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Critiques libérales de la démocratie


ReLocke

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:icon_up: quelle tartufferie

Je suis parfaitement sincère dans mon message à freejazz. Je ne comprend vraiment pas ce que signifie la "représentation" dont il parle. Je ne comprend pas non plus la définition que vous employez lorsque vous parlez de "représentation".

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Sauf économique.

Nous sommes quand même dans des pays où on vous prend de force les deux tiers des fruits de votre travail sans sourciller. Et où il n'existe, de fait, pas d'option pour faire baisser ce taux. Non seulement cela, mais la croyance que la dette peut monter jusqu'au ciel est un promesse (qui sera tenue), que ça va s'aggraver.

Y compris économique. On nous prends effectivement les deux tiers des fruits de notre travail. Mais les règles sont explicites d'une année sur l'autre. Et cela apporte une certaine sécurité. Rien à voir avec la Russie de Poutine ou la Tunisie de Ben ali ;

Pour en revenir au fils, il y a - à mon sens - une énorme erreur, sur ce qu'est la démocratie. Il ne s'agit pas de la tyrannie de la majorité sur la minorité (un tel système serait en effet tout à fait critiquable), il s'agit d'une régulation du pouvoir par la révocation - ou en tout cas la remise en jeu - régulières des postes à responsabilité, d'un état de droit, et de très nombreux contre-pouvoir qui limite l'arbitraire. Tout le contraire d'une monarchie absolue quoi…

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Lire tout simplement Hayek : le problème n'est pas la démocratie mais le régime illimité, qu'il soit ou non démocratique.
A mon sens, seule la Constitution peut permettre de limiter les excès.

C'est comme dire seul la loi peut permettre de limiter les excès.

Et si elle est trop générale, elle ne les limitera pas ?

Et si elle est trop précise, elle va porter atteinte à la liberté ?

Pour contrôler les dérives naturelles de la démocratie comme l'achat de voix à des minorités actives et la démagogie, le régulateur, c'est la concurrence, exactement comme les entreprises et associations.

La constitution n'est en somme que l'équivalent des statuts, plus ou moins bons.

Pour la concurrence, il faut des démocratie de petites tailles.

La petite taille, ça permet le vote avec les pieds, ça évite le protectionnisme, ça permet aux gens qui ne peuvent pas vivre ensemble, … de ne pas le faire…, ça oblige à permettre la libre circulation des gens honnêtes pour bénéficier de la division du travail et du libre échange.

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La démocratie ne se limite pas au vote. Le vote est la solution arythmétique apportée au problème des discussions sans fin et on n'a pas encore trouvé mieux pour prendre une décision collective. A une époque cela semblait suffire et la majorité était admise comme représentant l'intérêt général. De nos jours c'est terminé ; notre société est constellée de minorités plus ou moins constituées qui demandent à ce que leurs problèmes spécifiques soient reconnus et pris en compte. Tocqueville disait que la démocatie irait en se simplifiant. Au contraire les démocraties se complexifient ; il y a aujourd'hui un désir de démocratie permanente que les RDV électoraux ne satisfont plus. Ainsi la communication entre les élus et l'opinion via les sondages, les blogs et d'une manière générale à travers les médias est nouvelle et est certaienement une tentative de réponse à cette attente ; mais nos instituions peinent à s'adapter ; elles sont en crise. Aujourd'hui on veut plus de démocratie, c'est à dire plus de contrôle sur l'activité des élus, sur la justification de leurs décisions et leur comportement en général.

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La démocratie ne se limite pas au vote. Le vote est la solution arythmétique apportée au problème des discussions sans fin et on n'a pas encore trouvé mieux pour prendre une décision collective.

La généralité de votre phrase implique les sociétés commerciales. Oui, le vote des actionnaires apporte un solution nécessairement juste aux discussions. La raison n'est pas le vote en lui-même. La raison est que chaque actionnaire a approuvé explicitement que ce mode de décision lui convenait. La décision sociale prise par une Assemblée Générale, ou même par le directeur général, mandataire social, a nécessairement reçue l'accord de chaque actionnaire sans exception.

Mélanger le droit de vote dans une société commerciale et le vote politique est une illusion. C'est un mensonge politique majeur. Dans une société commerciale, le vote signifie explicitement une indication pour un mandat donné à qq'un pour agir en son nom. Le vote politique est un vague sondage. La fraude est à tous les étages d'une votation. L'organisation de la votation, but, candidats, délais, financement, conséquences du vote sont organisés par une coterie.

Le résultat d'un vote n'est pas l'expression du peuple. C'est de l'illusion de dire cela. Ou de la pure poésie.

A une époque cela semblait suffire et la majorité était admise comme représentant l'intérêt général.

Chacun définit différemment ce qu'est l’intérêt général. La définition de l'un est le contraire de la définition de l'autre. Et le mot "représentant" est si large qu'un clown pourrait participer à la prétendue représentation de la "société" dans la farce politique.

L'illusion que le vote politique serait efficace pour l’intérêt général est une double illusion qui en contient d'autres. Tout pouvoir politique se nourrit des illusions qu'il parvient à créer. Tant que ces illusions tiennent, le pouvoir politique tiendra.

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La généralité de votre phrase implique les sociétés commerciales. Oui, le vote des actionnaires apporte un solution nécessairement juste aux discussions. La raison n'est pas le vote en lui-même. La raison est que chaque actionnaire a approuvé explicitement que ce mode de décision lui convenait. La décision sociale prise par une Assemblée Générale, ou même par le directeur général, mandataire social, a nécessairement reçue l'accord de chaque actionnaire sans exception.

Mélanger le droit de vote dans une société commerciale et le vote politique est une illusion. C'est un mensonge politique majeur. Dans une société commerciale, le vote signifie explicitement une indication pour un mandat donné à qq'un pour agir en son nom. Le vote politique est un vague sondage. La fraude est à tous les étages d'une votation. L'organisation de la votation, but, candidats, délais, financement, conséquences du vote sont organisés par une coterie.

Le résultat d'un vote n'est pas l'expression du peuple. C'est de l'illusion de dire cela. Ou de la pure poésie.

Chacun définit différemment ce qu'est l’intérêt général. La définition de l'un est le contraire de la définition de l'autre. Et le mot "représentant" est si large qu'un clown pourrait participer à la prétendue représentation de la "société" dans la farce politique.

L'illusion que le vote politique serait efficace pour l’intérêt général est une double illusion qui en contient d'autres. Tout pouvoir politique se nourrit des illusions qu'il parvient à créer. Tant que ces illusions tiennent, le pouvoir politique tiendra.

Le système du vote chosis pour élire un représentant afin de siéger dans une instance décisionnelle a fait long feu depuis le serment du jeu de paume. Il me semble que ce que vous dites devient de plus en plus évident pour de plus en plus de gens, un truisme en somme ; il suffit de voir l'évolution des différentes élections depuis les années 1970 pour s'en rendre compte. Que les hommes politiques magouillent et que le suffrage universel soit une mascarade ne fait plus de doute ; et c'est bien les progrès de la démocratie (la liberté de la presse, une meilleure éducation des citoyens…), et les avancées techniques (imprimerie, télévision, Internet…) qui ont conduit à cette prise de conscience (elle ne nous est pas tombée des cieux), sans parler du poids de l'Histoire. Et c'est encore démocratiquement que les effets de cette conscience s'expriment dans les urnes, dans la rue, sur des forums comme celui-ci… Nos institutions sont en crise et les hommes politiques sont contraints de s'adapter; et même s'ils trainent la jambe je crois que c'est inéluctable.

Je suis assez d'accord avec vincemobile en pensant que notre problème est constitutionnel.

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La défense de l'anarchie ou de la société sans état est un combat mené par de nombreux libertariens. Les autres libéraux (minarchistes, libéraux classiques) ne croient pas cependant qu'il soit possible de retirer à l'état ses prérogatives régaliennes sans faire chuter drastiquement le niveau de sûreté dont jouit la population.

L'état rêvé des libéraux est alors modeste et circonscrit à des limites précises. Il reste cependant que les limites préalablement fixées aux prérogatives de l'état risquent de ne pas peser lourd si la majorité de la population les rejette. Faudra-t-il empêcher les contestataires trop nombreux de s'exprimer ? Le système qui n'aura pas intégré de possibilités d'évolutions ne risque-t-il pas de changer uniquement lors d'épisodes violents ?

Autrement dit la constitution doit elle déterminer ce que peut faire le pouvoir ou qui pourra l'exercer ? Le recours exclusif à la seconde solution risque de faire négliger complétement les principes libéraux mais cela n'empêchera pas que les limites fixées à l'exercice du pouvoir ne stopperons pas une population qui n'en veut plus. Ces principes doivent donc être considérés comme devant permettre à la population de réflechir longuement, au moyen d'un débat ouvert, avant de les ignorer et non comme la possibilité de mettre un frein définitif à l'exercice du pouvoir.

La question de la désignation des personnes exerçant le pouvoir apparait donc primordiale.

Démocratie ou oligarchie ?

La première appréciation que l'on pourrait faire de l'application de la "loi de la majorité" (terme que je préfère pour le moment à celui de démocratie) est qu'elle constitue une confrontation des intérêts. Chacun voulant favoriser par son vote ses intérêts, les intérêts (voire les passions) du plus grand nombre seront favorisés au détriment de ceux de la minorité. Cette solution est critiquée par les libéraux car elle ne correspond pas dans tous les cas à leur conception de la justice.

Ainsi, la masse de la population peut-être tentée de faire payer les riches, ce que les libéraux condamnent. Pourtant, lorsqu'ils raisonnent en économistes, les libéraux considèrent que les principes qu'ils défendent intéressent tout le monde et non une partie particulière de la population. Si la masse du peuple était seulement soucieuse de ses intérêts, elle aurait à coeur d'adopter le libéralisme et refuserait de faire payer les riches. Comment expliquer qu'elle puisse ne pas le faire ?

Pour l'expliquer il faut présenter une deuxième conception de l'application de la "loi de la majorité" qui oppose non plus des intérêts entre eux mais différentes conceptions de l'intérêt général. Chacun aurait à coeur de défendre l'intérêt commun mais certains auraient une conception plus avisée que d'autres des moyens qui peuvent le favoriser. Fort de ces considérations, l'intérêt de la loi de la majorité apparait des plus contestable. L'élite n'est-elle pas mieux placée que le peuple pour saisir ses intérêts ? Les économistes ne sont-ils pas les plus à mêmes de comprendre les enjeux du commerce international ?

Donner le pouvoir à l'élite, qu'elle que soit la méthode choisie pour parvenir à ce résultat serait préférable à l'application de la loi de la majorité.

Cette argumentation et la solution qu'elle justifie ne sont cependant pas exemptes de critiques. L'élite est sans doute capable de mieux conceptualiser certains problèmes que la population mais elle est aussi moins proche de ceux-ci. Elle pourra donc davantage les ignorer s'ils ne correspondent pas aux théories auxquelles elle adhère, elle pourra plus facilement faire fi de l'expérience car elle ne sera touchée que tardivement par ses erreurs.

Avec cet élément, la loi de la majorité redevient préférable.

Un autre argument en faveur de la loi de la majorité est sa simplicité. A l'inverse, déterminer l'élite est beaucoup plus problématique. Qui pourra désigner les personnes représentant l'élite ? L'élite elle-même ? En pratique l'élite autoproclamée risque de correspondre simplement à ceux qui ont réussi à conquérir le pouvoir.

A l'intérieur des systèmes démocratiques la problématique peuple élite réapparait dans le choix d'une démocratie directe ou représentative.

Démocratie directe ou démocratie représentative ?

En pratique cependant nous avons une démocratie représentative.

Ce système semble constituer un compromis entre la loi de la majorité et l'oligarchie. Il reste à savoir comment fonctionne cet équilibre.

Le but de la démocratie représentative est-il de permettre au peuple de déterminer des orientations tout en permettant à des techniciens, de plus savants, d'en élaborer les détails ou relève-t-il simplement de l'adhésion à une personnalité considérée comme la plus capable de déterminer l'intérêt du plus grand nombre (et donc aussi bien des petites orientations que des grandes) ?

En pratique, comme ces représentants présentent souvent un programme, la majorité peut définir une orientation politique si ledit programme est respecté mais on sait aussi que " les promesses n'engagent que ceux qui y croient ".

Dans l'idéal cependant, la conception selon laquelle la majorité vote pour une personne et non pour un projet est rejetée comme plébiscitaire par les partisans de la démocratie. Il reste alors la deuxième conception de la démocratie représentative : au peuple les grandes orientations, aux élus les détails techniques de leur mise en oeuvre.

Cette conception de la division du travail entre les élus et le peuple est-elle cohérente ? Pourquoi le peuple serait plus avisé dans un domaine que dans un autre ? Une réponse rationnelle à cette question est que la population ne peut traiter pour des questions de temps des infinis détails de l'application des politiques qu'elle détermine. Les représentants servent à cela.

Cet argument justifie la représentation mais en aucun cas le recours exclusif à celle-ci et le rejet de la démocratie directe. La démocratie directe par le moyen du référendum d'initiative populaire permet justement à la population de trancher les grandes questions ce dont la défense de la représentation ne peut lui nier le droit à moins d'avoir recours à l'argument plébiscitaire qu'elle rejette par ailleurs.

L'argumentaire favorable à la représentation ne peut donc rejeter sans contradiction le recours à la démocratie directe. Autrement dit une défense cohérente de la représentation admet le recours à la démocratie directe chaque fois que cela sera possible, la représentation ne pouvant être justifiée que comme complément de celle-ci.

Il est assez remarquable que la défense de la démocratie représentative exclusive rejette sous la qualification péjorative de "populisme" aussi bien un régime plébiscitaire que le recours à la démocratie directe. Pourtant, et au risque de nous répéter, rejeter le recours à la démocratie directe chaque fois que cela est possible eu égard au caractère général de la question traitée revient à dénier à la population le pouvoir de déterminer les grandes orientations, ce qui revient, dans le cas d'une élection, à en adopter une conception plébiscitaire.

Il reste à examiner de modalités de représentation : l'élection ou le tirage au sort.

Election ou tirage au sort des représentants ?

Les deux solutions permettent de consacrer l'attention de personnes spécifiques aux détails des politiques puisqu'il ne serait pas rentable d'y intéresser directement l'ensemble de la population.

Les termes du débat seront alors les mêmes que celui entre démocratie et oligarchie. Le tirage au sort permettra aux représentants de ressembler davantage au peuple que l'élection qui permettra de désigner une élite. Les avantages et les inconvénients à envisager en considérant les deux solutions seront donc assez proches de ceux qui ont été présentés auparavant.

Aussi, le tirage au sort apparait-il plus cohérent avec les choix démocratiques faits par ailleurs.

Concernant les questions de compétence et de technicité, l'avantage de l'élection est à relativiser en tenant compte du fait que les élus auront recours à des techniciens et à des spécialistes pour mener leurs politiques et que les tirés au sort pourront également faire de même.

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