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Howard Roark


Messages recommandés

Un petit mot sur un bouquin que je viens de finir: La Source Vive (The Fountainhead) d'Ayn Rand. Je voulais savoir ce que vous pensiez de ce bouquin.

Pour moi, c'est un excellent bouquin:

- Personnages spectaculaires, dont certains sont d'un individualisme vraiment hard core

- Style excellent, très littéraire comme d'habitude

- Intrigue intéressante et des passages philosophiques intéressants

On peut reprocher peut être au bouquin le fait que certains personnages ont des traits de caractères presque trop exacerbés et des comportements quasi sado maso et peu probables.

Qu'en pensez-vous?

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Le style est celui de Rand et après le recul et de livres lus derrière, ce n'est si bon que ça, mais c'est très spectaculaire (je ne sais pas si le terme convient) à lire.

Je crois que c'est RH qui avait affirmer ici que Rand était une très bonne vulgalisatrice (nb: de l'anticommunisme, du capitalisme et de l'individualisme). Ca me parait assez juste, d'où la constante exagération des personnages.

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Gadrel : Il est très mauvais.

RH : Non, il est splendide.

Quel duo ! Vous poussez vraiment les gens à se faire une opinion par eux-mêmes !

J'ai déjà pensé qu'il serait intéressant de produire une version belge de l'émission radiophonique "Le Masque & la plume" (pour ce faire, je viendrais en costume de Spiderman, because le masque; Gadrel s'occupant de la plume).

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Les méchants sont très méchants et les gentils très gentils, mais c'est fait expres nous assure Rand…. on a quand même l'impression de lire l'histoire de Stakhanov en version capitaliste parfois.

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J'ai vu le film que King Vidor en a fait, et il est très mauvais.

Je l'ai commandé. Il viendra des US, je n'ai pas trouvé de version française. Je suis curieux de voir ce que ça donne. Je suis content d'avoir lu le livre avant car je redoute effectivement, comme souvent, un navet.

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J'ai trouvé le film un peu chiant, la musique omniprésente insupportable et le jeu des acteurs surfait. En plus le fond de l'histoire semble oublier que les entrepreneurs n'existent que parce qu'il y a des clients… dans le monde rose d'Ayn Rand il semblerait qu'on entreprenne par pulsion individuelle et que les clients viennent par hasard.

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C'est quand même particulier le monde de l'art. Je ne dis que ça.

C'est vrai, c'est plus particulier pour un architecte, mais j'ai un peu la même impression dans AS. Je creuse des puits de pétrole parce que j'adore ça, si des gens achètent tant mieux.

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C'est vrai, c'est plus particulier pour un architecte, mais j'ai un peu la même impression dans AS. Je creuse des puits de pétrole parce que j'adore ça, si des gens achètent tant mieux.

"Et s'ils n'en veulent pas, ce sont des collectiviss' !"

Sérieusement, A.B., tu émets la même critique que celle que j'avais développée il y a trois ans.

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J'ai trouvé le film un peu chiant, la musique omniprésente insupportable et le jeu des acteurs surfait. En plus le fond de l'histoire semble oublier que les entrepreneurs n'existent que parce qu'il y a des clients… dans le monde rose d'Ayn Rand il semblerait qu'on entreprenne par pulsion individuelle et que les clients viennent par hasard.

C'est effectivement ce qu'on ressent après la lecture du livre.

On a l'impression que pour elle, servir les clients pour un produit visible tel qu'un building, c'est servir la masse. Or, la "moyenne" lui semble médiocre. Donc Peter Keating, architecte moyen, réussit.

Par contre, Roark, est un génie, incompris des masses moutonnières et suiveuses et semble avoir les faveurs de Rand.

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C'est effectivement ce qu'on ressent après la lecture du livre.

On a l'impression que pour elle, servir les clients pour un produit visible tel qu'un building, c'est servir la masse. Or, la "moyenne" lui semble médiocre. Donc Peter Keating, architecte moyen, réussit.

Par contre, Roark, est un génie, incompris des masses moutonnières et suiveuses et semble avoir les faveurs de Rand.

http://chacun-pour-soi.blogspot.com/2004/0…selon-rand.html :icon_up:

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Merci.

Très intéressant.

France 3 a diffusé le truc? J'ai pas été fichu de le trouver en Français sur Amazon…

Je partage ton analyse; j'en parlais encore à Guillaume Vuillemey ce midi: Howard Roark est finalement quasiment anti-marché. Le terme est un peu fort mais il se fiche de ce que pensent les autres, se fiche de servir ses clients, et pense être au dessus de tout le monde. Vu qu'il est présenté comme un artiste incompris on a tendance à être de son côté mais j'ai également ressenti un malaise à la lecture du livre sur ce point.

Je me pose une question: est ce qu'il n'y a pas finalement une longue image qui dure durant tout le roman (ou le film)? Est ce que finalement Ayn Rand ne s'est pas sentie, en URSS ou après aux USA, minoritaire avec ses idées, seule contre tous? N'est-ce pas un peu une image de sa propre situation (et admettons, celle des libéraux aujourd'hui, au moins en France) qu'elle a voulu dépeindre? Nous aussi, nous pensons avoir raison, seuls contre tous. Nous aussi, nous rejetons le système et nous refusons d'y entrer pleinement même si l'on est moins intransigeant qu'Howard Roark…

Et puis la profession d'architecte n'est peut être pas choisie de manière anodine: il y a les architectes de notre monde socialiste qui sont tous des clones et qui cherchent surtout le pouvoir, la gloire, la reconnaissance (un mélange de Keating et de Toohey) et d'autres architectes: les libéraux qui proposent une organisation de la société différente, innovante, pleine de possibilités, sans règle ou avec des règles décidées au niveau individuel (un mélange de Dominique Francon, d'Howard Roark et de Gail Wynand).

Ne peut-on pas trouver derrière tout cela une critique de la démocratie? (c'est vraiment une question que je me pose). Rand voudrait-elle nous dire que la loi du nombre amène à la médiocrité? Tout comme les individus sont difficilement à même de juger des choses politiques qui les dépassent (les individus feraient mieux de gérer leurs propres problèmes --> cf la célèbre citation de Rand sur le sujet), les profanes sont peu à même d'exprimer un jugement éclairé sur l'art. Du coup, les buildings sont médiocres et les architectes médiocres s'en sortent. De même que les idées à courte vue en politique.

D'ailleurs, ce n'est pas entièrement faux: il suffit de voir un JT tel que celui de TF1 pour voir à quel point la médiocrité est au RDV quand on s'adresse à la masse. Cela ne veut évidemment pas dire qu'il faille faire intervenir l'Etat pour dire ce qui est bien ou pas. Mais Rand ne constaterait-elle pas que la démocratie comme toute chose de masse amène à la médiocrité et qu'il est compliqué dans un tel contexte pour un génie ou pour des idées nouvelles de faire leurs propres places?

Je note que certaines oeuvres de Roark ont tout de même du succès auprès du public, comme par exemple la station de montagne qu'il a créée. Je me demande pourquoi Rand a choisi de lui donner parfois une reconnaissance du public (forte en ce cas précis) alors que Roark s'en fiche et qu'il est tout de même globalement rejeté de ce public pour la plupart de ses autres oeuvres.

J'ai noté tout comme toi la confusion entre le droit de propriété et la propriété intellectuelle. J'ai été choqué par cela. Poru Roark, son idée lui appartient. Il a un droit de propriété sur des propriétés qui ne lui appartiennent plus ou pas.

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Sérieusement, A.B., tu émets la même critique que celle que j'avais développée il y a trois ans.

vi enfin la critique est ultra-classique

par exemple

http://www.mskousen.com/Books/Articles/0101aynrand.html

Je pense juste que Rand ne voit pas Roark comme un entrepreneur, c'est un film sur la vision artistique individualiste, pas sur l'entreprenariat, mais comme c'est aussi un thème cher à Rand, la confusion - ou l'ambiguité - est possible.

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Ayn Rand dans ce livre soulève le problème éthique de sa philosophie : l'égoïsme. Non pas le fait de se servir des autres pour soi, mais l'indépendance des individus. Que l'on soit employé ou employeur, l'homme selon Ayn Rand ne peut s'accomplir que par son indépendance. Après tout, Howard Roark dans son discours le dit bien. Un architecte ne peut pas vivre sans clients. Mais cela veut-il dire qu'il doit se soumettre à tout ce que les clients demandent ? et il répond par la négative. Car si l'architecte fait ce que le client veut en oubliant son moi, à ce momment, l'homme n'est plus rien. Tout le livre tourne autour du principe que l'Homme ne doit pas se sacrifier aux autres et doit donc rester indépendant sinon, c'est comme si il était incapable de raisonner. Bref, ce livre est vraiment génial beaucoup de choses ont changé en moi depuis que je l'ai lu.

Concernant le film, tu ne le trouvera pas sous le titre "la source vive" mais "le rebelle". J'espère pouvoir le voir si je le trouve en français.

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dans le monde rose d'Ayn Rand il semblerait qu'on entreprenne par pulsion individuelle et que les clients viennent par hasard.

Mon expérience de Second Life confirme pourtant tout cela, pour de vrai :icon_up:

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http://www.mskousen.com/Books/Articles/0101aynrand.html

Article que j'avais inséré en lien dans mon billet. :icon_up:

Excellent article! Je citerai juste ce passage pour résumer la scène:

When the dean of the architectural school tells Roark, "Your only purpose is to serve him [the client]," Roark objects. "I don't intend to build in order to serve or help anyone. I don't intend to build in order to have clients. I intend to have clients in order to build."

Je me rends compte à l'instant que j'ai plus de points communs avec Rand que ce que je pensais, sa vision certes un peu trop idéale du monde économique est un peu près la même que la mienne, je l'ai souvent exprimé dans le forum mais avec des mots différents. Pour moi aussi la passion doit être le moteur d'une action entrepreneuriale, en tout cas plus que l'argent. Que la passion rapporte de l'argent, ok, mais ça ne doit être qu'un détail.

Je vais commander le bouquin.

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Je viens de découvrir, "un peu" tard, ton blog RH (très intéressant à savoir, en fait je connaissais ce blog mais je n'avais pas fait attention que c'était le tien…). Je comprends ta critique de l'histoire de Rand (je précise que je ne l'ai pas encore lu, je ne me base que sur les résumés de l'histoire), mais je pense que défendre la passion dans le monde entrepreneurial est une défense qui se fait un peu en dehors du cadre libéral. C'est un peu comme toi lorsque tu défends le modèle de famille traditionnel, c'est une position qu'on peut légitimement partager, mais c'est un peu en dehors de notre cadre. Ca ne me dérange pas par exemple qu'un membre régulier du forum dise qu'il faut lutter contre l'usage de la cocaïne tant qu'il ne souhaite pas qu'on passe par l'Etat.

Bref, tout ça pour dire que je pense qu'il ne faut tout analyser avec une grille de lecture libérale, si je déplore qu'il n'y ait pas assez de passion dans notre société, si je trouve que le commerce est plus noble lorsqu'il naît d'une passion et non par avidité, cela ne veut pas dire que je sois opposé au marché libre pour autant. Donc je pense que l'oeuvre de Rand est tout à fait défendable.

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Je viens de découvrir, "un peu" tard, ton blog RH (très intéressant à savoir, en fait je connaissais ce blog mais je n'avais pas fait attention que c'était le tien…).

Précision: ce n'est pas MON blog, mais celui d'une équipe, dont Melo est la plume la plus redoutable. :icon_up:

Je comprends ta critique de l'histoire de Rand (je précise que je ne l'ai pas encore lu, je ne me base que sur les résumés de l'histoire), mais je pense que défendre la passion dans le monde entrepreneurial est une défense qui se fait un peu en dehors du cadre libéral. C'est un peu comme toi lorsque tu défends le modèle de famille traditionnel, c'est une position qu'on peut légitimement partager, mais c'est un peu en dehors de notre cadre. Ca ne me dérange pas par exemple qu'un membre régulier du forum dise qu'il faut lutter contre l'usage de la cocaïne tant qu'il ne souhaite pas qu'on passe par l'Etat.

Bref, tout ça pour dire que je pense qu'il ne faut tout analyser avec une grille de lecture libérale, si je déplore qu'il n'y ait pas assez de passion dans notre société, si je trouve que le commerce est plus noble lorsqu'il naît d'une passion et non par avidité, cela ne veut pas dire que je sois opposé au marché libre pour autant. Donc je pense que l'oeuvre de Rand est tout à fait défendable.

Ah, mais je ne critique pas du tout le facteur passion dans le monde entrepreneurial. Je dis seulement que Rand a une conception peu capitaliste du rôle du consommateur.

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Mon expérience de Second Life confirme pourtant tout cela, pour de vrai :icon_up:

C'est aussi, si ma mémoire ne me joue pas de mauvais tours, la base de l'argument fondamental qu'utilisent Charles Murray dans The Pursuit of Happiness Under Socialism and Capitalism et Edmund Phelps dans Dynamic Capitalism : certaines personnes ont besoin d'entreprendre, peu importe ce qu'elles font : c'est dans leur nature profonde, et seul le système capitaliste permet à ces personnes de se réaliser pleinement. L'entrepreneur existe, que le système soit capitaliste, social-démocrate ou socialiste, qu'il y ait des clients ou pas. Après, c'est à la loi de Say de jouer, plus ou moins bien selon le cas.

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