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Dossier Staline Dans Le Nouvel Obs


Taranne

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Semaine du jeudi 27 juillet 2006 - n°2177 - Dossier

Il y a cinquante ans, le monde découvrait l'ampleur de ses crimes

Les derniers secrets de Staline

En juin 1956, le « New York Times » publiait pour la première fois en Occident le fameux rapport Khrouchtchev sur les crimes du stalinisme. Le choc fut considérable. Cinquante ans plus tard, que sait-on de plus du tyran rouge ? De ses motivations ? De la grande terreur ? De sa vie personnelle ? Entretien avec Simon Montefiore sur les révélations des archives récemment ouvertes à Moscou et témoignages exclusifs des proches du despote soviétique

Le Nouvel Observateur. -Dans les archives récemment ouvertes à Moscou, on découvre le vrai Staline, bien différent de celui qu'on a imaginé pendant des décennies…

Simon Montefiore. - Staline a été la grande figure énigmatique du XXe siècle. Quantité de légendes et de rumeurs ont circulé à son sujet. Mais il était impossible de les vérifier, faute de documents sur sa vie privée, sa carrière, sa manière de travailler. Ces archives sont enfin accessibles. On peut donc aujourd'hui dresser un portrait intime du tyran rouge et lever bon nombre de mystères sur son règne, l'un des plus sanglants de l'histoire du monde.

N. O. - Première surprise : Staline n'était pas du tout inculte…

S. Montefiore. - C'est Trotski, son plus grand ennemi, qui a inventé ce mythe d'un Staline bureaucrate, provincial et ignorant. Et là encore, faute d'archives, les historiens ont répété ces sornettes. Il faut dire que Staline lui-même voulait faire croire à ce personnage rustre et populaire. Cela servait son combat contre les « intellectuels » du Parti communiste. En fait, on sait aujourd'hui qu'il avait une bibliothèque de 20 000 livres et qu'il lisait plusieurs heures par jour. Il annotait les ouvrages et les mettait en fiche. Ses goûts étaient très éclectiques : Maupassant, Wilde, Gogol, Goethe ou encore Zola, qu'il adorait. Il aimait la poésie aussi. Dans sa jeunesse, il a écrit des poèmes en géorgien, sa langue maternelle ; certains, assez bucoliques, étaient même plutôt bons. Staline était érudit. Il pouvait citer de longs passages de la Bible, de Bismarck ou de Tchekhov. Il admirait aussi Dostoïevski, il le qualifiait de «grand psychologue», bien qu'il l'ait interdit sous prétexte qu'il étaitmauvais pour la jeunesse.

N. O. - Devait-il son éducation au séminaire?

S. Montefiore. - En grande partie oui. Il a étudié au séminaire orthodoxe de Tiflis, en Géorgie, jusqu'à l'âge de 20 ans. Des études aussi approfondies étaient rares à la fin du XIXe siècle. C'était un élève particulièrement doué. Staline aurait très bien pu devenir prêtre, comme le souhaitait ardemment sa mère, s'il n'avait pas quitté le séminaire en dernière année pour entrer dans la clandestinité. On sait aujourd'hui qu'il avait d'excellentes notes dans toutes les matières, les maths, l'éducation religieuse, le grec, le russe… Autrement dit, ce fils de cordonnier et de blanchisseuse était un authentique intellectuel, qui pouvait lire Platon dans le texte. Arrivé au pouvoir, il a toujours écrit lui-même et quasiment d'une traite tous ses discours, ses articles et ses dépêches diplomatiques. Il avait une prose claire et souvent subtile.

N. O. - Cela ne l'a pas empêché de faire emprisonner ou exécuter tous les écrivains qui dénonçaient son régime…

S. Montefiore. - Evidemment : Staline était à la fois un intellectuel et un bolchevique fanatique, un boucher.

N. O. - On a prétendu que sa brutalité trouvait son origine dans son enfance. Qu'en pensez-vous?

S. Montefiore. -Comme Hitler, Staline a été, c'est vrai, un enfant battu par un père alcoolique. Sa mère, qui l'adorait, le frappait aussi. Et puis il a grandi dans une petite ville géorgienne, Gori, réputée dans tout le Caucase pour être la capitale du crime. Staline, ou plutôt « Koba », puisque tel était son surnom au début, a d'ailleurs commencé sa carrière de révolutionnaire comme braqueur de banques pour financer le Parti. Le bruit courait depuis des décennies. J'ai aujourd'hui les preuves que Staline était bien le meneur des braquages dans le Caucase. Et puis il a été témoin des terribles pogroms anti-arméniens de 1895 à Bakou. Mais tout cela est-il suffisant pour expliquer la barbarie du « petit père des peuples » ? Certainement pas.

N. O. - Etait-il fou, comme on l'a beaucoup dit?

S. Montefiore. - Difficile de répondre. Du fait de son passé révolutionnaire, où trahisons et manipulations étaient permanentes, il a tout au long de sa vie vu des complots partout. Mais sa paranoïa aiguë était-elle réellement pathologique ? En tout cas, il n'y a dans les archives aucun document qui permettrait de conclure en ce sens.

N. O. - En revanche, Staline était un grand hypocondriaque…

S. Montefiore. - Oui. Dans ses lettres à sa famille et à ses amis, il parlait très souvent de maladies, des siennes comme de celles des autres. Dans ces missives intimes,il n'était question que de rhumatismes, de coeurs fatigués ou delaryngites (dont il a souffert toute sa vie). Mais, en vieillissant, il refusait de reconnaître sa déchéance physique. Il a même limogé son fidèle médecin personnel, Vinogradov, quand celui-ci lui a conseillé de quitter le pouvoirafin de se reposer.

N. O. - Malgré tout, n'était-il pas un bon vivant?

S. Montefiore. - Et comment ! Dans les années 1920 et 1930, il chassait la perdrix, pêchait, faisait du canotage, avec ses complices du Politburo. Il jouait au billard. Le soir, il s'adonnait à d'interminables beuveries au vin géorgien. Et il aimait beaucoup la musique, l'opéra, les chants caucasiens. Quand il ne chantait pas,il se repassait sans arrêt le même morceau, le Concerto pour piano n° 23 de Mozart. Il adorait le cinéma. Dans toutes ses datchas, il avait fait installer une salle de projection. Il étaitle censeur en chef du cinéma soviétique. Il voulait voir tous les films avant le public. Il avait une cinémathèque impressionnante. Après la guerre, il a même récupéré celle d'un autre fan de cinéma, Joseph Goebbels. Staline, qui avait compris le pouvoir de l'image très tôt, contrôlait d'ailleurs personnellement le Hollywood moscovite. Il supervisait le travail des réalisateurs et desscénaristes. Ses archives révèlent qu'il écrivait lui-même certaines chansons de films !

N. O. - Précisément, quels étaient ses goûtscinématographiques?

S. Montefiore. - Son film préféré était une comédie musicale : « Volga-Volga », de Grigori Alexandrov. Il aimait beaucoup aussi « Alexandre Nevski », qu'il avait commandé à Eisenstein pour réveiller le nationalisme russe face à la menace allemande. Il raffolait aussi des westerns et des films policiers américains. C'était un inconditionnel de Spencer Tracy et de Clark Gable.

N. O. - Staline censurait les scènes de nu. Etait-il puritain?

S. Montefiore. - C'est l'image qu'il voulait donner de lui-même. Il a toujours entouré sa vie intime du plus grand secret. Sans doute pour entretenir le mystère. On en sait plus aujourd'hui. S'il morigénait sa fille à cause de ses tenues jugées trop sexy, il ne menait pas la vie d'un moine. On a trouvé les lettres plutôt « chaudes » qu'il a écrites, dans les années 1920, à sa seconde épouse, Nadia. Tout au long de sa vie, Staline a eu plusieurs maîtresses. En exil en Sibérie avant la révolution, il a longtemps vécu avec une paysanne dont il a eu un enfant illégitime. Et, au pouvoir, il a été l'amant de sa belle-soeur. Sur ses vieux jours, il se consolait avec sa gouvernante, la plantureuse et silencieuse Valentina.

N. O. - Cependant, il se méfiait des femmes.Pourquoi?

S. Montefiore. - Sans doute à cause de sa mère, très envahissante. Aussi parce que sa seconde épouse Nadia s'est donné la mort, au Kremlin, en 1932 (voir les témoignages pages suivantes). Ce suicide a produit un tel choc chez lui que ses amis ont craint pendant plusieurs semaines qu'il ne mette lui aussi fin à ses jours. Après s'être repris, Staline n'a cessé de dire que le suicide de Nadia était une trahison, qu'elle avait fait cela pour lui nuire ! Autre raison de sa méfiance : jeune révolutionnaire, Staline a eu une aventure avec une camarade qui s'est révélée être un agent de l'Okhrana, la police secrète du tsar.

N. O. - On l'a lui-même longtemps accusé d'avoir été un agent de cette Okhrana…

S. Montefiore. - Oui, mais ces accusations ne tiennent pas. En tout cas, je n'ai trouvé aucune preuve sérieuse de cela.

N. O. - Quand il ne se détendait pas devant un film, avec une fille ou lors d'une partie de pêche, il terrorisait son peuple comme aucun tyran ne l'avait fait avant lui. Dans les archives, on découvre qu'il a supervisé personnellement les répressions des années 1930…

S. Montefiore. - C'est effectivement lui le grand ordonnateur de la terreur, il n'y a plus aucun doute là-dessus. Les « épurateurs » travaillaient sous ses ordres, en direct. Staline suivait leur travail macabre au jour le jour. Il veillait à tous les détails. C'est lui, par exemple, qui a écrit les réquisitoires des fameux procès de Moscou. On sait aujourd'hui qu'il en dictait le texte au tristement célèbre procureur Vychinski, qui n'était que son porte-voix. Et puis on a retrouvé des centaines de notes écrites de sa main qui incitaient les tchékistes à tuer toujours plus. Au moment de la grande terreur de 1937-1938, on lui soumettait des « albums », c'est-à-dire des listes de victimes potentielles avec leur nom et leur photo. Staline devait décider de leur sort, individuellement. On lui a ainsi montré 383 albums contenant au total 44 000 noms ! Il les a tous vus. Il notait ses sentences au crayon rouge. «A frapper encore», a-t-il écrit en face de certains noms, ou «fusillez-les tous» au bas de nombreuses pages. Certains jours, Staline a autorisé l'exécution de plus de 3 000 prétendus ennemis du peuple !

N. O. - Pourquoi tenait-il tant à faire «avouer» ses victimes?

S. Montefiore. - D'abord parce qu'il fallait « prouver » au peuple qu'il y avait de multiples complots antisoviétiques. Cela permettait de faire porter la responsabilité de l'incurie générale sur de prétendus saboteurs et non sur le régime communiste lui-même. Et puis il y avait chez cet ancien séminariste une sorte de fanatisme religieux. Dans ses instructions aux tortionnaires du NKVD, il employait le vocabulaire de l'Inquisition. «Enfourchez vos prisonniers, écrivait-il, et ne les lâchez pas avant qu'ils ne se soient confessés.» Il disait aussi en privé qu'il fallait «détruire» tous ceux qui complotaient «en pensée, oui, même en pensée». De plus, Staline aimait que ses victimes soient humiliées. On sait qu'il prenait plaisir au récit des dernières supplications de ses anciens amis qu'il avait condamnés à mort. Et Dieu sait qu'ils ont été nombreux.

N. O. - Staline signait aussi les abominables quotas. De quoi s'agissait-il exactement?

S. Montefiore. - A partir de juillet 1937, la machine à exterminer est devenue totalement folle. Il fallait éliminer tous les ennemis de Staline, réels ou imaginaires, passés, présents et futurs ! On ne raisonnait plus par individu, mais par groupe et par classe sociale. Le chef du NKVD, Nikolaï Ejov, proposait donc à Staline des quotas de personnes à exécuterou à envoyer au goulag, région par région, ville par ville. Le « petit père des peuples » donnait des indications statistiques sur les rafles à opérer, il ne se préoccupait même plus des noms des victimes. Sur place, dans les régions, c'était à celui qui dépassait le premier les objectifs du sinistre plan. Chaque fois qu'un responsable local atteignait son quota, il demandait l'autorisation de massacrer toujours plus et chaque fois Staline applaudissait.

N. O. - Combien le stalinisme a-t-il fait de morts?

S. Montefiore. - C'est impossible à dire. La terreur a été un tel chaos, tout a été fait dans une telle précipitation macabre ! On n'a donc que des estimations très imprécises. Rien que pour les années 1937-1938, les pires, on pense que le NKVD a arrêté un million et demide personnes. La moitié auraient été exécutées sur-le-champ et 500 000 seraient mortes au goulag.

N. O. - Et ce ne furent pas, loin s'en faut, les seules victimes de Staline…

S. Montefiore. - Bien sûr. Il y a eu aussi les purges du début des années 1930, la grande famine en Ukraine, mais aussi, et c'est moins connu, au Kazakhstan et au sud de la Russie. Au total, les estimations des spécialistes de ces questions varient entre 5 et 20 millions de morts. A ce bilan, il faudrait ajouter aussi les centaines de milliers de soldats tués par les Allemands dans les premières semaines qui ont suivi l'invasion de l'URSS, l'été 1941.

N. O. - Pourquoi?

S. Montefiore. - Parce qu'ils sont morts à cause de l'invraisemblable entêtement de Staline ! Le maître du Kremlin n'a pas voulu écouter tous ceux qui lui répétaient que Hitler allait attaquer et qui le suppliaient de mettre l'Armée rouge en alerte.

N. O. - Staline pensait-il que son nouvel allié, Hitler, ne romprait jamais le pacte qu'ils avaient signé deux ans plus tôt? A-t-il été dupe, commeon l'a beaucoup dit?

S. Montefiore. - Non, mais il a fait un mauvais calcul.Les archives montrent bien qu'ilsavait que la guerre contre l'Allemagne nazie était imminente. Mais il était sûr que Hitler n'attaquerait pas tant que la Wehrmachtn'aurait pas écrasé l'Angleterre. En outre, il était convaincu que le Führer ne commettrait pas l'erreur de Napoléon : lancer une invasion aussi tard dans l'année et risquer d'être bloqué par le froid avant de remporter la victoire. Il pensait que Hitler attaquerait au printemps 1942. Sur le papier, Staline avait raison : l'invasion allemande de juin 1941 était pure folie. Mais Hitler était un joueur. Et Staline, quiétait lui-même très prudent en matière de relations internationales, n'a pas vu cette dimension du personnage.

N. O. - Ses services de renseignement lui ont pourtant révélé la date et l'heure exacte de l'attaque, longtemps à l'avance…

S. Montefiore. - C'est vrai. Tout le monde l'a prévenu, même Churchill. Mais il s'est enfermé dans sa logique et ne voulait rien entendre. Il n'avait qu'une obsession : ne donner aux nazis aucun prétexte d'attaquer. D'où son refus de mettre en alerte les troupes, même après que les premiers avions de reconnaissance allemands eurent survolé le territoire soviétique. Une semaine avant l'attaque, un agent soviétique très bien placé au sein de l'état-major dela Luftwaffe confirma une fois encore lesplans de Hitler. Pour toute réponse, Staline griffonna sur un bout de papier : «Dites à cette source d'aller se faire foutre! C'est un désinformateur.» Le jour de l'invasion, le 22 juin 1941,il n'y croyait toujours pas. Il disait : «C'estun complot de l'état-major allemand. Quand Hitler le découvrira, il y mettra fin.» Et il refusa de contre-attaquer.

N. O. - Est-il vrai qu'il a disparu pendant deux semaines le lendemain de l'invasion?

S. Montefiore. - Non, c'est une inventionde Nikita Khrouchtchev, dans son rapportau XXe Congrès. En réalité, Staline est resté aux commandes jusqu'à la chute de Minsk. Son agenda, aujourd'hui disponible, prouve qu'il était au Kremlin et recevait les militaires. C'est le 29 juin seulement qu'il s'est enfermé dans sa datcha. Il y est resté prostré pendant deux jours. Lorsque des membres du Politburo sont allés le voir pour sonder ses intentions, Staline pensait qu'ils venaient l'arrêter.

N. O. - Pour vous, pas de doute, Staline, le généralissime, était un mauvais stratège…

S. Montefiore. - Au début de la guerre, c'est une évidence. Les exemples de son incompétence sont légion. Le plus flagrant : en septembre 1941, alors que tous ses généraux le suppliaient de retirer ses troupes de Kiev, il a laissé cinq corps d'armée se faire encercler et massacrer par les nazis. Ce n'est qu'au fil du conflit que Staline a finalement appris la stratégie militaire et su mener son pays à la victoire. Mais à quel prix !

N. O. - Après la guerre, il s'est lancé dans une campagne antisémite. Certains historiens disent aujourd'hui qu'il planifiait la déportation de tous les juifs soviétiques. Est-ce vrai?

S. Montefiore. - On sait qu'il a écrit lui-même le fameux article de la « Pravda » qui dénonçait un prétendu complot des médecins juifs visant à tuer les dirigeants de l'Union soviétique. Or cet article devait être le coup d'envoi d'une nouvelle purge, qui aurait eu lieu si Staline n'était pas mort trois mois plus tard. Voulait-il déporter des centaines de milliers de juifs ? Il y a quelques éléments qui permettent de le penser aujourd'hui. Il a fait, par exemple, construire à la va-vite deux nouveaux camps en Sibérie. Mais rien n'est certain. En tout cas, sa mort a stoppé tous les préparatifs.

N. O. - Croyez-vous comme beaucoup qu'il aété assassiné?

S. Montefiore. - Il est impossible de l'affirmer. Mais, là encore, il y a plusieurs éléments troublants. D'abord, on sait maintenant qu'ily a eu un rapport d'autopsie et que celui-cia disparu. Pour quelle raison ? Mystère. Etpuis, le jour des funérailles, Beria, le chef dela police secrète, a dit : «Je l'ai eu.» A-t-il fait empoisonner Staline ? Ou s'agit-il d'une simple vantardise ? On ne connaîtra probablementjamais la réponse.

N. O. - Que reste-t-il du stalinisme aujourd'hui en Russie?

S. Montefiore. - Beaucoup de Russes ont oublié à quel point ils ont souffert sous Staline. Apparemment, ils ne retiennent de cette période que la victoire sur le nazisme et la place qu'occupait leur pays sur la scène internationale. Et puis, il n'y a pas eu de tribunaux pour juger les crimes de Staline, pas de Nuremberg du communisme, pas de mea culpa non plus. C'est pourquoi le spectre du terrible Géorgien hante toujours l'âme russe.

Historien britannique, Simon Sebag Montefiore , 41 ans,est l'un des meilleurs spécialistes des archives de Staline. Publié dans plus de vingt langues, son « Staline, la cour du tsar rouge » (Editions des Syrtes, 2005) a été consacré meilleur livre d'histoireaux British Book Awards. Il prépare actuellement un ouvrage sur la jeunesse de Staline.

Vincent Jauvert

Staline

Le CV d'un tyran

1879.Naissance à Gori (Géorgie) de Joseph Djougachvili, plus tard dit Koba, puis Staline (« homme d'acier »).Son père est cordonnier.

1894. Joseph est admis au séminaire orthodoxe de Tbilissi, capitale de la Géorgie. Il en sera expulsé cinq ans plus tard et entrera dans la clandestinité.

1917. Après la révolution d'Octobre, Staline est nommé commissaire du peuple aux Nationalités. Déjà il s'affronte avec Trotski, qu'il fera assassiner en 1940.

1924. Mort de Lénine. Dans une lettre-testament au Parti, le leader de la révolution suggère d'«écarter Staline»car «ses défauts ne sont pas acceptables».

1929. A 50 ans, Staline est le maître absolu de l'URSS. C'est le début du cultede la personnalité et de la terreur contre les koulaks.

1937-1938. La grande terreur. Plusd'un million et demi d'« éléments antisoviétiques » sont tués ou envoyésau goulag.

1941. Opération Barbarossa. Rompant le pacte signé en 1939, Hitler attaque l'URSS le 22 juin. En décembre, les Allemands sont aux portes de Moscou.

1943. Victoire de Stalingrad, puis de Koursk, tournants de la guerre. La même année, le fils aîné de Staline, Yakov, est abattu dans un camp de prisonniers.

1945. Conférence de Yalta. Staline, Churchill et Roosevelt se partagentle monde et décident de créer l'ONU.Grand vainqueur, Staline obtientl'Europe de l'Est.

1948. Le « coup de Prague ». Les communistes s'emparent du pouvoir en Tchécoslovaquie. La même année, les Soviétiques imposent le blocus de Berlin.

1953. Mort de Staline. Après quatre jours d'agonie, il meurt le jeudi 5 marsà 21 h 50 dans sa datcha, près de Moscou. Ses funérailles seront grandioses.

1956. Devant le XXe Congrès du Parti communiste, Nikita Khrouchtchev dénonce certains crimes du stalinismeet le culte de la personnalité.

Dans l'intimité du tsar rouge

A Moscou, Vincent Jauvert a retrouvé les derniers proches du tyran. Ils racontent le Staline secret, chanteur, jardinier et chef de clan tortionnaire

Kira Allilouïeva 87 ans, nièce de Staline

J'ai habité chez Staline de 1931 à 1939, dans sa datcha de Zoubalevo, près de Moscou. Avec mes parents, nous occupions le rez-de-chaussée, et lui, le premier étage. C'était un oncle plutôt gentil. Il aimait bien les enfants. Il m'appelait « Kirika, tête de linotte » et jouait souvent avec moi. A la fin des repas, c'est lui qui s'occupait de la musique, il choisissait les disques, il chantait aussi. Il avait une belle voix de ténor. Il adorait les arias de « Rigoletto » et les vieilles mélodies géorgiennes. Il aurait pu être chanteur professionnel, vous savez. Il avait l'oreille absolue.

A la datcha, je m'amusais beaucoup avec son fils cadet, Vassili, qui avait un an de moins que moi. Je me souviens que nous n'avions pas le droit de sortir dans le jardin la nuit tombée parce qu'il y avait des chiens de garde en liberté. Le jour, nous adorions aller à la ferme que Staline avait fait aménager pour avoir de la viande fraîche. A Zoubalevo, il y avait aussi un tennis et un bain de vapeur.

Avec ses enfants, Staline était tour à tour papa gâteau et père fouettard. Jusqu'à la guerre, il corrigeait les devoirs de ses deux plus jeunes enfants tous les soirs. Il adorait sa fille, Svetlana, qu'il couvrait de baisers. Mais il pouvait être aussi terriblement cruel. Il se moquait sans cesse de son fils aîné, Yakov, qu'il avait eu avec sa première femme et qui était adorable. Un jour, excédé par les humiliations de son père, Yakov a tenté de se suicider, mais il s'est raté. Alors Staline lui a lancé : «Même ça, tu es incapable de le faire.»

Il était aussi infâme avec Nadia, sa seconde épouse, ma tante. Il flirtait ouvertement avec d'autres femmes et la rabrouait grossièrement en public. Quand elle n'a plus pu le supporter, elle s'est donné la mort, au Kremlin. Ce fut le soir du quinzième anniversaire de la révolution. Après cette tragique disparition, Staline s'est isolé, il se sentait trahi, humilié. Et petit à petit il s'est débarrassé de nous, la famille de sa femme.

En 1938, il a fait empoisonner mon père, qui était le frère de Nadia. Pourquoi ? Parce que c'est lui qui avait offert le revolver avec lequel elle a mis fin à ses jours. Malgré ce meurtre, nous avons continué, ma mère et moi, à vivre chez Staline quelques mois. Il a même demandé à ma mère d'être sa gouvernante. Mais elle a refusé. Elle s'est dit que s'il arrivait quelque chose au maître de l'Union soviétique on l'accuserait, elle, de l'avoir tué.

D'ailleurs elle a été arrêtée en 1948. Peut-être parce qu'elle avait des amis juifs et que Staline avait commencé sa campagne antisémite. Peut-être parce qu'elle avait refusé les avances de Beria et que mon oncle était sous l'influence de cet homme abominable. On n'a jamais su. En tout cas, dès qu'elle a appris la nouvelle, la fille de Staline, Svetlana, est allée voir son père. Elle lui a demandé : «Papa, pourquoi as-tu fait emprisonner ma tante?» Il lui a répondu : «Si tu me poses encore la question, c'est toi que j'enverrai en prison.» Alors elle n'a pas insisté.

Puis ce fut mon tour d'être arrêtée. J'ai passé six mois à la prison de Lefortovo et cinq ans en exil. C'est là-bas, loin de Moscou, que j'ai appris la mort de Staline. Aussi incroyable que cela paraisse, j'ai pleuré ce jour-là. Pas de joie, de tristesse ! Quelques mois après, on m'a libérée. Ma mère, elle, est restée six ans à l'isolement complet, dans une cellule minuscule. A sa sortie de prison, elle ne savait plus parler. Elle souffrait aussi de terribles maux de ventre. En prison, elle avait profité des rares promenades pour avaler des cailloux. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour se tuer. Elle est morte très peu de temps après sa libération. Moi, j'ai repris mon travail de comédienne. J'ai finalement compris que mon oncle était un malade dangereux, et aujourd'hui je lui ai tout pardonné.

Artiom Sergueïev 85 ans, fils adoptif de Staline

J'avais 4 mois quand Staline m'a adopté. C'était en 1921. Mon père venait de mourir dans un accident. Il était le patron du Parti communiste de Moscou. Staline et lui se connaissaient depuis le début du siècle et étaient très amis. C'était assez courant parmi les bolcheviques de prendre en charge les enfants des camarades morts. En fait, il n'y a jamais eu d'adoption légale parce que j'avais une mère. Mais quand Henri Barbusse a parlé de moi dans sa biographie de Staline en 1935 et a écrit que j'étais le « fils adoptif » du chef de l'URSS, Staline n'a pas démenti.

Je venais souvent au Kremlin chez celui que j'appelais alors « oncle Koba » - Koba était son premier surnom. J'avais un laissez-passer et les gardes me connaissaient.

En été, je me rendais souvent dans la datcha de Staline, dite numéro un, au bord de la mer Noire, en Crimée. Là, il aimait jardiner. Il s'occupait des roses, plantait des orangers, des citronniers. Il ne se baignait pas parce qu'il ne savait pas nager. Et puis il n'aimait pas montrer son corps, dont il avait honte, de son bras gauche plus court que l'autre et de son psoriasis.

C'était un homme réservé, comme Napoléon. Il parlait toujours sans élever la voix, sans gestes brusques. Je le vénérais. Mais c'était aussi un curieux homme. Je me souviens, par exemple, d'un anniversaire de Svetlana, sa fille. Elle venait d'avoir 7 ans. J'en avais 12, et j'étais déguisé en ours. Svetlana croyait que sa mère était à Berlin, alors qu'elle était morte depuis plusieurs mois. Son père ne lui avait rien dit. Aussi, quand elle a ouvert les cadeaux, elle a demandé, toute joyeuse : «Et qu'est-ce que maman m'a fait apporter d'Allemagne?» Il y a eu un grand silence. C'était affreux.

A 16 ans, Staline m'a envoyé, avec son fils Vassili, dans une académie militaire. Il ne voulait pas que je devienne ingénieur. «Nous avons besoin d'artilleurs», m'a-t-il dit. Au début de la guerre, j'étais sur le front biélorusse. Comme tout le monde, j'ai lu les tracts des nazis qui annonçaient la capture de Yakov, l'autre fils de Staline, et le refus de son père de l'échanger contre un général allemand. Or quelques mois plus tard j'ai moi-même été fait prisonnier. Je redoutais que les Allemands ne découvrent mon lien avec le Kremlin et ne manigancent le même chantage. Alors j'ai caché mon identité, même à mes camarades prisonniers. Un jour, j'ai vu de loin un gradé russe qui me connaissait. Alors avant qu'il ne me reconnaisse j'ai caché mon visage : je ne voulais pas qu'il me dénonce.

Après la guerre, j'ai épousé la fille de la Pasionaria, Dolorès Ibárruri, une amie de Staline. Celle-ci respectait beaucoup oncle Koba, mais elle répétait sans cesse : «Pendant la guerre d'Espagne, ce salaud ne nous a fait aucun cadeau. Nous avons dû payer chaque avion, chaque tank au prix fort et en or.»

En 1945, Staline était devenu méconnaissable. Il était toujours épuisé. Ma mère, qui était médecin, savait qu'il était gravement malade, mais évidemment elle n'en disait rien. Après la mort d'oncle Koba, j'ai continué ma carrière et j'ai terminé général. Mon fils occupe toujours l'appartement de l'ancienne Maison du Gouvernement que Staline a donné à ma mère en 1931.

Aujourd'hui, c'est vrai, je reste stalinien. Le rapport Khrouchtchev qui dénonçait les prétendus crimes du stalinisme était une traîtrise. Un coup monté pour ruiner une grande idéologie. Oui, il y a eu des purges, mais on a beaucoup exagéré les choses, vous savez. Et puis ce n'est pas Staline qui a commencé, c'est Lénine. Comment ce minable de Khrouchtchev a-t-il pu faire cela à oncle Koba ?

Eteri Ordjonikidze 83 ans, fille de Sergo Ordjonikidze, ami intime de Staline

Staline et mon père étaient tous deux géorgiens. Ils s'étaient rencontrés bien avant la révolution, et ils avaient été déportés ensemble du temps du tsar. Staline l'avait nommé ministre de l'Industrie lourde, un poste clé dans les années 1930.

Nous vivions au Kremlin. Pour nous, les enfants, c'était notre maison, notre jardin, notre terrain de jeu. Nous en connaissions tous les recoins. Tout nous était ouvert, même le Palais des Armures, qui contient les trésors accumulés par les tsars au cours des siècles. En fait, nous pensions que tout cela nous appartenait. Aujourd'hui, quand je reviens au Kremlin en visite, j'ai toujours un pincement au coeur.

En 1937, Staline et mon père se sont violemment heurtés. Je me souviens d'une conversation téléphonique entre eux. Ils se parlaient en géorgien. Mon père voulait savoir pourquoi Staline avait fait arrêter ses deux adjoints et leurs femmes. Il était furieux. Quelques semaines après, on l'a retrouvé mort, une balle dans la tête. Suicide, a-t-on dit. Staline lui a organisé des funérailles grandioses. Les cendres de mon père sont d'ailleurs toujours en bonne place dans le mur du Kremlin, dans une urne. Après cette mort suspecte, ma mère a vécu des années dans l'angoisse permanente d'être elle-même arrêtée ou « suicidée », bien que Staline lui ait téléphoné personnellement pour la rassurer. Elle répétait sans cesse : «Il a envoyé en prison toutes les épouses, bientôt ce sera mon tour.» Mais il l'a laissée tranquille. Pourquoi ? Mystère. A la fin des années 1940, ces femmes de dignitaires disparues ont commencé à revenir des camps. Je me souviens de l'une d'elles qui avait été très belle et qui était devenue méconnaissable. Elle ne voulait rien raconter, juste des bribes, elle avait trop peur. On devinait qu'il se passait là-bas des choses horribles.

Aujourd'hui, je ne sais toujours pas si Staline a fait assassiner mon père. J'ai demandé à voir les archives du NKVD à son sujet. Mais on m'a répondu qu'elles étaient encore fermées. Pourquoi ?

Leonid Redens 77 ans, neveu de Staline

Mon dernier souvenir de Staline remonte à avril 1941, juste avant l'invasion allemande. J'avais 13 ans. C'était un dimanche à la datcha de Zoubalevo, où il avait réuni ce qui restait de sa famille. Je me souviens qu'au dessert il jouait avec mon petit frère, qu'il adorait, il lui jetait des morceaux de gâteau. Il était de très bonne humeur. Probablement parce que le jour même il avait réussi à faire boire jusqu'à le soûler le ministre japonais des Affaires étrangères, et que l'histoire l'avait fait beaucoup rire.

A cette époque, nous voyions encore régulièrement Staline, bien qu'il ait fait exécuter mon père, Stanislas, en 1940. Il avait aussi fait arrêter toute la famille de sa première épouse, les Svanidze, même son neveu prénommé « John-Reed » [du nom du journaliste américain admirateur de la révolution d'Octobre et auteur des «Dix Jours qui ébranlèrent le monde», ndlr], qui n'avait que 11 ans ! Ma mère croyait dur comme fer que Staline disait la vérité, que tout ces gens-là étaient vraiment des « ennemis du peuple ». Aussi, sur toutes les photos que l'on gardait à la maison, elle découpait régulièrement les visages des personnes arrêtées.

Grâce à Staline, nous vivions bien. Après l'exécution de mon père, il nous a donné un grand appartement dans la Maison du Gouvernement. C'est là, en face du Kremlin, sur les quais de la Moskova, qu'à cette époque habitaient les familles des dirigeants de l'Union soviétique - à part les membres du Politburo, qui vivaient au Kremlin. Nos voisins étaient les Khrouchtchev, les Joukov et tous les autres. C'était la belle vie. Nous étions protégés par des gardes du NKVD. Dans la cour, il y avait une sorte d'épicerie de luxe que nous appelions la cantine. On y trouvait de tout pour rien : du caviar, du fromage français, du vin… C'était le bon temps.

Jusqu'au jour où ma mère, belle-soeur de Staline, a été arrêtée. C'était en 1948. Elle venait de publier un livre de souvenirs. Elle y racontait comment, avant la révolution, sa mère à elle s'occupait de Staline, son gendre, comment, par exemple, en hiver elle mettait du papier dans les vêtements du futur tsar rouge pour éviter qu'il ait froid. Ça a déplu à Staline, qui pourtant avait donné son imprimatur. Alors il l'a jetée en prison. Elle a été libérée six ans plus tard. Elle était devenue folle.

Stepan Mikoïan 84 ans, fils d'Anastas Mikoïan, membre du bureau politique sous Staline

J'ai vécu dix-huit ans au Kremlin, jusqu'à mon mariage, en 1945. C'était la belle vie. Nous avions des nounous, des bonnes, des serviteurs. Nous nous connaissions tous, comme dans un village. Nous, les enfants des dirigeants, nous allions dans les mêmes écoles, qui nous étaient réservées. Les chauffeurs nous y conduisaient en Packard.

Nous étions heureux, fiers et excités des progrès de notre pays : l'ouverture du métro de Moscou, le grand hôtel Moskva, les villes nouvelles… Tout allait si vite. C'était l'aventure.

J'étais très ami avec Vassili, son fils. C'était un bon sportif, nul à l'école et trop gâté dans son enfance. Nous étions pilotes de chasse tous les deux. Mais lui a fait une carrière fulgurante à cause de son nom. Pendant la guerre, il était soûl presque tout le temps, il faisait scandale sur scandale à cause de liaisons avec des femmes mariées.

Les arrestations, les purges ? Je savais qu'elles avaient lieu, mais cela n'entachait pas mon adoration pour Staline. Je pensais, comme la plupart des jeunes, qu'il n'y était pour rien, qu'il ne savait pas. Quelle blague !

Un jour, l'un de mes copains a été arrêté en classe. J'avais 16 ans et j'étais à l'école des officiers avec Vassili. Un tchékiste est entré dans la salle de cours et a désigné ce garçon dont le père était adjoint du ministre de la Sécurité, Ejov. En se levant, l'adolescent m'a glissé à l'oreille en rigolant : «Ils viennent m'arrêter.» On l'a poussé dans une voiture, et je ne l'ai jamais revu.

Mon père, lui, savait presque tout des crimes de Staline, des camps, des exécutions, et il ne s'y est pas opposé. C'est qu'il croyait à la cause, au communisme ! A la fin pourtant, quelque chose s'est brisé entre eux. Juste avant sa mort, Staline l'a violemment attaqué en public. C'était lors du XIXe Congrès. Mon père ne nous en a rien dit. En fait, il était sûr qu'il allait être arrêté. Alors il portait tout le temps un revolver pour pouvoir se suicider.

Quand Staline est mort, j'ai pleuré, et je suis même allé me recueillir sur sa dépouille trois jours de suite. A la fin, c'était un samedi, j'ai raconté tout fier ma dévotion à mon père. Et quelque chose d'incroyable s'est produit. De celui qu'il avait servi pendant tant d'années, il m'a dit sèchement : «Il n'en valait pas la peine.» Alors j'ai commencé à comprendre. Trois ans plus tard, en 1956, il m'a donné une copie du rapport Khrouchtchev. C'était un document secret, et pourtant il m'a demandé de le garder à la maison. Il voulait que Svetlana, la fille de Staline, en prenne connaissance. Et de fait elle l'a découvert chez nous. Elle s'est enfermée dans une chambre pour le lire. En sortant, elle nous a lancé : «Vous savez quoi, les gars? Eh bien, le pire, c'est que tout cela est vrai!»

Vincent Jauvert

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On connait la nouvelle tactique de la gauche: charger Staline au maximum (avec raison) dans l'espoir que le public oubliera que les autres n'étaient pas mieux.

Dans Atlantic Monthly, j'avais touvé ceci concernant son prédécesseur. Quelqu'un a-t-il + d'info sur les massacres de Cosaques?

"On December 30, 1919, Lenin issued the second order for mass murder in Cossack history, demanding that approximately one million Cossack prisoners be "executed to the last man"—that is, men, women, and children all."

Ah, ce Lénine, lui c'était un idéaliste qui voulait faire le bien.

Autre source: l'autobiographie de Amos Oz où il raconte l'arrivée des communistes en Ukraine. Il relate des éxécutions sommaires d'ouviers pour production insuffisante. Et ça aussi, c'est longtemps avant Staline. Quelle est la position de la CGT, ou du nouvel obs, sur de tels actes?

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On connait la nouvelle tactique de la gauche: charger Staline au maximum (avec raison) dans l'espoir que le public oubliera que les autres n'étaient pas mieux.

Dans Atlantic Monthly, j'avais touvé ceci concernant son prédécesseur. Quelqu'un a-t-il + d'info sur les massacres de Cosaques?

"On December 30, 1919, Lenin issued the second order for mass murder in Cossack history, demanding that approximately one million Cossack prisoners be "executed to the last man"—that is, men, women, and children all."

Ah, ce Lénine, lui c'était un idéaliste qui voulait faire le bien.

Autre source: l'autobiographie de Amos Oz où il raconte l'arrivée des communistes en Ukraine. Il relate des éxécutions sommaires d'ouviers pour production insuffisante. Et ça aussi, c'est longtemps avant Staline. Quelle est la position de la CGT, ou du nouvel obs, sur de tels actes?

Est-ce que vous pensez vraiment que ces débats d'historiens intéressent vraiment le français lambda. Plus important, ont-ils une quelconque influence sur leur ompinion politique ? Moi, je dis NON sans aucune hésitation. Alors, même s'il s'agit d'une atroce manipulation gauchiste, qui s'en soucie vraiment ???

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tu ne devrais peut être pas sous estimer le nombre de lecteurs du nouvel obs, ni leur panurgisme….

Je ne sous estime pas le nombre de lecteur du nouvel obs (toute ma famille y est abonnée), je sous estime en revanche leur intérêt pour Staline. Qui se soucie encore de l'ex URSS si ce n'est les "communistes" et nous (par peur de voir ressurgir les monstres rouges de sous nos lits)…

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