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Les Deux Anarchismes


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J'aimerais attirer votre attention, s'il en est besoin, sur le fait qu'il existe deux anarcho-capitailsmes, ou plutôt deux raisons ou systèmes de raisons d'être anarchiste, correspondant à deux modes de pensée différents. La distinction importe d'abord, pour moi, parce qu'une logique est bonne, et l'autre mauvaise ; ensuite, pour l'anarcap, parce qu'elles se combinent mal, voire s'opposent, et que la schizophrénie guette qui s'essaie au mélange ; enfin, pour les critiques, parce que les objections adressées à un type d'anarchisme ne s'appliquent pas à l'autre.

Bref, suivant, librement, les catégories de Stephen Toulmin, je distingue donc :

  1. Un anarchisme analytique-théorique : l'Etat est condamné par définition. Tout Etat est un Etat insupportable, tout niveau d'impôt est insupportable, impôt = vol ; "toute légilsation est une absurdité, une usurpation et un crime." L'Etat est coupable par le seul fait d'exister. Considérez l'Etat comme une horrible monstre hideux, et vous aurez la libertarian attitude. L'archange Saint Michel doit terrasser le dragon (variante rockwellienne).
    L'anarchisme et donc le domaine général de la théorie politique sont des questions de définition et d'application des règles et des critères de la logique formelle. L'anarchie est la seule possibilité logique ; ses adversaires, notamment libéraux, se contredisent et ne font pas preuve de suffisamment de rigueur intellectuelle, c'est-à-dire analytique.
  2. Un anarchisme substantiel : l'Etat représente une menace trop importante pour les libertés individuelles ; l'impôt tend à atteindre des niveaux insupportables, et les lois liberticides à se multiplier sans contrôle. Le modèle étatique, sous toutes ses formes, s'est montré incapable de préserver la liberté de façon satisfaisante, mais au contraire a été le premier à la fouler des deux pieds, et ce en dépit de toutes les stratégies mises en œuvre pour le contenir. La réforme n'est plus une option, il est temps de rechercher une alternative, supérieure ; cette alternative existe et représente un véritable espoir…

On pourrait aussi dire rationnel contre raisonnable, idéalisme contre "pragmatisme" (dans un sens plus flatteur)… Ce clivage ne se confond pas avec celui plus classique entre déontologisme et conséquentialisme. L'anarchiste substantiel--quoi qu'en dise l'anarchiste analytique--peut parfaitement "croire aux droits individuels", et l'anarchiste conséquentialiste adopter des théories rigides répondant aux critères de l'anarchisme analytique. Je dirais même que si l'on arrive à vous coller l'une ou l'autre de ces étiquettes, vous êtes bons pour ma première catégorie.

Mon sentiment est que l'anarchisme du premier type est majoritaire parmi les libertariens. Le libertarianisme est souvent défini aussi bien par ses adversaires que par ses partisans par sa nature théorique, le fait qu'il manipule uniquement un petit nombre de principes et de concepts ; sa "rigueur" est sa marque de fabrique, qui le distingue des autres pensées. Je crois qu'on peut sans trop de difficultés faire tomber Rothbard dans la première catégorie. Taxation is theft. Hoppe, Block, Kinsella, mises.org (je ne dis pas ça pour Mises !), lewrockwell.com (je ne dis pas ça que pour Rockwell), anarchistes objectivistes, Salin… ou c'est les plus bruyants ?

En même temps, il faut remarquer que "l'éthique de l'argumentation" de Hoppe, comble de l'analytique gone mad, n'a convaincu que ses très proches petits copains (dont Rothbard…), il y a donc des limites, et peut-être l'anarchisme devient-il plus mature. En tout cas je ne veux pas prétendre que des arguments propres à la seconde logique ne sont pas employés par l'anarchiste analytique ; mais il s'agit d'un simple vernis visant la persuasion. Il suffit de gratter un peu pour voir ressurgir des joyeusetés essentialistes comme la fameuse "nature criminelle de l'Etat." L'a-a analysera le fonctionnement de la société anarchiste pour vous faire plaisir et répondre à vos objections sans gravité. Au pire il expliquera que, puisque les choses tournent mal, c'est que nous ne sommes plus en anarchie, et que cela ne le regarde plus.

Comme je disais, il y a incompatibilité entre les deux logiques. L'a-a trouvera que l'a-s manque de rigueur, s'étale en considérations inutiles et n'impose pas ses conclusions avec suffisamment de force car il n'a pas compris l'incompatibilité fondamentale entre l'Etat et les principes libéraux (?), seul véritable raison décisive en faveur de l'anarchisme ; l'a-s, eh ben, que l'a-a est un peu court niveau arguments et s'autorise des conclusions que sa théorie ne lui permet pas.

D'ailleurs, même dans des domaines comme l'économie où l'on s'attendrait à voir employer la seconde façon de penser, l'analytique reste maître chez l'anarana interprétant à sa façon la théorie autrichienne, qu'il favorise naturellement. Résultat ici non plus, absolument aucune chance n'est laissée à l'Etat. Toute théorie rendant 'logiquement possible' l'utilité de l'intervention de l'Etat est rejetée au bout d'une discussion purement "théorique" où il lui sera reprochée son imperfection théorique-analytique : que l'Etat puisse se révéler utile est tout simplement une impossibilité logique/"scientifique." Whoa.

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Mon problème avec…

Alors mon problème avec l'anarchisme analytique, c'est l'analytique. Les critères analytiques sont incroyablement pauvres et n'épuisent certainement pas la pensée politique. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de place pour la théorie, mais que son champ est précis et limité. Il peut être établi théoriquement que l'on prend des risques à toucher au système des prix, mais à quel point, dans telle situation, par rapport aux avantages que cela pourrait apporter ? On ne peut pas parfaitement mesurer ces avantages ? *Toute* statistique est imparfaite, et ce n'est pas a priori que l'on va déterminer les réactions des gens par rapport aux variations de prix, qu'on va déterminer si les externalités sont un problème, si les entrepreneurs ne se trompent pas, etc. La praxeologie est correcte, mais que saurait-on du capitalisme sans l'expérience ?

Ce n'est pas en assumant que le droit de propriété est absolu, qu'on le rend absolu ; ce n'est pas en assumant que l'Etat est evil qu'on le démontre ; le refus de la nuance et de la complexité n'est une preuve ni de rigueur intellectuelle ni de rigueur morale. Sous-argumenté/injustifié. Reconnaissons à l'anarchiste substantiel que les soi-disant tracasseries analytiques de l'Etat ne sont RIEN comparées à ses activités réelles. Finalement la position qui s'affirme la plus forte et la plus rigoureuse est la plus faible et la plus encombrée d'erreurs de raisonnement.

Mon problème avec l'anarchisme substantiel… c'est l'anarchisme. La situation actuelle dans les pays développé n'est pas toute rose mais je ne comprends pas la réaction anar, tout bazarder, qui me semble exagérée. Même s'ils ne lavent pas plus blanc que blanc, pourquoi échangerais-je mes deux barils de démocratie contre un baril d'"anarchie" ? L'anarchie n'a pas le passé de la démocratie en matière de violation des droits individuels, mais elle n'a pas plus son passé en ce qui concerne leur promotion. La démocratie a subi un test de réalité, n'est-ce pas son plus grand défaut ?

De toute façon, la raison passant avant les opinions, l'anarsub ne devrait pas hésiter à prendre ses distance avec l'anarana.

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Personnellement, j'ai du mal à voir en quoi l'option 2 revient à de l'anarchisme. Il me semble qu'ils ne condannent pas l'état mais sa taille. Donc, ce ne sont pour moi pas des anarchistes mais l'anarchie est juste un moyen pour revenir à une situation où l'état est de taille raisonnable (?).

De plus, il me semble que tu es un peu restrictif sur l'a-a comme tu le nommes. Le fait de dire et de démontrer que l'état est une organisation de raquet me semble suffisant.

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Si je comprends bien ce que tu écris, c'est à nouveau le sempiternel débat "pratique contre théorie". Or, c'est une distinction que je refuse, en ce sens que les deux me semblent indispensables.

Quant au refus de la "nuance", je trouve que c'est un procès d'intention qui ne tient aucun compte de la richesse du débat entre libertariens.

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Mon problème avec…

Alors mon problème avec l'anarchisme analytique, c'est l'analytique. Les critères analytiques sont incroyablement pauvres et n'épuisent certainement pas la pensée politique. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de place pour la théorie, mais que son champ est précis et limité. Il peut être établi théoriquement que l'on prend des risques à toucher au système des prix, mais à quel point, dans telle situation, par rapport aux avantages que cela pourrait apporter ? On ne peut pas parfaitement mesurer ces avantages ? *Toute* statistique est imparfaite, et ce n'est pas a priori que l'on va déterminer les réactions des gens par rapport aux variations de prix, qu'on va déterminer si les externalités sont un problème, si les entrepreneurs ne se trompent pas, etc. La praxeologie est correcte, mais que saurait-on du capitalisme sans l'expérience ?

Ce n'est pas en assumant que le droit de propriété est absolu, qu'on le rend absolu ; ce n'est pas en assumant que l'Etat est evil qu'on le démontre ; le refus de la nuance et de la complexité n'est une preuve ni de rigueur intellectuelle ni de rigueur morale. Sous-argumenté/injustifié. Reconnaissons à l'anarchiste substantiel que les soi-disant tracasseries analytiques de l'Etat ne sont RIEN comparées à ses activités réelles. Finalement la position qui s'affirme la plus forte et la plus rigoureuse est la plus faible et la plus encombrée d'erreurs de raisonnement.

Mon problème avec l'anarchisme substantiel… c'est l'anarchisme. La situation actuelle dans les pays développé n'est pas toute rose mais je ne comprends pas la réaction anar, tout bazarder, qui me semble exagérée.  Même s'ils ne lavent pas plus blanc que blanc, pourquoi échangerais-je mes deux barils de démocratie contre un baril d'"anarchie" ? L'anarchie n'a pas le passé de la démocratie en matière de violation des droits individuels, mais elle n'a pas plus son passé en ce qui concerne leur promotion. La démocratie a subi un test de réalité, n'est-ce pas son plus grand défaut ?

De toute façon, la raison passant avant les opinions, l'anarsub ne devrait pas hésiter à prendre ses distance avec l'anarana.

Le futur de la démocratie ne semble t'il pas être l'anarchisme ou disons plutôt l'autogestion ? Dépasser le cadre étatique de la démocratie pour la poursuivre de façon plus réelle encore ?

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Evil>

A-t-on avis Deus, qui offre les meilleurs raisons de condamner l'Etat : celui qui le définit comme un racket organisé ou celui qui le lie, par exemple, aux pire crimes du XXème siècle ? Je crois que tu reproches simplement à la seconde demonstration de ne pas établir de lien analytique. Mais est-elle affaiblie pour autant… au contraire, n'est-elle pas plus forte et plus riche ?

Les a-s veulent l'anarchie bien sûr. C'est une position difficile à maintenir, je suis d'accord :icon_up: Mais au moins…

Si je comprends bien ce que tu écris, c'est à nouveau le sempiternel débat "pratique contre théorie".

Argh non, du moins pas l'idée que tu t'en fais. Je parle du cadre général de raisonnement, des critères, de méthodologie ; et j'ai clairement précisé que la théorie avait sa place--elle n'est pas tout, simplement, contrairement à ce que pense une certaine (large) catégorie d'anarcap.

Quant au refus de la "nuance", je trouve que c'est un procès d'intention qui ne tient aucun compte de la richesse du débat entre libertariens.

Mon post a justement pour but de souligner la diversité libertarienne… Je serais vraiment supris si tu n'approuvais pas ma distinction. Tu ne t'identifies donc pas à la seconde classe (mais à la première ?!) ? Je te demande d'y réfléchir.

Le futur de la démocratie ne semble t'il pas être l'anarchisme ou disons plutôt l'autogestion ? Dépasser le cadre étatique de la démocratie pour la poursuivre de façon plus réelle encore ?

La procédure démocratique n'est pertinente que pour un champ limité, celui des débats et décisions *publiques.* Et elle n'est pas un bien absolu ; par exemple, les actions d'une banque centrale ont beau avoir ce caractère public, on se garde de les soumettre entièrement au contrôle démocratique qui ici produirait l'inflation, chacun désirant des taux toujours plus bas.

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Evil>

A-t-on avis Deus, qui offre les meilleurs raisons de condamner l'Etat : celui qui le définit comme un racket organisé ou celui qui le lie, par exemple, aux pire crimes du XXème siècle ? Je crois que tu reproches simplement à la seconde demonstration de ne pas établir de lien analytique. Mais est-elle affaiblie pour autant… au contraire, n'est-elle pas plus forte et plus riche ?

La première me semble meilleure. D'abord, parce que le racket n'implique pas que je sois violenté effectivement. La menace est suffisante.

De plus, le second élément ne fait que condanner les conséquences de l'état mais pas les causes qui en sont à l'origine. Le fait de dire que l'homme tue, ne veut pas dire que l'on doivent éliminer l'homme. Hors c'est justement le raisonnement que semble tenir la deuxième position. De plus, que dire des états où il y a pas de risque qu'une telle situation arrive?

Oui, je pense qu'elle est affaiblie, car elle ne montre qu'une chose: l'état a ses pires moment peut entrainer un vrai cataclysme. Mais cela ne veut pas dire qu'il faille nécessairement éliminer l'état, on peut juste le réduire ou en limiter la taille.

Je pense clairement que la première position est suffisante. La seconde ne prend en compte qu'une des palettes de la violence (la pire certes mais qu'un effet) de l'état.

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Sabato, je le répète, je conteste la distinction que tu essaies de faire: les deux approches sont également valables, riches en enseignements et, dans ce cas précis, nous mènent A LA MÊME CONCLUSION, ce qui est logique, puisqu'elles sont complémentaires.

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Je trouve ce paragraphe un peu tiré par les cheveux:

On pourrait aussi dire rationnel contre raisonnable, idéalisme contre "pragmatisme" (dans un sens plus flatteur)… Ce clivage ne se confond pas avec celui plus classique entre déontologisme et conséquentialisme  :icon_up: . L'anarchiste substantiel--quoi qu'en dise l'anarchiste analytique--peut parfaitement "croire aux droits individuels", et l'anarchiste conséquentialiste adopter des théories rigides répondant aux critères de l'anarchisme analytique. Je dirais même que si l'on arrive à vous coller l'une ou l'autre de ces étiquettes, vous êtes bons pour ma première catégorie.

Je ne suis pas trop d'accord. C'est très très proche de l'opposition déontologique / conséquentialiste… Ou il faut affiner ta pensée…

Et d'accord avec Mélo, les différentes approches sont complémentaires, je ne suis pas partisan de légitimer une approche exclusivement * mettez ici l'adjectif que vous voulez* du libéralisme. Raisonnons sur N dimensions.

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Je trouve ce paragraphe un peu tiré par les cheveux:

Je ne suis pas trop d'accord. C'est très très proche de l'opposition déontologique / conséquentialiste… Ou il faut affiner ta pensée…

Et d'accord avec Mélo, les différentes approches sont complémentaires, je ne suis pas partisan de légitimer une approche exclusivement * mettez ici l'adjectif que vous voulez* du libéralisme. Raisonnons sur N dimensions.

Absolument d'accord.

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D'ailleurs, Sabato, cherche l'erreur dans cette phrase:

L'anarchiste conséquentialiste--quoi qu'en dise l'anarchiste déontologique--peut parfaitement "croire aux droits individuels", et l'anarchiste conséquentialiste adopter des théories rigides répondant aux critères de l'anarchisme déontologique.

En intervertissant les adjectifs de ta phrase, je ne vois rien de non pertinent?

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Par curiosité, Sabato, pour voir si je saisis bien le fond de ta pensée : ne dirais-tu pas que ce que celui que tu appelles l'anarchisme analytique-théorique est plus porté sur le droit, alors que l'anarchiste substantiel est plus porté sur l'étude de l'économie (qu'il ne reconstruit pas sa théorie ad hoc, en quelque sorte).

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A tous, non. Je veux parler de quelque chose de plus fondamental. Ce sont deux logiques, deux approches de la connaissance qui (…) s'opposent. C'est une question épistémologique. On ne voit pas d'économiste débattre "idéalisme versus pragmatisme" ou "déontologisme vs. conséquentialisme." Je n'employais pas "raison" dans ce sens là ; je sais bien que les libéraux sont libéraux pour différentes "raisons" et ce n'est pas mon problème, j'essaie justement d'aller au-délà.

La pensée de Toulmin qui je pense s'applique très bien ici est une critique du chemin pris par la philosophie depuis Descartes, chemin que l'anarchisme analytique suit à mon avis avec beaucoup trop de zèle. C'est l'opposition (…) entre la raison rationnelle et la raison raisonnable, ou la logique formelle et la logique informelle, le syllogisme et l'argumentation.

La raison rationnelle produit des syllogismes et se limite aux critères de consistence, contradiction et "entailment." En soi, ce n'est pas un mal. Le problème arrive lorsque l'on prétend que ce modèle et ces critères sont les seuls valables (pour critiquer le raisonnement humain), sont en quelques sorte "supérieurs", qu'on les applique à des "champs d'argumentation" qui ne sont pas les leurs (qu'ils s'agissent de l'éthique, la politique, l'économie, les sciences…) ou que l'on cherche à leur faire dire ce qu'ils ne peuvent pas dire.

Tout ce dont l'anarchiste analytique, qui pense épuiser la philosophe politique à l'aide de cette logique, est coupable à mes yeux. Le peace and love n'existe pas entre un Rothbard et un D.D.Friedman (que je trouverais très réducteur de ranger dans une case "conséquentialiste") ; ils sont anars mais suivent des règles de raisonnement différentes et oui, c'est une énorme… différence, et ce également sur le terrain des opinions (qui passent après la raison). L'anarchiste substantiel verra moins de bonnes raisons pour autoriser l'abandon d'enfants que l'anarchiste analytique, lequel se réferrera à ses axiomes, sans comprendre pourquoi il devrait argumenter ou prendre en compte des données ou des raisons nouvelles qui ne sont pas déjà contenues dans ses principes et concepts.

Si vous voulez, en étant méchant, comme je m'en suis retenu jusqu'à présent, nous pouvons opposer (…) les fanatiques et les personnes raisonnables (que je ne définis pas comme "pragmatiques"). Je ne suis pas prêt à combiner les deux approches ; en fait il n'y a pas de "combinaison" qui tienne ici. Beaucoup de gens s'écartent du libertarianisme parce que le coté (obscur) fanatique leur pête à la gueule. Je pense que vous savez de quoi je parle.

D'ailleurs, Sabato, cherche l'erreur dans cette phrase:

L'anarchiste conséquentialiste--quoi qu'en dise l'anarchiste déontologique--peut parfaitement "croire aux droits individuels", et l'anarchiste conséquentialiste adopter des théories rigides répondant aux critères de l'anarchisme déontologique.

En intervertissant les adjectifs de ta phrase, je ne vois rien de non pertinent?

"Croire au droits individels" ici signifie, euh, les vouloir pour eux-mêmes, et non simplement pour leurs conséquences. D'où les guillemets, je ne me prononce pas, moi, sur la question de savoir si un bon défenseur des droits individuels…

Par curiosité, Sabato, pour voir si je saisis bien le fond de ta pensée : ne dirais-tu pas que ce que celui que tu appelles l'anarchisme analytique-théorique est plus porté sur le droit, alors que l'anarchiste substantiel est plus porté sur l'étude de l'économie (qu'il ne reconstruit pas sa théorie ad hoc, en quelque sorte).

Pas forcément, si c'est le cas je crois avec l'anarcho-capitalisme. Un anar conséquentialiste autrichien, maintenant les théorie économico-politiques de Rothbard, pratique autant l'analytique qu'un anar-ana déonto. Je suppose que l'approche par les droits individuels (pour eux-mêmes) satisfera plus l'anar-ana en quête de pureté éthique et politique. L'anar-sub lui réalise que la réflexion théorique sur les grands principes ne suffit pas, mais il n'en est pas moins "porté sur le droit."

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Je suppose que l'approche par les droits individuels (pour eux-mêmes) satisfera plus l'anar-ana en quête de pureté éthique et politique. L'anar-sub lui réalise que la réflexion théorique sur les grands principes ne suffit pas, mais il n'en est pas moins "porté sur le droit."

Tu as tout à fait compris ce que je voulais dire.

Le problème est que si j'arrives à bien voir les (énormes) limites de la première approche, j'ai du mal à instituer la seconde vision de manière solide.

(Post laconique, qui en appelle d'autres.)

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Instituer ? Je crois qu'on parle d'"approche par les bonnes raisons." En éthique Toulmin préconise la casuistique. "Méthode" que nous pratiquons tous plus ou moins tant elle est évidente.

En fait il suffit de faire sauter le carcan analytique, comme l'idée qu'il nous faut une théorie, retenant un critère (utilité, contrainte morale, propriété… l'opposition déontologie-conséquentialisme est un produit du cadre analytique), constituée d'un petit nombre de principes universels et absolus. Alors reste l'argumentation et la prise en compte du contexte ou tout simplement des éléments pertinents.

J'aime bien l'idée que nos principes sont des "présomptions en faveur de" : je suis libéral, c'est-à-dire que j'ai une présomption en faveur de la liberté, et non que j'entends la brandir peu importe la situations et les objections. Lorsque je rencontre une objection solide, je ressens le besoin d'y répondre ; je ne me contente pas de "contradictoire avec mes principes." Ensuite, il n'y a pas à tirer d'interprétation absolutiste de ces principes ; je suis pour le principe de la propriété privée, mais je réalise qu'en pratique elle est une notion complexe, qu'une petite régulation n'est pas forcément une violation du principe etc. Contra Block, on peut être libéral tout en refusant de penser que x a le droit de couper un pays en deux pour peu qu'il soit propriétaire d'une longue autoroute…

L'éthique et la politique sont des domaines d'investigation particuliers ; on n'a pas à leur appliquer les critères, par exemple, des mathématiques. Je pense que beaucoup de libertariens "analytiques" sont attirés vers ces conclusions et raisonnements parce qu'il cherche à contrer le relativisme (et les sophismes de la politique). Malheureusement l'absolutisme n'est pas une réponse car il revient à conserver le même paradigme, qui est la cause même de ces erreurs : l'idée que toute connaissance digne de ce nom doit être absolue, universelle et (analytiquement) "certaine."

Toulmin développe une véritable alternative à ce dilemme ; une voie raisonnable : l'argumentation. Je l'ai lu parce que Boudon le mentionnait.

Quelques liens :

http://www.willamette.edu/cla/rhetoric/cou…ion/Toulmin.htm

http://www.willamette.edu/cla/rhetoric/cou…on/readings.htm

http://www.unibuc.ro/eBooks/lls/MarianaTut…on/sommaire.htm

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:icon_up:

Sérieusement melodius, tu ne vois pas le besoin de te "distinguer intellectuellement" d'un Guillaumat, pour prendre qlq1 que tu n'auras pas envie de défendre ? Quelque chose cloche dans la philsophie et le libertarianisme, et je le sentiment que Toulmin met le doigt dessus. Enfin (bon je suis en retard) un vrai bouquin de logique.

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Je ne vais pas me distinguer de Guillaumat en adoptant une attitude d'omniscience quasi divine au sujet de la valeur des arguments de part et d'autre, prétendre avoir eu la révélation en pesant le pour et le contre sur ma grande balance intercosmique (tout en refusant d'admettre que les autres ont eux aussi pesé le pour et le contre) et ensuite inviter ceux qui sont assez stupides pour ne pas être d'accord avec moi à un peu plus d'humilité en critiquant, non pas leurs arguments, mais leur méthodologie, alors que la mienne de méthodologie ne vaut pas un pet de mouche. Non seulement cela témoigne d'une arrogance qui dépasse l'entendement, mais c'est une attitude de lopette.

En ces matières, on vainc en montant sur le ring et en décochant un direct au menton de son adversaire, le mettant ainsi KO, pas en expliquant à qui veut l'entendre que la boxe est un sport de primitif.

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Je n'ai rien compris. Primo, chill out. Secundo, tu estimes qu'il est futile et malsain de discuter méthodologie ? Tu ne comprends pas en quoi c'est constructif ? Tu ne vois pas que les Autrichiens, par exemple, adoptent une méthodologie complètement différente de… tous les autres ? Tout raisonnement se tient à l'intérieur d'un certain cadre. Si deux personnes se situent dans des paradigmes différents, ils risquent de ne pas comprendre leurs contre-arguments. Il a fallu que je casse mes a priori pour comprendre les critiques d'un Friedman. Pour beaucoup de libertariens, le libertarianisme n'est pas le résultat d'une argumentation mais le produit de ces a priori sur ce que ce sont les règles d'un bon raisonnement. Voir les analyses de Boudon sur les causes de l'erreur.

Enfin peut-on savoir ce que tu reproches à "ma" méthodologie ?

Pour le direct au menton, cf. par exemple mon thread sur le droit de propriété.

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J'aimerais attirer votre attention, s'il en est besoin, sur le fait qu'il existe deux anarcho-capitailsmes, ou plutôt deux raisons ou systèmes de raisons d'être anarchiste, correspondant à deux modes de pensée différents. La distinction importe d'abord, pour moi, parce qu'une logique est bonne, et l'autre mauvaise ; ensuite, pour l'anarcap, parce qu'elles se combinent mal, voire s'opposent, et que la schizophrénie guette qui s'essaie au mélange ; enfin, pour les critiques, parce que les objections adressées à un type d'anarchisme ne s'appliquent pas à l'autre.

Je trouve la distinction que fait Sabato tout à fait pertinente, bien qu’en fait je ne pense pas qu’il s’agisse de deux anarchismes, mais de la distinction fondamentale entre anarchisme, terme qui est une négation (« absence de pouvoir ») et qui est donc « vide », et anarchisme + conception positive, ici anarchisme + individualisme, anarchisme-individualisme, et qui propose donc une vision.

L’individualisme du premier anarchisme, ou anarchisme tout court, est en réalité un faux individualisme, dans le sens où la réflexion ne part de la reconnaissance et de l’exaltation de l’individu mais du rejet de l’Etat. « Anarchie » veut dire : absence de pouvoir. L’anarchie ne contient donc pas nécessairement l’individu ; après tout, il peut n’y avoir ni pouvoir ni individu… Dans la logique de cet anarchisme, l’individu n’occupe que la seconde place : une position ne peut seulement se définir par la négative, et pour combattre une entité il faut bien lui en opposer une autre. C’est face à l’Etat qu’apparaît donc l’individu – sous sa « lumière » d’une certaine manière (ou sous son ombre plutôt…). Et c’est uniquement pour s’opposer à l’Etat, pour l’attaquer, que l’existence de l’individu est reconnue et exaltée. Mais cet individu qui est alors sensé s’attaquer à l’Etat lui doit pourtant sa propre existence ! S’ensuivent des rapports contradictoires entre eux deux, l’Etat préexistant à la reconnaissance de l’individu et l’individu n’existant que dans sa propre supposée opposition à l’Etat (un peu comme le prolétariat dans la théorie marxiste, qui s’attaque au capitalisme, c’est-à-dire au système même qui lui donne une consistance…).

Cet anarchisme est un anarchisme qui s’en tient à son propre sens étymologique, c’est-à-dire se définissant par le rejet, et, dans une certaine mesure, par un ressentiment à l’égard de l’Etat. Nietzsche aurait dit : c’est l’anarchisme des faibles.

C’est d’autant plus l’anarchisme des faibles, que l’anarchiste qui procède ainsi dans sa réflexion (reconnaître et exalter l’individu dans son opposition à l’Etat) est un éternel insatisfait… Mais qui se complait dans cette insatisfaction, n’existant à la fois que par l’Etat et par sa critique de l’Etat. Cet anarchiste est forcément un inactif, un « anar de salon », qui se contente de critiquer, qui refuse le combat politique et lui préfère une insaisissable « diffusion d’idées » - sans jamais envisager le moment crucial où, les idées étant totalement diffusées, il faudra bien transiter de l’ordre politique actuel à la société anarchique. Sur ce dernier point, il faut encore relever un autre paradoxe de cet "anarchisme des faibles" : en effet, à propos du moment crucial, ces anars prétendent généralement que, si les idées sont vraiment suffisamment répandues, les politiques suivront naturellement le mouvement – alors même que ce que critiquent sans cesse ces anars, c’est que la politique est par nature en constante inadéquation avec la société, et qu’ils veulent justement se passer toujours d’elle !

L’autre anarchisme, par contre, n’est pas seulement un anarchisme, c’est-à-dire un rejet de l’Etat, mais est d’abord un individualisme, c’est-à-dire reconnaissance et exaltation de l’individu. Dans ce second cas, on voit tout de suite la distinction avec le premier, ce n’est pas l’anarchisme qui mène à l’individualisme mais l’individualisme qui peut conduire à l’anarchisme : ces anars partent de l’individu pour en arriver à constater que l’Etat constitue une oppression inacceptable à l’encontre de cette entité, qu’il faut protéger voire aider à se développer.

Procéder de cet individualisme est au fondement même du libéralisme – et c’est pour ça que si l’anarchisme peut être l’aboutissement d’une pensée libérale, le libéralisme à l’inverse ne conduit pas nécessairement à l’anarchisme. D’ailleurs, pour citer notre grand maître (oui oui, le proprio du forum ! :icon_up: ), celui-ci définit ainsi le libéralisme : « quiconque part de l'individu, promeut des institutions pour le protéger, pour le défendre, est un libéral ».

Evidemment, cette façon de procéder pose des problèmes, car si l’individualisme ne mène pas nécessairement à l’anarchisme, il peut aussi mener à d’autres formes d’ « archie » très éloignées des conceptions libérales. Par exemple, certaines doctrines peuvent envisager, en partant pourtant de l’individu et en visant à sa protection, qu’il faut dans ce sens ranger l’individu dans un kolkhoze, etc. Dans le premier anarchisme il y a un projet de destruction, tandis que dans cette seconde conception il y a un projet de construction. Il y a donc bien un risque de trop se rattacher à la politique. Mais l’idée, c’est que l’on cherche à défendre telle ou telle ordre politique pour l’individu, et non pour l’ordre, le pouvoir ou l’honneur de la nation. Est aussi individualiste, en un sens, celui qui prône l'ordre pour l'individu, ou l'égalité pour l'individu, et non l'ordre pour l'ordre ou l'égalité pour l'égalité. En uns sens, c’est l’intention qui compte, même si les procédés peuvent être erronés.

En fait, l’anarchie est une conception négative, qui ne veut rien dire si elle n’est pas associée à une conception positive, cette dernière caractérisant l’alternative à ce qui est nié. C’est pour ça que traditionnellement, on ne dit pas seulement « anarchiste » mais « anarchiste-individualiste », et qu’on peut distinguer cette position de celle de l’anarcho-communiste, de l’anarcho-syndicaliste, ou encore de l’anarchisme social, de l'anarcho-capitalisme etc. Quelqu’un qui se dit anarchiste ne dit en fait rien sur lui, et ce qui est déterminant c’est la vision qu’il oppose à celle d’une société qui ne peut être sans Etat. L'erreur, c’est d’amalgamer ce terme seul « anarchisme » et l’une de ses conjonction avec une dimension positive. Par ex, aujourd’hui, si on ne précise pas « anarcho-capitaliste », « anarchie » renvoie tout de suite à son association avec le communisme (dans le sens où aujourd’hui le projet anar est entendu comme abolition à la fois de l’Etat et de la propriété privé).

Il y a donc d’un côté un terme vide (et celui qui se définit uniquement par l’exclusion, si il n’est peut-être pas dans le faux ne sera en tout cas jamais dans le vrai), et de l’autre l’association de ce terme vide à un terme renvoyant à un projet social (et celui qui se définit ainsi prend alors le risque de tenir pour vrai ou de présenter comme vrai ce qui est peut-être faux).

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Texte fort intéressant, Valentin.

Maintenant, je pense qu'il y a un élément que tu négliges par trop: la réalité de la politique. C'est un monde de carnassiers pour lesquels l'accès au pouvoir justifie n'importe quel moyen. Le gars honnête (et je dirais même: naïf) qui veut se lancer en politique se fera bouffer - inévitablement. Le système d'associations métapolitiques est une bonne chose, ceci dit, car il reste en marge du jeu politique habituel.

Par ailleurs, l'anarchiste "faible" pourrait être précisément vu comme celui qui veut se servir de l'instrument politique pour arriver à ses fins. Pour ma part, je salue ceux qui veulent se créer un parti libéral, mais qu'ils n'oublient pas ce qu'il est advenu des formations politiques de leurs prédécesseurs - non, parce qu'ils étaient méchants ou nuls, mais parce que c'est la logique même du jeu politique.

En réalité, tu caricatures la "diffusion des idées": ce n'est pas quelque chose de platonicien qui doit servir à convaincre ensuite les politiciens qu'ils sont inutiles. Si c'était le cas, ce serait en effet du dernier ridicule. Non, il s'agit de faire comprendre aux gens que les gouvernants exercent des fonctions vaines et dangereuses pour la liberté. En d'autres termes, il faut éteindre le peu de confiance que les gens ont encore dans leurs élus et leurs gouvernements. Le reste suivra ou pas.

Evidemment, comme nous le faisons déjà sur le forum, il faut expliquer à quoi ressemblera globalement une société de liberté. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle ne sera pas radicalement différente de la nôtre. Elle fonctionnera mieux, tout simplement.

Voilà, voilà.

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Texte fort intéressant, Valentin.

Maintenant, je pense qu'il y a un élément que tu négliges par trop: la réalité de la politique. C'est un monde de carnassiers pour lesquels l'accès au pouvoir justifie n'importe quel moyen. Le gars honnête (et je dirais même: naïf) qui veut se lancer en politique se fera bouffer - inévitablement. Le système d'associations métapolitiques est une bonne chose, ceci dit, car il reste en marge du jeu politique habituel.

Par ailleurs, l'anarchiste "faible" pourrait être précisément vu comme celui qui veut se servir de l'instrument politique pour arriver à ses fins. Pour ma part, je salue ceux qui veulent se créer un parti libéral, mais qu'ils n'oublient pas ce qu'il est advenu des formations politiques de leurs prédécesseurs - non, parce qu'ils étaient méchants ou nuls, mais parce que c'est la logique même du jeu politique.

En réalité, tu caricatures la "diffusion des idées": ce n'est pas quelque chose de platonicien qui doit servir à convaincre ensuite les politiciens qu'ils sont inutiles. Si c'était le cas, ce serait en effet du dernier ridicule. Non, il s'agit de faire comprendre aux gens que les gouvernants exercent des fonctions vaines et dangereuses pour la liberté. En d'autres termes, il faut éteindre le peu de confiance que les gens ont encore dans leurs élus et leurs gouvernements. Le reste suivra ou pas.

Evidemment, comme nous le faisons déjà sur le forum, il faut expliquer à quoi ressemblera globalement une société de liberté. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle ne sera pas radicalement différente de la nôtre. Elle fonctionnera mieux, tout simplement.

Voilà, voilà.

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Intéressant Valentin mais je pense que ta distinction ne correspond pas tout à fait à la mienne. Ce qui ne va pas m'empêcher de m'en servir pour essayer d'enfoncer mon clou.

Je suppose que la première approche peut sembler purement négative parce qu'elle reste sur le plan de la logique formelle. La légitimité de l'Etat est une impossibilité logique et l'anarchie une nécessité : à partir de là, il n'y a plus à débattre, et on n'élaborera pas sur les différentes alternatives en fonction de leurs capacités réelles à promouvoir la liberté individuelle sinon pour convaincre les incrédules irrationnels.

Le "vide" dont tu parles est ainsi revendiqué par de nombreux anar"caps" insistant sur le fait qu'ils ne souhaitent pas "imposer" de système social particulier. Ces anarchistes sont politiquement satisfaits à partir du moment où l'agression généralisée, que représente l'Etat, n'existe plus, et sont même prêts pour certains à joindre leur force à celles des autres anarcho-machin (qui évidemment ne veulent rien entendre).

Pourtant c'est bien au nom de la liberté individuelle que l'anarchiste formel (I'm trying) a l'Etat en horreur. Il juge que les deux concepts sont en contradiction dans une même théorie, ce qui est fatal (note : après, c'est du procès d'intention) ; on ne peut pas être pour l'un et l'autre, avoir et manger sa feuille d'impôt, et de ce point de vue, le libéralisme conduit forcément à l'anarchisme. Les libéraux non-anarchistes sont :roulements de tambours: incohérents.

Bref, une *logique*, un paradigme, une conception du débat et de la liberté bien particuliers. Entre un libéral classique et un anarchiste formel, par exemple, je pense que c'est la logique qui change tout (et je suis ravi par les théories de Toulmin qui mette cela en… forme). D'où souvent un débat difficile voire inexistant.

ps : je "m'adresse" bien uniquement aux anarcaps

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Sabato, je te le dis en toute amitié, pour que débat il y ait, encore faut-il que les interlocuteurs s'expriment intelligiblement. Je suis au regret de te dire que ce n'est pas souvent ton cas. Je le déplore d'autant plus que j'apprécie beaucoup ton effort intellectuel et le temps que tu dois consacrer à rédiger tes posts.

Pour le reste, j'ajouterais que les anarchistes non libéraux sont, eux aussi (et surtout ?), incohérents.

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