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Sarko Et Son Appart à Neuilly


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Je poste un article très intéressant du Monde sur la fameuse affaire soulevée par le Canard enchaîné (au PS). La fin de l'article est captivante : on apprend ainsi qu'en 98, le PS (selon moi, car c'était lui qui se trouvait à la tête du ministère des finances) a envoyé pendant trois mois un contrôleur avec la mission de trouver des éléments à charge sur Sarkozy. Alors qu'il ne constituait aucune menace à l'époque (battu et rebattu). Finalement, ils n'ont peut-être pas tort lorsqu'ils disent que "gouverner, c'est prévoir (les saloperies)".

Prospérité et décadence du groupe immobilier Lasserre à Neuilly LE MONDE | 02.05.07 | 15h53 • Mis à jour le 02.05.07 | 15h53

a.gifu cœur de la polémique sur les conditions dans lesquelles elle avait vendu, en 1997, un appartement à Nicolas Sarkozy à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), commune dont il était maire, Denise Lasserre avait jusqu'à présent gardé le silence. Pour répondre aux accusations du Canard enchaîné qui avait révélé, le 28 février, l'existence de conditions très avantageuses accordées par le groupe Lasserre, promoteur, au maire de la ville, elle s'était contentée de signer un communiqué démentant tout traitement privilégié.OAS_AD('Middle1');

Deux mois plus tard, sollicitée par Le Monde, Mme Lasserre, architecte et ex-dirigeante du groupe de promotion immobilière du même nom, a évoqué l'histoire des relations entre la mairie de Neuilly et son groupe, frappé par la crise immobilière des années 1990. Démontrant, malgré sa santé fragile d'octogénaire, une solide rancune à l'égard de cette banlieue chic parisienne dans laquelle elle vit toujours, elle prévient d'emblée : "Vous verrez, après l'élection présidentielle, cela va barder." Menaces dans le vide ou réelle intention de lever le voile sur un supposé passe-droit, elle n'ira pas plus loin.

"Pour l'instant, dit-elle, je ne peux rien dire, je suis squatteuse, cet appartement a été vendu à la chandelle et la mairie, qui s'est occupée de ma retraite, a joué les entremetteurs pour que l'investisseur me laisse dans l'appartement, il peut me faire partir du jour au lendemain."

Sa colère est pourtant intacte depuis cette année 1996 qui a vu son monde s'écrouler. "Mon fils s'est tué en tombant d'un immeuble en construction, mon mari est mort un an après et ma chute a commencé."

La famille Lasserre avait pourtant conquis tous les honneurs. "Nous avions construit une cinquantaine d'immeubles à Neuilly et dans la région parisienne, se souvient-elle. Pour finir en apothéose, mon fils, Michel, voulait réaliser un programme avec la mairie de Neuilly pour rendre service à M. Sarkozy qu'il connaissait bien et remercier cette ville dans laquelle nous vivions et où nous avions fait fortune."

Ce programme va, en fait, précipiter la chute du groupe Lasserre. "Un jour de 1992, raconte Jean Claude, directeur technique des services de Neuilly de 1977 à 2006, Mme Lasserre est arrivée avec un projet pour construire l'ensemble de la rue Soyer qui comprenait une maison de retraite médicalisée et une crèche. Mais le Conseil d'Etat a bloqué ce type de projet et a imposé une réalisation mixte avec la Ville."

"C'EST DU VOL"

Mais voilà, rien ne marche comme prévu. Le chantier de la rue Soyer, dont le permis a été délivré, en juillet 1992, par la mairie de Neuilly, prend du retard. Les entreprises intervenant sur le chantier et la mairie vont saisir, à répétition, à partir de 1996, le tribunal administratif des retards imputables, selon eux, au seul groupe Lasserre.

Ce contentieux s'ajoute au conflit qui oppose le groupe Lasserre et la mairie de Neuilly sur d'importantes pénalités pour dépassement du plafond légal de densité exigées, depuis mai 1994, pour l'extension du programme de la rue Soyer. L'ajout d'un immeuble d'habitation et de bureaux a conduit au non-respect de la surface prévue à l'origine, imposant le paiement d'une amende de 36 millions de francs.

Le groupe Lasserre, qui a payé, fin 1995, 18 millions de francs, refuse d'assumer la totalité de la somme estimant que la Ville de Neuilly, co-détentrice du permis de construire, doit payer le reste. Pourtant, en mai 1994, la commune a transféré au groupe Lasserre sa part du permis de construire, lui faisant porter la totalité de la pénalité.

De 1994 à 2004, la direction de l'équipement des Hauts-de-Seine et le fisc ne lâcheront rien et obtiendront, devant les tribunaux, majorations comprises, 26 millions de francs de pénalités, provoquant la chute de Mme Lasserre. Son groupe est placé en liquidation judiciaire et ses biens sont saisis.

"C'est du vol, affirme-t-elle, la Ville nous a forcés à payer sa part dont elle était par ailleurs exonérée par la loi." "Quand M. Sarkozy est devenu ministre du budget (1993-1995), ajoute-t-elle, les liens se sont malheureusement distendus, il n'était presque plus à la mairie. Michel n'a pas vraiment pu lui parler de nos problèmes avec la rue Soyer."

Le directeur technique de la Ville, à l'origine de la toute première saisine de la justice dans cette affaire, indique qu'"à cette époque, ce groupe était dans une fuite en avant, le marché immobilier avait chuté de 20 % à 30 %, ses programmes étaient déficitaires, ils ont voulu se refaire en travaillant avec la Ville, mais nous ne pouvions pas abandonner cette pénalité car 75 % en revient à la commune concernée".

C'est dans ce contexte qu'en 1997, M. Sarkozy et son épouse négocient avec le groupe Lasserre l'achat de leur appartement dans un immeuble construit par ce promoteur sur l'île de la Jatte. "C'était un programme privé, rappelle M. Claude, le groupe Lasserre devait absolument vendre pour sauver les meubles."

"Si question il y a sur les travaux faits dans l'appartement de M. Sarkozy, explique, pour sa part, Mme Lasserre, allez voir les propriétaires et les entreprises qui les ont réalisés." "Il est bien évident, lâche-t-elle, que cela ne servait à rien de se mettre mal avec M. Sarkozy dans cette histoire, mais on ne lui a fait aucun cadeau."

Les entreprises conservent, elles, un souvenir amer du groupe Lasserre. Pierre Gautron, alors dirigeant de la société Artisy, chargée de la décoration intérieure, se souvient : "La commande de placard et d'agencement a été faite par le groupe Lasserre. Quand on leur a envoyé la facture, ils nous ont dit d'aller voir M. Sarkozy qui, à son tour, nous a renvoyés vers le groupe Lasserre en disant qu'il s'était engagé à payer ; à cette époque, ce groupe était réputé pour son côté mauvais payeur."

La vente du programme dans lequel M. Sarkozy investit est déficitaire et n'empêche pas la déconfiture du groupe. "Quelque temps après, note, dépitée, Mme Lasserre, nous avons eu des contrôles fiscaux en série, au cours de l'un d'eux, une dame est restée trois mois dans nos bureaux et elle n'a rien trouvé sur nous et pourtant elle ne cessait de dire que nous avions forcément des traces comptables des cadeaux que nous aurions soi-disant faits à M. Sarkozy."

Jacques Follorou

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J'ai une solution à proposer à Mme Lasserre : racheter, à crédit, la villa de Ségolène Royal à Mougins pour sa valeur déclarée à l'ISF et la revendre au prix du marché. Avec la plus-value, elle devrait pouvoir s'acheter un petit appartement tout à fait correct !

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