L'État gèrera aussi votre pseudo sur Internet

[Nirvana]

Sur Internet, une autorité saura que vous êtes un chien

Hier, le sénateur Yves Détraigne a présenté son idée d’un anonymat sur Internet répertorié et géré par une autorité publique. par Astrid Girardeau

Hier, dans le cadre du colloque Droits et libertés (sic) dans la société numérique, organisé par la secrétaire d’état en charge de l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, le sénateur Yves Détraigne a présenté son idée de droit à l’« hétéronymat », répértorié et géré par une autorité publique.

Yves Détraigne est le co-auteur du rapport La vie privée à l’heure des mémoires numériques. Pour une confiance renforcée entre citoyens et société de l’information, fait au nom de la commission des lois, et présenté le 27 mai dernier. L’un des concepts défendus est la reconnaissance d’un droit à l’anonymat de ce qu’ils appellent « l’homo numéricus ». Il s’agit de pouvoir séparer son identité réelle de son identité numérique. Principalement dans le but de « préserver » l’identité publique d’un internaute d’informations qui pourraient, un jour, se retourner contre lui. Un droit à « être acteur d’Internet au travers d’un pseudo », a expliqué, hier, le sénateur. « Mais un pseudo qu’on s’attribuerait bien sûr pas librement comme ça, sans la moindre règle », a t-il précisé. Une autorité publique serait ainsi « l’interface, le gardien » de cette identité secrète.

La lecture du rapport complète ces déclarations. Dans le document, Yves Détraigne et Anne-Marie Escoffier expliquent l’importance, pour les internautes, de pouvoir « brouiller les pistes » à une époque « où les risques d’usurpation d’identité sont souvent pointés du doigt et où les Etats renforcent les moyens d’identification des personnes ». Ils proposent ainsi la mise en place d’un système où « chaque individu pourrait se forger de véritables personnalités alternatives, distinctes de la personnalité civile qui les exploite. Afin d’éviter que ce droit ne serve à commettre des infractions, ces identités alternatives pourraient être déposées auprès d’un organisme chargé de les gérer. En cas d’infractions par exemple, la justice pourrait demander l’identité civile de la personne. »

En clair, chaque internaute devrait déclarer sa ou ses identités anonyme(s) en ligne à une autorité. Au passage, on peut s’amuser à imaginer sur quels critères se ferait l’enregistrement de ces pseudos (quand on sait, par exemple, le nombre d’ados qui utilisent « darkvador666 »). Cette autorité serait en charge de gérer l’énorme base de données de pseudos de tous les internautes français, et de faire le lien avec la justice. On peut imaginer une Secrétaire d’Etat à la Famille qui voudrait poursuivre des internautes pour insulte — au hasard pour l’avoir traitée de « Hou, la menteuse » — en commentaire d’une vidéo en ligne sur Dailymotion. Elle n’aurait plus à demander au site de lui « fournir en urgence la date, l’heure et les adresses IP utilisées et tout élément d’identification », il lui suffirait alors de s’adresser à cette autorité pour avoir l’identité civique de l’internaute.

Mais allons au bout de la logique de ce droit à l’« hétéronymat ». Pour que cela fonctionne pleinement, cela voudrait dire que l’Etat obligerait chaque internaute à utiliser exclusivement son ou ses pseudos officiels sur tous les sites Internet de France et de Navarre… L’idée laisse perplexe.

A un intervenant du public qui soulevait l’absurdité d’un « pseudonymat » régulé par une telle autorité, le sénateur a répondu : « il est indispensable dans une société organisée que sous couvert d’anonymat, on ne mette pas n’importe quoi. Il faut que l’autorité publique mette de l’ordre. La liberté d’expression est une valeur importante, mais ça n’est pas pour autant qu’il faut pouvoir propager n’importe quoi. »

http://www.ecrans.fr/Sur-Internet-une-auto…lique,7584.html

[Invité jabial]

Mouahaha. Ils peuvent faire passer toutes les lois qu'ils veulent, c'est inapplicable dans l'état actuel des choses. Un jour ça peut le devenir si pour ouvrir un site il faut une autorisation administrative qui peut être arbitrairement retirée, parce que le contrôle se fera en aval ; mais pour l'instant, c'est du domaine du pur fantasme.

[teabag]

posted by GYM16 http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=555644

Quittes à poster avec un numéro de plaque d'immatriculation comme pseudonyme, autant utiliser directement son numéro de sécurité sociale, avec pour avatar, une photo d'identité conforme aux critères officiels en vigueur dans la république fraônçaise.

[Esperluette]

Il faut que l’autorité publique mette de l’ordre.

Les sentences de ce genre me refilent de l'urticaire mental.

Que les fichomanes adeptes d'épingles et d'étiquettes classées au micron près aillent jouer avec des insectes si ça les démange tant.

[h16]

Mouahaha. Ils peuvent faire passer toutes les lois qu'ils veulent, c'est inapplicable dans l'état actuel des choses. Un jour ça peut le devenir si pour ouvrir un site il faut une autorisation administrative qui peut être arbitrairement retirée, parce que le contrôle se fera en aval ; mais pour l'instant, c'est du domaine du pur fantasme.

Tout à fait. Mais surtout, ça cache la velléité de nos étatistes de pouvoir contrôler 'ternet, et les sales affaires qui font jour actuellement. J'en parle ici

[Invité jabial]

Mais ceci dit ça va venir.

Personne n'aurait imaginé il y a un siècle qu'on abolisse les armes à feu chez les particuliers. Ca s'est fait progressivement, le vrai tournant n'étant pas le décret de l'entre-deux-guerres, mais bien le contrôle des commerçants. Il est beaucoup plus facile de contrôler la vente que de fouiller tout le monde pour savoir si les gens ont un flingue.

[teabag]

Un autre exemple est le lancement en avril 2007 d'un appel d'offres par le ministère de la Défense pour se doter d'un outil capable de surveiller à des fins militaires tous les réseaux ouverts. Ce projet s'intitule Herisson pour « Habile extraction du renseignement d'intérêt stratégique à partir de sources ouvertes numérisées ».

- très récemment encore, une jeune femme, en arrêt maladie pour cause de migraines aigües, a été licenciée après que son employeur eut constaté qu'elle continuait à mettre à jour son profil Facebook depuis son domicile, ce qui tendait à démontrer, selon lui, qu'elle était apte à travailler.

Très gros dossier en perspective. Merci pour le lien.

http://www.senat.fr/rap/r08-441/r08-441_mono.html#toc33

[Invité jabial]

Le fait de mettre à jour son profil facebook montre qu'on est apte à travailler… Si le travail demande 30 secondes de concentration toutes les 5 heures et de dormir le reste du temps.

[Esperluette]

En l'occurrence, la concentration pour blablater des niaiseries sur FB et celle pour bosser sont-elles vraiment de même type et de même intensité ?

Ou alors l'emploi de cette fille consistait-il à aligner des commentaires sur sa petite vie ?

Mais bon, c'est vrai que y'a des gens ne comprenant pas bien la différence entre ce genre de papotages et cet autre genre de papotages. C'est pour ça d'ailleurs qu'ils s'abonnent exclusivement au premier type j'imagine.

[Invité jabial]

Je ne comprend pas ce que twitter apporte. Explique moi.

[Esperluette]

Je proposais un contraste de babillages en 140 caractères sur Touitère /FB / toussa par rapport à un article construit. Effectivement, si pour cet employeur raconter des conneries sur Touitère ou FB en 2 lignes cey pareil à la concentration que réclame un travail un peu peaufiné…

… CPEF ?

(tu parlais pour moi, ce que ça m'apporte à moi ?)

[Invité jabial]

Je parle de ce que twitter apporte en general. Ca sert à quoi, twitter?

[Sekonda]

Ca sert à quoi, twitter?

Ca sert à faire des révolutions mais cela marche assez mal quand le Guide Suprême a un fichier qui fait le lien entre ton pseudo et ton adresse.

[A.B.]

Mais un pseudo qu’on s’attribuerait bien sûr pas librement comme ça, sans la moindre règle

C'est un argument frequent. La tactique n'est pas de justifier les regles par le "bien commun", par altruisme, par consequentialisme… l'absence de regle est simplement consideree comme intrinsequement mauvaise. Bref, belle petition de principe.

[Esperluette]

Je parle de ce que twitter apporte en general. Ca sert à quoi, twitter?

Dans l'absolu, à rien de plus qu'un club de broderie, un forum, un MSN, un blog, un compte FB… si tu t'abonnes aux racontars de GrosNaze et que tu diffuses toi-même des crétineries qui vont attirer des gros nazes, tu vas en déduire que c'est nul.

Perso j'ai déniché des sites et des gens qui m'ont plu, ou alors ce sont des bloggueurs que je trouve coules et qui sont présents sur Touitère. Ils se communiquent des astuces pro, ressources, articles sur le secteur, toussa (le truc de ouf malade quoi ). Ce sont aussi des gens qui aiment mon blog et souhaitent papoter d'un peu plus près ou lire mes trouvailles hors blog. Bref, je m'appuie sur les deux à la fois.

Ensuite, si le courant passe entre un individu et moi, ça aboutit à des échanges de nymelles voire à de l'irl (à savoir : rencontre informelle avec récolte de coordonnées pro, entretien d'embauche, test de recrutement, écho d'un plan taf, toussa, vivi ça s'est produit en vrai tavu).

Ensuite comme d'hab (et comme je disais plus haut), trop de monde oublie qu'un outil devient ce qu'on en fait, aka : choisir ses diffusions et ses abonnements.

[john_ross]

Je dois avouer que aujourd'hui c'est déjà le cas et qu'il faut une autorisation de la justice pour relier un pseudonyme à une IP, et que cette situation me va très bien.

[Rincevent]

[free_jazz] En somme, un avatar de plus de ces technologies qui, loin d'être neutres, sont une émanation de plus de l'idéologie de la transparence, de la communication, de l'égalitarisme, de l'instantanéité et de la promiscuité réunies, amenant chaque jour ce qui reste de notre civilisation vers la fosse commune mélangiste, indifférenciée, partouzarde et festive, inspirée par la République platonicienne, le tout se passant sous le sourire béat d'une génération de jeunes à roller débilités et nourris à la mamelle putride de l'Etat-providence et de l'effacement des générations.[/free_jazz]

[Brock]

[teabag]

Ca sert à quoi, twitter?

C'est comme un genre de SMS.

Le site qui fait la pluie et surtout le beau temps sur les smallcaps à désormais sa page twitter. Au passage, concept très rentable pour les auteur du site puisque la ruée massive sur les titres annoncés gagnants la veille provoque de très jolis coups de dynamite : dernièrement un +800% au lendemain de l'alerte et encore +50% le sur-lendemain (USCN).

Attention tout de même, OTC + Pinksheet = piège à con

http://twitter.com/stockchaser

http://pennystockchaser.com/

[ledubitatif]

C'est un argument frequent. La tactique n'est pas de justifier les regles par le "bien commun", par altruisme, par consequentialisme… l'absence de regle est simplement consideree comme intrinsequement mauvaise. Bref, belle petition de principe.

A nuancer : ce qui gêne ce n'est pas l'absence de règle - le monde obéit toujours à des règles plus ou moins évidentes - mais l'absence de contrôle centralisé. En France, la règle, c'est l'Etat. Ce n'est pas pour rien que l'idée d'ordre spontané est totalement absente du discours politique. En l'absence d'intervention de l'Etat la majorité de Français est privée de repères et s'imagine "qu'il n'y a pas de règles". La liberté est vécue comme une anomie. Donc il faut organiser. Et de façon précise s'il vous plaît.

On voudrait bien laisser les gens libres. Mais on peut pas, ça serait le bordel.

La preuve :

[free_jazz] En somme, un avatar de plus de ces technologies qui, loin d'être neutres, sont une émanation de plus de l'idéologie de la transparence, de la communication, de l'égalitarisme, de l'instantanéité et de la promiscuité réunies, amenant chaque jour ce qui reste de notre civilisation vers la fosse commune mélangiste, indifférenciée, partouzarde et festive, inspirée par la République platonicienne, le tout se passant sous le sourire béat d'une génération de jeunes à roller débilités et nourris à la mamelle putride de l'Etat-providence et de l'effacement des générations.[/free_jazz]

Il faut lancer un grand débat sans tabous, pour que l'on puisse enfin voir comment la loi permettrai d'éviter ce genre d'usurpation d'identité qui heurte les valeurs de la République. Il faut avoir enfin le courage de dire que l'on doit être ferme. En tous cas on doit pouvoir en débattre.

[free jazz]

[free_jazz] En somme, un avatar de plus de ces technologies qui, loin d'être neutres, sont une émanation de plus de l'idéologie de la transparence, de la communication, de l'égalitarisme, de l'instantanéité et de la promiscuité réunies, amenant chaque jour ce qui reste de notre civilisation vers la fosse commune mélangiste, indifférenciée, partouzarde et festive, inspirée par la République platonicienne, le tout se passant sous le sourire béat d'une génération de jeunes à roller débilités et nourris à la mamelle putride de l'Etat-providence et de l'effacement des générations.[/free_jazz]

Sans remonter jusqu'à la belle organisation de la cité Platonicienne, cette manie du fichage intégral à coups d'identité numérique (ou biométrique) tend à confirmer ma théorie de la dictature de la transparence. Ce panoptisme est à la fois un perfectionnement dans la technique gouvernementale, mais aussi un raffinement, car elle repose sur l'intériorisation de l'oeil du surveillant dans les cerveaux des citoyens. En fait il suffit qu'ils se sentent surveillés, mais peu importe qu'ils le soient effectivement. Le coup de l'identité numérique, c'est donc parfait, puisque chaque mouvement sera susceptible d'être tracé. Ce mécanisme de persuasion permet une économie d'échelle importante quant aux moyens et au coût de ce contrôle.

[Rincevent]

Sans remonter jusqu'à la belle organisation de la cité Platonicienne, cette manie du fichage intégral à coups d'identité numérique (ou biométrique) tend à confirmer ma théorie de la dictature de la transparence. Ce panoptisme est à la fois un perfectionnement dans la technique gouvernementale, mais aussi un raffinement, car elle repose sur l'intériorisation de l'oeil du surveillant dans les cerveaux des citoyens. En fait il suffit qu'ils se sentent surveillés, mais peu importe qu'ils le soient effectivement. Le coup de l'identité numérique, c'est donc parfait, puisque chaque mouvement sera susceptible d'être tracé. Ce mécanisme de persuasion permet une économie d'échelle importante quant aux moyens et au coût de ce contrôle.

Tu as récemment relu 1984 ou quoi ?

[MMorateur]

Tu as récemment relu 1984 ou quoi ?

Ou Becker. Ou Bentham.

[Brock]

les pseudos seront attribues de maniere aleatoire, par exemple H16 deviendra 5432H1644

et Nick de Cusa deviendra Ni432de4Q3498

ou alors ce seront les Assedic qui se chargeront de votre pseudo qui vous suivra tout au long de votre vie professionnelle et citoyenne, il vous sera attribue en fonction de votre metier et de vos diplomes, par exemple un professeur des ecoles sera

Valeureux_Chevalier_4532, un eboueur sera Guerrier_de_L'asphalte_x23, et un cadre commercial sera Rognure_Capitaliste_Inegalitaire_666

[h16]

Hummmm. Y'a un concept, là.

[Luis]

Tu as récemment relu 1984 ou quoi ?

Pour ma part je l'ai fini hier soir, et la fin fait froid dans le dos.

ou alors ce seront les Assedic qui se chargeront de votre pseudo qui vous suivra tout au long de votre vie professionnelle et citoyenne, il vous sera attribue en fonction de votre metier et de vos diplomes, par exemple un professeur des ecoles sera

Valeureux_Chevalier_4532, un eboueur sera Guerrier_de_L'asphalte_x23, et un cadre commercial sera Rognure_Capitaliste_Inegalitaire_666

[teabag]

Le site qui fait la pluie et surtout le beau temps sur les smallcaps à désormais sa page twitter.

Bingo.

[0100011]

Sans remonter jusqu'à la belle organisation de la cité Platonicienne, cette manie du fichage intégral à coups d'identité numérique (ou biométrique) tend à confirmer ma théorie de la dictature de la transparence. Ce panoptisme est à la fois un perfectionnement dans la technique gouvernementale, mais aussi un raffinement, car elle repose sur l'intériorisation de l'oeil du surveillant dans les cerveaux des citoyens. En fait il suffit qu'ils se sentent surveillés, mais peu importe qu'ils le soient effectivement. Le coup de l'identité numérique, c'est donc parfait, puisque chaque mouvement sera susceptible d'être tracé. Ce mécanisme de persuasion permet une économie d'échelle importante quant aux moyens et au coût de ce contrôle.

Je te conseille :

les aspects anarcho collectivistes pourront énerver un peu sur la fin du roman mais la description de la société panoptique qu'il y fait vaut son pesant de cacahuète (on notera que ce roman date des années 90 et que depuis bien du chemin a été parcouru malheureusement).

[Libertaserf]

Oui très d'accord avec free jazz.

D'ailleurs, je ne comprends pas comment on peut dire aujourd'hui que le sarkozysme est libéral. C'est une véritable dcitature invisible, fondée sur la surveillance individuelle.

Si on le veut, demain on pourra suivre n'importe quel individu dasn tous ses faits et gestes, dès l'instant où l'on pourra réaliser l'interconnexion des fichiers (qui existe déjà, officieusement pour quelques personnes dans ce pays, qui ont dès lors tout pouvoir.

[EdouardH]

Cette fois, c'est l'anonymat dans les cybercafés qui est contesté par un député.