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La servitude libérale ?


Vincent

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Lu dans Le Point. Mais j'ai l'impression que cet article est une vaste blague.

L'auteur a une vision très particulière de la place de la morale, de la religion, du pouvoir dans le libéralisme, ainsi qu'une conception délirante du Droit libéral.

J'ai le sentiment que c'est une confusion entre le collectif et l'individuel qui lui fait faire ces erreurs. Il semble observer le libéralisme sous une lunette étatiste et collectiviste, ce qui biaise ses conclusions.

Dites-moi ce que vous en pensez.

http://www.lepoint.fr/content/debats/article?id=199481

Disciple d’Orwell, le philosophe Jean-Claude Michéa est un auteur-culte pour tous les amateurs de « pensée critique ». Pourfendeur acéré du capitalisme, inlassable avocat d’une société égalitaire, il n’épargne pas la gauche, coupable selon lui d’avoir rompu avec les valeurs humaines du socialisme originel. Dans L’empire du moindre mal (Climats), il s’attaque au coeur de la pensée libérale et à la « religion de l’économie ». A lire d’urgence, pour tout libéral.

Le Point : A vous lire, le libéralisme des Lumières qu’affectionne la gauche, et celui du MEDEF préféré par la droite sont les deux faces d’un même projet. La différence entre droite et gauche est-elle purement rhétorique ? L’extrême-gauche – que vous qualifiez aimablement de « pointe avancée du Spectacle contemporain » – se dit pourtant antilibérale sur le plan économique.

Jean-Claude Michéa : Quand on aura compris, une fois pour toutes, que le libéralisme - pièce maîtresse de la philosophie des Lumières – est fondamentalement une idéologie progressiste, opposée à ce titre à toutes les positions « conservatrices » ou « réactionnaires » (termes d’ailleurs popularisés par le libéral Benjamin Constant) les déboires historiques répétés des différentes variantes de l’ « anticapitalisme de gauche » perdront une grande partie de leur mystère. Il est, en effet, parfaitement illusoire de penser qu’on pourrait développer jusqu’au bout le programme du libéralisme politique et culturel, c’est-à-dire le programme de la gauche et de l’extrême gauche contemporaines, sans réintroduire, à un moment ou à un autre, la nécessité de l’économie de marché. Et il est tout aussi naïf de penser qu’on pourrait étendre à l’infini la logique du marché sans accepter la « libéralisation » des m?urs qui en est le complément culturel, comme n’importe quel bureaucrate communiste chinois a l’occasion de le vérifier quotidiennement. On comprend mieux pourquoi le socialisme originel ne se définissait généralement pas en fonction de ce clivage gauche/droite dont toute discussion est devenue sacrilège. Quelqu’un peut il citer, du reste, un seul texte de Marx où celui-ci appellerait à l’ « union de la gauche »?

Pour vous, le libéralisme est l’accomplissement du projet moderne dont l’ambition est la maitrise et la possession de la nature. Mais la modernité se caractérise d’abord par le passage de l’hétéronomie à l’autonomie, c’est-à-dire la possibilité pour l’homme de maitriser son destin. Est-il permis de préférer la « légitimité rationnelle » au droit divin ?

Sous l’influence de l’interprétation marxiste, on considère généralement la modernité comme le résultat « historiquement nécessaire » du développement de l’économie et des relations marchandes qui a caractérisé la fin du Moyen-âge et la Renaissance. C’est en grande partie une illusion rétrospective. Bien des civilisations, comme par exemple la Chine des Song, ont connu un essor comparable des processus marchands sans pour autant devenir « modernes » ou « capitalistes ». Ce qui est, en revanche, spécifique à l’Europe occidentale du XVIème et XVIIème siècle c’est l’ampleur et la durée inédites d’une forme de guerre très particulière : la guerre de religion ou guerre civile idéologique. Or si la guerre civile est « le plus grand des maux », comme l’écrit Pascal, c’est parce qu’en divisant les familles, en opposant les voisins et en brisant les amitiés, elle met en péril l’idée même de communauté politique. Le projet moderne, dont le libéralisme est la forme la plus radicale, est précisément né de la volonté de trouver à tout prix une issue à cette crise historique sans précédent. Il s’agissait, en somme, pour les élites du temps, d’imaginer une forme de gouvernementalité qui ne se fonderait plus sur des postulats moraux ou religieux particuliers - telle ou telle conception de la vie bonne ou du salut de l’âme - mais sur une base tenue pour « axiologiquement neutre ». Cela explique le rôle joué par la Raison et l’idéal de la Science dans les sociétés modernes. Après Galilée et Newton, il est devenu possible de croire qu’il existerait une manière purement « technique » de régler l’ensemble des problèmes que pose la vie en commun.

En même temps, des règles acceptées par tous et face auxquelles tous sont égaux ne sont-elles pas une garantie contre l’arbitraire et, partant, la condition même de la démocratie ?

C’est effectivement dans le cadre de cette conception « réaliste » et gestionnaire de la politique qu’il faut comprendre l’idéalisation moderne du droit et du marché. D’Adam Smith à Benjamin Constant, on attendait de ces dispositifs qu’ils assurent de façon purement mécanique la coexistence pacifique des individus en permettant à ces derniers d’agir en fonction de leur seul intérêt bien compris et non plus selon des considérations « idéologiques » supposées les dresser sans fin les uns contre les autres. Au c?ur du projet moderne et libéral, il y a donc la folle espérance d’une société devenue capable, grâce à la science et ses applications technologiques, de se passer définitivement de toute référence à des valeurs symboliques communes. Comme l’écrit Pierre Manent, l’Etat libéral est le « scepticisme devenu institution ».

Je vous concède que le scepticisme n’est pas très sexy. Reste qu’il garantit une certaine tolérance. La possibilité de coexistence de points de vue différents n’est-elle pas à porter au crédit du libéralisme ?

Le c?ur de la philosophie libérale est, en effet, l’idée qu’un pouvoir politique ne peut assurer la coexistence pacifique des citoyens que s’il est idéologiquement neutre. Cela signifie que dans une société libérale toutes les manières de vivre ont une valeur philosophique égale et que la seule limite de la liberté des uns est la liberté des autres. Concrètement cela revient à dire que chaque individu est libre de vivre selon sa définition privée du bonheur ou de la morale (s’il en a une) dès lors qu’il ne nuit pas à la liberté d’autrui. Tout cela est très séduisant sur le papier. Le problème c’est que ce dernier critère - central dans toutes les constructions du libéralisme – devient très vite inapplicable dès lors que l’on veut s’en tenir à une stricte neutralité idéologique (et je rappelle que lors du procès de Nuremberg, les juristes libéraux refusaient la notion de « crime contre l’humanité » au prétexte qu’elle impliquait une représentation de la « dignité humaine » liée à des métaphysiques particulières, et donc incompatible avec la « neutralité axiologique » du droit). Comment par exemple trancher d’une façon strictement « technique » entre le droit des travailleurs à faire grève et celui des usagers à bénéficier du service public ? Comment trancher entre le droit à la caricature et celui du croyant au respect de sa religion ? Comment trancher entre le droit du berger à défendre l’agneau et celui de l’écologiste citadin à préférer le loup ? Dès lors que l’on entend traiter ces questions, multipliables à l’infini, sans prendre appui sur le moindre jugement philosophique (c’est-à-dire, aux yeux des libéraux sur des constructions idéologiques arbitraires) elles se révèlent insolubles.

Est-ce l’origine de la ruse de l’Histoire qui explique que, prétendant en finir avec la guerre civile idéologique, le libéralisme d’aujourd’hui peut aboutir à la guerre de tous contre tous ?

C’est bien la clé du paradoxe. La logique du libéralisme politique et culturel ne peut conduire qu’à une nouvelle guerre de tous contre tous, menée cette fois ci devant les tribunaux, et par avocats interposés. Tel plaideur exigera donc la suppression des corridas, tel autre la censure d’un film antichrétien, un troisième l’interdiction de Tintin au Congo ou de la cigarette de Lucky Luke. Ce processus logique est évidemment sans fin.

Et pourtant, l’Etat est dans l’impossibilité logique de défendre en même temps le loup et l’agneau. Pourquoi ne pourrait-il opérer des choix en fonction de l’intérêt général, selon que la société a besoin de plus de loups ou de plus d’agneaux ?

Tout simplement parce que cet Etat s’interdit d’avoir une définition philosophique de l’intérêt général. Le droit libéral est donc contraint de légiférer à l’aveugle, c’est-à-dire en fonction des seuls rapports de force qui travaillent la société à un moment donné et qu’on nomme généralement « l’évolution des m?urs » comme s’il s’agissait d’un chapitre particulier de l’évolution des espèces. Aujourd’hui, donc, l’interdiction du tabac ; demain, sans doute, la légalisation des drogues ; et, peut-être, dans un avenir très proche, les deux en mêmes temps.

La gauche s’estime au contraire dépositaire d’une Vérité qui lui permet d’exclure tous ceux quoi n’y adhèrent pas. On aimerait que certains rebelles officiels fassent preuve d’une certaine « neutralité axiologique »…

Cette dérive est, en réalité, inscrite au c?ur même de la logique libérale dont la gauche moderne, il est vrai, constitue l’incarnation politique la plus cohérente. Une société refusant par principe tout statut politique à l’idée de common decency est, en effet, inévitablement conduite à vouloir tout trancher par le droit. Or du point de vue du droit libéral, le seul critère « technique » pour juger de la légalité d’une opinion ne peut être que son caractère « nuisible » ou non. De là, la tendance inéluctable des sociétés libérales contemporaines à interdire graduellement tout ce qui est jugé « politiquement incorrect » selon les rapports de force du moment. C’est ainsi que l’on glisse, sans la moindre solution de continuité, des idées généreuses d’un Constant ou d’un Tocqueville à celles d’Act Up ou des Indigènes de la République. Et encore, je ne parle pas ici de la tentative récente, et provisoirement avortée, de constitutionnaliser le libéralisme au niveau européen c’est-à-dire d’en criminaliser à terme toutes les contestations pratiques. Je ne m’oppose donc pas au système libéral au nom du caractère purement « formel » des droits qu’il accorderait. De ce point de vue, je suis résolument anti-léniniste. Je le critique d’un point de vue démocratique radical, ou, si l’on préfère, anarchiste, en raison des menaces croissantes qu’il est logiquement conduit à faire peser, à terme, sur les libertés démocratiques les plus élémentaires. C’est un point que Chomsky a admirablement théorisé.

Bref, si l’Etat affiche des préférences « idéologiques » il pénalise une partie de la société (les fumeurs ou les non-fumeurs) et s’il s’y refuse, il abandonne de fait le gouvernement des hommes aux rapports de force. Que faire, comme disait l’autre ?

Pour s’opposer aux effets désocialisants de cette logique il suffirait, bien sûr, de se référer à nouveau à un minimum de valeurs humaines partagées, ce qu’Orwell, par exemple, nommait la common decency. Mais le libéralisme exclut, par définition, tout appel à des vertus morales communes. Pour les libéraux la morale est, au mieux, une croyance privée qu’on ne pourrait chercher à universaliser qu’en portant atteinte à la liberté d’autrui. Dans ces conditions, les seules normes qui demeurent susceptibles d’accorder des individus, que tout oppose par ailleurs, seront forcément celles du marché. Elles sont, en effet, fondées sur le seul langage que les libéraux supposent commun à tous les êtres humains : celui de l’intérêt bien compris. Une société qui consacre ainsi ses principaux efforts à se rendre à la fois individualiste et « multiculturelle » ne peut donc trouver un semblant de cohérence anthropologique que si elle invite parallèlement ses membres à communier dans le culte de la croissance et de la consommation. C’est pourquoi l’économie est logiquement devenue la religion des sociétés modernes. Elle représente, en somme, l’unique moyen de relier les individus atomisés d’une société qui se veut, et se croit « axiologiquement neutre ».

Faut-il en conclure que la persistance d’un monde commun doit se payer par le sacrifice de la liberté de penser ? Un régime non libéral n’est-il pas conduit à réprimer tout écart par rapport à l’opinion dominante ?

L’idéal orwellien, et socialiste, d’une société décente - c’est-à-dire d’une société égalitaire qui respecterait un certain nombre de valeurs morales élémentaires - s’oppose évidemment à l’approche purement juridique de la question sociale qui caractérise la démarche libérale. Chacun sait bien que l’égalité des droits est parfaitement compatible avec les inégalités de fait les plus indécentes. Mais ce primat philosophique de la common decency sur les impératifs formels du droit n’implique aucun mépris pour les garanties juridiques fondamentales. On peut tout à fait reconnaître le droit de chacun à défendre une opinion ou une manière de vivre particulières sans considérer pour autant que toutes les opinions et toutes les manières de vivre ont une valeur philosophique égale. Une société qui m’obligerait, par exemple, à avoir des enfants serait de toute évidence tyrannique. Mais je reconnais bien volontiers que ma décision personnelle de ne pas en avoir n’est pas universalisable sans contradiction. J’admets donc parfaitement, en même temps, que la société encourage, et privilégie sur le plan symbolique, des choix philosophiquement contraires aux miens, et qui sont effectivement plus conformes à la survie de l’humanité. C’est bien ce genre de dialectique qui permettait à Voltaire d’écrire à l’un de ses adversaires idéologiques persécuté par le pouvoir en place, que tout en étant en complet désaccord avec lui, il se battrait jusqu’au bout pour qu’il ait le droit de publier librement ses opinions.

Vous êtes bien méprisant pour la société bourgeoise et son idéal de tranquillité. Peut-être les Juifs chassés d’Espagne ou les paysans massacrés par Staline eussent-ils apprécié un peu moins d’héroïsme et de Vertu et un peu plus de relativisme culturel et politique. Autrement dit, le « moindre mal » n’est-il pas préférable au Mal absolu ?

Je ne vous contredirai certainement pas sur ce point. Il vaut assurément mieux vivre dans l’Amérique de Bush que dans le Cambodge de Pol Pot ou la Corée de Kim Jong Il. En bon orwellien, j’accorderai aussi aux libéraux que la racine de toute entreprise totalitaire, qui représente effectivement le « mal absolu », est incontestablement la volonté de soumettre les peuples à telle ou telle variante de la « tyrannie du Bien ». Mais l’erreur fondamentale des libéraux, dans leur désir compréhensible de conjurer le retour des guerres de religion, est de réduire par principe toute référence politique à des vertus morales partagées à cette seule perspective effrayante d’une tyrannie du Bien. Pour éliminer cette difficulté philosophique, il suffit de distinguer à la suite, par exemple, d’Orwell, de Camus ou de Zygmunt Bauman, le sombre univers des idéologies morales et celui, beaucoup plus humain, de la common decency. J’appelle « idéologie morale » une construction métaphysique particulière, généralement fondée sur une théorie de l’ordre naturel, de la volonté de Dieu ou du Sens de l’Histoire, voire sur une mystique de la race ou de la tribu. En tant que telle, et comme l’expérience des mouvements intégristes ou totalitaires le prouve abondamment, elle peut se marier sans difficulté avec un mépris pratique absolu de ces vertus humaines de base que sont, par exemple, les dispositions à la loyauté, à la bienveillance, à l’entraide ou à l’amitié (ce que Spinoza définissait comme la pratique effective de « la justice et de la charité »). Défendre la common decency, c’est donc, à l’inverse, défendre l’idée que l’égoïsme, l’esprit de calcul et la volonté de dominer ou d’exploiter ses semblables ont une valeur morale nécessairement inférieure à la générosité, l’honnêteté (ce qui inclut, naturellement, l’honnêteté intellectuelle), la bienveillance ou l’esprit de coopération. La mise en oeuvre quotidienne de ces vertus humaines de base, qui s’enracinent comme on le sait depuis Mauss dans la triple obligation immémoriale de « donner, recevoir et rendre » - fondement de tout lien social réellement humain - ne saurait en aucun cas être confondue avec cette adhésion purement idéologique à un catéchisme particulier, qui est presque toujours le masque du désir de pouvoir et des passions tristes. C’est toute la différence qui existe entre un ordre moral (et la bonne conscience étouffante qui le caractérise) et cette société décente qui était l’idéal des premiers socialistes. En ce sens il est faux de dire que toutes les manières de vivre se valent. L’égoïsme tranquille des libéraux est certes un moindre mal si on le compare à la volonté de puissance déchaînée des fanatiques du Bien. Mais une société égalitaire, solidaire et amicale, qui inviterait les hommes à donner le meilleur d’eux-mêmes, me parait toujours moralement supérieure et infiniment plus désirable.

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Je trouve au contraire ce texte fort intéressant et persuasif sur certains points (notamment la juridisation des rapports humains). A noter aussi ses remarques sur la convergence entre libéraux et extrême-gauche qui me semblent fort justes, ou en tout cas validées par le positionnement de certains libéraux et l'idéologie qu'ils véhiculent.

La gauche anti-totalitaire est certes une tradition intellectuelle très minoritaire mais elle est souvent diablement intéressante.

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mouais… mais ses références historiques sont complètement fausses ou biaisées (Constant pro-lumière ?).

Et le libéralisme n'est pas qu'affaire de progressisme, mais là c'est au contraire intéressant à développer, comme nous le faisons souvent ici d'ailleurs.

Par ailleurs, en bon disciple d'Orwell, il ne comprend rien à l'importance de la propriété privée et du rapport à la liberté individuelle. C'est pourquoi il n'en parle même pas.

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Au cœur du projet moderne et libéral, il y a donc la folle espérance d’une société devenue capable, grâce à la science et ses applications technologiques, de se passer définitivement de toute référence à des valeurs symboliques communes.

[…]

Le cœur de la philosophie libérale est, en effet, l’idée qu’un pouvoir politique ne peut assurer la coexistence pacifique des citoyens que s’il est idéologiquement neutre. Cela signifie que dans une société libérale toutes les manières de vivre ont une valeur philosophique égale

Non. Il n'y a que les post-modernistes pour croire ce genre d'âneries. Encore un qui a loupé l'essentiel, le principe moral de base du libéralisme qui fonde tout le reste :icon_up:

Et pourtant il arrive à énoncer une forme de ce principe dans la suite de la même phrase:

la seule limite de la liberté des uns est la liberté des autres.

…mais échoue à en tirer les conséquences logiques (la propriété, par exemple).

Le problème c’est que ce dernier critère - central dans toutes les constructions du libéralisme – devient très vite inapplicable dès lors que l’on veut s’en tenir à une stricte neutralité idéologique (et je rappelle que lors du procès de Nuremberg, les juristes libéraux refusaient la notion de « crime contre l’humanité » au prétexte qu’elle impliquait une représentation de la « dignité humaine » liée à des métaphysiques particulières, et donc incompatible avec la « neutralité axiologique » du droit). Comment par exemple trancher d’une façon strictement « technique » entre le droit des travailleurs à faire grève et celui des usagers à bénéficier du service public ? Comment trancher entre le droit à la caricature et celui du croyant au respect de sa religion ? Comment trancher entre le droit du berger à défendre l’agneau et celui de l’écologiste citadin à préférer le loup ? Dès lors que l’on entend traiter ces questions, multipliables à l’infini, sans prendre appui sur le moindre jugement philosophique (c’est-à-dire, aux yeux des libéraux sur des constructions idéologiques arbitraires) elles se révèlent insolubles.

Merci, mais on n'a pas attendu les progs pour se rendre compte que le romantisme politique l'absolutisme le relativisme le post-modernisme avait de graves lacunes dans le monde réel, précisément parce qu'il fait abstraction du réel. C'est au nom du relativisme, et pas du libéralisme, que des juristes ont critiqué l'idée de principe moral absolu ou objectif à Nuremberg.

Bref, désolé, mais l'article tout entier est un gros strawman qui chlingue.

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On peut tout à fait reconnaître le droit de chacun à défendre une opinion ou une manière de vivre particulières sans considérer pour autant que toutes les opinions et toutes les manières de vivre ont une valeur philosophique égale. Une société qui m’obligerait, par exemple, à avoir des enfants serait de toute évidence tyrannique. Mais je reconnais bien volontiers que ma décision personnelle de ne pas en avoir n’est pas universalisable sans contradiction. J’admets donc parfaitement, en même temps, que la société encourage, et privilégie sur le plan symbolique, des choix philosophiquement contraires aux miens, et qui sont effectivement plus conformes à la survie de l’humanité.
:icon_up:

Apparement ce monsieur lit liberaux.org !

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Même là il se gourre. Désolé, mais si un jour tout le monde refuse d'avoir des enfants, tous en même temps, c'est qu'il y a une raison, c'est légitime. C'est bien universalisable, quoiqu'il en pense.

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Non. Il n'y a que les post-modernistes pour croire ce genre d'âneries. Encore un qui a loupé l'essentiel, le principe moral de base du libéralisme qui fonde tout le reste :icon_up:

Et pourtant il arrive à énoncer une forme de ce principe dans la suite de la même phrase:

…mais échoue à en tirer les conséquences logiques (la propriété, par exemple).

Merci, mais on n'a pas attendu les progs pour se rendre compte que le romantisme politique l'absolutisme le relativisme le post-modernisme avait de graves lacunes dans le monde réel, précisément parce qu'il fait abstraction du réel. C'est au nom du relativisme, et pas du libéralisme, que des juristes ont critiqué l'idée de principe moral absolu ou objectif à Nuremberg.

Bref, désolé, mais l'article tout entier est un gros strawman qui chlingue.

Désolé, mais le straw-man, je le vois plutôt dans ton post. Faut quand même rester un peu de bonne composition, on retrouve exactement ce qu'il décrit dans tous les débats (sérieux) sur ce forum. Et oui, nombre de libéraux considèrent que le relativisme est le pinnacle de la morale libérale.

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Désolé, mais le straw-man, je le vois plutôt dans ton post.

Certainement pas. J'insiste: ce type dépeint (volontairement ?) le libéralisme avec les oripeaux du progressisme le plus absolu sans la moindre pertinence historique ou philosophique.

Tiens, encore une louche pour souligner l'incohérence inévitable de ce rapprochement:

De là, la tendance inéluctable des sociétés libérales contemporaines à interdire graduellement tout ce qui est jugé « politiquement incorrect » selon les rapports de force du moment. C’est ainsi que l’on glisse, sans la moindre solution de continuité, des idées généreuses d’un Constant ou d’un Tocqueville à celles d’Act Up ou des Indigènes de la République.
La logique du libéralisme politique et culturel ne peut conduire qu’à une nouvelle guerre de tous contre tous, menée cette fois ci devant les tribunaux, et par avocats interposés. Tel plaideur exigera donc la suppression des corridas, tel autre la censure d’un film antichrétien, un troisième l’interdiction de Tintin au Congo ou de la cigarette de Lucky Luke. Ce processus logique est évidemment sans fin.
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@RH : Ce ne serait pas plutôt une critique antimoderne du progressisme ? Je n'ai pas lu Michéa mais Orwell n'était certainement pas un libertaire.

Critique antimoderne (Michéa consacre tout un chapitre au sens du passé et à la common decency) et libertaire.

En tout cas, je suis certain que cet opuscule t'intéressera. Il contient quelques intuitions qu'il serait dommage d'ignorer en raison du positionnement politique de l'auteur.

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Certainement pas. J'insiste: ce type dépeint (volontairement ?) le libéralisme avec les oripeaux du progressisme le plus absolu sans la moindre pertinence historique ou philosophique.

Tiens, encore une louche pour souligner l'incohérence inévitable de ce rapprochement:

Mais il a parfaitement raison !

Le politiquement correct (au sens de "la bien-pensance de gauche") est omniprésent dans le discours libéral, en fait la seule discussion porte sur "est-il légitime ou non de légiférer en la matière" ? Et là, désolé, mais hors de ce forum qui regroupe les extrémistes parmi les extrémistes, le consensus est plutôt "oui". Et encore, les tensions qui règnent parfois sur ce forum sont particulièrement intéressantes vues sous cet angle.

Quant à la juridisation, il suffit de voir le fétichisme légal et judiciaire dont font preuve bon nombre de libéraux. Combien de fois sur ce forum ne te dit-on pas lorsque tu pointes un problème "ah mais le juge résoudra ça", à la manière d'un deus ex machina ? Tu peux trouver ça très bien (et il y a de bons arguments à faire valoir) mais tu ne peux pas le nier.

Je ne connais pas assez la pensée libertaire dans ce cas. Tu peux détailler ?

Pas le temps maintenant, mais Orwell en est un bon exemple précisément. Moi je préfère parler de "gauche antitotalitaire", mais bon, c'est sans doute moins précis.

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Au cœur du projet moderne et libéral, il y a donc la folle espérance d’une société devenue capable, grâce à la science et ses applications technologiques, de se passer définitivement de toute référence à des valeurs symboliques communes.

[…]

Le cœur de la philosophie libérale est, en effet, l’idée qu’un pouvoir politique ne peut assurer la coexistence pacifique des citoyens que s’il est idéologiquement neutre. Cela signifie que dans une société libérale toutes les manières de vivre ont une valeur philosophique égale

Non. Il n'y a que les post-modernistes pour croire ce genre d'âneries. Encore un qui a loupé l'essentiel, le principe moral de base du libéralisme qui fonde tout le reste :icon_up:

C'est pourtant la doxa présente notamment sur ce forum, non ? Certain débat récent en a d'ailleurs offert une illustration éloquente.

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Je me suis frotté les yeux, passé la moitié du troisième paragraphe, en voyant avec quelle sérénité il passait d'une analyse pertinente à un court-circuit rationnel total.

Voici les questions prétendûment in solubles selon la philosophie libérale:

Comment par exemple trancher d’une façon strictement « technique » entre le droit des travailleurs à faire grève et celui des usagers à bénéficier du service public ? Comment trancher entre le droit à la caricature et celui du croyant au respect de sa religion ? Comment trancher entre le droit du berger à défendre l’agneau et celui de l’écologiste citadin à préférer le loup ? Dès lors que l’on entend traiter ces questions, multipliables à l’infini, sans prendre appui sur le moindre jugement philosophique (c’est-à-dire, aux yeux des libéraux sur des constructions idéologiques arbitraires) elles se révèlent insolubles.

Des questions tellement insolubles qu'elles se résolvent à l'aide de concepts aussi inimaginables que l'abrogation du monopole d'Etat, du droit à ne pas payer pour un service non rendu, la dénégation des faux "droits à", ou, encore plus extravagant, en se référant au droit de propriété (un mot visiblement quelque peu étranger à cet Orwellien).

Pour s’opposer aux effets désocialisants de cette logique il suffirait, bien sûr, de se référer à nouveau à un minimum de valeurs humaines partagées, ce qu’Orwell, par exemple, nommait la common decency. Mais le libéralisme exclut, par définition, tout appel à des vertus morales communes [AH BON?]. Pour les libéraux la morale est, au mieux, une croyance privée qu’on ne pourrait chercher à universaliser qu’en portant atteinte à la liberté d’autrui. Dans ces conditions, les seules normes qui demeurent susceptibles d’accorder des individus, que tout oppose par ailleurs, seront forcément celles du marché. [ce qui ne veut strictement rien dire] Elles sont, en effet, fondées sur le seul langage que les libéraux supposent commun à tous les êtres humains : celui de l’intérêt bien compris [non, t'as pas bien compris]. Une société qui consacre ainsi ses principaux efforts à se rendre à la fois individualiste et « multiculturelle » ne peut donc trouver un semblant de cohérence anthropologique que si elle invite parallèlement ses membres à communier dans le culte de la croissance et de la consommation :doigt: . C’est pourquoi l’économie est logiquement devenue la religion des sociétés modernes. Elle représente, en somme, l’unique moyen de relier les individus atomisés d’une société qui se veut, et se croit « axiologiquement neutre ».

L’idéal orwellien, et socialiste, d’une société décente - c’est-à-dire d’une société égalitaire qui respecterait un certain nombre de valeurs morales élémentaires - s’oppose évidemment à l’approche purement :icon_up: juridique de la question sociale qui caractérise la démarche libérale. Chacun sait bien que l’égalité des droits est parfaitement compatible avec les inégalités de fait les plus indécentes. Mais ce primat philosophique de la common decency sur les impératifs formels du droit n’implique aucun mépris pour les garanties juridiques fondamentales. On peut tout à fait reconnaître le droit de chacun à défendre une opinion ou une manière de vivre particulières sans considérer pour autant que toutes les opinions et toutes les manières de vivre ont une valeur philosophique égale. [Ah ben ça alors] Une société qui m’obligerait, par exemple, à avoir des enfants serait de toute évidence tyrannique. Mais je reconnais bien volontiers que ma décision personnelle de ne pas en avoir n’est pas universalisable sans contradiction [WTF?]. J’admets donc parfaitement, en même temps, que la société encourage, et privilégie sur le plan symbolique, des choix philosophiquement contraires aux miens, et qui sont effectivement plus conformes à la survie de l’humanité. C’est bien ce genre de dialectique qui permettait à Voltaire d’écrire à l’un de ses adversaires idéologiques persécuté par le pouvoir en place, que tout en étant en complet désaccord avec lui, il se battrait jusqu’au bout pour qu’il ait le droit de publier librement ses opinions.

Ce type a une lecture totalement désincarnée du libéralisme.

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Ah, merci Coldstar. Je ne suis pas le seul à avoir de l'urticaire en lisant ces imbécilités.

C'est quand même très fort de passer de "chacun libre de suivre sa morale sans l'imposer aux autres" à "la guerre légale de tous contre tous où l'on réclame l'intervention de l'état sur les autres et le clash des droits-créances".

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De temps en temps on trouve un texte antilibéral intelligent, en voici un. Mais des arguments sont très contestables, le libéralisme n'exclut pas de classer les opinions, les idéaux : par la raison ou par la sélection spontanée hayékienne. Le messianisme progressiste en est une illustration.

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mouais… mais ses références historiques sont complètement fausses ou biaisées (Constant pro-lumière ?).

Bien sûr que Constant était pro-Lumières, mais critique sur ce qu'il considérait comme étant de simples dérives, de même qu'il n'était pas opposé à la souveraineté du peuple, à condition qu'elle fût strictement limitée.

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Critique antimoderne (Michéa consacre tout un chapitre au sens du passé et à la common decency) et libertaire.

En tout cas, je suis certain que cet opuscule t'intéressera. Il contient quelques intuitions qu'il serait dommage d'ignorer en raison du positionnement politique de l'auteur.

Pas le temps maintenant, mais Orwell en est un bon exemple précisément. Moi je préfère parler de "gauche antitotalitaire", mais bon, c'est sans doute moins précis.

Je décrirai Orwell comme étant un antimoderne de gauche (avec une part de socialisme, donc.) Mais libertaire là je ne vois pas comment ce serait possible. Un problème de définition peut-être.

Enfin quant à lire quelqu'un d'un "autre bord" ça ne m'a jamais dérangé et dans le cas évoqué ici, sa critique de la pensée prog chez les libéraux est évidemment pertinente, je regrette simplement les grosses lacunes derrières, la pluparts très justement héritées d'Orwell…. et Marx ! (que je considère aussi comme antimoderne).

Bien sûr que Constant était pro-Lumières, mais critique sur ce qu'il considérait comme étant de simples dérives, de même qu'il n'était pas opposé à la souveraineté du peuple, à condition qu'elle fût strictement limitée.

Oui bien sûr. Tout le monde était pro-lumière, sinon c'était la mort. Mais il n'était certainement pas de l'avant-garde comme le suggère Michéa. C'est le plus mauvais exemple du lot.

NB: Pourquoi avoir mis le lien de l'article en code au fait ? C'est une site respectable et je trouverai intéressant que l'auteur tombe ici pour s'expliquer.

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Non. Il n'y a que les post-modernistes pour croire ce genre d'âneries. Encore un qui a loupé l'essentiel, le principe moral de base du libéralisme qui fonde tout le reste :icon_up:

Et pourtant il arrive à énoncer une forme de ce principe dans la suite de la même phrase:

…mais échoue à en tirer les conséquences logiques (la propriété, par exemple).

Ce qui est délirant, c'est qu'intellectuellement son discours n'est pas complètement nul, mais qu'il plante le tout avec des idées reçues collectivistes (en substituant par exemple la notion de consommation à celle de propriété). Encore pire, et c'est toi qui l'a expliqué le premier: il identifie un principe de base du libéralisme (la non-agression) et il se dépêche de le bazarder pour lui imputer des contradictions insolubles.

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Ma lecture de l'article en une phrase: "Le libéralisme, y a des règles sympas à la base, OK, mais en fait non et donc ça ne marche pas, parce qu'il y a pas de règles".

Il n'a pas l'air de voir dans la juridisation de la société et dans le litigationisme une forme d'agression, contraire au principes libéraux. Normal pour un libertaire: incapable de comprendre la propriété comme conséquence inévitable de l'égalité en droit et de la liberté, il ne comprend pas non plus l'expropriation même non-violente comme une agression.

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Une réflexion que je m'étais faite: Michéa essaie de mettre en lumière que le mainstream idéologique est clairement de gauche et qu'il trouve sa source dans l'orientation progressiste (et, dans une certaine mesure, relativiste) du libéralisme. De son point de vue de gauche, cela pose un problème - notamment parce qu'il ne prise guère l'économie de marché. Michéa en vient à une critique antimoderne à partir de son antilibéralisme.

Pour ma part, je forme à peu près le même constat… mais pas avec les mêmes conclusions. Le problème qui se pose à nous est de savoir s'il est possible ou non de corriger le libéralisme des travers qui ont pu nous conduire à la situation présente: à savoir, le triomphe du consensus soc-dem.

Je crois que nous sommes, en l'occurrence, bien plus prisonniers de notre philosophie politique que Michéa de la sienne. Les présentes réactions montrent bien l'existence de ce tabou: notre idéologie est sans doute la première forme de gauchisme évoluée de l'Histoire, mais nous n'osons pas affronter cette réalité en face.

Oui bien sûr. Tout le monde était pro-lumière, sinon c'était la mort. Mais il n'était certainement pas de l'avant-garde comme le suggère Michéa. C'est le plus mauvais exemple du lot.

Heu… je veux bien que Constant ait commencé à écrire dans les dernières années de la Révolution, mais l'essentiel de son oeuvre lui est postérieure.

Et puis, quand même, "la liberté des modernes, etc." ce n'est pas du Joseph de Maistre, hein ! :icon_up: N'oublie pas que le bon Benjamin défendait une conception tout à fait progressiste de l'Histoire, fondée sur l'idée de perfectibilité humaine.

NB: Pourquoi avoir mis le lien de l'article en code au fait ? C'est une site respectable et je trouverai intéressant que l'auteur tombe ici pour s'expliquer.

Je partage ton avis.

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De son point de vue de gauche, cela pose un problème - notamment parce qu'il ne prise guère l'économie de marché. Michéa en vient à une critique antimoderne à partir de son antilibéralisme.

()

Je crois que nous sommes, en l'occurrence, bien plus prisonniers de notre philosophie politique que Michéa de la sienne.

A te lire ces deux phrases sont contradictoires.

edit:

Les présentes réactions montrent bien l'existence de ce tabou: notre idéologie est sans doute la première forme de gauchisme évoluée de l'Histoire, mais nous n'osons pas affronter cette réalité en face.

Ah oui là je comprends mieux ce que tu voulais dire. Débat intéressant et interminable s'il en est.

Heu… je veux bien que Constant ait commencé à écrire dans les dernières années de la Révolution, mais l'essentiel de son oeuvre lui est postérieure. :doigt:

L'esprit était déjà là, mais oui j'exagère en disant qu'il risquait toujours la mort. Bien sûr, comme tous les libéraux, il a cru à l'avènement des Lumières mais c'est bien lui qui exprima au mieux les désillusions qui s'en suivirent. Bref mauvais exemple de sa part. Et puis euh… une critique de Constant ça m'agace ! Voila c'est dit :icon_up:

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L'esprit était déjà là, mais oui j'exagère en disant qu'il risquait toujours la mort. Bien sûr, comme tous les libéraux, il a cru à l'avènement des Lumières mais c'est bien lui qui exprima au mieux les désillusions qui s'en suivirent. Bref mauvais exemple de sa part. Et puis euh… une critique de Constant ça m'agace ! Voila c'est dit :icon_up:

Entretemps, j'ai édité ma réponse. Je me permets donc de me répéter ci-dessous.

N'oublie pas que le bon Benjamin défendait une conception tout à fait progressiste de l'Histoire, fondée sur l'idée de perfectibilité humaine.

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Entretemps, j'ai édité ma réponse. Je me permets donc de me répéter ci-dessous.

N'oublie pas que le bon Benjamin défendait une conception tout à fait progressiste de l'Histoire, fondée sur l'idée de perfectibilité humaine.

Merci du rappel mais ne t'inquiète pas. Je n'ai jamais trouvé d'auteurs idéologiquement parfaits (à mes yeux), ce n'est pas non plus le cas de Burke, et Stirner n'en parlons même pas.

Mais pour, néanmoins, défendre Constant, son époque joue beaucoup là dedans. Bon c'est léger…

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