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Etre Homosexuel En Palestine


Freeman

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Ca me paraît bien plus intéressant que de se demander à quoi ressemblera la France quand elle sera libertarienne :icon_up:

Je viens de me rendre compte que l'article était assez long… Désolé

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ETRE GAY EN PALESTINE

Un texte de Yossi Klein Halevi

Traduit du texte original par Claude Lamirand

Tayseer, comme nous l’appellerons, est un habitant de la bande de Gaza, âgé de 21 ans dont le sourire facile dissimule une vigilance constante, apprise très tôt parce qu’être gay en Palestine c’est être un criminel. Il y a 3 ans maintenant, son frère aîné l’attrapa au lit avec un garçon. Il fut battu par sa famille, puis son père lui promis de l’étrangler s’il recommençait.

Il recommença quelques mois plus tard. Il rencontra un jeune homme prés d’un camp de réfugié qui l’invita sans le connaître dans un bosquet orangé. Le jour suivant il reçut une convocation de la police. Au poste, Tayseer dit que son partenaire sexuel était en fait un policier dont le travail est de ficher les homosexuels. Si Tayseer voulait éviter la prison, il devait lui aussi devenir un agent secret du sexe, séduire les gays dans les jardins et les dénoncer à la police.

Tayseer a refusé de dénoncer les autres. Il fut arrêter et pendu par les bras dans sa cellule. Un officier de haut rang qu’il ne connaissait pas arrangeât sa libération en échange de faveurs sexuelles pour paiement. Tayseer s’enfuya vers Tulkarem dans les Territoires Occupés, mais là aussi il fut arrêté. Il fut contraint de rester dans les vidanges jusqu’au nez, la tête recouverte d’un sac remplit d’excréments, puis il fut transférer dans une cellule sombre infestée d’insectes et de vermines qu’il pouvait sentir mais qu’il ne pouvait pas voir. (« Tu frappes un côté de ton corps, puis tu frappes l’autre » racontes t’il). Pendant un interrogatoire, la police le déshabilla et le contraignit à s’asseoir une bouteille de Coca Cola. Pendant tous le temps des épreuves, il fut raillé par ses tortionnaires, les géoliers et les prisonniers pour son homosexualité.

Lorsqu’il fut libéré quelques mois plus tard, Tayseer passa en Israêl. Il vit maintenant illégalement dans un village arabe israélien et travail dans un restaurant. Son rêve est de vivre à Tel Aviv. « Personne ne s’occupe de savoir si vous êtes gays » dit il. Ses jours-ci, sachant ce qu’il advient d’une immigrant de la bande de Gaza qui vit illégalement à Tel Aviv, le risque de déportation qu’il encoure, il trouva plus prudent de rester ou il était.

Et si nous revenions à la bande de Gaza ? « La police me tuera » dit il. « Si ce n’est pas mon père qui le fait avant ».

Avec les bombes qui explosent encore en Israêl, et dans les territoires palestiniens sous couvre feu permanent, le malheur des gays palestiniens n’attire pas vraiment l’attention internationale. Après avoir passé deux jours avec des gays palestiniens réfugiés en Israêl, je me demande pourquoi le monde libéral n’a jamais fait attention à leur situation.

Peut être admettent ils qu’il s’agit d’une pathologie naturelle pour une politique palestinienne naissante sous les ordres de Yasser Arafat et ne veulent pas faire échouer l’organisation d’élections libres. Pourtant, le tourment des gays est officiellement reconnu par la politique palestinienne. « Les persécutions des gays dans l’Autorité Palestinienne (AP) ne vient pas seulement des familles ou des groupes islamiques mais de l’AP elle-même », dit Shaul Ganon de l’association de défense des gays, lesbiennes et transsexuels Agudah, basé à Tel Aviv en Israêl. « Les excuses de l’AP pour la persécutions ne servent qu’a étiquetter leurs collaborateurs, et je sais que ces trois dernières années deux d’entre eux furent jugés pour homosexualité ». Depuis le début de l’Intifada, Ganon me dit que la police palestinienne a considérablement renforcé les lois islamiques. « Il est maintenant impossible d’être gay dans le ressort de l’Autorité Palestinienne. »

Un jardinier que nous nommerons Samir, a fuit les Territoires Occupés pour Israêl et m’a raconté qu’un de ses amis gay, membre de la police palestinienne à fuit à Tel Aviv. « Après un moment il est retourné à Naplouse, ou il fut arrêté par la police palestinienne et accusé de collaboration. Il fut mis dans une fosse. C’était la fête du ramadan, et ils décidèrent de le faire jeuner le mois entier mais sans interruption à la nuit. Il lui refusèrent la nourriture et l’eau jusqu'à ce qu’il meurt dans ce trou ».

Les institutions internationales qui s’occupent des Droits de l’Homme savent tout mais ignorent la plainte des gays palestiniens. Le département d’Etat américain à récemment sorti un rapport sur la situation des Droits de l’Homme pour 2001, mais ce sont de pâles notes « Dans les territoires palestiniens les homosexuels sont en général socialement marginalisés et reçoivent occasionnellement des menaces physiques ». Comme Ganon l’explique « Les organisations palestiniennes des Droits de l’Homme sont intimidées et composent avec le problème. Un activiste palestinien m’a raconté que les Israéliens ont besoin que le problème soit soulevé parce que s’il l’est, ils essayeront de le faire aussi de leur côté. Amnesty Israêl est sympathique mais leur mandat est limité aux violations commises en Israêl. Et les organisations internationales des Droits de l’Homme disent qu’elles ont une longue liste d’urgences à s’occuper.

Lorsque la police israélienne harasse les arabes israéliens homosexuels, j’envoi un rapport, et puis, - vous devriez voir avec quelle rapidité les organisations des Droits de l’Homme prennent contact avec moi pour enquêter. L’hypocrisie est incroyable ».

C’est parce que le monde n’a pas forcé l’Autorité Palestinienne à tolérer les gays que les Palestiniens homosexuels sont contraint de trouver refuge dans le seul territoire de la région possible : Israël. Dans les dernières années, des centaines d’homosexuels palestiniens, la plupart des Territoires Occupés, sont venus en Israël. Beaucoup vivent illégalement à Tel Aviv, la capitale gay israélienne, beaucoup sont désespérément pauvres et travaillent comme prostitués. Mais à la fin ils sont loin de retrouver leur famille et l’Autorité Palestinienne.

Pour ces réfugiés, la vie en Israël signifie la marginalité. Ganon, mon guide dans la communauté, dirige l’association qui tend la main au Palestiniens gays. C’est un grand homme qui passe ses nuits dans les rues de Tel Aviv ou les prostitués gays palestiniens se rassemblent, leur fournissant de la nourriture et des vêtements et en essayant de les garder loin de la drogue et de la prison. Ces quatre dernières années Ganon a conduit une campagne solitaire pour essayer d’intéresser à leurs plaintes les groupes en chargent des Droits de l’Homme en Israël. Il a aidé environ 300 palestiniens gays et estime à deux fois plus le nombre de ceux qui vivent illégalement sans accès à l’emploi ou à la santé et sous une constante menace d’expulsion. « Personne ne fait attention à nous, ici » dit Samir, le jardinier, qui vit avec son petit ami israêlien. « J’ai écris à tous les ministres du gouvernement, à tous les journaux en leur demandant de reconnaître mon statut. Aucun n’a répondu ».

Selon Ganon la police à interrompu les arrestations et les expulsions des gays palestiniens grâce à ses efforts. Il a patiemment travaillé avec elle pour trouver un arrangement à Tel Aviv en lui fournissant une liste de gays Palestiniens sous sa protection et en attribuant à chacun une carte de membre de l’Association pour prouver leur affiliation. Ce marché rassure la police locale qui est plutôt attentive aux Palestiniens terroristes, et ses Palestiniens là ne posent pas de problème. (L’exception à la règle concerne les gays palestiniens qui ont un casier judiciaire et ceux qui viennent de Gaza, dans lesquels les Israéliens voient un risque sécuritaire à cause du Hamas qui y est populaire). Beaucoup de gays palestiniens disent qu’ils n’ont pas constaté de changement récents dans l’attitude de la police et se sentent encore pourchassés.

Un Américain que nous nommerons William trouve qu’il n’y a pas d’issue pour les Palestiniens gays. L’année dernière lui et son ami Palestinien, que nous appellerons Ahmad, déménagea dans le village d’Ahmad dans les Territoires Occupés, un déménagement qui rend fou rétrospectivement. « Nous avons dit aux gens du village que nous étions amis, et pendant un moment ça a marché » dit William. « Mais un jour nous avons trouvé sous notre porte une lettre de la justice islamique. Elle faisait la liste des 5 sortes de morts que prescrit l’islam contre l’homosexualité, incluant la lapidation et le bûcher. Nous avons fuit en Israël le même jour ».

Maintenant nous vivons en famille, la plupart du temps chez les frères de Ahmad, qui ont chercher le couple à Tel Aviv et menacés de tuer Ahmad. William a fait appel aux organisations des Droits de l’Homme a travers le monde, et à l’Ambassade américaine pour avoir un visa américain pour Ahmad, il obtint peu de réponse. Un groupe d’avocats américains offrit d’aider Ahmad pour obtenir l’asile politique après son arrivée aux Etats-Unis. Mais le problème, c’était lui précisément, et William refusa de partir sans Ahmad. Et depuis ils sont là, un chrétien américain et un palestinien musulman en train d’attendre dans un Etat juif, sans argent, sans travail, vivants de la charité de leurs amis, redoutant le retour des frères d’Ahmad, et attendant quelque aide dont ils sont presque certains qu’elle ne viendra jamais.

Lors d’une nuit pluvieuse à Tel Aviv, dans un quartier de cafés miteux pour travailleurs étrangers éclairés par les néons des sex-shop, une demi douzaine d’adolescents Palestiniens, les cheveux pleins de gel, portants de Tshirt sans manche étaient assis sur une grille, attendant d’êtres ramassés. Ganon est là, comme toutes les nuits, contrôlant « ses enfants ». « Quelqu’un veut un préservatif ? » demande t’il. « Des vêtements ? » « Qui n’a pas mangé hier ? »

Une voiture de police glisse doucement et interpelle les garçons « Cartes d’identité ! » puis des éclats de rires. La police les ignore et poursuit sa route.

Les adolescents prostitués des Territoires Occupés vivent dans un immeuble abandonné. Ils racontent que parfois un client leur offre un repas et une douche, à la place d’un paiement, quelque fois un client refuse de payer sous quelque forme que ce soit, les menaçant d’aller ce plaindre à la police. Et quelque fois la police les bats avant de les relâcher dans les rues.

Un réfugié de Naplouse de 17 ans que nous appellerons du pseudonyme de Salah a passé des mois dans une prison de l’Autorité Palestinienne ou ses tortionnaires l’ont coupé avec du verre et ont verser du nettoyant sanitaire sur ses blessures, raconte Ganon. Il fut arrêter plusieurs fois par la police parfois plus de quatre fois dans une journée. Il récite le nom des différentes unités de police qui l’ont arrêté par leurs acronymes. « Essayez de ne pas faire de chose stupide » dit Ganon.

« J’ai tenté de me suicider six fois déjà » dit Salah. « Chaque fois l’ambulance est arrivée trop rapidement. Mais maintenant je sais comment faire. La prochaine fois, avec l’aide de Dieu, ça va marcher avant que l’ambulance n’arrive ».

Conclusion www.action –liberale.org :

La feuille de route qui doit conduire à la création d’un Etat palestinien doit tenir compte du droit des citoyens, sans quoi, le comportement SS des policiers palestiniens, risque de faire échouer une société de droits.

Former un Etat sous la protection des démocraties, ne doit pas être une construction ou les citoyens seraient en prison, ou ils seraient en « apartheid » selon diverses discriminations contraires aux Droits de l’Homme. Monter un tel Etat, sans exiger les garanties de droits fondamentaux pour les individus, c’est commettre un crime moral à l’heure ou nous sommes informés des crimes qu’y commettent les autorités, à l’heure ou nous savons désormais que la police palestinienne dérive vers le nazisme. Un tel montage rendrait caduque toute la moralité qu’il y avait dans la guerre de libération du peuple irakien.

Nous sommes confiant dans le président Bush pour construire une société de droit, pour ne pas transiger sur les Droits de l’Homme, pour mettre un terme à un conflit qui ne profite qu’aux terroristes et pour défendre une seule morale, une indiscutable morale contenue dans toutes les chartes des pays se réclamant de la démocratie et des Droits de l’Homme.

Nous souhaitons enfin la prise en compte par l’Europe du grave problème de la torture et de la violence policière palestinienne qui s’exerce sur des individus discriminés et dont les tortionnaires sont financés par les aides publiques européennes.

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Quelle tristesse…

J'avais aussi posté il y a quelques mois je crois, un article sur ce femmes de Palestine:

Intifada, huis clos pour les femmes

Après quatre années d’Intifada, de plus en plus de jeunes Palestiniennes sont victimes de violences sexuelles au sein de leurs propres familles. [..]

Le petit Bachar ne connaîtra jamais sa mère. Elle a été assassinée à l’âge de dix-huit ans, quand il avait tout juste six mois. L’enfant, né à Bethléem, n’a pas été recueilli par sa famille maternelle, des musulmans de Ramallah. A leurs yeux, Bachar, fruit d’un viol incestueux, n’existe pas. Sa mère, abusée pendant plus d’un an par deux de ses frères, avait tenté de rompre les liens avec ce milieu familial hostile. [..]ses frères l’ont finalement étranglée pour "laver" la honte de cette naissance hors mariage. Ils n’ont pas été poursuivis par la justice.

Même si de tels "crimes d’honneur" sont moins fréquents dans les territoires palestiniens que dans les pays arabes voisins, comme la Jordanie, les violences de toutes sortes qui secouent la société palestinienne et ses 3,5 millions de personnes, ont des répercussions flagrantes sur les femmes et les enfants.

Comme la jeune maman de Bachar, Reem Al-Riyachi a payé de sa vie cette inquiétante évolution.[..] Bien qu’elle ait été proche du Mouvement de résistance islamique (Hamas), cette kamikaze ne correspondait pas au profil habituel du candidat au suicide. Son acte a d’ailleurs suscité une certaine perplexité dans l’opinion publique locale. Impossible à vérifier, une rumeur s’est propagée : Reem aurait "fauté" ; et son entourage l’aurait persuadée de mourir en martyr afin de restaurer son honneur. L’armée israélienne, de son côté, affirmait récemment avoir arrêté deux kamikazes envoyées à la mort par leurs proches pour des raisons similaires.[..]

"Officiellement, trente-six jeunes femmes ont été tuées dans le cadre de crimes d’honneur, ces dix-huit derniers mois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Mais on peut penser qu’en réalité il y en a eu trois fois plus", assure Eskandar Andon, assistant social à l’hôpital de la Sainte-Famille à Bethléem. "Sur les cas avérés, poursuit-il, moins d’une dizaine étaient des prostituées. Les autres ont été tuées alors qu’elles avaient perdu leur virginité ou qu’elles s’étaient retrouvé enceintes à la suite d’incestes."

[..]"Lorsque vous vivez à dix dans deux pièces et que votre ville est sous couvre-feu plusieurs dizaines de jours par an [comme ce fut le cas dans la plupart des grandes villes de Cisjordanie durant les deux dernières années], il est difficile d’éviter les relations incestueuses et les tensions de toutes sortes", constate M. Hajaj.

[..]"J’ai reçu les confidences d’une femme qui avait perdu son mari lors d’une incursion israélienne ; recueillie par ses beaux-parents, elle était abusée par son beau-père et son beau-frère. Elle a refusé de porter plainte car elle dépendait entièrement d’eux pour sa subsistance et celle de ses enfants", raconte Razan Eskandar, une travailleuse sociale qui œuvre principalement dans les camps de réfugiés autour de Naplouse et organise des psychothérapies individuelles ou collectives.

[..]La télévision par câble et l’accès à Internet ont introduit dans les foyers des programmes et des sites pornographiques, jusque-là interdits ou difficilement accessibles dans une société traditionaliste et pudibonde. "Confinés à la maison à cause du chômage, les hommes, jeunes et moins jeunes, passent beaucoup de temps devant la télé. Ce qu’ils y voient leur donnent des idées et ensuite ils passent à l’acte en prenant ce qu’ils ont "sous la main", leur fille ou leur sœur", résume Shaden Bustami, directrice de l’Association de la défense de la famille (ADF).

[..]Victimes de violences psychologiques, physiques ou sexuelles, plus de six cents femmes se sont tournées vers ses psychologues et ses assistantes sociales. Parmi elles, plusieurs dizaines ont demandé à rejoindre la "maison sécurisée".

[..]"Pourtant, la femme palestinienne est l’une des plus éduquées du monde arabe,rappelle Fatina Touqan, la responsable, musulmane et très pratiquante, de l’ADF. Durant la première Intifada [1987-1993], elle a connu une forme d’émancipation en participant au soulèvement populaire et en sortant du cadre strict de la famille. Aujourd’hui, c’est elle qui prend de plein fouet la violence que subit la société."

"Depuis plus de trois ans, à cause du chômage, l’homme est mis en marge de la société. Le seul endroit où il peut encore exercer sa domination, c’est à la maison : alors il bat son épouse, l’épouse bat ses enfants et les enfants se battent entre eux", résume M. Andon, de l’hôpital de la Sainte-Famille. "D’autres maris manifestent leur autorité en exigeant qu’elles se voilent", précise aussi Mme Eskandar, habituée à visiter les camps de réfugiés.

[..]Les besoins sont immenses, selon M. Hajaj (Centre de conseil à la jeunesse). Avec une franchise rare dans une société aux tabous encore pesants, ce dernier évoque les problèmes de couple : "Avec le stress permanent auquel elles doivent faire face, beaucoup de femmes sont plutôt réticentes à mener une vie sexuelle normale. Alors que leurs compagnons, désœuvrés, sont plutôt demandeurs. Cela débouche sur des conflits, qui vont parfois jusqu’à de la violen

ce physique."
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Je ne sais pas si tu as lu Valeurs Actuelles de cette semaine, mais certains commencent à faire de même dans nos écoles, dès le primaire… Les juifs et femmes, en France, sont les victimes d'intégristes et des grands frères dans les zones sensibles…

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