deux ans. Et là où je suis aujourd'hui je n'ai plus besoin de statut et je ne pratique plus la régie, je vis au quotidien ce que je propose, j'ai pu observer ce que ça a changé en moi, donc je sais de quoi je parle. Et je précise encore qu'autour de moi personne ne fuit une activité capitaliste que ce soit comme revenu principal ou d'appoint, y compris les fonctionnaires. Concernant le salariat et la régie j'ai eu une piqûre de rappel de quelques mois récemment, d'où ce fil issu d'une certaine maturation.

Modifié par laffreuxthomas
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Le salariat, c'est le "easy mode" de la vie professionnelle.

Des horaires en principe plus ou moins fixes. Un revenu connu à l'avance qui tombe, qu'on soit au top de notre forme ou qu'on ne foute rien. Une routine rassurante qui assure notre subsistance.

Tout le monde n'est pas fait pour être à son compte. Certains préfèrent largement se dire que quitte à trouver un travail, autant faire acte de présence 5 jours par semaine pour avoir de quoi payer leur loyer et nourrir leur famille. L'ambition professionnelle et la soif de performance, de se dépasser, et d'être son propre patron c'est trop grisant/angoissant pour beaucoup de personnes. Je suis entouré au quotidien de personnes comme ça. Les plus ambitieux visent des postes de cadre, les autres ne veulent surtout pas être bousculés dans leurs habitudes.

Je suis convaincu que le salariat est un terreau fertile pour le socialisme, par rapport aux travailleurs non salariés qui travaillent avec beaucoup moins de sécurité. Mais le mépris en France pour l'argent, la réussite, et le processus essai/erreur n'aide pas vraiment à libérer le potentiel d'entrepreneurs qui s'ignorent.

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Le salariat, c'est le "easy mode" de la vie professionnelle.

Alors que ça ne devrait évidemment pas être le cas. Du point de vue de l'employeur, le salariat est un véritable boulet légal qui donne une inertie économique dangereuse. Du point de vue de l'employé, la relation de subordination, les années d'études nécessaires pour rentrer dans le salariat, n'en font pas une solution facile… Le salariat oblige les deux parties à une contrainte contractuelle très forte. En comparaison, demander un service à quelqu'un et le payer en retour est naturel, simple, évident.

Si le salariat semble si facile c'est parce qu'il est favorisé et régulé par l'État. Et si le travail en indépendant est si difficile ce n'est que parce que l'État décourage ce mode de travail. L'État fait ainsi car il y a intérêt. Cf mon premier post.

Tout le monde n'est pas fait pour être à son compte.

C'est faux. Le salariat correspond à une partie des travailleurs quand l'indépendance correspond à tous sans exception. Les raisonnements exclusifs sont des réflexes de salariés occidentaux.

Mais le mépris en France pour l'argent, la réussite, et le processus essai/erreur n'aide pas vraiment à libérer le potentiel d'entrepreneurs qui s'ignorent.

Es-tu certain du sens dans cette relation de cause à effet ?

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Ca s'appelle les bonus, et c'est honnis par le bon peuple et ses honnêtes représentants.

Tu rigoles. C'est honni quand c'est celui des autres et des vilains capitalistes. Mais personne ne crache sur une prime de fin d'année, une petite enveloppe sous la table ou un cadeau en nature ("non Michel, t’inquiètes pour ta terrasse, la boite s'occupe de la table et des chaises, ça passera dans les frais, c'est pour la foire en Allemagne qui t'as pris toute une semaine").

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Je vais prendre ma situation personelle…. Je n'arrive pas à me considérer comme indépendante ou salariée… Je m'explique:

Je travaille dans la communication et la promotion dans le domaine culturel. Je représente donc des artistes (en partie… Il faut savoir qu'aux US en tout cas, les artistes ont plusieurs agents selon ce qu'ils ont en projet…) ou des sociétés de production ou de distribution. Je suis indépendante (associée à deux autres personnes en fait pour être franche), je gère mon carnet clients comme je l'entends mais…

Mais j'ai un contrat d'exclusivité avec une grosse société de com aux US. Je touche chaque mois un fixe plus que conséquent pour ne pas travailler avec d'autres sociétés.Ce qui est amusant, c'est que ce fixe ne m'oblige pas à travailler… Si un mois je décide de ne rien faire, je le touche quand même. Le contrat court sur cinq ans (il m'en reste trois). Je garde la gestion de mon propre portefeuille clients mais je dois utiliser la société pour toutes les opérations que mes clients souhaitent monter.

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Je vais prendre ma situation personelle…. Je n'arrive pas à me considérer comme indépendante ou salariée… Je m'explique:

Je travaille dans la communication et la promotion dans le domaine culturel. Je représente donc des artistes (en partie… Il faut savoir qu'aux US en tout cas, les artistes ont plusieurs agents selon ce qu'ils ont en projet…) ou des sociétés de production ou de distribution. Je suis indépendante (associée à deux autres personnes en fait pour être franche), je gère mon carnet clients comme je l'entends mais…

Mais j'ai un contrat d'exclusivité avec une grosse société de com aux US. Je touche chaque mois un fixe plus que conséquent pour ne pas travailler avec d'autres sociétés.Ce qui est amusant, c'est que ce fixe ne m'oblige pas à travailler… Si un mois je décide de ne rien faire, je le touche quand même. Le contrat court sur cinq ans (il m'en reste trois). Je garde la gestion de mon propre portefeuille clients mais je dois utiliser la société pour toutes les opérations que mes clients souhaitent monter.

Perso, c'est la position la plus inconfortable, pas la sécurité du salariat, dépendance d'un seul client…. A fuir

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Je suis d'accord avec l'analyse suivante le salariat c'est nul tout simplement parce que c'est aliénant.Il y a plusieurs chose qui rendent le salariat pas terrible.

Le fait de ne rien apprendre typique le salarié du terciaire est une personne qui ne sait strictement rien faire d'autre que se pourquoi il a été embauché ,il lui ai donc difficile de quitter son patron et de s'émanciper.

On travaille pour quelqu'un on est pas son propre chef on reçoit des ordres toute la journée…

On décide que son travail à une valeur x mais si l'on t'embauche c'est que l'entreprise fait des profit est donc ton travail n'ai pas payé à sa juste valeur.

En terme d'enrichissement personnel tu fais toujours la même chose tu ne crée pas, tu ne te surpasse pas,tu ne peux pas te remettre en question car que tu sois bon ou mauvais tu auras un salaire qui sera toujours égal.Je pense que ce qui rend stupide c'est le fait de toujours faire la même chose, d'être avec les mêmes personnes qui sont souvent médiocre car soyons clair on ne choisis pas nos collègues mais on les subits.

Quand on est salarié on ne choisit pas son mode de vie on se lève a des heure fixe travaille le même nombre d'heure peut importe la productivité de l'individu.

Entreprendre demande du courage et être salarié c'est en fait la facilité.De nos jours on vit dans un monde qui ne prônent plus aucune valeur à part consommer et les hommes ne sont plus vraiment des hommes.

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Ce n'est pas le statut de salarié qui pose problème, mais plutôt le fait d'être payé au temps passé plutôt qu'au travail produit ou vendu.

Ça donne un sécurité au salarié mais au prix d'une perte de contact avec la réalité économique.

Ce n'est pas un mal en soi : toute assurance a cet effet. L'employeur assurant le salarié contre les aléas du marché, il touche les primes. Comme toute assurance, il y a une franchise (intéressement/participation peuvent varier, voire parfois une partie de la rémunération "à la pièce") et un maximum assuré (en cas de gros coup dur pour la boîte, il y a licenciement avec une indemnité fixe et ensuite faut se démerder).

D'ailleurs, tous les salariés ne sont pas dans cette situation. Les personnes dites "clé" dans une entreprise ont généralement une rémunération au résultat potentiellement beaucoup plus importante que leur rémunération fixe, qui n'est qu'un socle destiné au respect du droit social. à un plus modeste niveau, les commerciaux, même en bas de l'échelle hiérarchique, sont plus souvent qu'à leur tour payés en fonction de leurs ventes.

A côté de Ça, il y a un autre problème : travailleur pour un seul client est une relation du subordination. C'est valable pour les individus mais aussi pour les entreprises : une boîte de 400 personnes qui ne vend qu'à Renault est clairement inféodée à Renault ; le type qui possède le capital n'est pas indépendant pour autant. C'est la diversité des clients qui fait la liberté de tout agent économique, qu'il soit un individu ou une entreprise, aussi importante soit-elle. Ceci dit, la création d'une micro-entreprise ou l'inscription au registre des métiers est souvent la première étape qui permet de faire un pas vers l'indépendance.

Il n'en demeure pas moins que celui qui réussit à avoir un contrat de travail avec plusieurs entreprises est dans une situation de plus grande indépendance que l'"indépendant" qui n'a qu'un seul client, même s'il n'est pas maître de son temps. Il est facile de dire merde à son patron quand il n'assure que le quart de votre revenu ; il est impossible de dire non à un client qui assure 100% de votre chiffre d'affaires.

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