Aller au contenu

Le recours abusif au droit de retrait


Invité rogermila

Messages recommandés

Invité rogermila

L'affaire de la fermeture aux voyageurs de la gare St Lazare, suite à l'agression d'un employé de la SNCF prend une tournure encore plus scandaleuse lorsqu'on apprend de la bouche des syndicats qu'il ne s'agissait pas d'une grève (sic) mais d'un droit de retrait prévu dans le code du travail.

Ainsi la loi sur l'application du service minimum en cas de grève, réclamé par les voyageurs mécontents, n'avait pas lieu de s'appliquer selon les syndicats et de plus les personnels qui ont arrêté leur travail n'auront aucune retenue sur leur salaire.

Il n'y a pas de terme assez dur pour qualifier cet abus, tant la situation est scandaleuse .

On est au royaume du Père Ubu !

Il y a des voix pour dire que l'agression serait un coup monté de toutes pièces pour faire aboutir des revendications que la direction refusait depuis des mois.

D'ailleurs, les voyageurs subissaient déjà depuis début décembre des grèves sporadiques avec des suppressions continuelles de trains à St Lazare et ne sont pas dupes.

Personnellement, je serais pour la suppression de ce droit à retrait dans le code car il engendre trop d'abus.

Alors comment régler les cas de mise en danger réels du personnel, en particulier sur les chantiers, et justifiant l'existence du droit de retrait (échafaudage mal calé, tranchée risquant de s'effondrer, véhicule surchargé etc…) ? Je ne sais pas.

Mais on s'aperçoit que très souvent ce droit de retrait est complètement détourné de son but premier par des fainéants qui vont chercher à en abuser et à entuber l'entreprise, pretextant un danger pour un oui ou pour un non.

Qu'en pensent aussi, les quelques chefs d'entreprise de ce forum ?

Lien vers le commentaire

Le droit de retrait est le droit de refuser de faire son travail s'il y a un risque pour son intégrité. C'est un droit qui, en réalité, est déjà couvert par le droit civil, si je ne m'abuse. Un type qui mettrait les voiles si sa vie est en danger en le faisant n'aurait pas de réel souci à se faire devant un tribunal s'il était convoqué pour abandon de poste (en tout cas pas en France, et pas si le danger est réel, et pas fantasmé).

Donc oui, c'est du pipeau.

On peut cependant noter qu'il n'est pas rigoureusement impossible qu'un voyageur, excédé par les grèves répétitives de ces peignes-culs, ait décidé de cogner un petit peu sur une employée (surtout quand on connaît la gentillesse moyenne de ce personnel en temps de grève).

Mais l'hypothèse du coup monté est à mon avis la plus raisonnable.

Trop commode.

Lien vers le commentaire

J'ai entendu un syndicaliste de Sud dire que c'était l'aboutissement d'un mois de grève, et que grâce à cette agression ils ont enfin obtenu ce qu'ils voulaient, à savoir 12 conducteurs de plus et une protection des conducteurs (c'est vrai les voyageurs on s'en fiche).

Autre propos entendu : un syndicaliste aurait dit qu'ils ne transportaient que des connards. Un autre répondant à une cliente se plaignant que son patron ne croyait plus à ses retards depuis un mois, lui a dit « demandez à votre patron de la vaseline. ».

Ah le service public, c'est plus ce que c'était ma bonne dame.

Lien vers le commentaire
Il y a des voix pour dire que l'agression serait un coup monté de toutes pièces pour faire aboutir des revendictaions que la direction refusait depuis des mois.

D'ailleurs, les voyageurs subissaient déjà depuis début décembre des grèves sporadiques avec des suppressions continuelles de trains à St Lazare et ne sont pas dupes.

Sans tomber dans la conspirationnite, le syndicat Sud d'obédience révolutionnaire qui est responsable de cette fermeture intempestive, a déjà montré par le passé qu'il était coutumier de méthodes proches du banditisme. Ainsi la presse avait révélé que pendant le dernier grand mouvement de 2007, des membres de Sud s'étaient livrés à des sabotages de matériel, ou encore des pressions et des intimidations contre leurs collègues non-grévistes. L'événement de Saint-Lazare est médiatisé en raison de son emplacement, mais c'est l'arbre qui cache la forêt des disfonctionnements et de grèves ponctuelles tout au long de l'année.

Il ne faut pas s'étonner ensuite que les usagers, pris pour des buses et traités comme du bétail dans des wagons surchargés, n'aient que mépris pour les transports publics, son matériel et ses agents.

Personnellement, je suis favorable à l'interdiction pure et simple des syndicats comme Sud qui utilisent des méthodes de bandits.

Lien vers le commentaire

Moi, je suis pour l'interdiction pure et simple des transports collectifs. On résout le problème de syndicats, de grèves, de déficits chroniques et de gestion de ces machins abominables.

Simple, efficace.

Lien vers le commentaire
Invité Arn0
Il ne faut pas s'étonner ensuite que les usagers, pris pour des buses et traités comme du bétail dans des wagons surchargés, n'aient que mépris pour les transports publics, son matériel et ses agents.
Une agression n'est pas pour autant justifiable (je pense pas que c'est ce que tu voulais dire, mais mieux vaut le préciser).
Lien vers le commentaire
Une agression n'est pas pour autant justifiable (je pense pas que c'est ce que tu voulais dire, mais mieux vaut le préciser).

ça va sans dire effectivement. Je me référais surtout aux incivilités et au fait que certains voyageurs excédés en viennent à se passer les nerfs sur le premier agent venu (les "gilets rouges" par exemple), à l'augmentation de la rustrerie, de l'agressivité. Puis au stade du pourrissement, s'il n'y a pas d'indemnisation des clients pour le préjudice, à la fraude comme vengeance.

Lien vers le commentaire
à la fraude comme vengeance.

Je pense que la meilleure vengeance possible consistera à profiter à plein des ouvertures futures à la concurrence du transport des voyageurs. Quelles que soient les entailles persistantes à la libéralisation de ce marché, nous pourrons au moins bénéficier d'un semblant de choix… Ou appliquer un boycot.

Par chance je n'ai jamais trop eu à me plaindre de la SNCF, mais sur la même problématique et sans grande transition, le service courrier de La Poste m'a tellement pourri la vie que je me suis juré de ne plus jamais utiliser leurs services - à partir du moment où un concurrent me proposera une alternative. Et c'est pour très bientôt.

Lien vers le commentaire
Invité rogermila

Hervé Mariton qui a été le rapporteur du projet de loi sur le service minimum a reconnu ce matin, l'inutilité de cette loi :doigt: ……qui a été trop édulcorée par des amendements et qui "ne fait pas le poids" face aux méthodes du syndicat Sud-Rail.

Il a, par ailleurs, demandé à légiférer, à nouveau, :icon_up: pour redéfinir clairement le droit de retrait qui selon lui est utilisé de plus en plus abusivement à la SNCF.

La Droite ferait mieux de carrément mettre à l'ordre du jour : la PRIVATISATION car la SNCF est ingérable.

Inutile de se voiler la face comme son président G. Pépy.

La preuve que Sud-Rail fait ce qu'il veut au sein de l'entreprise :

Selon un cadre de la direction, SUD-Rail aurait même «instrumentalisé un problème de sécurité pour relancer un mouvement social moribond». La grève de mardi à Saint-Lazare a conclu en apothéose un conflit déclenché par SUD-rail le 14 décembre. Un mois de bagarre avec les voyageurs au milieu du champ de bataille : à croire que SUD-rail voulait refaire 1995.
Selon un cadre de la SNCF à propos des élections professionnellles

«La situation est tenable avec une CGT à 40 % et SUD à 15 %, comme c'est actuellement le cas au niveau national . Mais dans les endroits où SUD fait jeu égal avec la CGT à 25 ou 30 %, ça peut vite être ingérable

Des méthodes terroristes

SUD-rail a remis récemment au goût du jour la grève de 59 minutes… mais en la radicalisant.

Traditionnellement, les cheminots ont recours à ce subterfuge pour bloquer l'entreprise à moindre frais. Au moment de leur prise de service, ils se déclarent grévistes pour une heure moins une minute. Ils assurent ensuite leur journée normalement. Un conducteur qui ne prend pas son service à l'heure contraint la SNCF à annuler son train et les correspondances ne sont pas assurées. À l'échelle de l'entreprise

«Ce syndicat est béton sur toutes les questions juridiques, explique un porte-parole d'une autre organisation syndicale. Régulièrement, ils n'hésitent pas à attaquer juridiquement la SNCF.»

http://www.lefigaro.fr/economie/2009/01/15…du-blocage-.php

Lien vers le commentaire

Ce qu'il faudrait faire ce n'est pas tant privatiser la SNCF que favoriser les moyens de transport alternatif ce qui signifie permettre le transport interville par car et cesser la politique anti-voiture dans Paris.

Ce n'est pas le droit de grève qu'il faut réviser, c'est le contrat de travail. Tant qu'il ne sera pas légal et facile de licencier librement pour les entreprises (et l'Etat !) la grêve empoisonnera l'économie française.

La grève n'est pas un mal en soi. En revanche la grève d'un monopole légalement institué…

Lien vers le commentaire
Ce qu'il faudrait faire ce n'est pas tant privatiser la SNCF que favoriser les moyens de transport alternatif ce qui signifie permettre le transport interville par car et cesser la politique anti-voiture dans Paris.

Le transport interville par car est sous monopole ou quasi-monopole… de la SNCF.

Lien vers le commentaire

Les défenseurs du service public arguent pourtant régulièrement et hypocritement pour le légitimer, feignant d'ignorer son tropisme gréviculteur et son indigence, de sa prétendue continuité dans sa mission d'intérêt général, par opposition à une concurrence privée coupable d'inégalité territoriale. Dès lors, si c'est là le principal fondement de son maintient, il faudrait donc les prendre à la lettre et interdire la grève dans le service public.

Lien vers le commentaire
Invité rogermila

J'ai suivi un débat avec un économiste qui a asséné les chiffres qui font mal .

La SNCF a un besoin budgétaire annuel de 24 milliards d'euros pour faire rouler les trains, entretenir le réseau et les gares, et payer son personnel.

Or ses ressources commerciales propres ( clients voyageurs et fret) ne lui rapportent que 7 milliards d'euros.

Cherchez l'erreur ! :icon_up:

Lien vers le commentaire
Invité Arn0

Cette "grève spontanée" est déjà parfaitement illégale : soit c'est une grève et il doit y avoir préavis, soit c'est un droit de retrait et il faut justifier d'un danger personnel "grave et imminent". Seulement la SNCF ne va pas prendre de sanction, ce qui ne semble pas déranger Sarkozy : encore une fois il préfère s'agiter plutôt qu'agir.

http://dinersroom.free.fr/index.php?2009/0…-lois-pour-rien

Lien vers le commentaire
Les défenseurs du service public arguent pourtant régulièrement et hypocritement pour le légitimer, feignant d'ignorer son tropisme gréviculteur et son indigence, de sa prétendue continuité dans sa mission d'intérêt général, par opposition à une concurrence privée coupable d'inégalité territoriale. Dès lors, si c'est là le principal fondement de son maintient, il faudrait donc les prendre à la lettre et interdire la grève dans le service public.

Je partage ce raisonnement, mais comme il risque de s'avérer difficilement concrétisable (on les imagine bien se mettre en grève de manière 'préventive' - précisément pour défendre le droit de grève :icon_up: ), il faudrait peut-être prévoir une procédure très réactive de (re)prise en main du service public en grève par les militaires ou tout autre type de ressources auxquelles il est interdit de cesser de travailler ?

Premier effet : faire repartir le service rapidement,

Deuxième effet : probablement une humiliation très pédagogique des grévistes,

Troisième effet : baisse probable des grèves des cheminots, qui ne serviraient plus à grand chose.

J'ai bien conscience que ce n'est pas une solution saine et définitive, et que d'un point de vue libéral elle pose d'autres soucis, mais elle aurait une certaine saveur et, surtout, elle pourrait peut-être calmer ces détestables syndicats (ce qui me semble être l'urgence numéro une, en attendant que la libéralisation des transports ne porte enfin ses fruits dans quelques années…)

Lien vers le commentaire
Cette "grève spontanée" est déjà parfaitement illégale : soit c'est une grève et il doit y avoir préavis, soit c'est un droit de retrait et il faut justifier d'un danger personnel "grave et imminent". Seulement la SNCF ne va pas prendre de sanction, ce qui ne semble pas déranger Sarkozy : encore une fois il préfère s'agiter plutôt qu'agir.

http://dinersroom.free.fr/index.php?2009/0…-lois-pour-rien

Une bonne partie du caractère perfide de ces grèves (à St Lazare notamment) ne repose-t-elle pas sur le contournement de la loi opéré par les syndicats ?

On me confiait que d'un point de vue strictement légal, rien ne leur était reprochable (cf. ces grèves tournantes d'une cinquantaine de minutes, droit de retrait, …).

Par ailleurs les syndicats ont obtenu tout ce qu'ils désiraient… Et en effet la loi sur le service minimum n'a servi à rien, si ce n'est à offrir un boulevard la rendant inappliquable.

Lien vers le commentaire
Invité rogermila
Une bonne partie du caractère perfide de ces grèves (à St Lazare notamment) ne repose-t-elle pas sur le contournement de la loi opéré par les syndicats ?

Oui.

Comme l'a expliqué un syndicaliste de la CFTC, Sud-Rail a des avocats très pointus qui travaillent pour eux; ce qui leur permet d'être ultra-couverts au niveau légal, tout en se foutant allègrement de la direction de la SNCF et surtout des voyageurs .

Par ailleurs les syndicats ont obtenu tout ce qu'ils désiraient… Et en effet la loi sur le service minimum n'a servi à rien, si ce n'est à offrir un boulevard la rendant inappliquable.

Cette loi sur le "service minimum garanti" ne sert à rien puisque Sud-Rail applique une stratégie qui permet de la contourner définitivement .

Le danger vient aussi de la nouvelle loi sur la représentativité syndicale qui est applicable dès 2009. Les élections à la SNCF ont lieu fin mars et tout syndicat qui ne franchira pas la barre des 10% sera carrément éliminé dans l'entreprise.

Sud-Rail et la CGT espèrent être les seuls à dépasser la barre des 10%; ce qui éliminerait les autres syndicats tandis que les subventions obligatoires de l'entreprise iraient directement dans les caisses de ces deux seuls syndicats.

Si une telle situation se produisait fin mars, la SNCF serait encore moins gérable qu'aujourd'hui et je ne vois pas d'autre solution que la privatisation pour se sortir d'un tel bourbier.

Lien vers le commentaire

Je l'ai déjà dit à de nombreuses reprises : les cheminots avancent, de grèves en grèves, jusqu'au jour où ils feront une grève de trop. Ce jour là, ce ne sera pas un agent qui sera "molesté", mais quelques branle-musards syndicalistes qui se retrouveront mis en pièce par la foule qu'ils auront trop longtemps méprisée.

Ce jour là, c'est absolument tout le syndicalisme qui partira d'un coup en sucette. Et moi, je rirai bien.

Lien vers le commentaire
Invité rogermila
Ce jour là, ce ne sera pas un agent qui sera "molesté", mais quelques branle-musards syndicalistes qui se retrouveront mis en pièce par la foule qu'ils auront trop longtemps méprisée.

Cette théorie n'engage que moi mais, à mon avis, la cause profonde de l'ancrage et du developpement d'un syndicat comme Sud-rail à la SNCF découle directement des 17 milliards d'euros qu'il manque à l'entreprise pour équilibrer ses comptes (24 milliards de depenses contre 7 milliards de recettes).

Tant que ce déséquilibre financier réel existera et tant que l'entreprise présentera un faux bilan en équilibre, en y incorporant les subsides obligatoires de l'Etat et des collectivités locales, on restera dans un "mensonge économique" permanent qui est le terreau idéal pour le developpement d'une telle mentalité des personnels dans l'entreprise et l'arrogance d'un syndicat tel que Sud-Rail.

Si l'entreprise était privatisée et devait présenter à des actionnaires des comptes annuels non truqués , je ne donnerais pas 6 mois de vie à Sud-Rail.

Lien vers le commentaire
Invité rogermila
… je ne donnerai pas 6 mois de vie à la SNCF.

A la SNCF telle qu'elle fonctionne actuellement . OUI

Mais si les statuts des personnels et leurs rémunérations ainsi que les réglements de travail internes sont revus et si d'autre part le prix du billet est calculé sur de VRAIES bases économiques. L'entreprise peut être viable.

Lien vers le commentaire

Ce ne serait pas suffisant. Il faudrait que la nouvelle entreprise laisse tomber ses lignes non rentables (en gros, toutes les petites lignes, TER et compagnie), qu'elle se retire de la gestion des cars, qu'elle revoit ses tarifs (ouille). J'imagine la tronche de la restructuration… Sans passer par la case faillite, je trouverai ça héroïque.

Lien vers le commentaire

J'imagine que les retraites des cheminots étaient comptabilisées dans les chiffres de J. Marseille.

Etant donné que le nombre de cheminots a tout de même fortement décru, un déséquilibre est apparu entre leurs actifs et leurs retraités, creusant encore le déficit évoqué.

Outre les solutions évoquées plus haut, il conviendrait donc aussi que les cheminots retraités rejoignent le régime général, et que les actifs y cotisent.

Enfin, la SNCF se plaint souvent d'une concurrence déloyale avec les routes et autoroutes, qui sont financées en partie par l'argent public sans que l'on parle de "subventions" pour les automobiles (cet argument fut utilisé lors de la mise en place de RFF pour établir une sorte de symétrie).

J'ignore dans quelle mesure cela pèse sur le déficit de la SNCF cependant.

Lien vers le commentaire
Etant donné que le nombre de cheminots a tout de même fortement décru, un déséquilibre est apparu entre leurs actifs et leurs retraités, creusant encore le déficit évoqué.

Le problème du nombre d'actifs/retraités n'en est pas un, si la SNCF comptait plus d'actif, le déficit des retraites serait pire, puisqu'une part plus grande de la richesse créée (ou détruite) irait aux actifs et non aux retraités!

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...