Stratégie électorale

[Freeman]

Pourquoi la Californie ? Je vous le dis franchement, j'adore les défis. Il y a quelques années, on m'avait dit " vas y lances toi, si tu redresser General Motors, fais-le " je l'ai fait, et j'ai réussi à redresser cette compagnie au bord du dépôt de bilan. La Californie, c'est pareil. Quand on a réussi là où on disait que c'était impossible à changer quoi que ce soit, on en ressort renforcé et on est capable de se confronter à tout type de situation, même la pire qui soit. Je pensais que si un jour j'avais l'occasion, après avoir réussi ma vie professionnelle, de devenir gouverneur pour résoudre une situation désespérée, je le ferais sans état d'âme. Je n'ai pas peur face à l'adversité, je ne recule devant rien. Pour preuve, j'ai réussi, et ça n'a pas été facile, à faire du GOP un parti moderne, ouvert, revenant à ses origines. Aujourd'hui, je brigue le poste de gouverneur de Californie. Il faut le dire : trop de charges, trop de taxes, trop de corporatisme déguisé, trop d'interventionnisme étatique entraînent l'exclusion, l'aggravation des inégalités sociales, le chômage, la précarité, la criminalité. Faire le choix d'un Etat minimal, ce n'est pas faire le choix de privilégier exclusivement les plus fortunés, les plus aisés, ceux qui n'ont plus de soucis à se faire dans leur vie. C'est faire le choix d'une société prospère et dynamique, une société où tout le monde a sa chance, où tout le monde peut réussir et devenir réellement riche. Et que peut-on rêver de mieux pour ses enfants, que de voir ceux-ci réussir leur vie professionnelle ? Faire le choix d'un Etat minimal, c'est aussi faire le choix de la libre concurrence, de la libre entreprise, qui bénéficiera à tous, mais surtout, à ceux dont on ne parle pas souvent, aux plus pauvres, qui pourront acquérir des services à moindre coût, qui répondront à leurs attentes. Il n'y a pas de tabou si l'on veut avancer : tout, absolument tout, peut être délégué au privé. Il faut avoir le courage politique d'agir en ce sens. Les écoles, une fois qu'elles seront toutes passées au privé, contrairement à l'idée trop répandue, bénéficieront à tout le monde, aux riches, comme aux pauvres. Des prêts bancaires, un système de bourses se mettront en place en faveur de tous ceux qui suivront des cours. Mais surtout, nous ne fixerons aucune limite à leur développement : plus il y aura d'écoles, plus elles baisseront leurs prix et seront accessibles à tous. Il en va de même pour les hôpitaux. Comment peut-on tolérer des files d'attente à répétition qui pénalisent les plus modestes, ceux-la même qui attendent des mois voire des années pour se faire soigner, alors même que l'on accepte de traiter dans l'immédiat des personnes qui ont la chance d'avoir un poste confortable ? Cette situation n'a que trop duré. En libéralisant les hôpitaux, non seulement on réduira leur coût pour les contribuables, mais surtout, tout le monde pourra se faire soigner dans les meilleurs délais. N'est-ce pas là ce que nous souhaiterions pour nous tous ? Pensons à tous ceux qui sont gravement malades, et qui ne peuvent plus attendre. Nous devons agir. Nous devons prendre cette décision, parce qu'elle est juste, sera bénéfique à l'ensemble de la population qui plus tard, nous remercieront d'avoir agi en ce sens. Il en va de même pour la police. Les zones de non droit existent. Si des villes privées se forment de plus en plus, c'est parce que la population, excédée, finit par se réfugier dans des villes barricadées et coupées du monde. Mais le problème principal, c'est que ce sont là encore les plus pauvres, les plus démunis, qui souffent de la délinquance, qui ont peur lorsqu'ils se rendent à leur travail… Mais de quoi ont-ils peur ? De perdre leur vie. Cette situation est inadmissible. Je propose deux mesures : la première, celle de permettre à tout le monde de posséder une arme et de mettre fin aux contrôles très stricts concernant les armes à feu. Il n'est pas normal que dans notre Etat, seuls les criminels et les assassins puissent porter une arme, et que les citoyens honnêtes ne peuvent pas se défendre. La deuxième, celle de favoriser l'émergence de polices privées qui proposeront à la population une protection policière à moindre coût. On m'objectera que ces agences de protection privée entraîneront des problèmes graves. Mais elles ont déjà existé par le passé, et elles se sont montrées toujours plus efficaces et plus accessibles que la police fournie par l'Etat. Faire le choix de développer ces agences, qui fonctionneront, en somme, comme des compagnies d'assurances contractuelles, profitera à tout le monde, surtout, j'insiste, à ceux que les politiques ont trop souvent oubliés, les pauvres. Nous devons aussi nous tourner vers des tribunaux privés, qui laissent le libre choix à la population de choisir la sanction qu'elle juge légitime. Cela existe déjà et cela s'appelle l'arbitrage. Nous généraliserons entièrement l'arbitrage, qui a fait preuve de son efficacité dans la matière, en faveur de tous. On me rétorquera que je favorise là une justice à deux vitesses. Mais regardez la justice telle qu'elle est : une justice où les puissants obtiennent tout et sont souvent relaxés, une justice où personne n'est jamais responsable de rien, une justice enfin qui condamne à mort des innocents, cela, ce n'est pas ce que j'appelle la justice. Jamais, oh non jamais, n'a-t-on vu, dans le passé, des tribunaux privés, car ils ont existé, condamner à mort des innocents sans se baser sur des preuves matérielles solides, sans investigation. Jamais, oh non jamais, n'a-t-on vu des compagnies de surveillance privées commettre des bavures en pleine rue, ou faire ce que faisaient les militaires dans les régimes autoritaires : tirer sur la foule lorsque celle-ci manifeste son mécontentement. A tous ces conservateurs qui ne veulent rien changer, je leur demanderais ceci : à quel moment a-t-il été écrit dans la Bible qu'il fallait tuer son prochain ? Car un innocent qui passe sur la chaise électrique, ce n'est pas une vengance, c'est un meurtre. Et ces abus ne sont et ne peuvent pas être tolérables.

Chers amis, si nous voulons sauver la Californie, nous ne pourrons pas seulement nous contenter d'ouvrir nos propres services publics à la concurrence, et de faire émerger des sociétés privées, qui bénéficieront à tout le monde. Nous devons aussi en finir avec toutes ces querelles intestines, avec tous ces coups bas qui ont trop souvent été la règle de notre formation politique. Unissons-nous, car nous sommes tous californiens ! Nous recherchons tous le progrès, nous voulons tous une société plus équitable, plus responsable, où chacun a sa chance ! Une société où l'on peut travailler, une société où l'on peut s'enrichir. Qui ne rêve pas d'une telle société ? Il faut tenir un language de vérité si nous voulons avancer. Quel est notre programme si nous gagnons les élections ? On nous répondra " moins d'Etat, moins d'impôts ". Mais cela n'est pas suffisant. Nous proposons un choix de société. Nous proposons une société où l'on ne vit pas de l'assistanat, qui dégrade les individus au lieu de les servir. Nous proposons une société où l'intérêt général prime sur les intérêts corporatistes. Nous désirons une société composée d'individus responsables. Si je suis élu au poste de gouverneur de Californie, je ferais tout pour que soient exonérées d'impôts les familles modestes, les es moyennes ainsi que les petites et moyennes entreprises. Je ne fais pa sde la démagogie devant vous : je dis ce que je pense, et je fais ce que je dis. Voilà le vrai courage qui a trop manqué aux hommes politiques, voici un language de vérité ! Pourquoi exonérer les commerces et les PME ? Pour une raison simple : parce qu'elles sont accessibles à tous. Regardez à Irvine, ville privée où la très forte majorité des entreprises ne comptent pas plus de cinquante salariés ! Regardez tous ces indidivus dans ressources qui réussissent dans notre pays et qui deviennent milliardaires du jour au lendemain ! Regardez tous ces hommes et ces femmes qui s'associent, créent leur entreprise et deviennent riches ! Non, les amis, le rêve américain n'est pas une légende ! Voici ce que nous voulons ! Nous voulons que tout le monde y accède ! Nous voulons que tout le monde puisse prendre le train en marche ! Nous voulons que personne ne soit lésé et laissé sur le bas côté ! Ne répétons pas les erreurs du passé ! Tournons-nous vers l'avenir, vers le progrès ! C'est ça que je souhaite pour la Californie, votre Californie, notre Californie à tous !

[Salatomatonion]

Free(mytho)man a encore frappé.

C'est vrai qu'hier c'était pleine lune en plus.

[Freeman]

Tout est dans le titre. Si vous ne faites pas rêver et que vous ne montrez pas les défaillances de l'Etat, vous ne remporterez pas d'élections.

[h16]

[ironie on]

Avec de tels paragraphes, vous ne faîtes pas rêver, vous assommez.

[ironie off]

Plus sérieusement, si vous pouviez faire des paragraphes plus courts (i.e. plus de retours chariots), ça rendrait le texte plus lisible et la rêverie plus aisée. Merci.

[Freeman]

C'était censé être un discours de campagne. Zut, j'ai complètement oublié d'aérer le texte