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la presse quotidienne française en grand déclin


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Trop facile d'accuser internet et les journaux gratuits (Metro,20 Minutes) pour expliquer le declin inexorable de la presse quotidienne en France.

Selon les termes employés par un célèbre journaliste de presse et de radio-télé " France Soir" est en coma dépassé,"Liberation" en salle de réanimation,"l'Huma" sous perfusion permanente quant au "Figaro" ,au "Monde" et aux gros quotidiens régionnaux ("Ouest-france" ,"Nice-matin" ,"Le Parisien") chaque année leur lectorat diminue inexorablement.

Pourtant,ailleurs en Europe et dans le monde les ventes de quotidiens progressent (Espagne et Angleterre ont vu une très lègère progression des ventes).

Dans un livre-brulot "Speciale dernière" à paraitre chez Calmann-Levy, Emmanuel Schwartzenberg explique cet effondrement des quotidiens français ,essentiellement par les structures fondatrices de la Presse française, mises en place en 1945 par le Syndicat du Livre CGtiste ,auquel le gouvernement avait donné tous pouvoirs pour organiser la profession ,selon des critères imposés aux propriétaires des journaux qui devaient obligatoirement les accepter .

Le système est entériné par la loi Bichet le 2 avril 1947 qui s'applique encore aujourd'hui. :icon_up:

Elle donne naissance à une structure quasi étatique:la NMPP qui instaure un egalitarisme de distribution.Les petits journaux peu vendus doivent etre traités identiquement aux gros titres.Dans les imprimeries les ouvriers doivent etre payés identiquement ,quel que soit le journal qu'ils impriment.

Jusqu'à la fin des années 70, ce système monopoliste fait illusion ,malgré des couts de fabrication qui deviennent vite prohibitifs.

Les patrons des journaux s'en accomodent et ,même, ferment les yeux lorsque le Syndicat du Livre CGT leur facture ,durant plusieurs années,des tonnes de papier envoyés à La Havane pour imprimer "Granma" le journal castriste .

Mais ,quand tout ce système finit par s'ecrouler économiquement,les patrons de journaux sont obligés de faire des économies sur les redactions ,les envoyés spéciaux,les bureaux à l'etranger,ce qui appauvrit le contenu des journaux.

Mais en revanche,ils ne peuvent rien faire pour les couts de la fabrication et de la distribution qui est aux mains de la CGT via la NMPP * qui impose les tarifs et les conditions de travail.

Pour masquer artificiellement la chute des ventes, "Le Figaro" comptabilise dans ses bilans les 25 % des numéros offerts ,chaque jour, aux hotels ,aux compagnies aériennes etc.

Le summum de l'absurde est atteint, lorsque la CGT refacture même les exemplaires invendus ,ce qui pousse les journaux à retirer des quantités importantes de numéros des kiosques ,par peur d'avoir à trop payer à la NMPP !

Bref , le marasme de la presse française n'est pas du qu'aux évolutions technologiques,sinon nos voisins étrangers seraient aussi dans le même cas que nous.

Une nouvelle fois il faut pointer du doigt les vrais responsables.

(*) pour etre embauché à la NMPP,il faut etre parrainné par un CGtiste !

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Je pense que le problème vient du fait que les journalistes de langue française considèrent que leur boulot consiste à reformuler plus ou moins habilement les dépêches d'agence et d'infliger au lecteur leurs pensées au sujet desdites dépêches. En deux mots comme en cent, le journaleux francophone se croit éditorialiste et faiseur d'opinion.

Les anglo-saxons par contre, estiment qu'ils doivent d'abord donner les faits, ensuite les examiner de manière critique, pour enfin, peut-être, les commenter.

Bon, ce sont des "types", la réalité est plus nuancée, mais fondamentalement c'est bien ça le problème me semble-t-il.

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Je pense que le problème vient du fait que les journalistes de langue française considèrent que leur boulot consiste à reformuler plus ou moins habilement les dépêches d'agence et d'infliger au lecteur leurs pensées au sujet desdites dépêches. En deux mots comme en cent, le journaleux francophone se croit éditorialiste et faiseur d'opinion.

Les anglo-saxons par contre, estiment qu'ils doivent d'abord donner les faits, ensuite les examiner de manière critique, pour enfin, peut-être, les commenter.

Bon, ce sont des "types", la réalité est plus nuancée, mais fondamentalement c'est bien ça le problème me semble-t-il.

Ah, tu penses que laisser aux communistes le monopole de la distribution, et donc le droit de blocage, c'est neutre?

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Je pense que le problème vient du fait que les journalistes de langue française considèrent que leur boulot consiste à reformuler plus ou moins habilement les dépêches d'agence et d'infliger au lecteur leurs pensées au sujet desdites dépêches. En deux mots comme en cent, le journaleux francophone se croit éditorialiste et faiseur d'opinion.

Les anglo-saxons par contre, estiment qu'ils doivent d'abord donner les faits, ensuite les examiner de manière critique, pour enfin, peut-être, les commenter.

Bon, ce sont des "types", la réalité est plus nuancée, mais fondamentalement c'est bien ça le problème me semble-t-il.

En terme d'analyse, je suis d'accord, mais il manque le pourquoi de cet état de fait. On pourrait évoquer les subventions à n'en plus finir, les écoles de journalismes largement politisées, etc…

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Ah, tu penses que laisser aux communistes le monopole de la distribution, et donc le droit de blocage, c'est neutre?

Non point, mais ce n'est pas le cas en Belgique et on voit que la presse francophone est aussi nulle que la française. Et ce que je sais de la presse romande et québecoise m'incite à penser que le problème est plus profond qu'un simple truc pratique franco-français.

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Je pense que le problème vient du fait que les journalistes de langue française considèrent que leur boulot consiste à reformuler plus ou moins habilement les dépêches d'agence et d'infliger au lecteur leurs pensées au sujet desdites dépêches. En deux mots comme en cent, le journaleux francophone se croit éditorialiste et faiseur d'opinion.

Les anglo-saxons par contre, estiment qu'ils doivent d'abord donner les faits, ensuite les examiner de manière critique, pour enfin, peut-être, les commenter.

Bon, ce sont des "types", la réalité est plus nuancée, mais fondamentalement c'est bien ça le problème me semble-t-il.

Absolument. Faites l'exercice, choisissez un sujet d'actualité qui vient juste d'arriver, et regarder Le Monde/Libé/Le Figaro, je vous promets qu'à un ou deux mots près, vous aurez le même article, inspiré de la dépêche AFP.

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Non point, mais ce n'est pas le cas en Belgique et on voit que la presse francophone est aussi nulle que la française. Et ce que je sais de la presse romande et québecoise m'incite à penser que le problème est plus profond qu'un simple truc pratique franco-français.

Pour le Québec et la Suisse, je ne sais pas (je lisais le Temps au temps où il était gratuit sur internet et ça me paraissait quand même plus intéressant que la presse française).

Pour la Belgique, c'est toi même qui m'a expliqué que la mal vient en grande partie des subventions généralisées: tous les journalistes bossent pour le gouvernement.

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Absolument. Faites l'exercice, choisissez un sujet d'actualité qui vient juste d'arriver, et regarder Le Monde/Libé/Le Figaro, je vous promets qu'à un ou deux mots près, vous aurez le même article, inspiré de la dépêche AFP.

Oui, ce qui tue les journaux français c'est qu'à 10h tu lis ce que t'as entendu à 7h à la radio. C'est d'un morne.

Et comme l'a dit JF Revel :icon_up: , le meilleur moyen de connaître la vérité et de prendre l'exact contrepied de l'Huma…

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Je pense que le problème vient du fait que les journalistes de langue française considèrent que leur boulot consiste à reformuler plus ou moins habilement les dépêches d'agence et d'infliger au lecteur leurs pensées au sujet desdites dépêches. En deux mots comme en cent, le journaleux francophone se croit éditorialiste et faiseur d'opinion.

Les anglo-saxons par contre, estiment qu'ils doivent d'abord donner les faits, ensuite les examiner de manière critique, pour enfin, peut-être, les commenter.

Bon, ce sont des "types", la réalité est plus nuancée, mais fondamentalement c'est bien ça le problème me semble-t-il.

Oui c'est tristouille le quotidien des quotidiens français. Sorti des données brutes sportives, des chiens écrasés et de ce que tu dis (les reprises de l'AFP) pas grand chose à se mettre sous la dent.

Il me semble qu'il y a un manque d'ambition. Pas d'enquêtes au long cours, détaillées (du genre un envoyé spécial qui fait une chronique sur un sujet particulier, le tout sur plusieurs mois). En fait tout est traité un peu à la Sarkozy : la presse de la girouette qui suit le vent (et l'amplifie dans les éditoriaux). Pourtant je pense que stratégiquement ce serait le bon filon. Il faut s'y faire avec internet+radio+télé, aucun intérêt de marquer l'actualité à la culotte, la presse sera toujours en retard. Son point fort devrait être le recul, le calme dans l'analyse et la construction de dossiers.

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Le système de production/distribution est effectivement un problème. A Paris par exemple, Le Monde est dispo la veille du jour de parution, donc quand tu le lis à Marseille les infos ont déjà 36H. A l'heure du Web c'est impardonnable un tel retard d'édition. Techniquement il est possible aux journaux de boucler à 3H du mat, à 4H tout est imprimé, à 5H max tout est distribué. Je ne comprends pas pourquoi les grands groupes de presse ne dénoncent pas ce monopole: contrairement à la PME du coin, ils ont les moyens de faire pression sur le pouvoir.

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Et surtout tu entends à la radio, ce que tu as lu la semaine précédente dans la presse anglo-saxonne et un mois avant dans un blog.

T'es gentil, il y a des trucs qu'on voit ressortir des années plus tard. Pas des actualités pures, mais des analyses de tendances économiques, sociétales, industrielles, scientifiques. Ca m 'est arrivé souvent: je lis un article dans la presse anglophone, je l'oublie après quelques années, puis les médias français sont pris d'une frénésie sur une grande nouveauté qui vient de se déclarer et je me dis, ah oui ça me rappelle quelquechose que j'ai lu il y a quelques années.

Le système de production/distribution est effectivement un problème. A Paris par exemple, Le Monde est dispo la veille du jour de parution, donc quand tu le lis à Marseille les infos ont déjà 36H. A l'heure du Web c'est impardonnable un tel retard d'édition. Techniquement il est possible aux journaux de boucler à 3H du mat, à 4H tout est imprimé, à 5H max tout est distribué. Je ne comprends pas pourquoi les grands groupes de presse ne dénoncent pas ce monopole: contrairement à la PME du coin, ils ont les moyens de faire pression sur le pouvoir.

Non pas pour te contredire mais pour un peu plus de précision: à Paris le Monde n'est pas un journal du matin. Il sort vers 13h. Ceci dit, à Bruxelles il est dispo l'après midi même, vers 17h je pense (je ne l'achète jamais, mais je le vois chez les marchands de journaux).

A Marseille il doit quand même être dispo le soir à la gare.

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Je pense que le problème vient du fait que les journalistes de langue française considèrent que leur boulot consiste à reformuler plus ou moins habilement les dépêches d'agence et d'infliger au lecteur leurs pensées au sujet desdites dépêches. En deux mots comme en cent, le journaleux francophone se croit éditorialiste et faiseur d'opinion.

Les anglo-saxons par contre, estiment qu'ils doivent d'abord donner les faits, ensuite les examiner de manière critique, pour enfin, peut-être, les commenter.

Bon, ce sont des "types", la réalité est plus nuancée, mais fondamentalement c'est bien ça le problème me semble-t-il.

Je suis d'accord avec cette analyse. D'ailleurs quand j'achète le journal je préfère le Herald Tribune aux journaux français.

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En terme d'analyse, je suis d'accord, mais il manque le pourquoi de cet état de fait. On pourrait évoquer les subventions à n'en plus finir, les écoles de journalismes largement politisées, etc…

J'ai aussi une autre explication: le journaliste te prend pour un c.. Voyons h16, tu es incapable de réfléchir par toi-même tu le sais très bien, les dépêches brutes ne sont pas suffisantes, il faut embellir tout ça! :icon_up:

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… Si seulement .

Mais même pas. Ils se contentent de changer quelques tournures de phrases et hop. Et quand il y a analyse, elle est tout simplement bâclée pour la plupart du temps.

Pourquoi s'emmerder de toutes façons, en général la dépêche AFP contient déjà implicitement l'interprétation citoyennement correcte du fait relaté.

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Le problème de l'information diffusée par ces journaleux, c'est qu'on est un peu obligé de la suivre malheureusement pour être socialement acceptable. Ca m'aurait embêté de ne pas savoir qu'il y avait un attentat à NY le 11 septembre 2001 par exemple. C'est comme se coiffer tous les matins pour aller au boulot, on ne sait pas trop à quoi ça sert mais c'est un code social qu'on doit adopter pour ne pas être trop exclu.

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