Aller au contenu

Intellectuels antillais contre les archaismes coloniaux


Messages recommandés

A deplacer en taverne peu etre

Sujet des plus sérieux au contraire.

Les média répètent en choeur que le climat insurrectionnel aux Antilles s'explique par la situation néo-coloniale dont seraient victimes les populations noires. C'est le genre d'affiche dont sont friands les média, avec un méchant bien identifiable. Derrière la crise sociale il y a l'antagonisme racial nous dit-on, la France refusant d'assumer et de rompre avec son passé esclavagiste, perpétuant un antagonisme social entre patrons blancs et travailleurs noirs exploités. D'où la conjonction entre grève générale, revendications salariales, opérations d'autoréduction massives dans les magazins, révolte contre l'homme blanc, le patron béké. Curieusement c'est ce même Etat français réputé complice des exploiteurs qui est appelé à la rescousse.

D'où les slogans appelant à amplifier la mobilisation du LKP (Lyiannaj kont pwofitasyon), Collectif syndical contre l'exploitation outrancière, contre la vie chère et les surprofits des entreprises :

«Depuis le début du mouvement contre la vie chère, qui a mobilisé jusqu'à 60 000 manifestants sur une population totale de 450 000 habitants selon le LKP, l'antagonisme supposé entre travailleurs noirs et patrons blancs s'est imposé en toile de fond des revendications salariales. Dans les meetings, la figure du béké, descendant de colon blanc réputé vivre aux dépens des Guadeloupéens, est régulièrement conspuée. Chacun, ici, lui prête implicitement la responsabilité de l'actuel coût de la vie, mais aussi des conflits sociaux qui, tant en février 1952 qu'en mai 1967, ont vu des Guadeloupéens tomber sous les balles des forces de l'ordre. Jeune enseignante, Gladys Démocryte justifie : «Ici, la communauté béké constitue un groupe dominant qui contrôle la grande distribution et l'import-export. Or, le temps est venu d'imposer des règles qui empêchent ce type de monopole, afin que ces familles ne puissent plus sévir.»

«L'actuelle focalisation du LKP sur les békés révèle bien la profondeur d'un antagonisme qui est issu du passé mais resurgit chaque fois que la Guadeloupe connaît un mouvement social», analyse Fred Réno, professeur de sciences politiques à l'université Antilles-Guyane. Aux abords du Palais de la mutualité, quartier général de la mobilisation dans le centre de Pointe-à-Pitre, le mot «fierté» court ainsi de bouche en bouche à mesure que la parole des Guadeloupéens se libère pour dénoncer non seulement le pouvoir des anciens colons mais aussi celui des Blancs venus de métropole, qui représentent aujourd'hui 10 % de la population locale.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/20…guadeloupe-.php

Je vois cependant les choses différemment en ce qui concerne la situation de vassalité et de dépendance sociale : Guadeloupe, Martinique, Réunion vivant sous perfusion de l'Etat sur un territoire exigu, connaissent un chômage record et sont maintenus dans la pauvreté par un assistanat généralisé aggravé par la gestion socialiste locale. Autrement dit la situation de dépendance dénoncée est en même temps une servitude volontaire, consentie. On a donc en miniature un concentré de problèmes imputables aux effets pervers de la redistribution couplé à un ressentiment populaire puissant dicté par une idéologie tiers-mondiste de victimisation et de recherche d'un bouc émissaire coupable des flambées de violence.

Le tout donne une situation insurrectionnelle menée par des groupes déterminés et organisés sur un mode militaire plus que militant. L'emissaire du gouvernement, un second couteau, est d'ailleurs reparti piteusement, la queue entre les jambes. Conflit de basse intensité au niveau violence, mais dont la tendance peut évoluer vers des émeutes à fort potentiel contagieux. Je pose donc cette question : s'agit-il potentiellement d'agitation révolutionnaire? Ce mouvement peut-il gagner la métropole?

Toujours est-il que des barricades sont érigées en Guadeloupe.

(badurl) http://www.liberation.fr/politiques/0101319653-guadeloupe-la-tempete-est-proche (badurl)

Lien vers le commentaire
Les média répètent en choeur que le climat insurrectionnel aux Antilles s'explique par la situation néo-coloniale dont seraient victimes les populations noires.

D'une certaine manière, c'est pas faux si l'on considère l'assujetissement économique des Antilles françaises à la métropole.

Lien vers le commentaire
D'une certaine manière, c'est pas faux si l'on considère l'assujetissement économique des Antilles françaises à la métropole.

Ce lien de vassalité n'est pas faux, mais je nie qu'il soit imposé puisque la population ne veut pas rompre cette relation de dépendance. Les revendications des grévistes veulent au contraire accroître l'emprise de l'Etat français, en renforçant même ses prérogatives : contrôle des prix, des salaires, des profits, davantage d'aides sociales etc.

D'autre part ce n'est pas tant le seigneuriage de l'Etat français qui est dénoncé par ce syndicat révolutionnaire que la supposée exploitation des patrons blancs à l'égard des travailleurs noirs prolétarisés, censée reproduire le vieux schéma esclavagiste. A ce titre les surprofits des entreprises et les marges honteuses des intermédiaires sont les thèmes principaux du mécontement, le principal sujet par qui le scandale arrive, non pas le ruineux Octroi de mer !

L'Octroi de mer, une taxe remontant à l'ancien régime spécifique aux DOM sur presque tous les produits importés, qui varie entre 7 & 15 % selon les régions, à quoi s'ajoute un octroi de mer régional pour financer les dépenses publiques locales. Le but avoué de cette taxe est de créer "une distorsion fiscale" afin de protéger la production locale de la concurrence extérieure, mais cela ne conduit évidemment qu'à plomber le pouvoir d'achat des ultramarins. Les patrons superprofiteurs et les marges des magazins ont bon dos pour exciter la colère d'une population cultivant le ressentiment autant que l'assistanat.

(badurl) http://www.douane.gouv.fr/page.asp?id=53 (badurl)

(Uber hostile url)

Lien vers le commentaire

Remplaçons békés par noirs.

«Depuis le début du mouvement contre la vie chère, qui a mobilisé jusqu'à 60 000 manifestants sur une population totale de 450 000 habitants selon le LKP, l'antagonisme supposé entre travailleurs blancs et patrons noirs s'est imposé en toile de fond des revendications salariales. Dans les meetings, la figure du noir, descendant de colon réputé vivre aux dépens des Guadeloupéens, est régulièrement conspuée. Chacun, ici, lui prête implicitement la responsabilité de l'actuel coût de la vie, mais aussi des conflits sociaux qui, tant en février 1952 qu'en mai 1967, ont vu des Guadeloupéens tomber sous les balles des forces de l'ordre. Jeune enseignante, Gladys Démocryte justifie : «Ici, la communauté noire constitue un groupe dominant qui contrôle la grande distribution et l'import-export. Or, le temps est venu d'imposer des règles qui empêchent ce type de monopole, afin que ces familles ne puissent plus sévir.»

«L'actuelle focalisation du LKP sur les noirs révèle bien la profondeur d'un antagonisme qui est issu du passé mais resurgit chaque fois que la Guadeloupe connaît un mouvement social», analyse Fred Réno, professeur de sciences politiques à l'université Antilles-Guyane. Aux abords du Palais de la mutualité, quartier général de la mobilisation dans le centre de Pointe-à-Pitre, le mot «fierté» court ainsi de bouche en bouche à mesure que la parole des Guadeloupéens se libère pour dénoncer non seulement le pouvoir des anciens colons mais aussi celui des Noirs venus de métropole, qui représentent aujourd'hui 10 % de la population locale.

Oooooooooh, le joli racisme.

Ah, c'est vrai, j'oubliais : quand c'est dans ce sens là, on a droit.

Lien vers le commentaire
…je nie qu'il soit imposé puisque la population ne veut pas rompre cette relation de dépendance.

Je suis d'accord avec toi avec la servitude volontaire que veulent s'imposer les Antilllais. Je voulais simplement signaler que le régime économique en vigueur résulte bien d'une situation néo-coloniale.

Lien vers le commentaire
En valeur poétique, il n'existe ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, mais du possible à l'infini pour tous les talents, toutes les aspirations.

Bonne nouvelle pour les amateurs, la production d'herbe antillaise semble échapper à la crise :icon_up:

Lien vers le commentaire
Je suis d'accord avec toi avec la servitude volontaire que veulent s'imposer les Antilllais. Je voulais simplement signaler que le régime économique en vigueur résulte bien d'une situation néo-coloniale.

Tout-à-fait cher Barman, mais cet assujetissement économique ne vaut pas que pour les noirs, donc la cause n'est pas l'exploitation patronale blanche mise en avant par les merdias. Les marges honteuses sont celles de l'Etat et non des entrepreneurs usual suspects mais pourtant créateurs de la richesse. Tous sont assujettis sauf bien entendu les fonctionnaires, qui bénéficient eux de primes grassement compensatoires.

D'où la contradiction que je soulevais plus haut entre le discours autonomiste et les revendications demandant davantage de servitude.

Lien vers le commentaire

pour stopper la revolution il suffira de ne pas en parler au 20 heures et de programmer des bons flims juste apres :icon_up:

D'où la contradiction que je soulevais plus haut entre le discours autonomiste et les revendications demandant davantage de servitude.

Ca n'est pas vraiment une contradiction puisque c'est comme ca que ca a toujours fonctionne, c'est ca la fascinante perversion du dealer de drogue etatiste.

Pour moi le graal pour les liberaux serait de savoir comment desetatiser de maniere efficace et contagieuse.

Lien vers le commentaire
Invité rogermila
pour stopper la revolution il suffira de ne pas en parler au 20 heures et de programmer des bons flims juste apres :icon_up:

c'est mal parti pour ça

Olivier Besancenot, leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), se rendra vendredi en Guadeloupe puis en Martinique pour apporter le "soutien du NPA" à la mobilisation. M. Besancenot partira vendredi et restera deux jours en Guadeloupe, où il rencontrera les leaders de la mobilisation et tiendra sans doute des meetings, a indiqué à l'AFP Alain Krivine, également dirigeant du NPA. Il se rendra ensuite pour deux jours en Martinique.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/…-guadeloupe.php

Lien vers le commentaire

Ne nous réjouissons pas trop vite mais il reste possible qu'un mouvement de grève des bagagistes à Roissy coince l'avion au sol, que Besancecon se retrouve sur place avec aucun slip de rechange, que son avion explose en vol, qu'il s'écrase à l'atterrissage, ou …

Lien vers le commentaire
Olivier Besancenot, leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), se rendra vendredi en Guadeloupe puis en Martinique pour apporter le "soutien du NPA" à la mobilisation. M. Besancenot partira vendredi et restera deux jours en Guadeloupe, où il rencontrera les leaders de la mobilisation et tiendra sans doute des meetings, a indiqué à l'AFP Alain Krivine, également dirigeant du NPA. Il se rendra ensuite pour deux jours en Martinique.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/…-guadeloupe.php

a mon humble avis Besancenot est en train de faire une grave erreur.Observons.

Lien vers le commentaire
pour stopper la revolution il suffira de ne pas en parler au 20 heures et de programmer des bons flims juste apres…

Suffit d'attendre les vacances de Carnaval, au pire celles de Pâques. Celles de Noël ont bien enterrées la révolte-de-la-jeunesse-grecque-qui-allait-balayer-l'Europe-qui-disait-stop-au-néo-ultra-méchant-libéralisme.

Lien vers le commentaire
Suffit d'attendre les vacances de Carnaval, au pire celles de Pâques. Celles de Noël ont bien enterrées la révolte-de-la-jeunesse-grecque-qui-allait-balayer-l'Europe-qui-disait-stop-au-néo-ultra-méchant-libéralisme.

oh ironiiiiie

c'est vrai qu'on n'en entend plus parler…

Lien vers le commentaire
AFP

18/02/2009 | Mise à jour : 10:31 | Ajouter à ma sélection

Un homme d'une cinquantaine d'années a été tué par une balle tirée "depuis un barrage tenu par des jeunes" dans la nuit de mardi à aujourd'hui à Pointe-à-Pitre, a-t-on appris auprès de la cellule de crise de la préfecture de Guadeloupe, confirmant une information d'Europe 1.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/…e-par-balle.php

Lien vers le commentaire

Une foule est capable des pires exactions lorsqu'elle est fanatisée par l'idéologie raciste d'un chef révolutionnaire qui se voit déjà roi des Antilles, des leaders syndicaux pyromanes prenant la population en otage contre rançon, des petits tyrans en herbe aux revendications contradictoires débordés par leur base. Le passage à l'acte criminel témoigne que le cap de l'agitation révolutionnaire est franchi.

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...