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L'affaire Jeanne d'Arc


Taranne

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Publié le 9 Septembre 2007 (vu 1081 fois)

Actualisé le 9 Septembre 2007 à 07:55

UN DOCUMENT SUR LA PUCELLE DE DOMRÉMY BOULEVERSE LA LÉGENDE.

Et si l'Histoire de Jeanne d'Arc avait été falsifiée ?

«L'affaire Jeanne d'Arc». C'est le titre du livre signé Marcel Gay, journaliste, et Roger Senzig, ancien membre des services secrets de la France libre. Marcel Gay nous a raconté «sa» version des faits.

« Nous sommes au XV e siècle. La Guerre de Cent ans est marquée par un événement majeur, le Traité de Troyes, qui contient plusieurs clauses : le dauphin Charles est écarté du trône ; Catherine, fille de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, est donnée en mariage à Henri V d'Angleterre ; l'enfant à naître sera à la fois roi de France et roi d'Angleterre. Deux ans après, en 1422, les deux rois meurent à quelques mois d'intervalle, le traité devient applicable, le royaume de France revient au petit roi d'Angleterre, Henri VI. Charles VII, chassé de Paris, s'autoproclame souverain. On a donc deux rois de droit divin qui se disputent le même royaume. Qui peut dire le droit à cette époque ? Dieu. Et voilà Jeanne, une gamine, qui, à treize ans, entend des « voix». Celle de Saint-Michel, qui a « des cheveux», selon Jeanne elle-même. Celles de Marguerite d'Alexandrie et de Catherine d'Antioche, deux saintes qui ont « parlé français» à la Pucelle, mais qui n'ont jamais existé ; elles ont d'ailleurs été retirées du martyrologue officiel par Jean XXIII ! Première incohérence.

Ces « voix», bien réelles, étaient-elles celles d'Agnès de Vaudémont, de Jehanne de Joinville, de Colette de Corbie ? Jeanne a peut-être - un témoignage datant de 1456 en fait état - rencontré ces gentes dames près de Domrémy, à l'Hermitage de Notre-Dame de Bermont. Colette de Corbie était une animatrice du mouvement franciscain, favorable aux Armagnacs, et en contact régulier avec Yolande d'Anjou, belle-mère du roi.

«UNE OPÉRATION DE SERVICES SECRETS»

Cette Yolande, une femme très intelligente, a conçu une opération de services secrets. Aux bombardes et aux arcs des Anglais, elle va opposer l'arme psychologique : Jeanne. Et ce « miracle» va marcher parce que nous sommes alors dans un monde irrationnel.

Que nous apprend-on encore aujourd'hui à l'école ? Que lit-on dans nos dictionnaires ? Que Jeanne d'Arc, bergère, née à Domrémy dans le Barrois, quitte sa campagne pour aller bouter les Anglais hors de France. Ses exploits guerriers sont réels. Mais elle n'a jamais été bergère - à deux reprises, elle dira : « Je n'ai jamais gardé des moutons» - ni non plus porté le nom de d'Arc, et Jacques son « père» n'était pas un simple laboureur, il a même habité un château. Autres questions : comment Jeanne a-t-elle appris à monter à cheval, des destriers fougueux, pas des bourriques fatiguées ? Comment peut-elle entrer à la cour du dauphin Charles en respectant ses usages compliqués, et se battre comme un homme pendant des années ? Comment, lors de ses procès, une jeune illettrée parlant patois peut-elle s'exprimer subitement en bon français et rédiger d'élégantes missives ?

«MORTE À ROUEN ? NON !»

Morte à Rouen, brûlée vive, la Pucelle ? Non ! Sur la place du Vieux-Marché, ce jour-là, il y a 800 soldats anglais. Les religieux français sont partis, ne voulant pas assister au spectacle. Un chroniqueur de l'époque nous dit : elle avait le visage « embronché», caché donc. Qui a été brûlé à sa place ? Une inconnue.

Jeanne était en réalité princesse, elle s'appelait Jeanne d'Orléans, elle était la fille d'Isabeau de Bavière et de Louis d'Orléans son amant - elle était de ce fait la sœur du roi de France, et de la reine d'Angleterre - elle a été l'instrument politique de Yolande d'Anjou, sa tante, pour sauver le royaume de France. Elle a été formée en ce sens. Elle va d'ailleurs, après sa « mort» officielle, après avoir disparu pendant cinq ans, réapparaître et continuer à faire la guerre, aux côtés de Gilles de Rais, - un document l'atteste - elle porte alors son nom de Jeanne la Pucelle.

«ELLE SE MARIE AVEC ROBERT DES ARMOISES ET CONTINUE DE GUERROYER»

Son retour s'est passé ainsi : en mai 1436, elle arrive à la Grange- aux- Ormes, dans la banlieue de Metz. Ses deux frères, Pierre et Petit Jehan, la reconnaissent. Assistent notamment à l'entretien un magistrat, Nicole Louve, et tous les grands bourgeois du lieu. On la reconnaît aussi à Vaucouleurs, à Arlon - l'actuel Luxembourg - où elle est reçue, au château, avec tous les honneurs, puis à Cologne où elle obtient un « sauf-conduit à la Pucelle de France». Ensuite ? Elle se marie avec le chevalier lorrain Robert des Armoises, et continue de guerroyer. Elle se rend à Orléans : il y a des traces de son passage. Si elle avait usurpé l'identité de Jeanne d'Arc - d'autres l'ont fait, elles ont été confondues… - Jeanne des Armoises aurait mystifié vingt-quatre personnes de son entourage immédiat, dont le roi, Yolande d'Anjou, ses anciens compagnons d'armes ! Après 1440, l'année où elle vient voir sa «mère», la veuve de Jacques d'Arc, à Orléans, on perd sa trace.

Où a-t-elle été enterrée ? D'abord à Pulligny-sur-Madon au sud de Nancy. En 2001, un savant ukrainien, Gorbenko, a soutenu avoir découvert les restes de Jeanne à Cléry-Saint-André, près d'Orléans. Les restes sans doute déménagés par des émissaires du Vatican pendant la canonisation de Jeanne. Louis XI - son neveu -, Dunois - son frère et compagnon d'armes - y reposent aussi.

Le « registre de Poitiers», ville où Jeanne a été interrogée une première fois, contient-il la clé de l'énigme ? Jeanne a-t-elle avoué à cette occasion la mission dont elle était chargée ? Le « registre», qui s'est trouvé au Vatican, a peut-être été détruit. À moins qu'il ne soit caché, et bien caché. Mgr Tisserant, bibliothécaire du Vatican, confia à un intime lors de son jubilé de sacerdoce : « Ah ! si les Français connaissaient la vérité, quelle désillusion ! » Troublant.

Philippe Brassart

1) Editions Florent Massot, 250 pages, 18,50 €. En librairie le 12 septembre. Marcel Gay participera à une émission de Stéphane Bern, «Les secrets de l'Histoire», sur France 2.

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LE MYTHE

Jeanne d'Arc a été ignorée durant des siècles, raillée par Shakespeare et Voltaire. Ce n'est qu'au XIX e puis au XX e siècle, de la gauche à l'extrême droite, pour des motifs philosophiques, patriotiques, anglophobes ou religieux, que les Français ont commencé à la célébrer, avant que l'Eglise n'en fasse une sainte. Barrès, Michelet, Anatole France, Péguy, Jaurès («C'est toute une grande France qu'elle voulait délivrer»), Aragon, Malraux («Ce pauvre cœur qui avait battu pour la France»), Brasillach, le chef du Front national Jean-Marie Le Pen - qui a institué sa propre fête de Jeanne d'Arc le 1er mai : ils en ont fait un mythe.

QUELQUES DATES

''

1412

C'est la date présumée de sa naissance à Domrémy.

1431

Le 30 mai, Jeanne d'Arc est brûlée vive à Rouen.

1456

Jeanne d'Arc est réhabilitée sur requête de sa famille.

1920

Onze ans après sa béatification, Jeanne d'Arc est canonisée.

1922

Pie XI proclame Jeanne d'Arc sainte patronne secondaire de la France.

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CE QU'EN DIT UNE SPÉCIALISTE

Marie-Véronique Clin est directrice de la Maison Jeanne d'Arc à Orléans et conservatrice du Musée d'histoire de la Médecine. Elle réfute la plupart des hypothèses de Roger Senzig et Marcel Gay.

Jeanne n'était pas bergère. C'est vrai, et elle l'a déclaré elle-même : à Domrémy, elle s'occupait notamment des chevaux que possédait son père - un laboureur, doyen du village -, chevaux qu'elle montait à l'occasion. Il est vrai aussi qu'elle n'a jamais porté le nom de d'Arc. Les filles, dans sa région, portaient de toute façon le nom de leur mère.

Illettrée ? Ne parlant que le patois ? C'est faux. Vaucouleurs, qui faisait partie des Marches de Lorraine, appartenait au royaume de France.

- Jeanne, fille d'Isabeau de Bavière ? Absurde. Jeanne est née vers 1412, on ne sait pas exactement, il n'y avait pas alors de registre d'état-civil. Le dernier enfant de la reine est né en 1407, soit huit ans avant Azincourt ; comment aurait-on pu, à l'époque, programmer l'envoi secret d'un nourrisson en Lorraine ! D'autant que le dernier enfant d'Isabeau était un garçon…

Jeanne des Armoises est Jeanne d'Arc « ressuscitée » : Faux. Elle a d'ailleurs été démasquée par Charles VII puis par le parlement de Paris.

1999

Sortie du film de Luc Besson avec Milla Jovovich ( ci-dessous)

22 000

C'est le nombre de livres consacrés à Jeanne et répertoriés en France.

2006

Analysées, des «reliques» présumées s'avèrent être des restes de momie.

http://www.ladepeche.com/aff_art.asp?ref=200709090102

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De toute façon, la loi salique était parfaitement claire: les François avaient tort et la couronne de France aurait dû revenir aux Anglois.

Toutafé.

D'ailleurs cet épisode est vraiment un superbe exemple de mauvaise foi et de manipulation politique.

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Fun Fact : Si les anglais avaient gagné la guerre de 100 ans, l'Angleterre actuelle serait probablement francophone (ou tout du moins, parlant une langue très proche du Français).

Développe ?

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Développe ?

Le déclin de la pratique du Français en Angleterre est du essentiellement au ressenti des anglais après la défaite de la guerre de 100 ans. Sans cette défaite, le Français serait resté la langue de prestige en Angleterre (d'autant plus si la courone de France était revenue à l'Angleterre), et il est probable que le processus d'assimilation de la langue anglaise aurait continué, en s'acheminant vers une disparation progressive (ou tout du moins, un statut beaucoup moins important qu'aujourd'hui).

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Le déclin de la pratique du Français en Angleterre est du essentiellement au ressenti des anglais après la défaite de la guerre de 100 ans. Sans cette défaite, le Français serait resté la langue de prestige en Angleterre (d'autant plus si la courone de France était revenue à l'Angleterre), et il est probable que le processus d'assimilation de la langue anglaise aurait continué, en s'acheminant vers une disparation progressive (ou tout du moins, un statut beaucoup moins important qu'aujourd'hui).

Spéculation intéressante mais spéculation quand même.

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Le fait est que le déclin du Français en Angleterre a été du à un regain de nationalisme et à un fort sentiment anti-français, qui ne pouvait pas avoir 50 origines différentes.

Et pourquoi pas simplement adaptation de l'élite aux moeurs et traditions de sa population ?

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Ah bon, c'est pas l'élite qui construit la culture et les traditions de demain, et que c'est même pour ça qu'on l'appelle l'élite ?

Euh non, l'élite ne construit rien du tout, elle émerge spontanément de la base et disparait quand la mode change.

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Une seule chose m'intéresse : c'est vrai ou c'est faux?

Je pense personnellement que c'est vrai. D'ailleurs Pierre Perret, dans son propre livre d'histoire de France, est de cet avis aussi, citant les mêmes documents, plus un autre: un acte de vente signé par … Jeanne de Lys, le titre que le roi, son demi-frère, lui avait donné. Elle vendait une propriété familiale pour financer la lutte contre les Anglais pour le compte de son mari Bob des Armoises. D'ailleurs, lisez le bouquin, il est très complet sur ce sujet.

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Le fait est que le déclin du Français en Angleterre a été du à un regain de nationalisme et à un fort sentiment anti-français, qui ne pouvait pas avoir 50 origines différentes.

Bien sûr que si : simplement la mixité "ethnique" croissante dans l'élite normande qui se mélangea chaque fois plus à l'ancienne aristocratie saxonne. Déjà, du temps de Richard Cœur de Lion, d'aucuns se plaignaient de ce que les Normands abandonnaient chaque fois plus l'usage du français. En fait, dès le début de la Guerre de Cent ans, c'était plié : les Normands étaient devenu

Anglais.

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De toute façon, la loi salique était parfaitement claire: les François avaient tort et la couronne de France aurait dû revenir aux Anglois.

Très drôle.

La couronne n'aurait pas du revenir aux Anglois mais à Edouard Plantagenêt et non à Philippe de Valois (qui n'est pas les François). A l'époque de Jeanne tout cela n'avait plus de sens : c'était la 4e génération de Valois régnant sur le pays.

La loi salique a été inventé par les partisans de Philippe pour écarter Edouard qui tenait ses droits de sa mère ! Jusqu'alors, il s'était toujours trouvé un fils (ou un frère) pour succéder au roi défunt.

Loi salique = dévolution par les hommes (principe de masculinité).

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Je pense personnellement que c'est vrai. D'ailleurs Pierre Perret, dans son propre livre d'histoire de France, est de cet avis aussi, citant les mêmes documents, plus un autre: un acte de vente signé par … Jeanne de Lys, le titre que le roi, son demi-frère, lui avait donné. Elle vendait une propriété familiale pour financer la lutte contre les Anglais pour le compte de son mari Bob des Armoises. D'ailleurs, lisez le bouquin, il est très complet sur ce sujet.

Euh… C'est possible d'avoir un vrai historien?

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Ah bon, c'est pas l'élite qui construit la culture et les traditions de demain, et que c'est même pour ça qu'on l'appelle l'élite ?

Les northmenn de Hròlfr Göngur ont très rapidement adopté la langue du pays où ils s'étaient installés à tel point que le vieux norrois n'est guère plus qu'une langue de cour à l'abandon au moment où Guillaume le Conquérant part s'emparer de l'Angleterre. Il en va de même pour les francs qui adoptèrent la langue des gallo-romains.

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Les northmenn de Hròlfr Göngur ont très rapidement adopté la langue du pays où ils s'étaient installés à tel point que le vieux norrois n'est guère plus qu'une langue de cour à l'abandon au moment où Guillaume le Conquérant part s'emparer de l'Angleterre. Il en va de même pour les francs qui adoptèrent la langue des gallo-romains.

Enfin, en attendant, le Français et le Vieux Norrois ont quand même eu une inflence considérable sur l'Anglais. Au point que le pronom de 3ème personne du pluriel "they" est emprunté au Vieux Norrois.

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Enfin, en attendant, le Français et le Vieux Norrois ont quand même eu une inflence considérable sur l'Anglais. Au point que le pronom de 3ème personne du pluriel "they" est emprunté au Vieux Norrois.

Certes, encore qu'il me paraisse assez délicat de faire la part des apports à la langue anglaise ne serait-ce qu'en raison des vagues successives jutes, angles, saxonnes, puis effectivement vikings en ce qui concerne le Danelaw.

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