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En finir avec l'hystérie anti-ogm


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Le point de vue de XAVIER MERA

En finir avec l'hystérie anti-OGM

Les OGM ont mauvaise presse. Dans ce climat hostile, certains n'hésitent pas à détruire au nom du principe de précaution les rares champs de plantes transgéniques dûment autorisés et donc clairement identifiables. Cet été, plusieurs attaques ont eu lieu dans le Puy-de-Dôme, certaines ayant été revendiquées par le Collectif des faucheurs volontaires. C'est la société Meristem, leader français du développement de médicaments issus de plantes génétiquement modifiées, qui a fait les frais de cette dernière vague de violence anti-OGM dans une certaine indifférence médiatique. En revanche, la révélation de surfaces cultivées en maïs génétiquement modifié fait la une des journaux… Une association, pourtant, a protesté contre les destructions : Vaincre la mucoviscidose. Il s'avère en effet que les plants détruits étaient destinés au développement de médicaments servant à soulager des effets secondaires de la mucoviscidose et à la production d'anticorps anticancéreux.

Nous avons là une illustration criante de la dangerosité du principe de précaution. En nous invitant à ne considérer que d'éventuels risques de la production d'OGM, il nous recommande d'ignorer les coûts de son abandon. Tout choix a un coût, même lorsqu'il est guidé par ce principe. Dans le cas présent, c'est la disponibilité de ces médicaments et les revenus qu'ils apporteraient à leurs producteurs qui doivent être abandonnés. Voilà ce que la « précaution » veut dire pour les malades et les fabricants de médicaments. Bien entendu, les pourfendeurs des OGM se défendent de négliger l'intérêt des malades. Ils affirment que cet intérêt ne nécessite pas de cultiver des plantes génétiquement modifiées. Ils soutiennent qu'il existe des techniques alternatives et que la seule raison motivant le choix des OGM est une meilleure rentabilité. Ils ont sans doute raison : il existe généralement plusieurs technologies disponibles pour obtenir le même résultat, et le choix de l'une ou de l'autre n'est généralement pas fondé sur des considérations humanitaires. Et alors ? Qu'y a-t-il de si sinistre dans les considérations financières ?

Lorsqu'on découvre une technique moins chère permettant un meilleur rendement physique du sol, comme c'est typiquement le cas des OGM, c'est une bonne nouvelle pour les consommateurs parce que la concurrence, si on la laisse fonctionner, va exercer une pression à la baisse sur les prix. Produire la même chose en dépensant moins revient à améliorer la rentabilité de son investissement. Dans la mesure où ces opportunités de gains sont perçues, les investisseurs auront tendance à s'orienter dans le secteur concerné en choisissant cette technique, augmentant ainsi la production et faisant baisser les prix des produits. Le choix des techniques n'est donc pas indifférent au bien-être des malades. A produit donné et dans la mesure où la libre concurrence prévaut, ce sont précisément les motivations financières des producteurs qui garantissent aux malades l'accès aux soins le plus large possible.

Qu'en est-il des risques liés aux OGM ? Peut-être pouvons-nous acquiescer lorsqu'un communiqué de presse du collectif des faucheurs volontaires affirme : « Aucune justification scientifique ou thérapeutique ne permet la transformation des champs des paysans en paillasse de laboratoire. » Il est ici fait allusion au risque que des champs de maïs transgéniques « contaminent » les champs voisins. D'après Meristem, leurs plants sont stériles et n'exposent pas les propriétés environnantes à un changement de nature de leur production. Même si nous supposons que de telles dégradations sont possibles, il ne s'ensuit pas automatiquement que la production d'OGM devrait être interdite, contrairement à ce que les adversaires des OGM prétendent. En fait, cet argument n'a rien à voir en soi avec les OGM, mais avec des intrusions sur la propriété d'autrui. Il pourrait tout aussi bien être utilisé par des propriétaires de plantes transgéniques « contaminées » par les champs voisins. Et il faudrait prouver qu'une telle intrusion a lieu, ce que les faucheurs n'attendent pas avant d'agir.

En réalité, il n'est pas nécessaire d'interdire les OGM pour empêcher que les champs des paysans soient transformés en paillasse de laboratoire. Au lieu de se livrer au vandalisme, nos faucheurs pourraient militer pour que le gouvernement prenne au sérieux l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen sacralisant la propriété. Si les pollutions telles que la « contamination » d'un champ étaient considérées par le législateur pour ce qu'elles sont, des intrusions sur la propriété d'autrui, les producteurs à risque tendraient à s'installer loin des plaignants potentiels ou investiraient dans des moyens de prévention tels que les serres. En tout cas, la possibilité de poursuites inciterait les investisseurs à estimer au mieux les risques réels des OGM. La défense des paysans ne nécessite en aucun cas une interdiction de la production d'OGM et la destruction des plants ne peut qu'entraver le processus de découverte des risques qui y sont liés.

XAVIER MERA est chercheur associé à l'Institut économique Molinari.

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Excellent article.

D'un point de vue biologique, les OGM existent depuis l'invention de l'agriculture, depuis que l'homme à commencer à domestiquer des animaux, à les croiser pour en obtenir certaines sous-variétés avantageuses. Infléchir l'évolution naturelle des organismes est donc vieux comme la civilisation. Les techniques modernes ne sont que ça…des techniques modernes pour faire pareil…en plus sophistiqué.

Mais la superstition se nourrit de l'ignorance… :icon_up:

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pas tout à fait de l'ignorance quand même parce qu'en lisant le bouquin de J.bové par exemple on comprend bien qu'il connaît très bien ces mécanismes de sélection et qu'il les a même utilisés intensément. Simplement il pense que l'on va trop loin dans la sélection humaine des espèces. Il n'est pas du tout ignorant

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pas tout à fait de l'ignorance quand même parce qu'en lisant le bouquin de J.bové par exemple on comprend bien qu'il connaît très bien ces mécanismes de sélection et qu'il les a même utilisés intensément. Simplement il pense que l'on va trop loin dans la sélection humaine des espèces. Il n'est pas du tout ignorant

Il cultive l'ignorance d'une bonne partie du public à défaut de cultiver son potager. C'est bien pire !

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D'un point de vue biologique, les OGM existent depuis l'invention de l'agriculture, depuis que l'homme à commencer à domestiquer des animaux, à les croiser pour en obtenir certaines sous-variétés avantageuses.

A priori, non.

Un OGM, est un être vivant dont le matériel génétique a subi une transformation spécifique par la méthode appelée transgénèse. (Technique de génie génétique permettant l’ajout d’un ou de plusieurs gènes étrangers (transgène) au génome d’un être vivant, de façon à provoquer une ou des modifications dans les caractéristiques de ce dernier). Quant au "croisement", cet échange de gènes n’est possible qu’entre espèces proches parentes, donc, pas de transgénèse.

Les croisements ne sont pas des OGM, mais des "amélioration génétique par sélection".

(les premiers OGM ont étés expérimentés dans les années 70…)

Enfin, bon, ça ne change pas grand chose, au fond.

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A priori, non.

Un OGM, est un être vivant dont le matériel génétique a subi une transformation spécifique par la méthode appelée transgénèse. (Technique de génie génétique permettant l’ajout d’un ou de plusieurs gènes étrangers (transgène) au génome d’un être vivant, de façon à provoquer une ou des modifications dans les caractéristiques de ce dernier). Quant au "croisement", cet échange de gènes n’est possible qu’entre espèces proches parentes, donc, pas de transgénèse.

Les croisements ne sont pas des OGM, mais des "amélioration génétique par sélection".

(les premiers OGM ont étés expérimentés dans les années 70…)

Enfin, bon, ça ne change pas grand chose, au fond.

Je suis d'accord. D'un point de vue technique, il y a effectivement une différence entre la sélection par croisement et la transgénèse.

Néanmoins, je conçois (peut être à tort :icon_up: ) que cela revient en fait au même, mais avec une compression temporelle énorme.

En effet, la sélection empirique pratiquée depuis la nuit des temps par l'homme consiste bien à modifier les gènes d'une espèce pour la transformer.

La transgénèse accomplit la même chose mais sans passer par l'étape reproductive et évolutive sur plusieurs générations. Elle modifie directement le génome.

Mais le résultat est le même, au bout du compte : une espèce est transformée. Seulement ça prend quelques années de développement (j'imagine, mais je n'en sais rien précisément) au lieu de quelques centaines ou milliers de générations (ce qui fait un nombre d'années dépendant de l'espèce dont on parle).

C'est donc un outil extrêmement puissant qui implique la responsabilité des conséquences (ce qui est conforme à la philosophie libérale) mais qui n'est pas fondamentalement (d'un point de vue qualitatif si tu préfères), comme le pourrait croire des esprits peu informés, différent de ce que nous faisions déjà. :doigt:

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Bon article, si ce n'est qu'encore une fois, on y voue aux gémonies l'idée de principe de précaution. Xavier prend en fait pour argent comptant la définition qu'en ont les anti-ogm, un peu comme si nous acceptions la définition de libéralisme selon les alters-mondialeux qui qualifient ainsi la politique de de Villepin ou de l'UE.

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Accessoirement, rien ne prouve que dans les précédents millions d'années de l'évolution de la vie sur la planète, par le biais de virus notamment, des êtres vivants plus complexes n'ont pas été modifié génétiquement par l'introduction de gènes étrangers.

En pratique, il me semble que cela arrive fréquemment pour les bactéries ; on peut très bien imaginer que certaines espèces animales plus complexes ont pu profiter de l'introduction de gènes via des virus ; compte tenu de la richesse naturelle des mécanismes biologiques, si on considère des échelles de temps assez grande, le "génie génétique naturel" doit être monnaie courante. Les OGM industriels ne sont finalement que l'utilisation raisonnée d'un mécanisme existant dans la nature.

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En réalité, la motivation profonde des faucheurs d'OGM est toute autre :

Les essais en plein champ sont entre autres destinés à prouver l'innocuité des plantes OGM. Les faucheurs ne veulent évidemment pas que cette innocuité soit démontré. C'est pour ça qu'ils s'efforcent de casser le thermomètre.

Mais, leur attitude est vraiment un combat d'arrière garde. Les OGM font maintenant partie de la vie courante. 1000 hectares en France cette année, 10 000 l'an prochain, peut-être 100 000 l'année d'après. Ils ont perdu la partie.

Aujourd'hui, ils s'attaquent plutôt au Roundup de Monsanto, qui veut développer un mais (OGM) résistant au Roundup (désherbant). En contestant l'innocuité du Roundup (prouvée par 20 ans d'utilisation) ils espèrent freiner le développement du mais transgénique. Ils se répandent par exemple, sur la toxicité du Roundup pour les batraciens. Hors, cette "découverte" est connue deuis le début du Roundup et c'est même marqué sur la boite. Ce sont de redoutables roublards qu'il faut traiter pour ce qu'ils sont réellement : des bandits.

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En fait, cet argument n'a rien à voir en soi avec les OGM, mais avec des intrusions sur la propriété d'autrui. Il pourrait tout aussi bien être utilisé par des propriétaires de plantes transgéniques « contaminées » par les champs voisins. Et il faudrait prouver qu'une telle intrusion a lieu, ce que les faucheurs n'attendent pas avant d'agir.

Sur ce point, il me semble que le bon sens voudrais que l'on considère que c'est le dernier arrivéqui effectue une intrusion sur ceux qui étaient là avant et pas l'inverse.

Quand à prouver que l'intrusion existe, je pense que ce serait plutôt aux fabriquand d'OGM de prouver que leur maïs sont stériles.

En effet, tout le monde sais qu'un maïs de base se reproduit. Si quelqu'un arrive et veux utiliser des droits du libéralisme liés au fait que sont maïs serait stérile, c'est à lui de faire la preuve que c'est bien le cas.

Et tant qu'il ne la pas fait et qu'il n'a pas convaincu tout le monde (car une preuve, par définition, ne peut pas être réfuté), c'est à lui de payer la serre afin d'éviter toute éventuelle intrusion.

Par conséquent, je trouve tout à fait légitime une destruction fesant suite au disfonctionnement de l'état anti-libéral qui refuse de considérer le droit à la propriétée et qui laisse sans serre des OGM (dont la stérilité de 100% des graines ne serai pas prouvé publiquement).

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José Bové a(vait) un père ou une mère (ou les 2) chercheurs à l'INRA. Il ne s'agit que d'un problème freudien, José Bové n'a, en fait, pas complètement terminé sa crise d'adolescence…

"MON fils José Bové est opposé aux plantes transgéniques. Dans Newsweek du 5 février, repris par Courrier international du 8 février, je disais que pour moi, scientifique et biologiste, les plantes transgéniques ne sont pas le mal absolu et ne doivent pas être condamnées en bloc. Cette divergence entre le père et le fils a été commentée par la presse parlée et écrite. Certains commentaires ont été l'occasion d'affirmations inexactes et contraires à la réalité. Je souhaite ici rétablir les faits et apporter quelques précisions.

Non, je ne suis pas l'expert en OGM qu'on veut bien faire de moi mais, comme tout scientifique qui suit les évolutions dans son domaine, je suis intéressé par l'outil de la transgenèse et j'ai encouragé certains de mes chercheurs à l'utiliser. Il est donc abusif et faux de dire que je suis l'un des promoteurs les plus zélés des cultures transgéniques.

[…]

"Non, je ne cours pas la planète afin de plaider la cause des OGM. Si je la parcours, c'est, entre autres, pour contribuer à organiser et à développer la recherche sur les maladies des agrumes au Brésil, à aider l'Afrique du Sud, l'Inde, le Népal, le Vietnam, l'Indonésie, mais aussi les pays du Proche et du Moyen-Orient, à identifier sur le terrain certaines maladies graves des agrumes et à mettre en place, dans les organismes de recherche publics, des laboratoires de diagnostic axés sur les méthodes de détection développées au laboratoire de Bordeaux.

[…]

"Ainsi, comme je ne fais pas de plantes transgéniques moi-même, il est faux d'écrire que le fils voue son existence à détruire ce que le père construit. Et je me plais à avouer qu'au-delà des divergences, le père ainsi que la mère entretiennent des relations affectueuses avec le fils et ne manquent pas de le soutenir, par leur présence, quand il défend son point de vue devant les tribunaux.

Ajouterais-je que José Bové maintient, à sa façon, la tradition "agricole" de la famille : je suis de formation agronomique moi-même, mon père et mon grand-père étaient horticulteurs et, pour remonter plus loin, mon arrière-arrière-grand-oncle, Nicolas Bové, botaniste et explorateur, a parcouru dans les années 1830 le Proche- Orient à la recherche de nouvelles plantes pour l'agriculture égyptienne et a été le premier à explorer la flore du Sinaï.

[…]

"Le courant de sympathie que la Confédération paysanne et les associations amies ont réussi à créer avec José Bové et ses camarades syndicalistes semble dû à quelques idées simples mais fortes qui ont trouvé un large écho dans le public. Il serait dommage que ce mouvement "citoyen", d'essence généreuse et qui pose de vraies questions, soit terni par une attitude intolérante à l'égard des OGM végétaux et se traduise par un rejet global de toute recherche sur ces OGM. On peut être opposé à la culture en plein champ des plantes transgéniques destinées à l'alimentation humaine sans pour autant être contre la recherche consacrée aux OGM végétaux, qu'il s'agisse de recherche fondamentale ou de recherche orientée. N'est-ce pas le rôle de la recherche que de contribuer à résoudre les problèmes ? Le mouvement anti-OGM devrait prendre position et dire clairement s'il est pour ou contre la recherche sur les OGM végétaux. Paradoxalement, la journée anti-OGM du 17 avril marque peut-être l'amorce d'un dialogue et le début d'une compréhension entre les uns et les autres. C'est du moins l'impression que j'ai eue au centre de recherche INRA de Bordeaux où, pendant trois heures, les chercheurs de l'INRA et de l'Université ont discuté avec les manifestants anti-OGM dans un climat de respect réciproque. Cela va dans le bon sens. Il y a de l'espoir !"

Josy Bové (le père de José Bové, chercheur et professeur de microbiologie), Mon fils, les OGM et moi, in Le Monde, édition du 3 mai 2001, p. 1 et 17

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José Bové a(vait) un père ou une mère (ou les 2) chercheurs à l'INRA. Il ne s'agit que d'un problème freudien, José Bové n'a, en fait, pas complètement terminé sa crise d'adolescence…

Ca ne fait pas de lui un spécialiste en la matière, pas plus que je ne suis un spécialiste en pédagogie par le simple fait d'avoir 2 géniteurs dans l'épuration nationale.

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…, je trouve tout à fait légitime une destruction fesant suite au disfonctionnement de l'état anti-libéral qui refuse de considérer le droit à la propriétée et qui laisse sans serre des OGM (dont la stérilité de 100% des graines ne serai pas prouvé publiquement).

Le problème du maïs transgénique n'est pas qu'il soit stérile ou pas, mais qu'il ne vienne pas "polluer" les autres plantations autour. Evidemment, s'il est stérile, la question de la pollution n'intervient pas. Mais il suffit que soit prouvé la non contamination des parcelles autour, ou mieux, l'innocuité de cette "contamination" (c'est-à-dire que cette contamination soit sans effet sur la souche non OGM par exemple) pour que l'OGM puisse être planté où on le désire.

En tout état de cause, il n'est absolument pas normal qu'on trouve légitime en tant que libéral une destruction de bien privé sur une propriété privée, par action unilatérale (sans décision de justice, notamment). En outre, l'argument "le pollen de vos OGM vient polluer mes plantations, donc je détruis votre parcelle" revient à "le CO2 de votre respiration vient polluer mon air pur, je vais vous cogner un peu dessus" .

Quelque part, ça m'agace.

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Sur ce point, il me semble que le bon sens voudrais que l'on considère que c'est le dernier arrivéqui effectue une intrusion sur ceux qui étaient là avant et pas l'inverse.

C'est très discutable, en effet:

Qu'est-ce que le "premier arrivé"? Le premier arrivé sur une parcelle de terre à un endroit précis ou le "premier arrivé" du point de vue des variétés de semence? Dans ce dernier cas, les OGM sont disqualifiées d'office puisque existant depuis peu. Cette notion peut-être étendu à tous les domaines ainsi si je suis plus vieux que toi, ai-je des droits sur toi?

Quand à prouver que l'intrusion existe, je pense que ce serait plutôt aux fabriquand d'OGM de prouver que leur maïs sont stériles.

Ce qui est fait depuis longtemps.

En effet, tout le monde sais qu'un maïs de base se reproduit. Si quelqu'un arrive et veux utiliser des droits du libéralisme liés au fait que sont maïs serait stérile, c'est à lui de faire la preuve que c'est bien le cas.

Et tant qu'il ne la pas fait et qu'il n'a pas convaincu tout le monde (car une preuve, par définition, ne peut pas être réfuté), c'est à lui de payer la serre afin d'éviter toute éventuelle intrusion.

Raisonnement alambiqué destiné à justifier une position intenable.

Ce que tu dis est faux. Le Nouvel agriculteur n'a pas à démontrer quoique ce soit sauf s'il pense que faire de la communication lui serait profitable. Par contre, il devra payer les conséquences de ses choix. Ainsi, si son maïs OGM contamine les cultures alentours, les voisins sont en droit de réclamer des dédommagements. C'est donc ce risque que le Nouvel Agriculteur devra mesurer et il fera ses choix en individu responsable.

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Par contre, il devra payer les conséquences de ses choix. Ainsi, si son maïs OGM contamine les cultures alentours, les voisins sont en droit de réclamer des dédommagements.

Et inversément !

Je ne vois pas pourquoi, si un oiseau répand des semences d'un champ à l'autre, ce fait ouvrirait à réparation dans un sens et pas dans l'autre.

Si un agriculteur ogm voit son champ contaminé par du biologique, il y a aussi préjudice :doigt:

La question est de savoir qui est responsable : le paysan voisin ou l'oiseau qui est allé faire du transport de semences :icon_up:

Cette question de responsabilité est absolument intenable et fondée sur du vent !

En suivant le même raisonnement, le fermier qui fait de la monoculture de maïs pourrait demander des dommages à son voisin qui fait de la monoculture de blé parce que des semences se seraient envolées.

Toutes les variétés du vivant sont issues de mutations génétiques, quel différence y a-t-il entre une mutation née du hazard et une autre provoquée en laboratoire ? Pour rappel, l'action de l'humain sur la nature reste un événement naturel !

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Toutes les variétés du vivant sont issues de mutations génétiques, quel différence y a-t-il entre une mutation née du hazard et une autre provoquée en laboratoire ? Pour rappel, l'action de l'humain sur la nature reste un événement naturel !

La différence? Dans un cas, il s'agit d'un événement aléatoire et non intentionnel (dans la mise en passage des séquences de nucléotides, lors de la réplication de l'ADN), et dans l'autre d'un évenement sciemment provoqué dont on a une information très parcellaire sur les conséquences.

Je vais prendre un petit exemple, qui est également un cas qui se retrouve chez les hommes, et qui est assez connu. Disons que nous avons une maladie qui, dans mon exemple, sera une maladie humaine, mais qui pour le cas de l'agriculteur sera une maladie de ses cultures.

Pour notre cas, il s'agit du paludisme. Il se trouve alors qu'il existe un gène qui a pour conséquence de "lutter" contre le paludisme, ou en tout cas de faire qu'il ne soit pas létal, ni effectif; c'est une alléle du géne responsable de l'agencement de l'hémoglobine sanguine (deux fois deux chaines d'acides aminés, deux alpha et deux béta), qui s'appelle HbS, alors que l'alléle courante (ou sauvage) chez les hommes est la HbA. Bref, donc les individus dotés des alléles HbS et HbA (leur couple d'alléles sur l'ADN) resistent sans problème au paludisme, et ne sont pas affectés.

Je continue mon analogie, en disant que si nous avons un tel gène capable d'empécher d'affecter les plantes d'un type de maladie ou de parasite, les agriculteurs vont avoir la bonne idée de demander (et les agronomes de fabriquer) des semences dotés de cette double alléle (on nomme hétérozygote un individu posséde à la fois une alléle donnée et une autre différente sur son second brin d'ADN : ici HbS/HbA, alors qu'on nomme homozygote un individu qui a deux alléles identiques dans le couple correspondant : ici, HbA/HbA en général chez les hommes)

MAIS… le problème dans ce cas précis du paludisme, si un génotype HbS/HbA permet de ne pas être affecté, un génotype HbS/HbS - s'il empéche l'affection vis-à-vis du palu, contrairement à un HbA/HbA - est à l'origine d'une autre maladie (génétique, cette fois-ci) systèmatiquement létale : l'anémie falciforme (déformation des globules rouges, et qui sont en forme de faucilles, ce qui pose des problèmes de circulation sanguine, entre autres.)

Concluons ma petite analogie, en disant qu'une fois que les agriculteurs auront leurs semences OGM, il se peut tout à fait qu'apparaisse de nouveaux types de maladies génétiques touchant ces plants. Ce que je veux simplement dire, c'est que nous avons une information très parcellaire sur les conséquences de la transgénèse, et que même s'il est dans notre nature de "transformer la nature", certains pourraient bien se retrouver l'arroseur arrosé. Alors, je peux tout à fait comprendre la méfiance de certains vis-à-vis des OGMs, mais ça ne veut pas dire qu'il faut les interdire (en revanche, l'affichage devrait être obligatoire).

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La différence? Dans un cas, il s'agit d'un événement aléatoire et non intentionnel

En quoi l'origine de l'événement permet de le juger ?

Provoquer un événement que la nature aurait pu provoquer elle-même est il condamnable ?

L'ensemble de la matière sur terre ne varie pas. La seule chose qui varie est la forme que prend cette matière. L'homme, en tant que partie de cette matière vivante agit sur son environnement comme tous les autres organismes.

Le fait que les unicellulaires présents sur terre il y a x milliards d'années aient généré diverses formes de mutations génétiques est-il dérangeant ? Et si non, en quoi l'absence de volonté de ces êtres rend leur action plus naturelle (ou souhaitable) que celle que la société humaine crée dans ses laboratoires …

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En quoi l'origine de l'événement permet de le juger ?

Tu dis qu'il n'y a pas de différence entre un cas aléatoire et un cas provoqué par l'homme, et je te répond par la négative en te donnant une différence. Il n'est pas question de juger ici, il est juste question de distinguer.

Provoquer un événement que la nature aurait pu provoquer elle-même est il condamnable ?

Who knows? Les mutations étant aléatoires, on ne sait absolument pas si "la nature" aurait provoqué les mêmes mutations, avec les mêmes avantages, que ce qu'en font les hommes. C'est précisement parce qu'elle ne l'a pas provoquée que l'homme l'a accompli… après, la nature aurait pu le faire, comme ne pas le faire! On n'en sait rien, dans un sens comme dans l'autre.

L'ensemble de la matière sur terre ne varie pas. La seule chose qui varie est la forme que prend cette matière. L'homme, en tant que partie de cette matière vivante agit sur son environnement comme tous les autres organismes.

Ce type de phrases est le cas typique de la phrase du libertarien, dans son argumentation tout du moins. Il refuse de reconnaitre une évidence, et s'en persuade par un moyen complétement à l'ouest.

Le fait est que nous avons deux mots "homme" et "animal", ou plus généralement "homme" et "non-homme", la question est : pourquoi? à quoi cela nous sert-il?

On peut se persuader que c'est la même chose, que chacun sont tous fait de matière, qu'ils résident tous sur la planète Terre, etc. Mais, s'ils ont des élements en commun, ils ne sont nullement identiques.

Après on peut essayer de comprendre, en quoi ils sont différents, en quoi la diversité et l'ambiguité du langage est utile et intéressante, en quoi elle permet de contruire et d'affiner la réflexion, ou on peut faire la sourde oreille, nier le concept et se ramener à des distinctions simplistes. Au choix!

L'homme a une caractéristique fondamentalement différente de tout le reste des "choses" qui sont sur cette Terre : il a des comportements intentionnels, il sait ce qu'il fait, il en a conscience. That makes an huge difference. Et c'est grace à ça que le droit existe d'ailleurs.

Le fait que les unicellulaires présents sur terre il y a x milliards d'années aient généré diverses formes de mutations génétiques est-il dérangeant ? Et si non, en quoi l'absence de volonté de ces êtres rend leur action plus naturelle (ou souhaitable) que celle que la société humaine crée dans ses laboratoires …

Il n'y a pas de jugement à porter sur les mutations génétiques chez les pingouins du Groenland il y a 500 000 ans, puisque ceci devait se passer, et rien ne pouvait l'empécher. Le propre de l'homme, désolé de le redire, c'est qu'il peut choisir entre deux alternatives dans l'action : faire ou ne pas faire, et ceci implique la possibilité d'un jugement moral de la part des autres individus. Sinon, pourquoi le droit? pourquoi la morale?

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L'homme a une caractéristique fondamentalement différente de tout le reste des "choses" qui sont sur cette Terre : il a des comportements intentionnels, il sait ce qu'il fait, il en a conscience. That makes an huge difference. Et c'est grace à ça que le droit existe d'ailleurs.

Tu différencies économie et écologie, moi pas. Il me semble qu'il s'agit ici de l'instinct de survie de tout organisme vivant qu'il s'agit.

Avant d'être morale ou juridique, l'humanité a intérêt à sa survie, et par là adopte des comportements économiques (élever des poulets, planter des bananes) qu'elle espère les plus productifs possibles.

Il me semble que lorsque l'humain agit intentionnellement sur le vivant, il ne fait pas autre choses que la lionne qui traque sa proie.

La conscience de l'homme, qui lui permet de se questionner a, il me semble, tendance à survaloriser les motivations de l'action humaine …

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Tu différencies économie et écologie, moi pas. Il me semble qu'il s'agit ici de l'instinct de survie de tout organisme vivant qu'il s'agit.

Je ne différencie pas. Le jugement moral que l'on peut porter s'applique à tous les champs de l'action humaine, et pas spécifiquement à l'écologie à l'exclusion de l'économie, etc.

Avant d'être morale ou juridique, l'humanité a intérêt à sa survie, et par là adopte des comportements économiques (élever des poulets, planter des bananes) qu'elle espère les plus productifs possibles.

Il me semble que lorsque l'humain agit intentionnellement sur le vivant, il ne fait pas autre choses que la lionne qui traque sa proie.

On n'en est plus à la survie, on a dépassé le stade il y a bien longtemps - dans les pays occidentaux tout du moins -, on en est à l'amélioration du mode de vie, et des capacités de satisfaction. Et ce n'est pas parce qu'il y a une quelconque nécessité, qu'il ne faut pas porter de jugement - même si celà apporte des circonstances atténuantes.

La conscience de l'homme, qui lui permet de se questionner a, il me semble, tendance à survaloriser l'action humaine…

Et nous sommes des robots, c'est cela?

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Et inversément !

Je ne vois pas pourquoi, si un oiseau répand des semences d'un champ à l'autre, ce fait ouvrirait à réparation dans un sens et pas dans l'autre.

Si un agriculteur ogm voit son champ contaminé par du biologique, il y a aussi préjudice :doigt:

La question est de savoir qui est responsable : le paysan voisin ou l'oiseau qui est allé faire du transport de semences :icon_up:

Cette question de responsabilité est absolument intenable et fondée sur du vent !

Intenable car cela coûte cher d'intenter des action en justice. Il y aura des procès si un propriétaire estime que cela lui est profitable. Dans le cas contraire, il n'y aura pas (ou très peu) de procès.

C'est pourquoi cette notion de responsabilité et de droit de propriété doit rester au coeur du "système".

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C'est bien la preuve que le "préjudice" est dérisoire.

Effectivement.

D'un côté, on a l'introduction dans une propriété privée, la destruction de ses plantations, l'arrêt consécutifs des expérimentations, le retard sur la recherche entreprise, etc… Tout ceci est quantifiable (en millions d'euros, de surcroît), et la législation en vigueur condamne normalement ce genres d'actes (je dis bien normalement ; en pratique, … )

De l'autre, on a l'hypothétique pollution d'un champ voisin, le gène étranger qui vient hypothétiquement muter les plants, et au final, l'hypothétique attaque des tomates mutantes.

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peut on attaquer un autre individu parce qu'en rejettant du CO2 en respirant il pollue l'air que je respire? Je pense que non. Il en va donc de même pour les OGM: personne n'est propriétaire de l'air donc personne n'est responsable des pollutions éventuellement véhiculées par l'air.

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peut on attaquer un autre individu parce qu'en rejettant du CO2 en respirant il pollue l'air que je respire? Je pense que non. Il en va donc de même pour les OGM: personne n'est propriétaire de l'air donc personne n'est responsable des pollutions éventuellement véhiculées par l'air.

Donc, si demain, par maladresse, je provoque un nuage radioactif qui pollue la moitié du globe , je n'aurai de compte à rendre à personne ?

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peut on attaquer un autre individu parce qu'en rejettant du CO2 en respirant il pollue l'air que je respire? Je pense que non. Il en va donc de même pour les OGM: personne n'est propriétaire de l'air donc personne n'est responsable des pollutions éventuellement véhiculées par l'air.

En réalité, le critère de différenciation, c'est : intentionnalité vs. non-intentionnalité, ou plutôt nécessité vitale vs. contingence. Dans le cas du rejet de dioxyde de carbonne, le fait est que je ne peux pas m'empécher de le faire, sous peine de mourrir, et en réalité, sous peine que tous les hommes meurent. C'est une nécessité, ça n'est pas de l'ordre du choix, du libre-arbitre, donc… c'est hors du droit, et de toute condamnation. (Ce qui différe évidemment, du fait de vouloir volontairement intoxiquer quelqu'un au CO2)

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En réalité, le critère de différenciation, c'est : intentionnalité vs. non-intentionnalité, ou plutôt nécessité vitale vs. contingence. Dans le cas du rejet de dioxyde de carbonne, le fait est que je ne peux pas m'empécher de le faire, sous peine de mourrir, et en réalité, sous peine que tous les hommes meurent. C'est une nécessité, ça n'est pas de l'ordre du choix, du libre-arbitre, donc… c'est hors du droit, et de toute condamnation. (Ce qui différe évidemment, du fait de vouloir volontairement intoxiquer quelqu'un au CO2)

Et dans notre histoire de champ de maïs, comment peut on le traduire concrètement ?

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