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Petite réflexion au sujet du libéralisme


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Ben non, ça c'est une conception étatique où la loi est "enforced".

Il existe d'autres moyens que le law enforcement: la réputation, la confiance, l'ostracisme.

De nombreux proverbes dans le monde disent en substance: Mieux vaut un mauvais accord qu'un bon procès…

Et à votre avis ce genre de considération s'applique plus à un garagiste ou à un homme politique ??

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Et à votre avis ce genre de considération s'applique plus à un garagiste ou à un homme politique ??

Encore une fois, ces deux "professions" ne sont pas comparables. Un garagiste ne peut vous forcer à le payer s'il sabote son travail ou ne le fait pas. Un politique, si, puisque par définition, il est élu et dispose de la coercition de l'Etat.

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Encore une fois, ces deux "professions" ne sont pas comparables. Un garagiste ne peut vous forcer à le payer s'il sabote son travail ou ne le fait pas. Un politique, si, puisque par définition, il est élu et dispose de la coercition de l'Etat.

A mon avis, il y a deux façons de répondre au problème dans la grammaire du libéralisme :

(1) On accepte la professionnalisation de la politique, avec son cortège de saloperies (mais bon, qui a bossé -en entreprise ou ailleurs- ne serait-ce qu'un jour dans sa vie sait que ce n'est pas propre à la profession politique) et on fait tout pour en limiter les externalités négatives (oppression, abandon de l'intérêt général au profit exclusif des intérêts particuliers d'une classe politicienne, usage abusif de ses prérogatives, etc.). L'idée qu'on retrouve par exemple chez Constant, est de reléguer l'activité politique à la périphérie des activités propres à la société : en la laissant à des professionnels, les individus peuvent se concentrer sur leur liberté privée sans souci.

Comme vous le faites remarquer, la différence entre la profession politique et celle ordinaire porte sur ses prérogatives exhorbitantes de droit. On peut imaginer d'augmenter les contrôles et les procédures de défiance à l'endroit de nos édiles (mandats impératifs, référendum d'initiatives populaires, déchéance définitive des droits civiques en cas de violation de la loi, exigences diverses de transparence) dans le but d'en limiter ses capacités oppressives.

(2) On rejette la professionnalisation de la politique, sa transformation par le biais de la représentation en une caste de clercs à l'origine sociale et aux vues plus ou moins homogènes : l'idéal du gouvernement de Soi demande que l'on alterne les positions de gouvernant et de gouverné, bref, qu'on ne nous assigne pas indéfiniment la place de gouvernants ou de gouvernés. Cette solution, plus critique et plus radicale, est possible par le rejet de l'idée de représentation, et même d'état d'ailleurs, ce monstre froid. C'était là la position des antifédéralistes américains (genre Patrick Henry) à la veille de l'élaboration de la constitution à la convention de Philadelphie en 1787.

Il me semble que la position (2) est plus optimiste que la position (1), parce qu'elle suppose que la théorie libérale n'est pas seulement le théâtre d'individus rationnels cherchant à satisfaire au mieux leurs intérêts personnels, mais qu'elle est aussi porteuse d'un idéal substantiel de liberté comme autonomie. J'avoue hésiter à titre personnel entre les deux positions, même si j'incline plutôt pour la (1).

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On peut imaginer d'augmenter les contrôles et les procédures de défiance à l'endroit de nos édiles (mandats impératifs, référendum d'initiatives populaires, déchéance définitive des droits civiques en cas de violation de la loi, exigences diverses de transparence) dans le but d'en limiter ses capacités oppressives.

"On peut imaginer", comme vous y allez ! C'est LE principal problème, le plus récurrent et celui qui provoque le plus d' "externalités négatives" !

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Encore une fois, ces deux "professions" ne sont pas comparables. Un garagiste ne peut vous forcer à le payer s'il sabote son travail ou ne le fait pas. Un politique, si, puisque par définition, il est élu et dispose de la coercition de l'Etat.

Tout dépend s'il s'agit d'un contrat d'entreprise ou un mandat. Dans bien des professions, le client ne peut pas exiger un résultat, tout au plus un effort maximum. Si vous mandatez un avocat, il ne vous promettra jamais que votre affaire sera gagnée, il vous promettra juste de faire le maximum, et vous devrez le payer pour cela. Je ne vous apprend rien si je vous dit qu'on parle bien de mandat en ce qui concerne la politque…

A mon avis, il y a deux façons de répondre au problème dans la grammaire du libéralisme :

(1) On accepte la professionnalisation de la politique, avec son cortège de saloperies (mais bon, qui a bossé -en entreprise ou ailleurs- ne serait-ce qu'un jour dans sa vie sait que ce n'est pas propre à la profession politique) et on fait tout pour en limiter les externalités négatives (oppression, abandon de l'intérêt général au profit exclusif des intérêts particuliers d'une classe politicienne, usage abusif de ses prérogatives, etc.). L'idée qu'on retrouve par exemple chez Constant, est de reléguer l'activité politique à la périphérie des activités propres à la société : en la laissant à des professionnels, les individus peuvent se concentrer sur leur liberté privée sans souci.

Comme vous le faites remarquer, la différence entre la profession politique et celle ordinaire porte sur ses prérogatives exhorbitantes de droit. On peut imaginer d'augmenter les contrôles et les procédures de défiance à l'endroit de nos édiles (mandats impératifs, référendum d'initiatives populaires, déchéance définitive des droits civiques en cas de violation de la loi, exigences diverses de transparence) dans le but d'en limiter ses capacités oppressives.

(2) On rejette la professionnalisation de la politique, sa transformation par le biais de la représentation en une caste de clercs à l'origine sociale et aux vues plus ou moins homogènes : l'idéal du gouvernement de Soi demande que l'on alterne les positions de gouvernant et de gouverné, bref, qu'on ne nous assigne pas indéfiniment la place de gouvernants ou de gouvernés. Cette solution, plus critique et plus radicale, est possible par le rejet de l'idée de représentation, et même d'état d'ailleurs, ce monstre froid. C'était là la position des antifédéralistes américains (genre Patrick Henry) à la veille de l'élaboration de la constitution à la convention de Philadelphie en 1787.

Il me semble que la position (2) est plus optimiste que la position (1), parce qu'elle suppose que la théorie libérale n'est pas seulement le théâtre d'individus rationnels cherchant à satisfaire au mieux leurs intérêts personnels, mais qu'elle est aussi porteuse d'un idéal substantiel de liberté comme autonomie. J'avoue hésiter à titre personnel entre les deux positions, même si j'incline plutôt pour la (1).

Je vous ferai remarquer que la Suises applique à la fois le point un et le point deux. C'est sûrement pour celà que je suis moins enclin à rejeter en bloc toute politique.

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Je ne vous apprend rien si je vous dit qu'on parle bien de mandat en ce qui concerne la politque…

Pfff. La carte et le territoire.

Le "mandat", dans le cas électif, est un vol de concept. On en voit l'utilité: capter l'aura de sérieux du mandat, un terme juridique.

Bon.

Un mandataire peut être révoqué par son mandant.

Ce n'est évidemment pas le cas d'un "mandataire" politique.

Le "mandat électif" est donc une jolie fable qui repose, comme beaucoup de fables démocratiques, sur la confusion classique entre carte et territoire, entre le mot et la réalité derrière celui-ci, ou entre principe des institutions et réalité de leur action. (lire Droit, Législation et Liberté de Hayek sur ce sujet particulier, Tome I: "règles et ordre")

Tordre le sens des mots permet de tordre la pensée. Ne vous laissez pas "avoir". Soyez vigilants quant à la solidité des concepts que vous employez, faites l'effort de les soumettre à l'analyse.

Un conseil: tenez vous à l'écart de la nov'langue technocratique.

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Tout dépend s'il s'agit d'un contrat d'entreprise ou un mandat. Dans bien des professions, le client ne peut pas exiger un résultat, tout au plus un effort maximum. Si vous mandatez un avocat, il ne vous promettra jamais que votre affaire sera gagnée, il vous promettra juste de faire le maximum, et vous devrez le payer pour cela. Je ne vous apprend rien si je vous dit qu'on parle bien de mandat en ce qui concerne la politque…

Mais bien entendu, le problème c'est que je ne vois pas comment je pourrai mandater un homme politique pour quelque chose que je ne peux pas faire moi-même légitimement.

Si je n’ai pas le droit de voler, je ne peux pas mandater ce droit a l’homme politique, si je n’ai pas le droit de séquestrer je ne peux pas mandater ce droit a l’homme politique, le problème ce n’est pas la professionnalisation de la gestion de la cité, le problème c’est quand le mandat couvre un pouvoir illégitime.

Il serait bon d’arrêter de taper a coté du problème, spécialiser la fonction n’est pas condamnable, payer un homme politique n’est pas condamnable, le payer pour faire une tache légitime n’est pas condamnable, en cela c’est plus ou moins comme un garagiste, par contre, le garagiste, je peux pas lui dire « va voler une pièce sur la bagnole d’un autre pour réparer la mienne » ce n’est pas une question de mandat ou de rémunération, c’est une question de pouvoir légitime ou non.

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Pfff. La carte et le territoire.

Le "mandat", dans le cas électif, est un vol de concept. On en voit l'utilité: capter l'aura de sérieux du mandat, un terme juridique.

Je ne vois pas comment il s'agit d'un vol de concept. Dans la législation suisse, le terme "mandat" apparait 22 fois dans la loi sur le parlement (Lparl). Le législateur a consacré le terme pour décrire le type d'activité qu'exerce les parlementaire ("exercice du mandat parlementaire").

Bon.

Un mandataire peut être révoqué par son mandant.

Ce n'est évidemment pas le cas d'un "mandataire" politique.

Si. Le mandant c'est le peuple. Si il doit révoquer, il le fait par des élections. Dans le cadre d'un contrat de mandat, si le mandant représente plusieurs personne, un co-mandant particulier ne pourra pas révoquer le mandataire sans l'avis des autres mandants.

On va faire plus anarcap. Si les co-propriétaires d'une ville privée mandatent un administrateur pour la gestion des espaces communs, comment envisagez vous l'organisation de sa révocation ?

Le "mandat électif" est donc une jolie fable qui repose, comme beaucoup de fables démocratiques, sur la confusion classique entre carte et territoire, entre le mot et la réalité derrière celui-ci, ou entre principe des institutions et réalité de leur action. (lire Droit, Législation et Liberté de Hayek sur ce sujet particulier, Tome I: "règles et ordre")

Tordre le sens des mots permet de tordre la pensée. Ne vous laissez pas "avoir". Soyez vigilants quant à la solidité des concepts que vous employez, faites l'effort de les soumettre à l'analyse.

Un conseil: tenez vous à l'écart de la nov'langue technocratique.

Désolé, je dépends plus de la loi suisse que des écrits de Hayek

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Mais bien entendu, le problème c'est que je ne vois pas comment je pourrai mandater un homme politique pour quelque chose que je ne peux pas faire moi-même légitimement.

Un homme politique n'a pas plus de pouvoir que ce que lui confère la loi. "Le droit est la base et la limite de l’activité de l’Etat" Art 5 de la constitution suisse.

Si je n’ai pas le droit de voler, je ne peux pas mandater ce droit a l’homme politique, si je n’ai pas le droit de séquestrer je ne peux pas mandater ce droit a l’homme politique, le problème ce n’est pas la professionnalisation de la gestion de la cité, le problème c’est quand le mandat couvre un pouvoir illégitime.

Il serait bon d’arrêter de taper a coté du problème, spécialiser la fonction n’est pas condamnable, payer un homme politique n’est pas condamnable, le payer pour faire une tache légitime n’est pas condamnable, en cela c’est plus ou moins comme un garagiste, par contre, le garagiste, je peux pas lui dire « va voler une pièce sur la bagnole d’un autre pour réparer la mienne » ce n’est pas une question de mandat ou de rémunération, c’est une question de pouvoir légitime ou non.

Ce n'est pas l'homme politique le problème, mais la loi considérée comme illégitime.

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Ce n'est pas l'homme politique le problème, mais la loi considérée comme illégitime.

Bien sur que ce n'est pas l'homme politique le problème, qui a prétendu le contraire ?

Le poste existant, il faut bien le remplir, mais il faut bien dire que la méthode de désignation par le vote populaire a plutôt tendance a y mettre des connards, mais c’est un symptôme, pas la cause du problème.

Et nommer un 'juste' n'est pas une solution, son pouvoir n'en sera pas plus légitime.

On va faire plus anarcap. Si les co-propriétaires d'une ville privée mandatent un administrateur pour la gestion des espaces communs, comment envisagez vous l'organisation de sa révocation ?

Bon, il semble qu’il y ai un mur d’incompréhension, mais un administrateur d’espaces communs, c’est un homme politique, et ca ne me pose aucun problème a partir du moment ou il a des moyens de coercitions délégués par les propriétaires et non des moyens nouveaux ‘émergents’ de pouvoir au delà de ceux-ci.

La façon dont il est désigné et révoqué est un détail technique, pour ma part je pencherais pour un électorat des propriétaires terriens, mais c’est une des multiples façons d’élire un administrateur.

Maintenant, si du fait qu’il a été nommé, il lui prends l’idée d’enfermer, de tuer et de torturer, ca deviens problématique, quel que soit le mode de désignation et de révocation.

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Maintenant, si du fait qu’il a été nommé, il lui prends l’idée d’enfermer, de tuer et de torturer, ca deviens problématique, quel que soit le mode de désignation et de révocation.

Si il n'a pas reçu le mandat d'enfermer, de tuer et de torturer, il n'y a pas de raison qu'il le fasse. Son contrat peut indiquer l'étendue de ses responsabilités et les limites de son action.

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Si il n'a pas reçu le mandat d'enfermer, de tuer et de torturer, il n'y a pas de raison qu'il le fasse. Son contrat peut indiquer l'étendue de ses responsabilités et les limites de son action.

Mais comment moi, qui n’ai pas la légitimité pour enfermer, tuer, ou torturer, pourrai’ je donner mandat pour le faire, elle est là la question que tu esquive !

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Mais comment moi, qui n’ai pas la légitimité pour enfermer, tuer, ou torturer, pourrai’ je donner mandat pour le faire, elle est là la question que tu esquive !

La légitimité de tuer en cas de légitime défense est remise en cause ? Et n'est il pas possible d'engager des gardes du corps ? Un garde du corps aura pour mandat d'assurer la légitime défense de son client et donc on donne bien un mandat à autrui pour tuer si sa propre vie est en danger. L'exemple du garde du corps peut être étendu à l'idée d'un service de sécurité privé si plusieurs personnes s'entendent pour mandater une entreprise qui assure leur sécurité commune.

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La légitimité de tuer en cas de légitime défense est remise en cause ? Et n'est il pas possible d'engager des gardes du corps ? Un garde du corps aura pour mandat d'assurer la légitime défense de son client et donc on donne bien un mandat à autrui pour tuer si sa propre vie est en danger. L'exemple du garde du corps peut être étendu à l'idée d'un service de sécurité privé si plusieurs personnes s'entendent pour mandater une entreprise qui assure leur sécurité commune.

Bien sur, mais si on parle d’un gouvernement qui ne revendique rien de plus que ce que l’individu peut lui déléguer librement, on est déjà bien profond dans l’anarcapie.

Quand on parle de politisation de la société, en général, on ne parle pas de la bonne gestion de la cité par des administrateurs mutualisant les pouvoirs des citoyens, on parle de la volonté de criminaliser tout et n’importe quoi, autrement dit, d’enfermer, torturer et tuer.

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Bien sur, mais si on parle d’un gouvernement qui ne revendique rien de plus que ce que l’individu peut lui déléguer librement, on est déjà bien profond dans l’anarcapie.

Quand on parle de politisation de la société, en général, on ne parle pas de la bonne gestion de la cité par des administrateurs mutualisant les pouvoirs des citoyens, on parle de la volonté de criminaliser tout et n’importe quoi, autrement dit, d’enfermer, torturer et tuer.

Même si l'on peut déplorer l'éxagération de nos sociales démocraties moderne, à l'appareil législatif quelque peu obèse :icon_up: , je ne comprends toujours pas le lien automatique entre Etat, politisation et crime. Je vois ce lien dans l'exagération de l'Etat, pas dans l'existence même d'un Etat.

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Un homme politique n'a pas plus de pouvoir que ce que lui confère la loi. "Le droit est la base et la limite de l’activité de l’Etat" Art 5 de la constitution suisse.

Le problème est là : le pouvoir législatif appartient au politique. Le politique fait lui même la loi qui est censée limiter son pouvoir, n'est ce pas curieux ?

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Le problème est là : le pouvoir législatif appartient au politique. Le politique fait lui même la loi qui est censée limiter son pouvoir, n'est ce pas curieux ?

Mais voyons, le politique est un surhomme-né qui sait que son super-pouvoir s'accompagne de super-responsabilités ! Le fait qu'en général, ils deviennent super-intouchables est purement super-coïncidental, hein.

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Le problème est là : le pouvoir législatif appartient au politique. Le politique fait lui même la loi qui est censée limiter son pouvoir, n'est ce pas curieux ?

Ce n'est exactement comme ça que ça marche (enfin dans les pays acceptant le constitutionnalisme moderne, comme la France ou les Etats-Unis). L'organe législatif n'est pas entièrement souverain, il agit dans le cadre posé par la constitution, elle-même protégée par une cour constitutionnelle, qui normalement est le produit du peuple via une convention. Ceci étant dit, il existe dans certains pays (l'Angleterre) une souveraineté absolue du parlement. Mais dans ce cas, tout juge est juge constitutionnel, et peu soulever l'exception d'inconstitutionnalité d'une loi parlementaire.

Je remarque autre chose, si le peuple faisait directement ses lois sans l'intermédiaire de ses élus, il ferait aussi de la politique, et retomberait dans le problème que vous semblez soulever (qui n'est pas vraiment un problème à mon sens). Même chose si le juge créait le droit (via la jurisprudence, comme au doux temps de Blackstone et de la Common Law of England).

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Invité jabial

C'est pourtant tellement évident…

On va prendre un exemple bien de chez nous, qu'on ne peut guère mettre sur le dos de l'étatisme ou autre.

Lucilio, qui est pourtant le conservateur le plus libertarien que je connaisse, veut attribuer les successions aux descendants contre la volonté du testateur. C'est pas un acte politique? Je sais que si on demande le même jugement à un juriste que je connais, sa décision sera exactement inverse, puisque son libéralisme a lui (comme le mien) implique la succession at will (l'emploi aussi mais je passe là-dessus). Et pourtant lui n'est pas libertarien, c'est un thatchérite.

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Lucilio, qui est pourtant le conservateur le plus libertarien que je connaisse, veut attribuer les successions aux descendants contre la volonté du testateur. C'est pas un acte politique?

Je veux rien attribuer du tout. Je dis qu'en anarcapie, il y a fort à parier que les juges casseraient régulièrement un testament qui, par exemple, déshériterait des enfants en bas âge au profit d'une pouffe de passage. Ce n'est pas un acte politique, mais de justice.

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Je veux rien attribuer du tout. Je dis qu'en anarcapie, il y a fort à parier que les juges casseraient régulièrement un testament qui, par exemple, déshériterait des enfants en bas âge au profit d'une pouffe de passage. C'est pas un acte politique, mais de justice.

Ce qui suppose, dans la perspective du DN antique, que la Justice soit naturellement objectivable. C'est toujours le dernier mot qui pose problème.

En quoi rendre un jugement serait de la politique?

En ce que tout jugement est à mettre en rapport avec une théorie de la justice, et qu'il existe différentes conceptions de la justice entre lesquelles choisir.

Et ce choix-là, qu'il soit explicite ou implicite, est politique.

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Ce qui suppose, dans la perspective du DN antique, que la Justice soit naturellement objectivable.

Non, le Droit naturel dit seulement qu'il existe une solution juste à un litige.

Et ce choix-là, qu'il soit explicite ou implicite, est politique.

Bah… à cette aune-là, tout devient politique et l'idée perd donc toute pertinence.

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Non, le Droit naturel dit seulement qu'il existe une solution juste à un litige.

Si ce n'était que ça, j'agréerais. Toutefois, permet-moi de te citer un intervenant dont j'apprécie la clarté :

Le Droit naturel [est] la mesure juste qui se dégage très objectivement de la relation entre les personnes, telle qu'elle est révélée par la Loi naturelle.

D'où l'on peut tirer que (pour parler de façon matheuse) le DN antique donne une preuve constructive de l'existence de cette solution. Reste à savoir maintenant si, quand tu dis "il existe une sulution juste", tu dis qu'il en existe au moins une, au plus une, ou exactement une.

Bah… à cette aune-là, tout devient politique et l'idée perd donc toute pertinence.

Pas tout. Mais les décisions de justice, puisqu'elles concernent la vie de la Cité et quand elles sont amenées à choisir entre différentes théories de la justice, peuvent sans trop de problème être considérées comme politiques dans un monde ou l'évidence n'existe plus, pour le pire comme pour le meilleur.

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Pouvez-vous expliciter en quoi rendre un jugement serait de la politique?

Quand le juge ne trouve pas de règles pour juger d'un cas d'espèce, dans un système constitutionnel moderne, il a tout de même obligation de passer par les lois en vigueur, elles-mêmes conformes à la loi fondamentale (la constitution écrite). Dans une situation de parfaite "common law", le juge se réfère aux cas précédents et aux principes généraux du droit pour juger du cas présent, et en cas de vide juridique, il tranche souverainement sans qu'aucune loi extérieure d'origine populaire ne vienne le reprendre.

Un exemple tout bête : Pablo et José s'entendent sur une transaction. L'un propose de la cocaine, l'autre de l'argent, mais l'échange se passe mal, et Pablo prend la came et ne lache pas une thune. José s'estime lésé et se présente devant un tribunal pour réparation. Si le juge accepte de recevoir la plainte (parce qu'aucune loi commune ne règlemente le marché de la cocaine ou que la loi parlementaire lui parait insuffisamment claire), il créé un précédent, pose un acte qui ne se déduit d'aucune norme, mais qui pourtant aura des répercussions générales (sur l'ensemble de la société, de ses activités comme de ses transactions). En ce sens, il y a rôle politique du juge (remarquons aux passages que les institutions politiques et juridiques, jusqu'à l'époque moderne, étaient qualifiées indifféremment de magistratures).

Pour résumer en une phrase, il y a intervention politique du juge quand il ajoute aux normes existantes sans se fonder sur elles pour délibérer et trancher le litige.

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Invité jabial
Je veux rien attribuer du tout. Je dis qu'en anarcapie, il y a fort à parier que les juges casseraient régulièrement un testament qui, par exemple, déshériterait des enfants en bas âge au profit d'une pouffe de passage. Ce n'est pas un acte politique, mais de justice.

:icon_up:

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  • 3 weeks later...
Je veux rien attribuer du tout. Je dis qu'en anarcapie, il y a fort à parier que les juges casseraient régulièrement un testament qui, par exemple, déshériterait des enfants en bas âge au profit d'une pouffe de passage. Ce n'est pas un acte politique, mais de justice.

Pourquoi son enfant serait-il plus légitime pour percevoir un héritage qu'un "pouffe de passage"? Se substituer à la volonté du propriétaire n'est rien d'autre que de la tyrannie, c'est bien éloigné du libéralisme.

En général, les enfants sont plus légitimes, du point de vue du propriétaire. C'est le seul point de vue qui compte.

Pour ma part, je ne me fais aucun souci, en Anarcapie, aucun juge ne pourrait casser un testament déshéritant des enfants (en bas âge ou pas). Casser un tel testament serait nier la propriété privée individuelle et dans ce cas, nous ne serions plus en anarcapie.

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Pourquoi son enfant serait-il plus légitime pour percevoir un héritage qu'un "pouffe de passage"?

Lorsqu'on décide d'avoir un enfant, on prend la responsabilité de l'entretenir jusqu'à ce qu'il puisse se démerder. Dès lors, on peut considérer que le fait déshériter un enfant en bas âge au profit d'une aventurière soit un acte parfaitement injuste qui mérite d'être corrigé.

Pour ma part, je ne me fais aucun souci, en Anarcapie, aucun juge ne pourrait casser un testament déshéritant des enfants (en bas âge ou pas). Casser un tel testament serait nier la propriété privée individuelle et dans ce cas, nous ne serions plus en anarcapie.

Tu te trompes lourdement : les rares cas historiques de sociétés humaines qui se rapprochaient le plus de l'anarcapie montrent clairement un souci traditionnel de la protection de la famille. Et tu te trompes également en supposant qu'une anarcapie interdirait de casser un testament déshéritant scandaleusement un enfant en bas âge. De fait, un tel testament - qui met dans la merde profonde, pour ne pas dire en danger, un être sans défense - pourrait être parfaitement considéré comme une agression envers cet enfant. Rien ne laisse supposer qu'en anarcapie la notion d'abus de droit disparaîtrait. C'est pourquoi David Friedman explique bien dans Vers une société sans État que rien ne prouve qu'une anarcapie serait synonyme de propriétarisme intégral et de société libertarienne pure et dure. Toi, comme Jabial et beaucoup d'autres anarcaps commettez l'erreur de croire qu'anarcap et libertarien sont synonymes. Rien de plus faux. L'anarcho-capitalisme ne fait que décrire le cadre d'une société sans État, qu'examiner les institutions qui fonctionneraient dans cette société (tribunaux privés, compagnies de sécurité privées, etc.) ; mais il ne dit rien sur le droit qui serait produit dans un libre marché juridique et qui se ferait respecter. Et, encore une fois, les exemples historiques montrent bien que les sociétés sans État ou avec un État minimal sont des sociétés lourdement conservatrices.

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Pourquoi son enfant serait-il plus légitime pour percevoir un héritage qu'un "pouffe de passage"? Se substituer à la volonté du propriétaire n'est rien d'autre que de la tyrannie, c'est bien éloigné du libéralisme.

En général, les enfants sont plus légitimes, du point de vue du propriétaire. C'est le seul point de vue qui compte.

Pour ma part, je ne me fais aucun souci, en Anarcapie, aucun juge ne pourrait casser un testament déshéritant des enfants (en bas âge ou pas). Casser un tel testament serait nier la propriété privée individuelle et dans ce cas, nous ne serions plus en anarcapie.

Déshériter des enfants en bas âge, c'est manquer à ses obligations d'éducation, et il est parfaitement normal qu'un juge décide de casser un testament afin que le défunt pourvoit à ses obligations comme il l'aurait fait de son vivant!

Si il avait quitté le domicile familial avec une aventurière tout le monde trouverait normal que celui paye une pension à sa progéniture, et une décision de justice le cas échéant le contraindrai à ses obligations, le fait qu'il meure n'est finalement pas si différent.

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