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Interview D'alain De Benoist


melodius

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Cet entretien date d'avant la dissolution d'Unité radicale à mon avis. Désormais, il y a deux courants opposés qui peuvent être amenés à lire Jeune résistance :

Le Bloc identitaire (BI) de Fabrice Robert et Guillaume Luyt, anti-islam tout en étant relativement anti-américain et le plus neutre possible sur la question israélo-palestinienne ("Ni kippa, ni keffieh"). Anti-immigration bien sûr et "anti-racisme français"…

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Le Réseau radical (RR) de Christian Bouchet, Jeune dissidence et le journal du même titre, ouvertement nationaliste-révolutionnaire "et solidariste". Radicalement antisioniste pour ne pas dire antisémite, conspirationniste, philo-baasiste et admirateur au moins de l'islamisme chiite (le wahhabisme est conchié, car instrument US par le passé). Ses membres auraient défilé dans une manif anti-guerre d'Irak aux côtés du Parti des musulmans de France (PMF) et de représentants en France du Hezbollah libanais. Anti-immigration aussi, mais plus ethno-différentialiste que raciste…

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Autant dire que De Benoist est bien plus proche désormais du second courant, le premier lui préférant Guillaume Faye.

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Au passage, De Benoist se paye dans Contre Hayek la pensée de l'économiste autrichien…

[…]L'école libérale classique conservait encore l'idée de justice sociale, au

moins à titre de régulation transitoire. Hayek la rejette totalement et lui adresse

l'une des critiques les plus violentes qu'on ait jamais connues. La justice

sociale, proclame-t-il, est un « mirage », une « inepte incantation », une « illusion

anthropomorphique », une « absurdité ontologique », bref, une expression qui

n'a tout simplement pas de sens, sinon bien sûr dans l'« ordre tribal », c'est-àdire

au sein d'un espace social institué par des personnes déterminées en vue

d'objectifs bien définis. Pour démontrer cette « évidence », Hayek redéfinit la

catallaxie comme un jeu social. Etant impersonnelles, les règles du jeu sont

également valables pour chacun. Tous les « joueurs », en ce sens, sont donc

égaux. Mais cela n'implique évidemment pas qu'ils puissent tous gagner,

puisque dans tout jeu, il y a des gagnants et des perdants. D'autre part, étant

donné que seule une conduite humaine résultant d'une volonté délibérée peut

être qualifiée de « juste » ou d'« injuste », utiliser ces termes pour qualifier autre

chose que le résultat d'un acte humain volontaire est une erreur logique. L'ordre

social ne peut donc être déclaré juste ou injuste que pour autant qu'il résulte de

l'action volontaire des hommes. Or, Hayek s'est employé à montrer qu'il n'en

résulte pas. Le jeu social n'ayant pas d'auteur, personne n'est responsable de

ses résultats, et il est aussi puéril que ridicule de le considérer comme

producteur d'« injustices ». Il n'est en réalité pas plus « injuste » d'être chômeur

que de n'avoir pas tiré le bon numéro au Loto, car seul peut être déclaré juste ou

injuste le comportement des « joueurs », non les résultats qu'ils ont obtenus. Le

social ne résultant ni d'une intention ni d'un projet, nul ne saurait être

responsable de ce que les plus défavorisés n'ont pas tiré le gros lot. Les

« perdants » seraient donc mal venus de se plaindre. Plutôt que de céder aux

« instincts ataviques » qui les conduisent à croire naivement que tout

phénomène a une cause identifiable, et de rechercher le responsable de

l'« injustice » qu'ils subissent, le mieux pour eux est de s'en prendre à euxmêmes

ou d'admettre que leur « manque de chance » est dans l'ordre des

choses.[…]

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Voilà le nationalisme libéral, à présent :

http://www.alaindebenoist.com/pdf/contre_hayek.pdf

Il y aurait ainsi un « mauvais libéralisme », fondé sur l'empirisme de la table rase et aboutissant au courant libertarien ou anarcho-capitaliste, et un « bon libéralisme », soucieux de préserver les traditions et donc parfaitement conciliable avec un point de vue « national ».

Libéral seulement en apparence :

Dire que le marché n'est ni juste ni injuste, cela revient à dire en effet que le marché doit être soustrait dans ses effets au jugement humain, qu'il est la nouvelle divinité, le nouveau Dieu unique devant lequel il faut s'incliner.
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Non, et pourtant dans ce texte il s'y réfère constamment, comme une pierre d'achoppement du libéralisme.

Autant il a bien compris les thèses de Hayek, autant la critique qu'il en fait me paraît bien faible.

Comment veux-tu qu'il critique ce qui est essentiellement une conception ultra-conservatrice du monde et à ce titre inconfortablement proche de ses propres opinions ?

En fait, à l'instar de la plupart des intellectuels, ce qui le dérange est la prétendue "déification du marché", ce par quoi il faut entendre en réalité la Götterdammerung des sages auto-proclamés qui prétendent diriger le monde.

Ajoute à cela la conception selon laquelle l'économie est un jeu à somme nulle, où entre parenthèses les intellos se font souvent battre par des rustres, et tu as le parfait kit de l'intello anti-libéral, fondé sur l'intérêt de classe et le ressentiment.

La "justice sociale", c'est un buzz-word sans signification, une arme idéologique, rien de plus.

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Parce qu'il est, paien, "traditionnaliste" et surtout "ethno-différentialiste". Ce sont par ailleurs plutôt les gauchos qui ont piqué son discours que le contraire (exemple frappant, tout le blabla sur la "fête").

Comme dirait Hayek, AdB a une conception primitive de la société telle que, pour lui, il faudrait un commandant pour diriger les échanges.

Pour répondre à Walter, historiquement, la droite et les traditionalistes (un N, Melo, comme pour "rationalisme" ou "nationalisme" :icon_up:) ont toujours eu une vision suspicieuse de la liberté - économique en particulier. Les socialistes ont tout piqué à cette conception du monde, sauf le vocabulaire prétendument plus "scientifique".

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Il y a des tonnes de bouquin sur le sujet. Le paganisme est une passion de la nouvelle droite (et de l'extrême en général). Je me souviens d'ailleurs de livres débiles (peu connus) de de Benoist :

Et un qui se veut plus sérieux mais est illisible :

Pour moi, un excellent livre à ce sujet est celui de Boissier.

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Il y a des tonnes de bouquin sur le sujet. Le paganisme est une passion de la nouvelle droite (et de l'extrême en général). Je me souviens d'ailleurs de livres débiles (peu connus) de de Benoist :

Et un qui se veut plus sérieux mais est illisible :

Pour moi, un excellent livre à ce sujet est celui de Boissier.

Preuve qu'AdB a bien compris Gramsci et la métapolitique…

Sinon, "comment peut-on être païen ?": comme dirait Freeman, excellente question ! :icon_up:

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