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Black Swan


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Messages recommandés

Selon la tradition tous les cygnes seraient blancs. Pourtant il arrive de temps en temps un cygne noir alors qu'on n'en a pas vu depuis longtemps (voire jamais).

C'est en utlisant cette métaphore que N. N. Taleb propose une anti-théorie selon laquelle les événements majeurs sont à la fois imprévisibles et ont des conséquences inconcevables. L'exemple typique de "black swan" est le 11 septembre.

Philosophiquement c'est une prise de position empiriste et raisonnable sur l'inconcevable (au sens littéral du terme). Il présente plusieurs raisons qui font que l'on préfère ne pas voir les black swans, de la reconstruction du récit historique (avec toujours une petite louche de téléologie, d'inéluctabilité a posteriori), à l'impossibilité de prévoir ce qui n'est jamais arrivé sur des statistiques et la confusion entre statistiques et probabilités (on projette les stats du passé sur l'avenir en construisant des espérances).

Lecture très intéressante, et très stimulante, pour tous je pense (ce n'est pas juste deux trois idées reçues recyclées), des axiomatiques en passant par les progs jusqu'aux conservateurs. :icon_up:

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J'ajoute que j'ai eu Taleb comme prof, il est extrêmement sympathique, chaleureux, et les discussions avec lui sont toujours passionnantes.

Cependant, il faut appliquer le principe du Black Swann a son discours… 90% c'est du pipo complet, le 10% qui reste fait que ca en vaut largement la chandelle.

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Tu veux dire que de façon totalement impromptue, il écrit parfois des trucs qui ont de l'intérêt ?

C'est tout à fait ca, mais ces trucs sont tellement intéressants que ca vaut le coup de se taper le reste.

Un exemple de bullshit de Taleb

http://www.edge.org/q2008/q08_17.html#taleb

When I discuss the impact of the highly improbable ("black swans"), people make the automatic mistake of thinking that the message is that these "black swans" are necessarily more probable than assumed by conventional methods. They are mostly less probable. Consider that, in a winner-take-all environment such as the one in the arts, the odds of success are low, since there are fewer successful people, but the payoff is disproportionately high. So, in a fat tailed environment, what I call "Extremistan", rare events are less frequent (their probability is lower), but they are so effective that their contribution to the total pie is more substantial.'

Ce qu'il dit est vrai pour les événements relativement rares. Cependant, dire que les évènements ont un effet très important revient exactement à dire qu'on ne s'attendait pas à ce qu'ils soient si important, autrement dit que l'on pensait qu'ils étaient plus rares que cela.

The point is mathematically simple but does not register easily. I've enjoyed giving math students the following quiz (to be answered intuitively, on the spot). In a Gaussian world, the probability of exceeding one standard deviations is ~16%. What are the odds of exceeding it under a distribution of fatter tails (with same mean and variance)? The right answer: lower, not higher — the number of deviations drops, but the few that take place matter more. It was entertaining to see that most of the graduate students get it wrong. Those who are untrained in the calculus of probability have a far better intuition of these matters.

Il explique qu'avec une courbe en cloche la probabilité de dépasser une déviation standard est de 16% et demande quelle est la probabilité si la distribution est plus orientée vers des événements rares… la réponse qu'il donne est : plus basse (ce qui en général est vrai).

Cependant s'il avait demandé, qu'advient-il de la probabilité de dépasser 100 déviations standard, réponse serait l'inverse : la probabilité augmente. Contrairement a ce qu'il prétend, il défend donc bien l'idée que les événements très rares sont moins rares qu'on ne pense (les événements moyennement rares étant eux plus rares qu'on ne pense)

Technical note: the distinction is, simply, between raw probability, P[x>K], i.e. the probability of exceeding K, and E[x|x>K], the expectation of x conditional on x>K

Sachant que P[x>K] = int( 1/k.dE[x|x>K]/dk, K, +oo) (en clair, on peut calculer l'un a partir de l'autre ) la différence entre les deux est plus une question de philosophie qu'une réelle différence mathématique (à part dans des cas pathologiques).

Ce qui me semble intéressant, c'est le fait d'insister sur l'idée que ce qui est observé n'est jamais vraiment la probabilité. Il rappelle que la probabilité n'est pratiquement jamais un objet empirique, contrairement à l'espérance, et c'est une analyse assez profonde.

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Je confirme, un livre intéressant. Un peu trop théâtral et brouillon à certains endroits, mais intéressant.

nb : Kassad, tu pêches tes lectures sur le blog de Crouzet ?

Non c'est qui Crouzet ? Pour Black Swan c'est en suivant la biblio de Brave New War que je suis tombé dessus.

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  • 2 weeks later...

Le seul de ses livres publiés en français est "Le hasard sauvage". Quelqu'un l'a-t-il lu ?

Descriptions du produit

Présentation de l'éditeur

Dans l'une des grandes salles de conférence du Pentagone ce 18 novembre 2003, Nassim Nicholas Taleb fait face au ministre-adjoint de la Défense entouré d'une douzaine de généraux à cinq étoiles.

Il vient de terminer son exposé, et sent, avec autant de surprise que de soulagement, que ses auditeurs l'ont enfin compris – ou plus exactement qu'ils sont prêts à admettre ce qu'il leur a démontré : que la nature même de l'imprévu est de ne pas pouvoir être prévu…

Ce sont pourtant eux, les dirigeants de la plus puissante force de destruction mondiale, qui l'ont invité, lui, l’anarchiste, le dissident, à la suite du succès fulgurant de son livre Le hasard sauvage dans lequel il explique pourquoi la réussite de bien des actions humaines dépend plus du hasard, ou de l'évènement fortuit, que de plans soigneusement mûris par des génies…

Bien sûr, ces hommes qui doivent l'essentiel de leur carrière à leur prétention de maîtriser l'avenir auraient dû être réticents face aux thèses de NNT (son surnom à Wall Street ) mais, pour montrer qu'ils sont capables d'en faire leur profit sans trop ouvertement les adopter, ils inventeront le concept de "unknown unknown" ( "inconnu inconnu" ) que le ministre de la Défense Donald Rumsfeld reprendra devant le Sénat pour tenter de justifier certains de ses échecs …

Le hasard et les incertitudes de l'existence, voilà ce qui a toujours fasciné NNT depuis son enfance, peut-être, dit-il, à cause du sort de son grand-père qui, de vice-premier ministre du Liban et grand propriétaire terrien, s'est soudain retrouvé privé de tous ses biens et contraint de vivre dans un misérable studio d'Athènes.

Après une scolarité classique chez les Jésuites français, NNT étudie philosophie et mathématiques (pour les probabilités) approfondissant sa connaissance des "lois du hasard", obtient un MBA à Wharton, puis fait de sa passion son métier en entrant dans le domaine le plus soumis à l'incertitude, quoiqu'en disent des analystes qu'il qualifie de charlatans : la finance, ou plus exactement le trading d'options.

Se plaçant délibérément à contre-courant de la majorité de ses confrères ( i-e, pour simplifier, vendant quand les autres achètent ), et gagnant, NNT acquiert vite une réputation qui lui vaut de travailler pour les plus grandes firmes : Union de Banque Suisse, Indosuez, CS--First Boston, passant ses soirées à discuter avec les nombreux docteurs en philosophie que Wall Street emploie en presque aussi grand nombre que les mathématiciens ( et que l'on appelle les "quants" ).

Au fil des années, tout en poursuivant une carrière financière fructueuse, NNT poursuit ses recherches intellectuelles dans la ligne de l'épistémologie de Popper, soutient un doctorat à Paris-Dauphine, publie un livre, très technique, sur la finance, mais qui vendra quand même plus de 50.000 exemplaires…, fonde sa propre société de trading, Empirica LLC (du nom du philosophe Sextus Empiricus) qui gère aujourd'hui des centaines de millions de dollars, et est enfin prêt à mettre par écrit ce qu'il a découvert – "par la pratique d'abord , la théorie est venue ensuite" , dit-il .

Analyse totalement originale des ressorts cachés d'évènements étranges auxquels nous assistons et que nous voulons expliquer a posteriori par de mauvaises raisons, et montrant par l'exemple comment on peut quand même vivre, et vivre bien, dans un monde gouverné par une impénétrable incertitude, Le hasard sauvage est vite un best-seller aux USA (plus de 200.000 ex. vendus) et est traduit en 17 pays (Allemagne, Japon, Chine, Italie etc.).

Depuis NNT s'est attelé à la rédaction de ce qui doit être une trilogie sur l'épistémologie de l'incertitude, ne s'occupe plus de trading qu'un jour par semaine, pratique plusieurs sports et donne des conférences, écrit des articles de philosophie et de mathématiques avec son ami Benoît Mandelbrot, l'inventeur des fractales, enseigne l'incertitude aux universités du Massachusetts et de New York, refuse les interviews de la presse économique –" les journalistes ne comprennent pas que je suis un sceptique et non un nihiliste", dit-il –et court de Los Angeles à Sidney et de Varsovie à Paris ou Tokyo pour rencontrer ses lecteurs, et tous les philosophes spécialistes des sciences cognitives avec qui il a de nombreuses discussions pour infirmer ou vérifier ses thèses.

Parce que, contrairement au fameux trader Victor Niederhoffer qui fut un temps son modèle mais finit ruiné, "je ne pense pas que je suis invincible…" dit NNT.

L'auteur vu par l'éditeur

- Proche de Benoît Mandelbrot et de Daniel Kahneman (Prix Nobel d’économie 2002), Nassim N. Taleb est surnommé « le dissident de Wall Street » sur les marchés financiers internationaux. Spécialisé dans le risque d’événements rares et imprévus, il a été trader pendant 20 ans à New York et à Londres avant de fonder Empirica LLC, société de trading et laboratoire de recherche sur le risque.

- Spécialiste des problèmes sur l’incertitude et la connaissance, ses idées se situent au carrefour de la philosophie, des mathématiques, de la littérature et de la science cognitive.

- Libanais grec orthodoxe, Taleb est diplômé de l’université de Wharton.

- Docteur en économie de l’université Paris-Dauphine, il est aujourd’hui professeur à l’université du Massachussetts où il dirige la chaire des sciences de l’incertitude.

- Il donne régulièrement des conférences au Pentagone.

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  • 4 weeks later...
  • 2 months later...
Le seul de ses livres publiés en français est "Le hasard sauvage". Quelqu'un l'a-t-il lu ?

Je viens de le recevoir. J'ai ouvert une page au hasard et je suis tombé sur un passage très intéressant où Taleb démontre que les biais sont extrèmement fréquents dans les études statistiques, en prenant un exemple particulièrement frappant. Ca m'a l'air très prometteur.

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La bibliographie est particulièrement intéressante.

Oui mais le livre est désolant. Je n'ai jamais été doué pour la critique littéraire donc ce qui suit est à prendre avec des pincettes. Figurez-vous que les riches traders n'ont aucun talent. En réalité ils n'ont eu que de la chance (biais du survivant) et, s'ils continuent à trader, ils finiront fauchés ou à peu près (théorie ergodique). Il n'y a pas de martingale pour gagner en bourse. Les informations dans les journaux sont du bruit inutile. Il est néfaste de consulter son portefeuille boursier tous les jours et même tous les mois. Il vaut mieux lire Baudelaire. Rien que nous ne savions déjà, si ce n'est que nous refusons de l'admettre.

De fait, j'avais déjà remarqué que les personnes qui gagnent durablement à la bourse ne sont pas les traders mais ceux qui savent évaluer la valeur potentielle d'une entreprise (ou d'un bien) et surtout, comment faire en sorte que l'entreprise dans laquelle ils investissent atteigne finalement cette valeur. Autrement dit, ce sont des investisseurs et des managers. Mais de toute façon, ils gagneront peu et finiront moyennment riches, sauf s'ils ont de la chance.

J'en suis au passage sur Kahneman et Vernon Smith, qui m'a donné envie de me plonger dans les travaux de ces derniers et dans l'économie comportementale, déjà mentionnés ici:

http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=19884

Mais, me connaissant, je n'en tirerai sans doute pas grand-chose. Bref, c'est un livre déprimant.

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Invité jabial

Les traders "normaux" ne gagnent pas leur vie en anticipant les grosses variations mais en jouant sur la régularitéSi on sait un peu comment fonctionne le marché, on peut gagner durablement sa vie en faisant du trading… jusqu'au jour où ça foire parce que le monde réel s'en mêle avec une grosse variation imprévue. Ce que j'ignore, c'est si le fait de mutualiser ce risque y changerait quelque chose et laisserait une marge suffisante pour vivre du trading.

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Les traders "normaux" ne gagnent pas leur vie en anticipant les grosses variations mais en jouant sur la régularitéSi on sait un peu comment fonctionne le marché, on peut gagner durablement sa vie en faisant du trading… jusqu'au jour où ça foire parce que le monde réel s'en mêle avec une grosse variation imprévue. Ce que j'ignore, c'est si le fait de mutualiser ce risque y changerait quelque chose et laisserait une marge suffisante pour vivre du trading.

Par définition, non. C'est tout le principe du black swan: c'est un événément imprévisible et qui a des conséquences énormes. Tout trader qui suit durablement la stratégie que tu donnes, miser sur la régularité, finit par trouver son black swan qui l'envoie au tapis. Seule solution: avoir de la chance et s'arrêter de jouer à temps ou alors investir à long terme (mais dans ce dernier cas, évidemment ce n'est plus un trader mais un investisseur).

Pour être tout-à-fait honnête, il faut nuancer: les traders qui sautent finissent quant même millionnaires, en tout cas dans les exemples donnés par Taleb. Mais ils sont moralement lessivés car ils ont quitté leur dernier boulot discrédités, voire jetés dehors comme des malpropres, et sont grillés sur le marché.

J'ai fini "Le hasard sauvage" qui m'a un peu laissé sur la faim car je n'ai pas encore fini de digérer toutes les pistes données, notamment sur l'économie comportementale. En substance, il est impossible de dompter le hasard. Or la plupart des données sur lesquelles jouent les traders sont du bruit, sur lesquelles les martingales les plus perfectionnées finissent toujours par échouer. Même la distribution normale gaussienne est un leurre presqu'inutilisable en pratique, à cause des nombreux biais dont souffre l'esprit humain, par exemple le biais d'ancrage, c'est à dire la propension à se fonder sur des références lorsqu'on manipule des chiffres.

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Les traders "normaux" ne gagnent pas leur vie en anticipant les grosses variations mais en jouant sur la régularitéSi on sait un peu comment fonctionne le marché, on peut gagner durablement sa vie en faisant du trading… jusqu'au jour où ça foire parce que le monde réel s'en mêle avec une grosse variation imprévue. Ce que j'ignore, c'est si le fait de mutualiser ce risque y changerait quelque chose et laisserait une marge suffisante pour vivre du trading.

ça serait tellement mieux si les tradeurs pouvaient se détacher totalement du monde réel. Parce que le monde réel, c'est pas glop, ça ne monte pas jusqu'au ciel.

J'ai surtout l'impression qu'une grosse part de l'activité de trading n'existe que par le fait que le monde financié est déconnecté du monde réel grâce à l'injection de crédit par la BC.

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Invité jabial

Tu peux jouer avec autant d'argent que tu veux, tu finis par paumer quand même. Le trading c'est un peu comme un loto inversé : tu gagnes des petites sommes régulièrement et tu perds une grosse de temps en temps. Tu peux gagner ta vie avec mais le jour où une grosse malchance te tombe dessus tu perds ta chemise. Le crédit n'y change rien, ça ampliferait même plutôt les pertes puisque les gens ont tendance à se croire immortels et à jouer d'autant plus qu'ils ont gagné par le passé.

A titre personnel je "prend" parfois des "positions", comme on dit. Et bien, je me trompe très très souvent, même quand je pensais avoir de très bonnes raisons d'être dans le vrai. Fort heureusement, je sias que je suis sur l'équivalent de la FdJ :icon_up:, donc je ne joue que des sommes ridicules dans un but expérimental.

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Tu peux jouer avec autant d'argent que tu veux, tu finis par paumer quand même. Le trading c'est un peu comme un loto inversé : tu gagnes des petites sommes régulièrement et tu perds une grosse de temps en temps.

Pas forcement. Je peux te construire une strategie de trading qui replique la distribution de gain que tu veux (la moyenne sera nulle ou negative bien sure)

Tu peux faire comme Taleb justement et acheter regulierement des options out of the money, tu perdras regulierement la prime, et de temps en temps tu gagneras a la lotterie.

Un trader ne peut pas perdre de maniere continue ou il se fait virer, de meme sa prime ne l'expose qu'a ses gains et non a ses pertes, il a donc interet a suivre la strategie inverse que tu decris. Cela veut dire que les "tickets de loto" sur le marche sont probablement sur-vendus et sous achete. Pour un investisseur individuel, a long terme, il est donc potentiellement interessant de les acheter. (C'est ce que fait Taleb mais son argument est surtout epistemologique tandis que le mien est economique). Pareil pour les fat tails. Parier qu'une distribution n'a pas une fat tail c'est vendre un ticket de lotterie, un marche domine par des agents au recompenses assymetrique va donc implicitement sous-estimer le risque de fat-tails. Ca n'a rien a voir avec l'hubris des probabilistes, c'est le resultat d'acteurs rationnels.

A titre personnel je "prend" parfois des "positions", comme on dit. Et bien, je me trompe très très souvent, même quand je pensais avoir de très bonnes raisons d'être dans le vrai. Fort heureusement, je sias que je suis sur l'équivalent de la FdJ :icon_up:, donc je ne joue que des sommes ridicules dans un but expérimental.

Attention, si tu ne mesures pas systematiquement ta performance, tu risques d'oublier les pertes et de te souvenir des gains.

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Pas forcement. Je peux te construire une strategie de trading qui replique la distribution de gain que tu veux (la moyenne sera nulle ou negative bien sure)

Tu peux faire comme Taleb justement et acheter regulierement des options out of the money, tu perdras regulierement la prime, et de temps en temps tu gagneras a la lotterie.

Un trader ne peut pas perdre de maniere continue ou il se fait virer, de meme sa prime ne l'expose qu'a ses gains et non a ses pertes, il a donc interet a suivre la strategie inverse que tu decris. Cela veut dire que les "tickets de loto" sur le marche sont probablement sur-vendus et sous achete. Pour un investisseur individuel, a long terme, il est donc potentiellement interessant de les acheter. (C'est ce que fait Taleb mais son argument est surtout epistemologique tandis que le mien est economique). Pareil pour les fat tails. Parier qu'une distribution n'a pas une fat tail c'est vendre un ticket de lotterie, un marche domine par des agents au recompenses assymetrique va donc implicitement sous-estimer le risque de fat-tails. Ca n'a rien a voir avec l'hubris des probabilistes, c'est le resultat d'acteurs rationnels.

Attention, si tu ne mesures pas systematiquement ta performance, tu risques d'oublier les pertes et de te souvenir des gains.

ça me semble surprenant de parler de lotterie.

Il ne faudrait pas oublier qu'il y a une économie réelle derrière le jeu de casino de la finance.

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ça me semble surprenant de parler de lotterie.

Il ne faudrait pas oublier qu'il y a une économie réelle derrière le jeu de casino de la finance.

Pffff. J'utilise l'expression ticket de lotterie pour designer une distribution ayant un skew positif, c'est plus simple a comprendre, c'est tout. Les expressions venant du domaine du casino sont classiques en theorie des probabilites, martingale, monte-carlo, etc.

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Pffff. J'utilise l'expression ticket de lotterie pour designer une distribution ayant un skew positif, c'est plus simple a comprendre, c'est tout. Les expressions venant du domaine du casino sont classiques en theorie des probabilites, martingale, monte-carlo, etc.

Je voulais simplement dire qu'à avoir une finance qui ne se repose que sur des probas en négligeant le réel est une abération issue de l'étatisme, pas du marché libre.

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Je voulais simplement dire qu'à avoir une finance qui ne se repose que sur des probas en négligeant le réel est une abération issue de l'étatisme, pas du marché libre.

On peut élargir à l'économie et aux sciences humaines.

Mais bon dieu quand est-ce que les Belles Lettres vont rééditer le "Economistes et charlatans" de Rothbard :icon_up: .

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  • 8 months later...
Le seul de ses livres publiés en français est "Le hasard sauvage". Quelqu'un l'a-t-il lu ?

J'en suis à la page 100 et je me demande si ça vaut la peine de continuer.

Toutes les deux pages, Taleb annonce qu'il est très original avec une pensée qui décoiffe et qui dérange. Mais en pratique, il ne donne à lire que des banalités du niveau du café du commerce.

Il ressasse notamment en permanence que si on a beaucoup de chance dans la vie, c'est extra; mais que si on n'en a pas du tout, ben mince alors, ça va pas fort. Il est manifestement très satisfait d'avoir découvert cette vérité bouleversante. Il en tire divers corollaires tout à fait passionnants, du genre que si t'as pas de bol, c'est pas de chance, et autres considérations de haute volée.

Et vas-y que je te pisse de la copie sur des pages et des pages. C'est tellement vide que je suis tenté de poursuivre ma lecture un peu encore: il doit quand même y avoir un truc dans ce bouquin, il faut que je le trouve…

Post scriptum : J'ai progressé quelque peu. Après avoir établi que les vieux ont plus d'expérience que les jeunes, Taleb vient de démontrer sur plusieurs pages, chiffres et tableaux à l'appui, que, si on passe sa journée l'œil rivé à son PC à suivre son portefeuille boursier, eh bien on s'expose davantage au stress que si on fait simplement un point mensuel. Quel défricheur, ce Taleb !

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J'en suis à la page 100 et je me demande si ça vaut la peine de continuer.

Toutes les deux pages, Taleb annonce qu'il est très original avec une pensée qui décoiffe et qui dérange. Mais en pratique, il ne donne à lire que des banalités du niveau du café du commerce. […]

Je te confirme que c'est un livre libanais, c'est-à-dire qu'il exprime de façon verbeuse des vérités finalement très simples. C'est une version au ralenti de l'enfoncement de portes ouvertes. Il n'apprendra pas grand-chose à une personne de ton acabit, c'est certain.

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Post scriptum : J'ai progressé quelque peu. Après avoir établi que les vieux ont plus d'expérience que les jeunes, Taleb vient de démontrer sur plusieurs pages, chiffres et tableaux à l'appui, que, si on passe sa journée l'œil rivé à son PC à suivre son portefeuille boursier, eh bien on s'expose davantage au stress que si on fait simplement un point mensuel. Quel défricheur, ce Taleb !

Il veut peut-être dire que trop d'information, au lieu de tendre vers la transparence, crée un bruit et une dispersion qui brouille le jugement et empêche de prendre les décisions correctes, d'où le fait que les experts se trompent quasiment à tous les coups dans leurs prédictions. Finalement, celui qui a le moins de chance de se tromper vis-à-vis du risque est celui qui conduit une gestion tranquille et pépère de son patrimoine, en évitant de suivre les opinions expertes et surinformées qui créent des courants moutonniers irrationnels.

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Il veut peut-être dire que trop d'information, au lieu de tendre vers la transparence, crée un bruit et une dispersion qui brouille le jugement et empêche de prendre les décisions correctes, d'où le fait que les experts se trompent quasiment à tous les coups dans leurs prédictions. Finalement, celui qui a le moins de chance de se tromper vis-à-vis du risque est celui qui conduit une gestion tranquille et pépère de son patrimoine, en évitant de suivre les opinions expertes et surinformées qui créent des courants moutonniers irrationnels.

Oui, c'est bien ce qu'il dit. Mais justement, c'est très banal, je ne comprends pas pourquoi il se la pète avec sa pensée originale qui dérange. Parce que pour la ramener, il la ramène: «Je souhaite donc que les individus, en général, continuent de se laisser duper par le hasard (afin que je puisse mener mes activités de trader contre eux), mais qu'il subsiste une minorité suffisamment intelligente pour apprécier mes méthodes et faire appel à mes services.»

Sinon, je viens de lire un nouveau chapitre dans lequel il explique sur quinze pages la différence entre médiane et moyenne. C'est tellement bouleversifiant comme pensée, que c'est au programme de la classe de 3e!

Là où il est fort, c'est qu'il m'a entubé de 23 euros!

Je te confirme que c'est un livre libanais, c'est-à-dire qu'il exprime de façon verbeuse des vérités finalement très simples.

:icon_up:

C'est une version au ralenti de l'enfoncement de portes ouvertes.

Voilà !

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[…]

Là où il est fort, c'est qu'il m'a entubé de 23 euros!

[…]

Bienvenue au club. Le côté positif, c'est que tu comprends maintenant pourquoi les Libanais sont si forts en business et tu éviteras peut-être de te faire entuber par un autre Libanais à l'avenir.

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Je suis d'accord sur le fait que Taleb dénigre son premier boulot avec un excès de rancoeur. D'ailleurs, ses propositions de réformes de la finance sont d'une grande (et triste) banalité : reréglementer et interdire la complexité financière.

L'asymétrie décrite par Jabial conserne les amateurs. Les traders pros doivent s'astreindre à des règles "contre nature" qui permet de rendre les gains plus réguliers (couper vite, déguster en prenant le temps). A titre personnel depuis 18 ans que je fais du trading, je suis assez régulier, avec au contraire certaines années exceptionnelles. C'est encore court, mais suffisant pour ma banque. Mes risques étant plafonnés, il est impensable (sur des produits simples comme les miens) que je perde ne serait-ce que le quart de ce que j'ai gagné (avant même de capitaliser). Le vrai risque réside plutôt dans la faillite de contrepartie, mais ce n'est pas de mon ressort.

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Je suis d'accord sur le fait que Taleb dénigre son premier boulot avec un excès de rancoeur. […]

J'ai fini le livre en survolant. Taleb crache pas mal dans la soupe en effet, rabaissant ceux qui furent ses pairs avec un dédain amusé et une condescendance qui méritent des claques. Surtout, il se la joue cool et distancié, et je déteste ces zozos friqués qui affectent la coolitude. Accessoirement, il n'a rien à dire. C'est sans doute ce qui explique son succès: l'époque adore les faiseurs.

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J'ai fini le livre en survolant. Taleb crache pas mal dans la soupe en effet, rabaissant ceux qui furent ses pairs avec un dédain amusé et une condescendance qui méritent des claques. Surtout, il se la joue cool et distancié, et je déteste ces zozos friqués qui affectent la coolitude. Accessoirement, il n'a rien à dire. C'est sans doute ce qui explique son succès: l'époque adore les faiseurs.

Je ne serai pas aussi sévère. Il est vrai que son message est succinct et que son pessimisme peut paraître cynique et déplaisant cependant son succès tient à ce qu'il parle à rebours du reste de la finance et qu'il a fini par avoir raison sur plusieurs points, par exemple sur l'inanité des commentateurs financiers en général, que je trouve pour la plupart encore plus insupportables de vide et d'optimisme béat. Par ailleurs, la bibliographie de ses livres est très intéressante.

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