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Murray Rothbard Et La Police


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La puissance philosophique de Murray Rothbard est indéniable. Il est surement l'auteur qui a le plus fait avancer la pensée libérale et amené à une construction d'un libéralisme total.

Cependant si sa théorie sur la légitime défense est intéressante, elle me semble simpliste concernant l'usage de la force par la police :

Chapitre 12 La légitime défense : (d'après http://membres.lycos.fr/mgrunert/ethique.htm )

Dans chaque crime, dans chaque violation des Droits, de la rupture de contrat la plus anodine jusqu’au meurtre, il y a toujours deux parties en cause : la victime ou “plaignant”, et le présumé malfaiteur, ou “accusé”. Le but de toute action judiciaire est de déterminer le plus exactement possible qui est, et qui n’est pas, le fautif dans une affaire particulière. Les règles du processus judiciaire se fondent sur des méthodes généralement acceptées pour trouver les coupables. Mais il y a, du point de vue libertarien, une contrainte à respecter absolument : les procédures judiciaires ne doivent pas employer la force contre des innocents. Car l’emploi de la force physique contre un innocent est une violation de ses Droits, elle est donc en soi criminelle et illicite. Considérons ces méthodes policières que sont la brutalité, la torture des suspects — ou au minimum l’écoute électronique. On reproche invariablement à ceux qui s’opposent à ces méthodes de “se montrer trop bon avec les délinquants”. Or, le problème est précisément que nous ne savons pas si nous avons affaire ou non à des délinquants ; et jusqu’à ce qu’ils aient été reconnus coupables, on doit présumer qu’ils ne le sont pas et qu’ils jouissent par conséquent de tous les Droits des innocents : “Tout prévenu est présumé innocent”, dit l’adage. (La seule exception est représentée par la victime qui, en état de légitime défense, repousse un agresseur en flagrant délit, disons, de violation de domicile, car elle sait de science certaine qui est le malfaiteur) Il ne s’agit pas de “cajoler les fauteurs de trouble” mais de s’assurer que la police ne viole pas, chez les personnes qu’elle soupçonne, le Droit de propriété sur sa propre personne de quiconque est présumé innocent. Dans ce contexte, celui qui se montre “gentil avec les criminels” et strict envers la police se montre un bien meilleur défenseur des Droits de propriété que ne l’est l’homme de “droite”.

Une réserve majeure s’impose toutefois : la police a le Droit d’employer les méthodes coercitives à condition que, en fin de compte, le suspect se révèle coupable ou bien que, dans le cas contraire, les policiers soient eux-mêmes traités comme des criminels — car le principe qui interdit l’usage de la force contre les non-criminels demeure en vigueur. Prenons le cas où la police brutalise et torture un homme soupçonné de meurtre pour obtenir des informations (et non pas, bien sûr, pour obtenir un aveu sous la contrainte, qui ne saurait être valable). Si le suspect finit par être reconnu coupable, les policiers doivent être disculpés de toute charge, puisqu’ils n’ont fait qu’administrer à l’assassin une partie de la peine qu’il a méritée, celui-ci ayant été déchu de ses Droits dans une mesure bien plus grande. Mais si le suspect n’est pas reconnu coupable, cela signifie que la police a brutalisé et torturé un innocent et les responsables doivent être envoyés dans le box des accusés pour coups et blessures. Bref, les policiers doivent toujours être traités exactement comme n’importe qui ; dans une société et un régime juridique libertarien, chaque homme a la même liberté et les mêmes Droits.

Mais dans ce cas comment trouver des policiers qui acceptent de prendre de tels risques chaque jour, de par leur activité?

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En fait, je crois qu'ici Rothbard touche du doigt quelquechose d'intéressant, mais à l'instar de beaucoup de philosophes et d'économistes, il a vraiment du mal à comprendre une notion pourtant fort simple: celle de chaine de valeur.

Ce qui fait qu'il attribue des tâches et des rôles à des acteurs économiques de manière arbitraire, sans prendre le soin de vérifier si, dans la réalité, cela se passera comme ça.

Est-ce que c'est le boulanger qui conçoit et fabrique l'acier servant à obtenir le chassis de son four à pain? Non.

Est-ce le négociant en four qui l'a vendu au boulanger? Non

Est-ce le fabricant du four, alors? Non plus.

Est-ce le concepteur du four? Toujours pas.

Est-ce l'aciériste? Bingo, c'est lui.

Je ne sais pas si tout le monde voit ce que je veux dire, mais ce que je conteste là, dans l'analyse de Rothbard, c'est son diagnostic, pas seulement sa réponse.

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Mais dans ce cas comment trouver des policiers qui acceptent de prendre de tels risques chaque jour, de par leur activité?

La police n'a aucune obligation d’employer des méthodes coercitives, ni de "brutaliser et torturer". Si par hasard elle le fait, c'est parce qu'elle juge que cela va augmenter son efficacité. L'important est de comprendre qu'elle n'est jamais au-dessus du Droit.

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La police n'a aucune obligation d’employer des méthodes coercitives, ni de "brutaliser et torturer". Si par hasard elle le fait, c'est parce qu'elle juge que cela va augmenter son efficacité. L'important est de comprendre qu'elle n'est jamais au-dessus du Droit.

Appréhender l'auteur présumé d'un crime/délit et le tenir en garde à vue le temps d'établir les faits c'est une mesure coercitive. A ce compte, autant que je reste chez moi et que vous me versiez mon salaire.

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Appréhender l'auteur présumé d'un crime/délit et le tenir en garde à vue le temps d'établir les faits c'est une mesure coercitive. A ce compte, autant que je reste chez moi et que vous me versiez mon salaire.

J'ai bien écrit "aucune obligation", autre que jugée nécessaire par efficacité. C'est si dur à comprendre que ça ?

Que le droit positif l'impose est une autre affaire.

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Appréhender l'auteur présumé d'un crime/délit et le tenir en garde à vue le temps d'établir les faits c'est une mesure coercitive. A ce compte, autant que je reste chez moi et que vous me versiez mon salaire.

Bien entendu. Mais je ne crois pas que le propos de Rothbard soit de rendre impossible toute tâche policière; comme le relève Dilbert, c'est plutôt d'affirmer le principe que la police n'est pas au-dessus des lois.

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Invité jabial
Appréhender l'auteur présumé d'un crime/délit et le tenir en garde à vue le temps d'établir les faits c'est une mesure coercitive. A ce compte, autant que je reste chez moi et que vous me versiez mon salaire.

On use et on abuse de la garde-à-vue, qui finalement n'apporte pas grand chose puisque si on peut attrapper une personne avant le jugement pour la garder à vue, on peut bien l'attraper ensuite pour la foutre en tôle.

Il n'y a pas si longtemps que ça aux USA, l'utilisation de celle-ci était quasiment inexistante. Malheureusement ça a bien changé.

Le fait d'être emprisonné, même pour une courte durée, n'est pas anodin, et il est anormal que ce soit autant utilisé. Un policier qui enferme un innocent est un séquestrateur, et il doit être mis devant sa responsabilité.

Etant fermement rothbardien en matière de Droit, je suis d'avis que les hommes de la police peuvent prendre le risque d'appréhender un individu avant jugement, à condition de se soumettre à la justice pour enlèvement et séquestration si le jugement déclarait celui-ci innocent. Ceci permettrait d'agir dans les cas d'urgence, tout en s'assurrant que ce ne serait pas utilisé à la légère.

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Bien entendu. Mais je ne crois pas que le propos de Rothbard soit de rendre impossible toute tâche policière; comme le relève Dilbert, c'est plutôt d'affirmer le principe que la police n'est pas au-dessus des lois.

A part ceux qui n'ont rien à foutre dans la police, il n'y a pas un seul flic qui ne soit d'accord avec ça. Mais techniquement parlant comment fait on avouer un criminel endurci ? Un poseur de bombe qui a suivi un entrainement ?

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On use et on abuse de la garde-à-vue, qui finalement n'apporte pas grand chose puisque si on peut attrapper une personne avant le jugement pour la garder à vue, on peut bien l'attraper ensuite pour la foutre en tôle.

Il n'y a pas si longtemps que ça aux USA, l'utilisation de celle-ci était quasiment inexistante. Malheureusement ça a bien changé.

Le fait d'être emprisonné, même pour une courte durée, n'est pas anodin, et il est anormal que ce soit autant utilisé. Un policier qui enferme un innocent est un séquestrateur, et il doit être mis devant sa responsabilité.

Etant fermement rothbardien en matière de Droit, je suis d'avis que les hommes de la police peuvent prendre le risque d'appréhender un individu avant jugement, à condition de se soumettre à la justice pour enlèvement et séquestration si le jugement déclarait celui-ci innocent. Ceci permettrait d'agir dans les cas d'urgence, tout en s'assurrant que ce ne serait pas utilisé à la légère.

Sur ce point, le système britannique me semble très intéressant et il est fort dommage qu'il ne soit pas adopté ou adapté chez nous. D'un autre côté les deux polices n'offrant pas le même palmarès en terme de résolution d'affaires et d'efficacité policière, je comprends pourquoi l'état maintient le système de garde à vue.

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Invité jabial
Sur ce point, le système britannique me semble très intéressant et il est fort dommage qu'il ne soit pas adopté ou adapté chez nous. D'un autre côté les deux polices n'offrant pas le même palmarès en terme de résolution d'affaires et d'efficacité policière, je comprends pourquoi l'état maintient le système de garde à vue.

Et tu tombes là dans un piège très commun.

C'est un peu comme si étant donné la nullité du système commercial en URSS, tu comprenais pourquoi l'Etat maintenait le contrôle des prix.

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Question très pertinente mais non discriminante en l'espèce. On peut également la poser au sujet du système existant et les réponses ne sont pas nettement plus satisfaisantes.

Pas mal de collègues en sont conscients et n'en sont pas plus satisfaits que n'importe quel citoyen lambda.

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A part ceux qui n'ont rien à foutre dans la police, il n'y a pas un seul flic qui ne soit d'accord avec ça. Mais techniquement parlant comment fait on avouer un criminel endurci ? Un poseur de bombe qui a suivi un entrainement ?

Plusieurs remarques:

Tout d'abord, on ne fait pas une règle pour 1% des cas qui vont se présenter. D'ailleurs, la solution technique infaillible pour faire parler un type qui ne le désire pas n'existe pas. Et surtout, une société civilisée ne torture pas, a fortiori une personne présumée innocente. Donc, c'est en partie un faux problème parce qu'insoluble.

De plus, et sans vouloir généraliser de manière outrancière, les policiers qui se croient au-dessus de la loi, ça ne manque pas. Ca commence avec des bêtises genre se garer n'importe où alors qu'il n'y a aucune urgence, mettre le gyrophare à l'approche d'un feu rouge, etc. et ça peut aller jusqu'à des trucs bien plus sérieux.

Enfin, de facto, les policiers bénéficient d'un traitement de faveur devant les tribunaux, du moins jusqu'à un certain seuil de gravité, au-delà duquel ils en prennent probablement plus dans la gueule que le pékin modal. Je doute que cela changera jamais, pour la bonne raison que les magistrats sont très conscients des circonstances parfois difficiles dans lesquelles les policiers doivent exercer leur métier. Ca c'est un truc dont il convient d'en tenir compte dans ce genre de discussion.

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La puissance philosophique de Murray Rothbard est indéniable. Il est surement l'auteur qui a le plus fait avancer la pensée libérale et amené à une construction d'un libéralisme total.

Cependant si sa théorie sur la légitime défense est intéressante, elle me semble simpliste concernant l'usage de la force par la police :

Chapitre 12 La légitime défense : (d'après  http://membres.lycos.fr/mgrunert/ethique.htm )

Une réserve majeure s’impose toutefois : la police a le Droit d’employer les méthodes coercitives à condition que, en fin de compte, le suspect se révèle coupable ou bien que, dans le cas contraire, les policiers soient eux-mêmes traités comme des criminels — car le principe qui interdit l’usage de la force contre les non-criminels demeure en vigueur. Prenons le cas où la police brutalise et torture un homme soupçonné de meurtre pour obtenir des informations (et non pas, bien sûr, pour obtenir un aveu sous la contrainte, qui ne saurait être valable). Si le suspect finit par être reconnu coupable, les policiers doivent être disculpés de toute charge, puisqu’ils n’ont fait qu’administrer à l’assassin une partie de la peine qu’il a méritée, celui-ci ayant été déchu de ses Droits dans une mesure bien plus grande. Mais si le suspect n’est pas reconnu coupable, cela signifie que la police a brutalisé et torturé un innocent et les responsables doivent être envoyés dans le box des accusés pour coups et blessures. Bref, les policiers doivent toujours être traités exactement comme n’importe qui ; dans une société et un régime juridique libertarien, chaque homme a la même liberté et les mêmes Droits.

Mais dans ce cas comment trouver des policiers qui acceptent de prendre de tels risques chaque jour, de par leur activité?

A supposer que ton objection sur la question pratique de trouver des policiers acceptant de prendre ces risques soit fondée, je ne crois pas que ton propos révèlerait une faiblesse de L'éthique de la liberté parce que ce livre ne vise pas à répondre à ce genre de questions.

En effet, son objet n'est pas d'expliquer comment fonctionne l'allocation des ressources dans une société libre. Ca n'est pas un livre d'économie. Expliquer comment les services policiers y seraient produits relève au moins de la théorie économique appliquée à un "secteur" particulier, lorsque cette explication se limite à de strictes déductions des faits généraux de l'action humaine. (Et quand il est en plus question de décrire en détail le fonctionnement concret d'un marché, il faut ajouter des considérations purement spéculatives sur les préférences et les connaissances des gens, c'est-à-dire aller au-delà de la théorie économique stricto sensu en introduisant des hypothèses relevant de l'histoire, de la psychologie, de la sociologie, et de la technologie.)

Comme il s'agit d'un livre de philosophie politique, il n'y est question que du "vrai" Droit, en dehors de quelques apartés, et notamment des implications qu'il faut en tirer à propos de la légitimité de l'Etat. Appliqué aux services de police, cela revient simplement à expliquer quand un policier porte bien son nom et quand il l'usurpe, au regard de la norme juridique dont l'exposé est l'objet principal du livre.

L'obligation pour un policier de ne pas agresser n'est qu'une implication directe de l'idée selon laquelle chaque homme a les mêmes droits. Si "l'axiome de non-agression" est la norme dans les relations humaines en ce qui concerne l'usage de la violence, il tient pour n'importe quel homme, qu'il se fasse appeler policier ou non. Rothbard prend simplement la logique au sérieux ici. Son "simplisme" est la manifestation de la "puissance philosophique" que tu lui prêtes, et les contorsions "sophistiquées" amenant à d'autres conclusions ne sont que confusions.

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Mais dans ce cas comment trouver des policiers qui acceptent de prendre de tels risques chaque jour, de par leur activité?

Je ne pense pas que ton objection tienne.

Premièrement, comme je l'ai déjà suggéré, il ne s'agit pas simplement de comparer deux situations qui n'auraient comme différence que de présenter des risques différents pour les "forces de l'ordre". Il s'agit d'identifier quand un policier représente la force de l'ordre ou la force du désordre. Dans une situation, nous avons affaire à un vrai policier, un producteur de sécurité, et dans l'autre nous avons affaire à un bandit, dans la mesure où il se permet de commettre des agressions.

Deuxièmement, on trouve des policiers comme on trouve des boulangers, des professeurs, etc., dans le marché libre, en acceptant de payer suffisamment pour qu'ils veuillent s'atteler à la tâche. Même dans l'hypothèse improbable où personne ne voudrait payer assez pour que quelqu'un accepte d'être policier, ça ne signifierait pas que le marché est "défaillant". Du point de vue des gens en tant que consommateurs, cela voudrait simplement dire que les ressources productives qui pourraient être utilisées dans une police, sont mieux employées dans d'autres secteurs. En fait, c'est précisément lorsque des services de police sont "livrés au marché" que la recherche de profits permet d'ajuster au plus près des desiderata des consommateurs l'allocation des ressources de secteur en secteur.

Pour ce genre de considérations économiques, il ne faut pas attendre grand chose de L'éthique de la liberté. Chez Rothbard, c'est plutôt dans For a New Liberty ou Power & Market qu'on peut trouver de tels développements appliqués aux services de police.

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En effet, son objet n'est pas d'expliquer comment fonctionne l'allocation des ressources dans une société libre. Ca n'est pas un livre d'économie. Expliquer comment les services policiers y seraient produits relève au moins de la théorie économique appliquée à un "secteur" particulier, lorsque cette explication se limite à de strictes déductions des faits généraux de l'action humaine. (Et quand il est en plus question de décrire en détail le fonctionnement concret d'un marché, il faut ajouter des considérations purement spéculatives sur les préférences et les connaissances des gens, c'est-à-dire aller au-delà de la théorie économique stricto sensu en introduisant des hypothèses relevant de l'histoire, de la psychologie, de la sociologie, et de la technologie.)

Comme il s'agit d'un livre de philosophie politique, il n'y est question que du "vrai" Droit, en dehors de quelques apartés, et notamment des implications qu'il faut en tirer à propos de la légitimité de l'Etat. Appliqué aux services de police, cela revient simplement à expliquer quand un policier porte bien son nom et quand il l'usurpe, au regard de la norme juridique dont l'exposé est l'objet principal du livre.

Très judicieux rappel, xara.

Les arguments économiques de Rothbard sur la question se trouvent dans For A New Liberty: http://www.mises.org/rothbard/newliberty11.asp

EDIT: je vois que tu viens de le signaler à Rémy.

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A supposer que ton objection sur la question pratique de trouver des policiers acceptant de prendre ces risques soit fondée, je ne crois pas que ton propos révèlerait une faiblesse de L'éthique de la liberté parce que ce livre ne vise pas à répondre à ce genre de questions.

Je ne suis pas certain d'être tout à fait d'accord avec toi. L'Ethique de la Liberté propose une nouvelle vision de la société et si on ne peut en effet s'attendre à ce qu'un seul livre épuise le sujet, il est tout de même légitime de s'interroger sur les conséquences pratiques de certaines orientations. N'oublions pas que les règles qui gouvernent notre société actuelle ne sont pas apparues par hasard et répondent à des besoins, justes et injustes. L'immunité "light" dont bénéficient les policiers est une réponse possible à certains problèmes inhérents à la fonction, et il n'est guère convaincant, lorsqu'on veut mettre fin à cette immunité, de refuser d'examiner les raisons, bonnes ou mauvaises, qui ont justifié son apparition sous prétexte que ce ne serait pas l'objet du propos.

Mutatis mutandis, ça me rappelle notre discussion sur les mouvements sécessionistes.

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A part ceux qui n'ont rien à foutre dans la police, il n'y a pas un seul flic qui ne soit d'accord avec ça. Mais techniquement parlant comment fait on avouer un criminel endurci ? Un poseur de bombe qui a suivi un entrainement ?

Si tu veux faire parler ton poseur de bombe, il n'y a guère que la torture, de toute façon. Et peut-on approuver un système qui torture les individus ? Simplement parce qu'il est soupçonné d'être un terroriste ?

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Si tu veux faire parler ton poseur de bombe, il n'y a guère que la torture, de toute façon. Et peut-on approuver un système qui torture les individus ? Simplement parce qu'il est soupçonné d'être un terroriste ?

Alors laissons faire, comptons les points et enterrons nos morts.

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Allez, je prends un exemple. Il y a deux jours, j'attendais mon train à la gare. En face de la gare, il y a un feu (rouge à ce moment) auquel deux voitures sont arrêtées. Une voiture de police arrive, double les automobilistes patients, brûle le feu et s'arrête au feu suivant. Sans sirêne ni gyrophare. Sur ce, un (con)citoyen s'en mèle et râle un peu.

Les flics sortent de leur voiture, examinent la voiture du râleur en question puis lui demandent de se mettre sur le bas-côté pour examiner plus avant son véhicule.

Alors, non seulement ces gentils policiers se sont permis de baffouer la loi qu'ils sont censés représenter et ce sans aucune raison "valable", mais en plus ils utilisent leurs privilèges pour empêcher les gens (qu'ils sont censés protéger) de s'en offusquer.

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Invité jabial
On ne peut pas être contre la torture a priori. Simplement il faut que le tortionnaire assume ses responsabilités.

:icon_up:

Quand on est civilisé, si.

C'est facile à dire et à défendre, parce que ce genre de propos emporte automatiquement l'adhésion qui découle de dégoût naturel que suscite la perspective de l'alternative.

Pour autant, le concept de civilisation est un des plus subjectifs qui soient - chaque civilisation définit ce terme à sa manière. Le civilisé est celui qui respecte les valeurs de sa civilisation ; celui qui ne le fait pas ne l'est pas. Ainsi, j'ai pu entendre dans la rue des propos tels que "les gens qui pratiquent la fornication ne sont pas civilisés" (je cite au mot près). La civilisation peut aussi inclure le fait d'utiliser une certaine forme de politesse, de manger d'une certaine façon à certaines heures et avec certains instruments, de ne pas manger certains aliments…

Bien sûr, il existe une définition objective du mot civilisation, qui procède de son etymologie (civis- la ville). Mais dans ce sens, elle ne concerne pas les individus mais les cultures. Une culture est dite civilisée si elle s'incarne dans la construction de villes, avec un mode de vie sédentaire. Et ce sont sans doutes les nomades qui, à l'origine, étaient tout naturellement qualifiés de "non civilisés".

La torture? On a envie d'être contre, pour les mêmes raisons qu'on a envie d'être contre la peine de mort, ou même contre la peine de prison. Et pour les mêmes raisons, le libertarien cohérent admettra que ces choses horribles peuvent être justes dans certains cas, ce qui n'ôte rien à leur caractère de violence déshumanisante.

La torture doit être évitée autant que faire se peut, et il y a plusieurs raisons pour celà. Au delà du fait qu'elle laisse des traces indélébiles autant sur le tortionnaire que sur sa victime, comme la peine de mort la torture n'est pas réversible. Ce qui, en cas d'erreur judiciaire, est grave.

Pourtant imaginons le cas suivant. Une personne, déja condamnée pour des actes terroristes, se présente fièrement au comissariat du coin en expliquant qu'elle a déposé une bombe dans une école, qui sera déclenché lorsque quiconque tentera d'en sortir (et sans préciser comment). Nous sommes dans un pays qui ne dispose pas des moyens chimiques de faire parler sans violence (et qui, de toute façon, sont également une violation de la personne que certains n'admettent pas). La bombe explosera de toute façon dans une demi-heure. Que feriez-vous?

On ne fait pas de principes généraux à partir de cas particuliers, même si ce cas particulier est le plus courant. Ce qui signifie que si une exception existe à une règle, c'est que cette règles n'est pas assez générale. Et c'est la raison pour laquelle la torture des coupables ne peut être en tant que telle déclarée contraire au Droit Naturel.

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Pourtant imaginons le cas suivant. Une personne, déja condamnée pour des actes terroristes, se présente fièrement au comissariat du coin en expliquant qu'elle a déposé une bombe dans une école, qui sera déclenché lorsque quiconque tentera d'en sortir (et sans préciser comment). Nous sommes dans un pays qui ne dispose pas des moyens chimiques de faire parler sans violence (et qui, de toute façon, sont également une violation de la personne que certains n'admettent pas). La bombe explosera de toute façon dans une demi-heure. Que feriez-vous?

Rien, puisque en une demi-heure on ne peut rien faire, même pas torturer ton terroriste.

Cet exemple est parfaitement ridicule, en plus d'être une véritable sinistre tarte à la crème. Pire, dangereux : car employé par tous les délinquants étatistes du monde entier pour justifier l'injustifiable. On ne combat pas un crime en en commettant un autre.

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