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Les Wikis En Question


Chitah

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Que pensez-vous de cet article, mettant le doigt sur quelques défauts des Wikis? J'ai récemment entendu dire que Wikipedia allait plus ou moins se scinder en deux, avec une partie toujours publique, et une partie vérifiée et validée, et ce dans le but d'augmenter la fiabilité, la justesse et l'impartialité des articles.

Une encyclopédie de 2 millions d'articles, livrée gratuitement à domicile et qui passe inaperçue sur vos étagères… Bienvenue sur wikipedia.org, un site Web né aux Etats-Unis début 2001 et étoile montante de la Toile. En cinq ans, cette encyclopédie en ligne est entrée dans le top 50 mondial des sites les plus visités, et pourrait bien prendre place dans le panthéon du Net, aux côtés de Yahoo !, Google et autres eBay. Avec une ambition, « fournir à toute personne sur terre un accès gratuit à l'ensemble des connaissances humaines dans la langue de son choix », et une puissance de feu à nulle autre pareille, puisque des bataillons d'internautes bénévoles rédigent, complètent et amendent les articles à volonté. « C'est une aventure sans précédent, une utopie qui devient réelle », s'enthousiasme Nicolas Weeger, président de l'association Wikimedia France, relais francophone de la Wikimedia Foundation américaine, qui gère le projet. Pour l'heure, près de 60 000 contributeurs ont rédigé des milliers d'entrées - une bonne encyclopédie papier en compte 60 000 - dans 200 langues, y compris régionales (corse, breton, alsacien…). La version anglophone caracole en tête, avec plus de 600 000 articles, devant les déclinaisons allemande, francophone et japonaise.

Une telle oeuvre n'aurait pas vu le jour sans une révolution technologique, le « wiki » : un site Web sur lequel tout internaute peut modifier ou créer une page en temps réel à partir d'un simple clic. Une sorte de bloc-notes libre et collaboratif. Libre, car toutes les bonnes volontés sont bienvenues, « même si on ne rajoute qu'une virgule », explique Nicolas Weeger. Libre aussi car l'utilisation du contenu est exempté de droits, à la seule condition d'en citer la provenance. Collaboratif, car le site est un assemblage de contributions. Chacun peut modifier, sans aucune autorisation préalable, un article existant. Avec un principe de base : la neutralité de point de vue. En cas de différend, les internautes peuvent confronter leurs arguments sur une page de discussion et exprimer une réserve en en-tête d'un article. Le pari est que l'intelligence collective gommera les errements individuels et favorisera l'émergence de contenus de qualité et non partisans… « C'est une conception évolutionniste, un darwinisme numérique », analyse Arnaud Klein, sociologue de la Fondation Internet nouvelle génération (Fing).

Des milliers d'internautes s'affairent à ce travail de fourmis. Si, à l'origine, le « wikipédien » type ressemblait à un jeune homme, étudiant ou fraîchement diplômé, proche de l'univers informatique et du logiciel libre, le panel s'élargit. Retraités, professeurs et adolescents se prennent au jeu. Certains se contentent d'un article unique, d'autres en rédigent plusieurs par jour. Et les plus motivés en viennent naturellement à assumer des responsabilités communautaires. Ainsi, après quelques années en Arizona, Florence Devouard s'installe dans un village auvergnat. Wikipedia devient pour elle un moyen d'échange et d'évasion. « J'ai fait le pont entre les anglophones, qui décidaient de tout, et les francophones. Aujourd'hui, la communauté est réellement internationale. » Pour preuve : Florence Devouard a été élue l'an dernier au conseil d'administration de Wikimedia Foundation. « J'ai deux enfants et un travail très prenant, mais j'y passe une partie de mes nuits, de mes week-ends et de mes vacances ! » s'amuse-t-elle..

Les raisons d'adhérer au projet sont diverses. « Allergique aux sites qui disent ce qu'il faut penser », Florence Devouard apprécie la pluralité de points de vue exprimés. Pour Guillaume Duhamel, qui contribue au projet parallèle Wikilivres (voir fiche), « le fait d'avoir le droit à l'erreur permet de lever l'autocensure et d'écrire sans crainte ». « Certains ne se sentent pas considérés sur leur lieu de travail et apprécient d'être reconnus pour leurs articles », analyse Julien Levrel, dans sa thèse sur « Les pratiques coopératives et la socialisation sur Internet ». Enfin, les « militants du savoir » y voient le poste avancé de la culture gratuite et solidaire promise par le Net. « Nous aimerions distribuer des encyclopédies papier dans les pays en développement », explique Jimmy Wales, cofondateur de Wikipedia et président de Wikimedia Foundation.

Un dessein qui implique d'accéder au statut de source de savoir stable et fiable. Et là, il reste du chemin à faire. Ouvert au tout venant, le site doit se prémunir des « vandales » qui saccagent ses pages, comme des idéologues de tout bord. Chaque wikipédien est invité à corriger les dérives et à alerter la communauté. Les contributeurs les plus actifs qui le souhaitent sont promus « administrateurs », ce qui les autorise à bloquer une page ou un internaute indésirable. Une organisation qui se révèle plutôt efficace, assure Nicolas Weeger : « 95% des actes de vandalisme sont effacés dans le quart d'heure. » Mais la plus grande préoccupation tient surtout à la qualité des articles. Certains sont dignes des encyclopédies Universalis ou Britannica, d'autres restent à l'état d'ébauches ou contiennent encore trop d'inexactitudes. « Wikipedia se situe entre l'encyclopédie traditionnelle et l'immense Web, sur lequel on trouve tout et n'importe quoi, explique François Demay, ancien directeur éditorial d'Universalis, Larousse et Encarta, devenu consultant. L'idéologie ambiante rejette les experts, et tout le monde se veut encyclopédiste. Mais il n'est pas sûr que le procédé naturel de sélection joue. » Les réactions des professionnels, qui craignent aussi pour leurs ventes, sont d'ailleurs sévères. « C'est comme des toilettes publiques : vous ne savez pas qui est passé avant et si la place est nette », lançait en décembre dernier Robert McHenry, un ancien éditeur en chef de la Britannica. François Demay dénonce notamment la présence d'articles d'actualité au manque de recul certain, voire des prises de position tendancieuses susceptibles d'influencer les lecteurs par trop crédules.

Des réactions virulentes qui laissent Jimmy Wales indifférent : « On est en train de bâtir ensemble quelque chose d'extraordinaire, et on ne se soucie pas des acteurs traditionnels. » Avant d'admettre que de nombreux moyens sont à l'étude pour asseoir la crédibilité de Wikipedia. « Dans la prochaine version du logiciel, nous allons demander aux lecteurs d'évaluer les articles », un peu à la façon du site d'enchères eBay, qui permet de noter la fiabilité des vendeurs. Une autre piste consiste à attirer des contributeurs plus pointus. « Aux Etats-Unis, des experts connus et reconnus participent, affirme Arnaud Klein. En France, des universitaires l'utilisent, mais sans le dire, car cela ne fait pas sérieux. » Selon lui, Wikipedia aura gagné la partie le jour où sortira un DVD revu et corrigé. Il en existe déjà un en Allemagne ; anglophones et francophones espèrent suivre le mouvement d'ici deux ans.

UN PONT ENTRE LES CULTURES

Ces DVD constitueraient en outre un complément de revenus non négligeable pour le budget exponentiel de Wikimedia Foundation : près de 1 million d'euros en 2005, deux fois plus qu'en 2004. Car pour l'heure, le projet vit uniquement de dons et Jimmy Wales exclut tout recours à la publicité en ligne, qui ne colle pas avec l'esprit Wikipedia. Mais ce modèle ne risque- t-il pas de succomber à des coûts de fonctionnement explosifs (bande passante, serveurs, hébergement…) ? Récemment, Wikimedia Foundation s'est pourtant donné un peu d'air : Yahoo ! a mis plusieurs serveurs à sa disposition pour deux ans, brûlant la politesse à Google et se façonnant ainsi à peu de frais une image de mécène de la Toile. « Mais attention, cela ne durera pas toujours », prévient François Demay. Autre sujet d'inquiétude, la responsabilité juridique. Certains contributeurs « s'inspirent » parfois un peu trop d'autres sources, jusqu'à tomber dans le « copier-coller » pur et simple. Les articles sont corrigés ou supprimés dans la minute, mais les plaintes abondent. Florence Devouard prévoit « un procès avant la fin de l'année ». Dans le cas d'un plagiat sur les pages francophones, qui de l'internaute, de Wikimedia France, de Wikimedia Foundation ou du fournisseur d'accès devra porter le chapeau ?

Juridiques, financières ou éditoriales, les interrogations sont légion. Le projet est désormais à un moment clé de son développement. Pour devenir l'encyclopédie en ligne de référence, Wikipedia doit mener de front la bataille du volume et de la qualité. Une incertitude qui n'affecte en rien l'esprit pionnier, mais qui pousse les wikipédiens à s'organiser. Beaucoup, multilingues, échangent déjà sur les différentes versions du site. Et 300 d'entre eux se sont rencontrés début août à Francfort, lors de la première conférence internationale Wikimania 2005. Quoi qu'il advienne, l'aventure aura contribué à jeter un pont entre les peuples et les cultures, comme l'explique Florence Devouard : « J'ai commencé à écrire en anglais pour "éduquer" les Américains, qui ne disposent pas de toutes les clés pour comprendre les opinions européennes, comme sur l'interdiction du port du voile ou des OGM en France. »

UN WIKI C'EST…

Un site Web collectif sur lequel tout internaute peut écrire - comme sur un blog -, mais aussi créer des pages en temps réel.

Un espace de collaboration pour rédiger et éditer des documents de toute sorte (encyclopédie, romans, traduction, projet collectif d'entreprise, etc.).

Le premier wiki a été créé il y a dix ans par un informaticien américain, Ward Cunningham. En hawaïen, wikiwiki signifie vite, un adjectif qui évoque la simplicité et la rapidité de ce type de sites.

WIKIPEDIA C'EST…

Wikimania 2005, la première conférence internationale s'est tenue à Francfort début août. Retraités, professeurs et adolescents se prennent au jeu.

DANS LA FAMILLE WIKIPEDIA

Une encyclopédie libre et collaborative en ligne, lancée en janvier 2001 en anglais, en mars 2001 en français. Elle est gérée et financée depuis juin 2003 par Wikimedia Foundation (Floride).

1,9 million d'articles en 200 langues.

60 000 contributeurs, dont 3 344 francophones.

Un budget de près de 1 million d'euros en 2005, financé essentiellement par les dons.

Wiktionnaire : dictionnaire multilingue.

Wikilivres : manuels pédagogiques.

Wikiquote : répertoire de citations célèbres.

Wikisource : recueil de textes appartenant au domaine public.

Wikispecies : répertoire des espèces vivantes.

Wikiactualités : source d'actualités.

Wikicommons : banque de données multimédia.

désolé, sujet en double, un modo pourrait effacer celui-ci par exemple?

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J'ai lu un peu rapidemment, mais les critiques ne vont que sur wikipédia je crois. Et la réponse de Wikipédia (se scinder en deux parties) me parait décente. Les deux parties resteront publiques non ? Le défaut actuel est que l'outil de travail est aussi l'outil de publication. Aussi, les brouillons sont publiés et présentés au même niveau que les articles aboutis. Et du coup, du tort risque d'être fait, entre autres par des individus mal-intentionnés.

Sinon les Wiki en général, je n'en pense que du bien. Ce sont des outils qui permettent de simplifier considérablement un travail de rédaction collaboratif. Ils sont appropriés partout où il y a des rédactions communautaires. Et entre autres dans les entreprises.

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Un petit défaut de l'article … il met bien en avant les défaut de wikipedia … mais pas assez les défauts des encyclopédies traditionelles !

Car même si on peut répandre des sottises via wikipedia, les encyclopédies traditionelles aussi répandent leurs bétises. Il y a deux ans, je lisais dans une encyclopédie papier que les Skinhead était un mouvement facho (comme trop de gens, mal renseignés le croient). Et c'est loin d'être le seul exemple.

Mais bon, j'espere qu'avec la concurrance de Wikipedia, ils ont revus certains de leurs articles !

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Un petit défaut de l'article … il met bien en avant les défaut de wikipedia … mais pas assez les défauts des encyclopédies traditionelles !

Car même si on peut répandre des sottises via wikipedia, les encyclopédies traditionelles aussi répandent leurs bétises. Il y a deux ans, je lisais dans une encyclopédie papier que les Skinhead était un mouvement facho (comme trop de gens, mal renseignés le croient). Et c'est loin d'être le seul exemple.

Mais bon, j'espere qu'avec la concurrance de Wikipedia, ils ont revus certains de leurs articles !

Cet article de Nature comparait WP et Britannica sur une selection de 42 artilces. Résultat : 123 fautes pour Br, 162 pour WP dont 4 graves chacune.

Petit bémol : Il s'agit d'articles scientifiques et sur en:.

Les résultats détaillés

Sur /.

entendu dire que Wikipedia allait plus ou moins se scinder en deux, avec une partie toujours publique, et une partie vérifiée et validée, et ce dans le but d'augmenter la fiabilité, la justesse et l'impartialité des articles.

Certains articles ne pouront être modifiés par les anonymes et les 1% d'utilisateurs les plus récents.

http://en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Sem…otection_policy

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Invité khano-et-khayek
Car même si on peut répandre des sottises via wikipedia, les encyclopédies traditionnelles aussi répandent leurs bêtises.

En effet, y compris dans l'Universalis, rédigée par de grandes plumes, que nous avions jusqu'à la version 10. Et il y a un point sur lequel les encyclopédies tradi. ne peuvent rivaliser quoiqu'elles fassent, c'est celui de la diversité ! (vive la polycentricité !) Allez chercher des infos sur les langages de programmation (et les liens associés), les jeux vidéos (même un article sur Dungeon Master - notre premier jeu sur Atari !), groupes et personnalités secondaires (voire mineures), bref: il y a tout sur wikipedia !!! Et même de très bons articles sur des sujets plus ardus. Cela dit, ce serait une bonne chose que chaque article ait un responsable qui valide les modifs; un rapprochement avec le monde de l'université (il y a un projet de rapprochement wiki-monde universitaire, avons-nous vu, mais est-il très sérieux… ?), serait aussi intéressant. Pourquoi pas un wiki des universités: plutôt que de réaliser exposés, mémoires, comptes-rendus d'ouvrages qui ne servent à personne (ou à peu), ce serait motivant de publier sur un wiki…

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Encore qu'à mon sens, l'indépendance un peu robin des bois de wikipédia me semble indispensable. Et peu compatible avec un rapprochement avec le monde universitaire.

Horreur ! Un libéral qui idéalise Robin des bois ce proto-marxiste qui volait les riches pour donner aux pauvres (après avoir prélevé son pourcentage pour force banquets dans les bois !).

Ceci dit les articles de n'importe quel encyclopédie rédigé par n'importe qui, universitaire ou non, reflétera toujours les a priori ou les ignorances de l'auteur.

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Houlà ! ne sachant si tu ironises ou pas, je te renvoie à la note au bas de ce billet de Copeau :

http://www.copeau.org/index.php?2005/05/09…-fonctionnarise

Encore un héros populaire abusivement enrôlé sous la bannière liberale ! L'État au XIIe s. c'était quand même très sommaire…

Mais j'ironise souvent sur ce forum, certains l'ont peut-être remarqué mais il n'est pas facile de savoir quand je suis ou non sérieux (si j'en juge par nombre de réponses à mes messages).

Je constate cependant que le meilleur ami de Robin Will Scarlet est très rouge sur le plan vestimentaire (mais je connais des libéraux amateurs de pull-overs rouges qui ne vont pas apprécier, donc j'arrête là…).

Relisant mon précédent message j'ai vu que j'avais semé bien des fautes, il faut que je me relise avec plus de sérieux, non mais…

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Invité jabial

Entre Robin des bois honni par Rand et Robin des bois récupéré par Copeau… Il y a je pense une réalité historique. Qui dispose d'articles sérieux sur le sujet?

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Le personnage d'Arthur dérive d'un obscur roitelet du VIe s luttant contre les envahisseurs saxons mais le nom n'apparait qu'au IXe s. dans les textes.

Merlin (Merlinus), nom qui dérive de Myrddin (nom gallois), est dans la légende médiévale le fils du Diable. Geoffroy de Monmouth l'identifie au "prophète des Englois" nommé Ambrosius dans l'Historia Britonum. Il est en effet un enfant sans père : sa naissance démoniaque lui permet de prophétiser.

Excellent ouvrage (d'ailleurs presque épuisé sur Amazon !)

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