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Politique Monétaire Keynesienne


gatnikti

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Bonjour,

je suis actuellement en 1èreES, et nous étudions en ce moment la monnaie.

On a vu la loi des débouchés de JB Say, mais aussi la critique qu'en a fait Keynes, que l'épargne se sert pas toujours à l'investissement, que les entreprises n'investissent que si elles sentent qu'il y aura des débouchés (et de plus, la monnaie peut être thésaurisée). Cela semble logique. Ce qui justifierait une politique de relance par la demande, c'est-à-dire une politique de grands travaux entrepris par l'Etat, afin de créer des revenus, donc des dépenses.

On pourrait penser que cela plombe la dépense future à cause des impôts, mais si la croissance est au rendez-vous, les recettes fiscales augmenteront, donc il ne sera pas nécessaire d'augmenter les taxes.

Voilà, j'aurais voulu connaitre votre avis sur la question, et la probable "faille" de la théorie (j'ai lu l'article Interventionnisme de Wikibéral, mais il explique seulement le caractère immoral de l'action - que je comprend - mais à la limite, si ça fonctionne économiquement, on peut passer outre non ?).

Merci à vous de bien vouloir éclairer ma lanterne :icon_up:.

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Bonjour,

je suis actuellement en 1èreES, et nous étudions en ce moment la monnaie.

On a vu la loi des débouchés de JB Say, mais aussi la critique qu'en a fait Keynes, que l'épargne se sert pas toujours à l'investissement, que les entreprises n'investissent que si elles sentent qu'il y aura des débouchés (et de plus, la monnaie peut être thésaurisée). Cela semble logique. Ce qui justifierait une politique de relance par la demande, c'est-à-dire une politique de grands travaux entrepris par l'Etat, afin de créer des revenus, donc des dépenses.

On pourrait penser que cela plombe la dépense future à cause des impôts, mais si la croissance est au rendez-vous, les recettes fiscales augmenteront, donc il ne sera pas nécessaire d'augmenter les taxes.

Voilà, j'aurais voulu connaitre votre avis sur la question, et la probable "faille" de la théorie (j'ai lu l'article Interventionnisme de Wikibéral, mais il explique seulement le caractère immoral de l'action - que je comprend - mais à la limite, si ça fonctionne économiquement, on peut passer outre non ?).

Merci à vous de bien vouloir éclairer ma lanterne :icon_up:.

Que dire sur Keynes… Son analyse de l'économie provoque un marasme et on continue à vous apprendre à l'école qu'il a une bonne analyse…

Si vous voulez mon avis, faites plaisir à vos profs pour avoir votre diplôme tout en étudiant une autre analyse.

En premier, l'épargne ne sert pas toujours à l'investissement. Et alors ? Il est de toute façon évident qu'une très grande partie de l'épargne est remis dans le circuit économique.

Mais ce qui provoque les plus gros dégâts est que pour pouvoir forcer le réinvestissement de l'épargne, il faut la compter puis obliger les citoyens à dépenser cette épargne.

Compter l'épargne est très difficile pour beaucoup de raisons. La comptabilité n'offre pas de réponse alors on extrapole des stratagèmes très complexe d'imposition qui ont pour résultat final de ne taxer que ceux qui n'ont pas assez de moyens pour échapper à l'impôt. Ceux qui ont beaucoup de moyens peuvent financer un système complet échappant à l'impôt. Plus le système est contraignant, plus les gros épargnants échappent à la contrainte. Pour ceux qui en ont assez des contraintes contre productives, ils délocalisent.

En second, les investissements par l'Etat ne sont qu'une vaste supercherie. Elle ne sert qu'à justifier le passage dans les mains du gouvernement des sommes qu'il n'a pas la légitimité de dépenser ni même de posséder. Il faut voir que l'Etat n'a pas la fonction de relancer une économie. C'est une erreur grave parce qu'elle transforme les citoyens en sujets ! Cela veut dire concrètement que les hommes perdent la liberté de choisir ce qui leurs semble bon ou mauvais. Une déresponsabilisation s'opère et la motivation disparaît. Et sans motivation, beaucoup préfèrent toucher des allocations gouvernementales plutôt que de produire une épargne.

On pourrait penser que cela plombe la dépense future à cause des impôts, mais si la croissance est au rendez-vous, les recettes fiscales augmenteront, donc il ne sera pas nécessaire d'augmenter les taxes.

Mais comme le prélèvement plombe directement les investissements futurs, il y aura moins de recettes que de dépenses. Et le déficit s'agrandit de jour en jour.

Si ce système était viable, après plus de 50 ans d'applications, on le saurait. Le résultat c'est qu'en 50 ans, les dettes du gouvernement suivent une courbe exponentielle et que plus il y aura d'investissement fait par le gouvernement, plus il y aura de déficit.

Il faut bien comprendre que le gouvernement n'a pas la possibilité d'être un moteur de l'économie. Il ne peut être qu'un poids. Autant le comprendre rapidement pour votre futur.

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Bonjour,

Voilà, j'aurais voulu connaitre votre avis sur la question, et la probable "faille" de la théorie (j'ai lu l'article Interventionnisme de Wikibéral, mais il explique seulement le caractère immoral de l'action - que je comprend - mais à la limite, si ça fonctionne économiquement, on peut passer outre non ?).

Merci à vous de bien vouloir éclairer ma lanterne :icon_up:.

Sans même parler d'éventuelles failles dans la théorie sa mise en oeuvre est le fait de politiques qui évoluent dans un environnement démocratique. A ce titre ils sont soumis à un certain nombre de contraintes qui interdisent dans les faits le fonctionnement idéal conçu par Keynes.

En France cela donne le résultat suivant :

Quand la situation économique est "bonne" il faut distribuer les "fruits de la croissance".

Quand la situation économique est "mauvaise" il faut soutenir l'activité et faire du social.

Bref, il faut toujours dépenser.

Comme, de plus, en cas "d'alternance" politique les nouveaux venus de rectifient pas les aberrations de leurs prédécesseurs car c'est trop impopulaire, dans la pratique une politique économique obéit surtout à des préoccupations électorales c'est à dire à une logique plus politique qu'économique.

Le Keynésianisme n'est qu'un hochet pour énarques.

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Il y a également plein d'hypothèses à respecter pour un modèle keynesien : économie fermée (sinon ce sont les allemands qui se goinfrent !), politique de court terme uniquement (on oublie de le préciser, Keynes ne soutient pas un déficit public à long terme), etc.

Il me semble qu'en plus, il (Keynes) s'était placé dans une hypothèse de décroissance et/ou de déflation pour justifier une relance par les dépenses de l'état…

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Il me semble qu'en plus, il (Keynes) s'était placé dans une hypothèse de décroissance et/ou de déflation pour justifier une relance par les dépenses de l'état…

Keynes s'était placé dans une hypothèse de sous-emploi plutôt. De toutes façons, valable ou pas à son époque (les années 30), le raisonnement keynésien (sur la question de la politique économique) est plus ou moins périmé du fait de l'évolution du contexte économique mondial. Je pense notamment à la libéralisation financière… Par exemple, il est plus ou moins "techniquement" établi que la politique budgétaire (du style grand travaux) ne peut plus véritablement avoir d'effets positifs sur l'économie nationale en raison de la contrainte extérieure qui pèse sur les pays qui appliquent une politique de relance. Seule la politique monétaire constitue un réel levier pour agir sur les variables économiques réelles. Mais, là encore, du fait de la financiarisation des économies, les modalités et les objectifs de la politique monétaire ont bien évolué depuis Keynes.

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Seule la politique monétaire constitue un réel levier pour agir sur les variables économiques réelles. Mais, là encore, du fait de la financiarisation des économies, les modalités et les objectifs de la politique monétaire ont bien évolué depuis Keynes.

Il semble que la politique monétaire évolue beaucoup plus vite que les enseignants de l'EN ou nos politiques, pour le coup…

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Merci à tous pour vos réponses. En ce qui concerne le lien sur l'épargne, il est dit

Le keynésianisme, qui préconise avant tout la consommation, « moteur » de l'économie, envisage l'épargne comme un résidu. Il ne suppose pas qu'il y a un comportement d'épargne comme il suppose qu'il y a un comportement de consommation. Il assimile peu ou prou l'épargne à une stérilisation de ressources - thésaurisation marxiste ou keynésienne - et à un frein à l'action de relance de l'activité par les hommes de l'Etat.
Ce n'est pas tout-à-fait ce que l'on m'a dit, pour moi les keynesiens ne considéraient pas l'épargne comme un stimulateur d'investissement, car pour que les entreprises investissent, il fallait qu'elles sentent des débouchés. Or si tous les ménges se mettent à épargner, les dépenses se réduisent. Voila en quoi l'épargne constitue une "fuite" de monnaie hors du circuit économique. Allusion au sceau d'eau et à l'âne, qui ne boit que s'il a soif.

Nicolas Luxivor, je veux bien admettre que l'argent ne provient pas de l'Etat lui-même, mais s'il aide à la relance de l'économie - relance bénéfique à tous - alors on peut, comme je l'ai dit, passer outre, non ?

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Voila en quoi l'épargne constitue une "fuite" de monnaie hors du circuit économique.

Sûrement la plus fausse des idées reçues en matière d'économie. Ne pas confondre épargne et thésaurisation. L'argent que l'on "épargne" (en achetant des placements) rentre dans les circuits économiques.

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Or si tous les ménges se mettent à épargner, les dépenses se réduisent. Voila en quoi l'épargne constitue une "fuite" de monnaie hors du circuit économique.

Vous mettez votre argent sous votre matelas ? Non ? Il ne sort donc pas du circuit.

Et le peu qui dort sous un matelas est vraiment négligeable. Les gens qui le font perdent tous les jours un peu d'argent.

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Désolé je me suis mal exprimé, ce n'est nullement une fuite hors du circuit économique. Je voulais juste mettre en avant que l'épargne ne sert pas forcément l'investissement, donc la loi de JB Say deviendrait bancale sous cette angle de vue.

Mais bien sûr que si : l'épargne est placé en banque. Que croyez-vous que font les banques avec cet épargne ? Une piscine de billets ? Ils investissent. C'est la seule manière de fournir un intérêt aux épargnants.

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Mais ce sont les entreprises qui investissent, en se servant de l'argent fourni par la banque. Mais si elles n'investissent pas, parce qu'elles ne sentent pas de débouchés (si tout le monde épargne, comme je l'ai dit, les dépenses diminue), alors l'épargne ne devient pas de l'investissement.

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Mais ce sont les entreprises qui investissent, en se servant de l'argent fourni par la banque.

Les banques aussi investissent, je vous le garantis. Par exemple en créant des sociétés d'investissement, des FCP, FCPi, etc. La SGAM ne fait que ça p.ex (c'est un nom au hasard, il y en a des douzaines); en fournissant des fonds et en demandant clairement des revenus supérieurs, ces banques investissent.

Mais si elles n'investissent pas, parce qu'elles ne sentent pas de débouchés (si tout le monde épargne, comme je l'ai dit, les dépenses diminue), alors l'épargne ne devient pas de l'investissement.

… Dans cette hypothèse (tout le monde épargne, personne ne dépense), au bout d'un mois, tout le monde est mort. Est-ce un cas d'école raisonnable ?

De façon plus générale, toute épargne pour l'un est une source d'investissement pour l'autre. C'est comme ça. Pas pour vous embêter, mais parce que c'est comme ça depuis que le monde est monde : l'épargne que constitue le fruit pour une plante est un investissement en temps et en efforts pour l'animal qui va la manger.

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Mais ce sont les entreprises qui investissent, en se servant de l'argent fourni par la banque. Mais si elles n'investissent pas, parce qu'elles ne sentent pas de débouchés (si tout le monde épargne, comme je l'ai dit, les dépenses diminue), alors l'épargne ne devient pas de l'investissement.

Il n'y a pas que la banque. Quand un particulier (ou une entreprise) achète des actions émises par une entreprise, il (ou elle) investit dans l'entreprise. Et l'entreprise a aussi des fonds propres, pour investir sans avoir besoin de faire appel à une banque.

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Mais ce sont les entreprises qui investissent, en se servant de l'argent fourni par la banque. Mais si elles n'investissent pas, parce qu'elles ne sentent pas de débouchés (si tout le monde épargne, comme je l'ai dit, les dépenses diminue), alors l'épargne ne devient pas de l'investissement.

Si tout le monde désire épargner et que personne ne veut employer ces capitaux, alors les taux d'intérêts baissent, ce qui constitue à la fois une incitation à investir (le coût en est réduit) et une incitation à ne pas épargner (le bénéfice en est réduit).

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…..

Nicolas Luxivor, je veux bien admettre que l'argent ne provient pas de l'Etat lui-même, mais s'il aide à la relance de l'économie - relance bénéfique à tous - alors on peut, comme je l'ai dit, passer outre, non ?

Comment, techniquement, le gouvernement pourrait relancer l'économie ? Pour faire des investissements, il faut pouvoir payer. Pour payer, il faut avoir plus de recette.

1 - Le gouvernement investit de l'argent qu'il n'a pas. Donner ce qu'on ne possède pas est une erreur fondamentale, que n'importe quel gestionnaire expérimenté évite comme la peste. Il y a pourtant un adage très connu : On ve vend pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Comme en comptabilité, il y a toujours une contrepartie. lorsque qu'on créer une entreprise on possède un capital. Quand on va voir un banquier, on dépose une garantie pour le prêt. Donc, si on ne possède pas de capitaux pour investir, on a rien. Le gouvernement n'a pas (de fait) et ne doit pas avoir (par usurpation) le pouvoir de risquer l'argent des contribuables.

2 - Quand un gouvernement veut relancer une économie, il baisse les contributions et laisse les gestionnaires privés risquer leur propre argent. La gestion est complexe et demande un savoir faire. Le gouvernement n'a pas ce rôle. Quand je dis qu'il n'a pas ce rôle, c'est parce que les conséquences en termes de conflit d'intérêts, de responsabilité et dans le fonctionnement général d'une nation, est énorme. Tellement énorme que, par exemple, nous subissons tous les jours le poids des conséquences d'une vue keynesienne de l'économie.

Comme le dise les précédents intervenants, pour appliquer Keynes, il faut commencer par confiner "l'échantillon" (budgetiser). Or, confiner des êtres humains est choquant parce que cela n'offre rien de positif. A court terme ou à long terme.

Je pense que vous comprenez que de mettre un homme en prison n'a rien de positif… On ne peut donc pas passer outre. Même si on vous met la télé et tout le confort, même si il s'agit (au début au moins) d'une prison dorée, une prison reste une prison et l'homme aspire à la liberté.

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Les banques aussi investissent, je vous le garantis. Par exemple en créant des sociétés d'investissement, des FCP, FCPi, etc. La SGAM ne fait que ça p.ex (c'est un nom au hasard, il y en a des douzaines); en fournissant des fonds et en demandant clairement des revenus supérieurs, ces banques investissent.

Mais lorsqu'une banque investit, c'est dans une entreprise, c'est-à-dire qu'elle l'aide à se développer en lui permettant d'acheter du capital fixe. Si on sent l'économie morose, on aura plus tendance à tailler dans les coûts, pas à augmenter la production, non ?

Dans cette hypothèse (tout le monde épargne, personne ne dépense), au bout d'un mois, tout le monde est mort. Est-ce un cas d'école raisonnable ?

Je ne pensais pas à une telle extremité :icon_up:. Sans en arriver jusque là, étant donné qu'effectivement il y a des dépenses incompressibles, comme la nourriture, nous sommes d'accord, si par exemple au cours d'une année, chaque mois qui passe connait un augmentation de l'épargne générale et une baisse des dépenses globales aussi, le marché autre que les secteurs vitaux s'effondrent…

De façon plus générale, toute épargne pour l'un est une source d'investissement pour l'autre. C'est comme ça. Pas pour vous embêter, mais parce que c'est comme ça depuis que le monde est monde : l'épargne que constitue le fruit pour une plante est un investissement en temps et en efforts pour l'animal qui va la manger.

Ce n'était pas l'idée de Keynes. Mais effectivemment, je dois dire que cela me semble bien bizarre aussi, de l'argent qui "dormirait" dans une banque.

Si tout le monde désire épargner et que personne ne veut employer ces capitaux, alors les taux d'intérêts baissent, ce qui constitue à la fois une incitation à investir (le coût en est réduit) et une incitation à ne pas épargner (le bénéfice en est réduit).

Schumpeter avait analysé qu'à l'origine d'une croissance économique était une innovation. Or l'innovation avait besoin du crédit, donc de taux d'intérêt bas. Comme le crédit est une création monnétaire, c'est l'idée que la monnaie préfinance l'économie (la production future). Contrairement aux libéraux qui souhaiteraient que la masse monnétaire soit en équilibre par rapport à la production.

Tout ça pour dire que les libéraux souhaitaient des taux d'intérêt élevés pour encourager l'épargne qui devait servir à l'investissement, et que Keynes pensait le contraire, un taux d'intérêt bas.

Nicolas Luxivor >> Si le pays est en crise, attendre que le privé s'occupe de la relance économique peut être long. On pourrait imaginer un scénario ou l'Etat a des réserves, constituées durant les années fastes, qu'il investirait dans de grands chantiers ? Certes les conflits d'intérêts, qui choisir, quels secteurs, etc. sont des obstacles, mais avec un peu de bonne volonté, ce serait au moins théoriquement intéressant non ?

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Keynes n'a atteint la célébrité que parcequ'il était l'intime d'une joyeuse bande de poètes et d'allumés (Lytton Strachey, Vanessa Bell, Virginia Woolf, Roger Fry, …). Il me semble qu'en matière d'analyse économique et de définition de politiques menées par les états à l'encontre de leurs populations, l'argument de cette intimité n'est d'aucune validité.

Nous pouvons tous connaître de mauvais économistes, le fait que ces gens soient plutôt sympatiques n'est pas de nature à les rendre plus compétents, sauf à faire usage de discrimination positive à l'égard de leur pensée (lès povre, c'est pas juste, y son pas cappabl cai pa une rèson pour k'il peuf pas dirigé la vie des auttre.)

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Mais lorsqu'une banque investit, c'est dans une entreprise, c'est-à-dire qu'elle l'aide à se développer en lui permettant d'acheter du capital fixe. Si on sent l'économie morose, on aura plus tendance à tailler dans les coûts, pas à augmenter la production, non ?

Ca depend. Une "économie morose", ça veut dire quoi ? Dans le pire des cas (la guerre), il y a toujours des pans d'économie qui sont florissant. Pour caricaturer, si tout le monde meurt de la peste, il y a tout de même une industrie qui fonctionne, c'est celle des pompes funèbres :icon_up: .

Ce n'était pas l'idée de Keynes. Mais effectivemment, je dois dire que cela me semble bien bizarre aussi, de l'argent qui "dormirait" dans une banque.

Ceci montre que, comme beaucoup de gens en vue, Keynes a dit des bêtises et que le fait d'être en vue a servi de caisse de résonnance - pas raisonnance, hein - à ses bêtises.

Tout ça pour dire que les libéraux souhaitaient des taux d'intérêt élevés pour encourager l'épargne qui devait servir à l'investissement, et que Keynes pensait le contraire, un taux d'intérêt bas.

En pratique, on s'aperçoit que le taux d'intérêt est simplement une variable d'ajustement parmis des douzaines d'autres, qu'elle joue un rôle important, autant à la hausse qu'à la baisse. Caractériser les libéraux sur un taux élevé ou l'inverse, c'est faire fi d'un besoin naturel d'adaptation à la réalité du marché qui nécessite parfois un taux élevé, parfois un taux faible…

Notons au demeurant que cette notion de taux directeur n'est possible que parce que des "banques centrales" existent (et des états).

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Bonne nouvelle : de moins en moins de propagande gaucho dans les facs

Voilà le plan de mon cour sur les politiques de régulation conjoncturelles :

I) Les politiques de Stop&GO

2) Essouflement et remise en cause des politiques conjoncturelles

3) L'abandon des principes keynesiens

En conclusion : l'éloge des politiques de désinflation compétitive.

Cependant mon prof précise que les principes keynesiens étaient intéressant après guerre pour deux raisons principales :

- La faiblesse du secteur privée

- La faible ouverture sur l'étranger

Les politique keynesiennes permettant de reconstruire le pays grace à l'investissement public.

La faible ouverture sur l'étranger permettant de profiter d'un effet multiplicateur de l'investissement public (il ne se transforme pas en importation de produits étrangers)

Est ce que je pourrais avoir votre avis sur ce dernier point. Est ce que les politiques keynesiennes ont facilité le redressement de la france d'après guerre ?

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Keynes n'a atteint la célébrité que parcequ'il était l'intime d'une joyeuse bande de poètes et d'allumés (Lytton Strachey, Vanessa Bell, Virginia Woolf, Roger Fry, …). Il me semble qu'en matière d'analyse économique et de définition de politiques menées par les états à l'encontre de leurs populations, l'argument de cette intimité n'est d'aucune validité.

Je veux bien croire que sa politique économique est mauvaise, mais je veux avant bien comprendre pourquoi, et c'est la raison pour laquelle je suis sur ce forum :icon_up:.

Ca depend. Une "économie morose", ça veut dire quoi ? Dans le pire des cas (la guerre), il y a toujours des pans d'économie qui sont florissant. Pour caricaturer, si tout le monde meurt de la peste, il y a tout de même une industrie qui fonctionne, c'est celle des pompes funèbres icon_mrgreen.gif .

J'entend par économie morose un déficit public élevé, un consommation des ménages ralenties, une croissance de PIB peu élevé, etc. ; en fait, la situation dans laquelle se trouve la France aujourd'hui (?).

Et en effet, il y a toujours un secteur d'économie qui profite de la situation, mais si on est en situation de crise, que le mois X il y a 1000 € de dépenses, et le mois Y 800 € de dépenses et 200 € d'épargne, et bien là peu ou prou toutes les activités sont touchées.

En fait, ceci amène une autre question, pourquoi il y a des crises, et pourquoi ne sommes nous pas en perpétuelle croissance économique ? En effet, quand la croissance est au rendez-vous, les salaires augmentent, on dépense donc plus, et même l'inflation, ça donne plus d'argent aux vendeurs, qui peuvent produire plus et investir plus, pour gagner plus, vendre plus, etc. Donc pourquoi ce cercle vertueux n'est pas éternel ?

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Et en effet, il y a toujours un secteur d'économie qui profite de la situation, mais si on est en situation de crise, que le mois X il y a 1000 € de dépenses, et le mois Y 800 € de dépenses et 200 € d'épargne, et bien là peu ou prou toutes les activités sont touchées.

En fait, ceci amène une autre question, pourquoi il y a des crises, et pourquoi ne sommes nous pas en perpétuelle croissance économique ? En effet, quand la croissance est au rendez-vous, les salaires augmentent, on dépense donc plus, et même l'inflation, ça donne plus d'argent aux vendeurs, qui peuvent produire plus et investir plus, pour gagner plus, vendre plus, etc. Donc pourquoi ce cercle vertueux n'est pas éternel ?

Comparer des tendances macro-économiques avec des comportements individuels est trompeur.

Les cycles de production ne sont pas les mêmes pour tous les biens et tous les services. Prenons l'exemple des voitures : le renouvellement d'une voiture est de l'ordre de 10 ans. Celui de l'électro-ménager 5. Celui de l'électricité, c'est quelques jours il me semble, etc… Ce qui veut dire que si une économie progresse (croissance globale), cela ne veut pas dire que tous les secteurs progressent. En plus, c'est géographique. En France, le secteur industriel est en déclin. Le secteur des service, lui, en pleine expansion.

Les individus qui sont dans les secteurs en déclin ne voient pas les 2 % de croissance actuelle. Par contre, ceux qui sont dans les services peuvent ressentir cette progression…

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[…]

En fait, ceci amène une autre question, pourquoi il y a des crises, et pourquoi ne sommes nous pas en perpétuelle croissance économique ? En effet, quand la croissance est au rendez-vous, les salaires augmentent, on dépense donc plus, et même l'inflation, ça donne plus d'argent aux vendeurs, qui peuvent produire plus et investir plus, pour gagner plus, vendre plus, etc. Donc pourquoi ce cercle vertueux n'est pas éternel ?

Sommes-nous en récession? En France, la dernière récession remonte à 1993 et, à ma connaissance, il n'y avait pas eu de récession depuis la guerre. La croissance est peut-être molle, mais elle existe.

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En fait, ceci amène une autre question, pourquoi il y a des crises, et pourquoi ne sommes nous pas en perpétuelle croissance économique ? En effet, quand la croissance est au rendez-vous, les salaires augmentent, on dépense donc plus, et même l'inflation, ça donne plus d'argent aux vendeurs, qui peuvent produire plus et investir plus, pour gagner plus, vendre plus, etc. Donc pourquoi ce cercle vertueux n'est pas éternel ?

C'est la question à laquelle essayent de répondre tout un tas de théories économiques de la croissance et du cycle…

La dernière mode, c'est la théorie du cycle réel (real business cycle) de la nouvelle économie classique (notamment Kydland et Presscott, prix nobel 2004) : les cycles, cad la succession de phases de croissance et de de crise, sont le résultat du processus économique même. En d'autres termes, les facteurs des phases ascendantes et descendantes du cycle sont les mêmes. Les variations dans le niveau de croissance viennent de chocs affectant les variables réels de l'économie (et non les variables monétaires) : préférences des consommateurs,changements technologiques etc… L'idée c'est que les phénomènes cycliques dans leur ensemble sont perçus comme une adaptation optimale du système économique aux chocs réels.

Bien sur, cette approche est loin d'être la seule (parmi les nombreuses tentatives d'explication du cycle, citons : l'approche autrichienne, les approches post-keynésiennes [Harrod, Domar, Kaldor, Minski etc.], l'approche néoclassique (Solow), les théories de la croissance endogène (Barro, Lucas, Romer), l'approche régulationniste en terme de régime d'accumulation ou encore celle (dans une conception marxiste) en terme de structure sociale d'accumulation. Sans compter les analyses qui s'intéressent aux institutions économiques et donc aux facteurs permettant la croissance économique (voir North notamment). Ce n'est donc pas dans ce domaine que l'économie est capable de fournir une réponse définitive (pour changer…).

Sommes-nous en récession? En France, la dernière récession remonte à 1993 et, à ma connaissance, il n'y avait pas eu de récession depuis la guerre. La croissance est peut-être molle, mais elle existe.

Pour être précis, la France a connu en 1993 une dépression (taux de croissance négatif). La récession correspond à une période de ralentissement de la croissance (mais le taux reste positif). A peu près tout le monde fait la confusion entre les deux termes, mais c'est un tord.

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La France a connu quelques récessions depuis la guerre mais dans tous les pays du Nord, la croissance a été continue, simplement plus ou moins rapide ou plus ou moins lente. Ainsi à l'époque des Trente Glorieuses, la croissance américaine et britannique était plus faible que la croissance française, allemande et japonaise.

Ce qui a changé en France entre les Trente Glorieuses et la période postérieure est l'existence d'un chômage massif. Et les politiques keynésiennes menées n'ont guère permis de le résorber.

L'idée d'une crise a partir des années 70 est liée à la situation des pays européens confrontés au chômage (certains s'en sont partiellement sorties aujourd'hui) mais dans le même temps, les pays dit émergents ont commencé au contraire leurs Trente Glorieuses !

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Nicolas Luxivor >> Si le pays est en crise, attendre que le privé s'occupe de la relance économique peut être long. On pourrait imaginer un scénario ou l'Etat a des réserves, constituées durant les années fastes, qu'il investirait dans de grands chantiers ? Certes les conflits d'intérêts, qui choisir, quels secteurs, etc. sont des obstacles, mais avec un peu de bonne volonté, ce serait au moins théoriquement intéressant non ?

C'est au contraire le plus rapide. Même si ce point est "oublié" par nos media. Les cas de la Chine et de la Russie sont probants. Même si il s'agit d'une libéralisation pour seulement une "élite" de la population.

Le mécanisme de fermeture des frontières permet de faire croire à une relance par l'Etat. Mais l'économie en ouvrant les frontières est bien plus rapide à créer des emplois et à augmenter le revenu moyen par ménage.

Le cas de l'après guerre me fascine et contribue au mythe de Gaulle. L'action de l'Etat a été largement surdimensionnée. En fait, le gouvernement américain et le gouvernement français ont ouvert leurs frontières commerciales et c'est ce point qui a, selon moi, le plus contribué à la croissance française. Il ne faut pas l'oublié, non plus que la France est depuis très longtemps un pays où il y a de l'argent et cet argent n'est pas tombé entre les mains des allemands. Donc pour moi, il est clair que la politique keynésienne n'a pas été un moteur avec le rendement annoncé par la version gouvernementale. Je trouve par ailleurs très curieux, qu'après guerre, période de faillite gouvernementale, on puisse attribuer une quelconque gloriole au gouvernement pour ses investissements judicieux en matière de relance.

En ce qui concerne les conflits d'intérêts, ils sont inévitables. Alors autant ne pas créer les conditions propices à leurs généralisation.

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