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Frederic Lordon


orvalus

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[karadoc]C'est de la merde[/karadoc]

On n'aurait pas dû attendre un événement extrême comme la crise des subprimes pour prendre conscience de l'effrayante nocivité de la finance déréglementée. Mais le libéralisme est ainsi fait qu'il tolère aisément les crises qui n'affectent que les dominés et ne s'émeut que de celles qui frappent ses élites. Or nous y sommes. La finance étasunienne est en ruine et celle d'Europe ne vaut guère mieux. Au moins cette crise met-elle à nu les mécanismes du désastre tels qu'ils sont inscrits dans les structures mêmes des marchés, et force jusqu'aux plus bornés des idéologues à la seule conclusion restante : sauf à risquer de nouveau que les mêmes causes entraînent les mêmes effets, il est temps de tout changer.

«L’Etat a le monopole de la création monétaire, distribue les licences bancaires, fixe les taux d’intérêt, définit les fonds propres, juge les produits. Où est le marché dans ce système?»

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[karadoc]C'est de la merde[/karadoc]

«L’Etat a le monopole de la création monétaire, distribue les licences bancaires, fixe les taux d’intérêt, définit les fonds propres, juge les produits. Où est le marché dans ce système?»

Qui fixe les règles du jeu alors :icon_up::doigt:

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Je présume que vous connaissez Frederic Lordon , l'un des meilleurs représentants de l'école de la régulation. Que pensez vous de sa démarche et de ses idées ?

L'école de la régulation est l'autre nom de "l'école néo-marxiste". Ce qu'un libéral peut en penser est simple : ces gens ont le droit de s'exprimer, au même titre que les nazis ou les partisans du suicide collectif. Le problème commence quand ils cherchent à imposer leurs idées…

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Je présume que vous connaissez Frederic Lordon , l'un des meilleurs représentants de l'école de la régulation. Que pensez vous de sa démarche et de ses idées ?

Petite vidéo si vous ne le connaissez pas. http://www.dailymotion.com/video/x9qgzy_le…deric-lord_news

Tu continues toujours et pas dans la demie-mesure.

Lordon, ça rime avec étron. Ce n'est pas un hasard.

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Lordon est un super abruti. J'avais commencé un fil sur un article de son cru, histoire de le dézinguer méthodiquement et progressivement. J'ai finalement vite renoncé car ledit fil n'intéressait vraiment personne, et je ne peux en vouloir à quiconque de ne vouloir perdre son temps avec ce penseur minuscule qui se donne bonne contenance avec une prose bour(dieu)souflée.

Quelques perles de ce penseur trouvée ici:

(badurl) http://regulation.revues.org/index7461.html (badurl)

Je commence à la partie 3, la plus rigolote.

Mais pourquoi faudrait-il donner à la libéralisation financière « des chances de se perpétuer », et en quoi cette perpétuation constitue-t-elle un objectif économiquement et politiquement désirable ?

Priceless. Cet économiste n'a sans doute jamais étudié l'histoire économique, sinon il invoquerait à coup sûr les exemples des multiples déboires des pays qui ont "libéralisé la finance" et le passé glorieux d'autres nations qui ont adopté pour un système de crédit nationalisé. Ou alors l'omission est volontaire :icon_up:

manifester la situation d’infériorité stratégique rédhibitoire qui est celle des pouvoirs publics dans leur interaction avec la finance privée en crise – infériorité du prêteur en dernier ressort et du recapitaliseur contraints.

Oui, vous avez bien lu: pouvoirs publics contraints à donner des sous au secteur privé. Logique du parasite qui enrage de devoir laisser à son hôte de quoi survivre pour survivre lui-même.

Si effectivement la politique monétaire a été un puissant contributeur à l’alimentation en liquidités de l’activité spéculative, il s’en déduit a contrario qu’elle pourrait en être, maniée en sens inverse, un instrument de contention tout aussi puissant. L’objection évidente cependant se manifeste en faisant observer que le resserrement de taux d’intérêt qui pèserait sur les moyens de l’investissement financier produirait par le même fait un resserrement des moyens de l’activité réelle. C’est là un dilemme extrêmement classique de la politique monétaire qui poursuit des objectifs contradictoires avec un seul instrument. Or on pourrait envisager de dénouer le dilemme en restaurant la parité des objectifs et des instruments, et en instituant un système de taux d’intérêt dédoublés, l’un pour le refinancement des crédits qui ont été dirigés vers les agents de l’économie réelle, l’autre pour le refinancement des crédits dirigés vers les agents de l’économie financière, avec évidemment la possibilité de relever le second à des niveaux meurtriers tout en maintenant le premier au niveau jugé optimal pour la croissance et l’emploi

Ce passage m'inspire deux réflexions

1/ Son raisonnement de dédoublement des taux de refinancement est à mourir de rire, c'est juste le 14862ème "économiste" à avoir eu cette brillante idée…mais il serait sûrement très embêté si on lui demandait de l'appliquer concrètement i.e. concevoir comment les taux "meurtriers" - le vocabulaire devient aussi soviétique que le contenu - n'assassinerait pas "l'économie réelle"

2/ "économie réelle" invoquée commodément en contrepoint de "l'économie financière" dans une perspective très manichéenne. Cette rhétorique est évidemment hypocrite et calculatrice, car ce type de technocrate planificateur, s'il parvient jamais au pouvoir par ruse en ayant amadoué tous ceux qui se reconnaissent dans "l'économie réelle", aura vite fait de renvoyer celle-ci comme complice de la finance parmi les ennemis de la société politique constrictrice de ses fantasmes.

Plus loin, Frédéric Lourdon vend son projet: un système socialisé du crédit. Un projet qu'il croit très original même si des libéraux, être cyniques indignes du contrat social, jureront que le titre rappelle tout plein de très beaux projets gorgés de bonnes intentions qui ont mal tourné.

C’est bien la raison pour laquelle, d’ailleurs, le compromis institutionnalisé bancaire devrait refaire mouvement en direction du pôle centralisé. Mais jusqu’où et de quelle manière ? Le modèle centralisé pur a les inconvénients de ses avantages, et en particulier celui de remettre le contrôle direct de l’émission monétaire à un agent qui y est directement intéressé : l’État. Or la violence du désir de monnaie52 est telle qu’il ne faut en escompter aucune régulation interne. C’est pourquoi un « pôle public unifié du crédit » est toujours génériquement exposé au risque de se transformer en quelque sorte en « émetteur pour compte propre ». On sait combien les critères de la sélectivité économique qui doivent normalement orienter l’activité bancaire, peuvent se trouver évincés par des critères de sélectivité politique, avec les risques de surendettement ou de mauvaises créances qui vont avec53. On sait aussi combien peut être forte la tentation d’apporter des règlements purement monétaires à des conflits qui n’ont pas pu être arbitrés politiquement, ceci d’autant plus que l’État est, par construction, le lieu où s’opère la totalisation de ces conflits.

Et là attention: il expose son projet:

1. Les concessionnaires ne sauraient être des sociétés privées par actions, en raison même de leur mission de service public.

L'inverse eut été étonnant.

2. Ni entités actionnariales privées, ni entités publiques sous le contrôle direct de l’État, les concessionnaires devraient être des organisations, sinon non profitables, du moins à profitabilité encadrée et limitée. Existe-t-il dans le répertoire des formes juridiques disponibles de quoi habiller adéquatement ce type de going concern pour parler comme Commons54 ? Si ça n’est pas le cas, rien n’interdit de faire preuve d’un peu de créativité juridique pour inventer un statut intermédiaire sui generis entre sociétés de capitaux et établissements publics et qui ne soit ni de simples associations ni des ONG, etc.

Pour ceux qui auraient vu l'article dans son intégralité, il s'agit d'un gros suppositoire de dizaines de milliers de caractères intellectuellement improductifs sur le mode gnagnagna la liberté du crédit mènera le monde à l'apocalyyyyyypse - qui plus est dans un style si bourdieusien qu'on pourrait le croire parodique, i.e. où le pédantisme intellectuel est décuplé pour distraire le lecteur de l'absence de contenu.

Voilà qu'arrive le moment critique d'un article qui se voudrait scientifique: on présente son projet et on le détaille pour l'étayer solidement. Et Lordon, lui, au moment de parler de la forme juridique que doit prendre son système-socialisé-du-crédit-qui-doit-sauver-le-monde-de-la-finance-prédatrice, il nous escamote la question en loucedé, genre 4 lignes, là où son petit cerveau perfide peut nous pondre des paragraphes-cailloux de 658 lignes quand il s'agit de débiter une prose fielleuse dénonçant l'irrationalité des puissances de l'argent et de l'ennemi qui se cache derrière ou vice-versa.

"Si ça n’est pas le cas, rien n’interdit de faire preuve d’un peu de créativité juridique" WTF???? Tout ça pour ça?

3. Quel serait le but de ce statut ad hoc et, en particulier, pourquoi ne pas puiser dans le sous-répertoire des établissements publics ? Une fois encore, la réponse tourne autour des problèmes posés par un contrôle étatique direct, c’est-à-dire à médiations trop courtes.

Et là, le coup de grâce:

il s’agit d’envisager ici un « monde » où les rapports de pouvoir économiques, les rapports de « gouvernance » si l’on veut, sont reconstruits sur des bases entièrement nouvelles et, plus précisément, entièrement politiques, c’est-à-dire entièrement désindexées des rapports économiques, et notamment des rapports de participation financière. Dans ce « monde »-là, la capacité politique au sein des institutions économiques n’est plus mesurée à la capacité patrimoniale, et la participation délibérative n’est plus liée à l’investissement capitalistique.

Tout planificateur qui ne rêve que de pouvoir exècre "l'économie" car la complexité des rapports sociaux qu'englobe cette notion nécessite des compétences que ne peuvent et ne veulent pas maîtriser tous les maîtres du monde* en herbe; ils détestent montrer leur incompétence et se sentent plus en sécurité dans le domaine plus étroit de la leur science politique où la sournoiserie peut se substituer efficacement à l'intelligence. "Désindexer" la politique des rapports économiques serait établir le paradis sur terre pour les médiocres introduits dans les cercles influents de la puissance publique.

Je parlais de coup de grâce, mais il reste encore le feu d'artifice:

En tout état de cause, faire de l’État l’unique apporteur de fonds propres pour la totalité du système bancaire pourrait s’avérer difficilement supportable pour les finances publiques, à plus forte raison si la transition était brutale. La question de la solvabilité bancaire, dans ces conditions, ne reste pas pour autant sans solution. Car l’État pourrait consentir un apport qui y réponde, mais un apport d’une autre nature que des fonds propres : l’apport de sa garantie. En réalité, il est bien possible de considérer que cette garantie est fonctionnellement équivalente à un apport de fonds propres mais non tirés. Et plus précisément encore : à une garantie de fonds propres non tirés mais à tirage certain en cas de besoin. Cet apport de fonds propres contingents – mais à tirage certain quand l’élément de contingence est matérialisé, c’est-à-dire quand survient un « événement de solvabilité »57 – a exactement les mêmes propriétés qu’un apport de fonds propres ferme ex ante… mais avec une remarquable économie pour les finances publiques.

Un paragraphe d'anthologie où Lordon cumule les âneries, mais le plus ridicule c'est qu'il ne tire même pas les conséquences logiques de ses propres raisonnements.

Car lui qui dénonce à tort et à travers les crédits pourris de la sphère financière privée propose ni plus ni moins que la forme la plus évidente de crédit pourri pour les finances publiques: un apport de fond qui ne repose pas sur un apport de fonds mais sur la garantie d'un apport de fonds. C'est tellement génial qu'il n'y a même pas besoin de s'y connaître en économie pour expliquer à cet… économiste (!) pourquoi c'est son idée qui est pourrie, et de lui faire remarquer que ce lumineux concept a été découvert bien avant Jésus Lordon, et que si personne ne le met sérieusement en oeuvre (quoiqu'on puisse discuter, suivant certaines grilles d'analyse, que certains mécanismes existants en dérivent) alors qu'il promet théoriquement de créer des milliards à partir de rien, comme ça, en un tour de passe-passe, c'est qu'il y a bien une raison.

Il suffit. J'espère que le temps que j'ai gaspillé à écrire ce post incitera ses lecteurs à économiser au leur la lecture de ce sinistre plaisantin.

*Sauf le Vrai.

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Car lui qui dénonce à tort et à travers les crédits pourris de la sphère financière privée propose ni plus ni moins que la forme la plus évidente de crédit pourri pour les finances publiques: un apport de fond qui ne repose pas sur un apport de fonds mais sur la garantie d'un apport de fonds. C'est tellement génial qu'il n'y a même pas besoin de s'y connaître en économie pour expliquer à cet… économiste (!) pourquoi c'est son idée qui est pourrie, et de lui faire remarquer que ce lumineux concept a été découvert bien avant Jésus Lordon, et que si personne ne le met sérieusement en oeuvre (quoiqu'on puisse discuter, suivant certaines grilles d'analyse, que certains mécanismes existants en dérivent) alors qu'il promet théoriquement de créer des milliards à partir de rien, comme ça, en un tour de passe-passe, c'est qu'il y a bien une raison.

Je vois surtout à vue de nez les menus tracas lorsque le pays en question se heurte au commerce extérieur, pour acheter ou vendre avec une monnaie d'une valeur inférieure à une feuille de PQ.

A ce sujet, comment fonctionnait le bloc soviétique de l'Est lors d'échanges avec l'extérieur ?

Si les monnaies locales ne valaient rien, ça devait finir par se savoir, non? alors comment se débrouillaient-ils ?

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  • 9 months later...

Du nouveau chez Lordon, un livre : "Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza" (chez La Fabrique)

Et une émission spéciale chez "@rrêt sur Images". Des @sinautes globablement heureux et con-quis.

Je ne sais pas si leur contenu va être rendu gratuit ou pas, mais en tout cas voici le lien. Je crois que les commentaires, eux, sont en accès en gratuit.

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A ce sujet, comment fonctionnait le bloc soviétique de l'Est lors d'échanges avec l'extérieur ?

Si les monnaies locales ne valaient rien, ça devait finir par se savoir, non? alors comment se débrouillaient-ils ?

Ils échangeaient en devises occidentales, devises qu'ils avaient énormément de mal a se procurer.

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