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Loi de Gwartney


Domi

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Présentation de la Loi de Gwartney :

Il y avait une traduction de l'étude en français par l'institut économique de Montréal sur Internet, mais, sauf erreur elle n'est plus disponible.

La loi de Gwartney établit une relation inversée entre taille de l'Etat et croissance économique à partir de données collectées entre 1960 et 1996 dans 23 pays membres de l'OCDE.

En effet, en moyenne on obtient les taux de croissance annuel suivants en fonction de la taille de l'Etat :

Dépenses publiques représentant plus de 60 % du PIB ( = DP + 60 ) : 1,6 %

DP 50 - 59 : 2 %

DP 40 - 49 : 2,8 %

DP 30 - 39 : 3,8 %

DP 25 - 29 : 4,7 %

DP - 25 : 6,6 %

Cette relation significative en elle-même reste un peu abstraite si l'on ignore à quels pays et à quelles périodes ( et donc à quelles circonstances ) correspondent ces chiffres.

Essayons de donner quelques idées directrices. On peut scinder tout d'abord la période étudiée en deux grands blocs : la deuxième moitié des trente glorieuses au départ et la suite du choc pétrolier ensuite.

Dans la première sous période les pays les plus Etatistes avaient un niveau de dépense publique représentant approximativement 35 % du PIB tandis que les pays dont les Etats étaient le moins dépensier était de 15 % du PIB. En fin de période ces limites étaient respectivement de 55 et 35 % du PIB. La limite haute du début de l'étude correspond donc à la limite basse de la fin.

On connais assez bien les poids relatifs des Etats actuellement. Qu'en était il en 1960 ?

Un premier groupe d'Etat lourd ( supérieurs à 30 % du PIB) correspondait à l'Europe des 6 à l'Autriche et à la suède. Ces pays ont connu globalement une croissance forte durant la période. Ils avaient pour une bonne partie d'entre eux un fort écart à rattrapper avec les Etats-unis.

Les pays dont le poids des dépenses était compris entre 25 et 30 % du PIB étaient anglo-saxon : Etats-unis, Grande- bretagne, Nouvelle-zélande, canada et Irlande. Il ne manque que l'Australie. Mis à part l'Irlande, ces pays se caractérisaient par un niveau de richesse supérieur au départ et un taux de croissance inférieur à ceux des pays de la première catégorie.

Enfin, les pays les plus libéraux au départ comprenaient :

- trois méditerranéens ( espagne, portugal, Grèce ), tous trois trés pauvres,

- Le japon, encore pauvre,

- Deux nordiques qui verront leurs Etats grossir rapidement ( Finlande et Danemark).

- deux pays riches au départ ( suisse et australie ).

Les pays pauvres ont connu des taux de croissance trés rapides, les plus riches ont connu de bons taux de croissance mais moins impressionnants.

En examinant ces faits, je me suis demandé si les taux de croissance de l'époque ne pouvaient s'expliquer dans une grande mesure par un effet de rattrapage et non en raison d'une dépense publique plus faible. C'est ce qui justifie le travail personnel qui va suivre.

Travail personnel :

Pour comparer les taux de croissance sans faire intervenir un biais lié à l'effet de rattrapage ( dont nous constaterons au cours de l'étude qu'il est parfaitement avéré ) j'ai utilisé un indice consistant dans la comparaison entre le niveau de richesse par habitant du pays étudié et celui des Etats - unis, en parité de pouvoir d'achat, que je me permets de nommer "indice USA" pour la suite.

Je n'ai pas pris en compte exactement les mêmes pays que Gwartney dans mon étude. J'ai pris en compte les pays dont le PIB par tête représentait un indice USA supérieur à 0,5, dont la population était supérieure à 1 millions d'habitants et enfin non pétroliers.

Les pays étudiés sont donc :

Norvège, Singapour, Etats-unis, Irlande, Hong kong, Suisse, Danemark, Canada, Royaume-unis, Australie, Nouvelle-zélande, Hollande, Belgique, France, Allemagne,Autriche, Japon, Suède, Finlande, Espagne, Italie, Grèce, Israël, Corée du sud, Taïwan, République tchèque, slovénie.

J'ai cependant élargi l'échantillon pour la troisième étude.

Les sources :

Pour les taux de croissance j'ai eu recours à Gapminder, sauf pour les chiffres correspondant aux 5 dernières années quand cela est précisé ( Heritage Foundation).

Pour le poids de l'Etat je me suis appuyé sur la Heritage Foundation et sur des souvenirs que je pense assez fiables dans l'ensemble concernant l'étude dont j'ai parlé mais qui n'est plus disponible.

Première étude : comparaison des taux de croissance sur 2002 - 2006 pour les pays ayant un indice USA d'au moins 0,7.

DP - 20 % : 6 %

Singapour : 6,5 %

Hong kong : 5,5 %

DP 30 à 38 % : 3 %

Irlande : 5,5 %

Australie ; 3,3 %

Etats-unis : 2,7 %

Japon : 1,8 %

Suisse : 1,7 %

DP 39 - 45 : 2,5 %

Canada : 2,7 %

Royaume-unis : 2,6 %

Norvège : 2,3 %

DP + 45 : 1,9 %

Suède : 3,2 %

Finlande : 3 %

Belgique : 2 %

Danemark : 1,9 %

Autriche : 1,9 %

France : 1,7 %

Hollande : 1,4 %

Allemagne : 0,9 %

Italie : 0,9 %

Deuxième étude - Comparaison des pays ayant atteint un indice USA de 0,5 depuis 1950 les dix années après l'avoir atteint :

DP - 25 : 6,5 %

Japon 1967 - 1977 : 7,8 %

Singapour 1977 - 1987 : 6,9 %

hong kong 1980 - 1990 : 6,5 %

Taiwan ( 5 dernières années ) : 4,8 %

DP 30 à 40 : 5,2 %

Irlande 1990 - 2000 : 7 %

Allemagne 1952 - 1962 : 6,8 %

Italie 1958 - 1968 : 6,2 %

Autriche 1955 - 1965 : 4,8 %

Corée du sud ( 5 dernières années ) : 4,8 %

France 1949 - 1959 : 4,4 %

Espagne 1973 - 1983 : 2,7 %

DP + 40 : 4,1 %

Pour les pays suivants les moyennes correspondent aux 5 dernières années.

République tchèque : 4,5 %

Grèce : 4,3 %

Slovénie : 4,2 %

Israël : 3,4 %

Troisième étude - comparaison des pays ayant atteint un indice USA de 0,3 depuis 1950 les dix années après l'avoir atteint :

J'ai fait figuré des pays non compris dans la liste initiale.

DP - 25 % : 7,5 %

Japon 1960 - 1970 : 10,4 %

Singapour 1970 - 1980 : 9 %

Hong kong 1970 - 1980 : 9 %

Espagne 1962 - 1972 : 7,8 %

Grèce 1958 - 1968 : 6,6 %

Taïwan 1981 - 1991 : 6,5 %

Corée du sud 1990 - 2000 : 6 %

Portugal 1968 - 1978 : 4,8 %

DP 30 - 40 % : 7,75 %

Pour ces pays cela concerne les 5 dernières années.

Estonie : 9 %

Lituanie : 8 %

Lettonie : 8 %

Slovaquie : 6 %

DP + 40 % : 4,3 %

Croatie : 4,8 %

Pologne : 4,1 %

Hongrie 1998 - 2008 : 3,9 %

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Merci mille fois pour ces infos, ou plutôt 2 fois :

pour la loi de Gwartenay que j'ignorais totalement,

(bien " qu' intuitivement " on s'en doutait )

et pour ton travail perso qui anticipe le principal reproche qu'on aurait pu faire à cette démonstration (le rattrapage)

Pour ma part, je m'intéresse plus particulièrement au japon et le sempiternel :

:doigt:

" c'est normal, ils n'ont pas d'armée" :

:icon_up:

qui explique toutes les spécificités de la réussite économique nippone commencent à… me lasser.

Ces études ont l'avantage de déconnecter le politique ( utilisation de l'impôt) de l'économique( impact de la fiscalité sur la prospérité du pays)

et je ne vais pas me priver de les utiliser

ENCORE MERCI

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