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Nicolas Baverez


Nick de Cusa

Messages recommandés

Vu sur LCI ce matin une intervention de Nicolas Baverez (et ils l'ont laissé développer son propos!) dépourvu de la langue de bois française. Il a dit que la France était passé de 4M à 5,2M fonctionnaires depuis 1990 alors que le nombre a baissé dans presque tous les autres pays, que les collectivités locales on recruté en 0,7M, que leur faible pouvoir d'achat est du à leur surnombre, qu'il faut réfléchir aux missions de l'Etat, et que les syndicats, ces derniers jours, défendent 0,56M d'employés contre le reste des 16 millions de salariés, et il a clairement détaillé les avantages que représentent les régimes spéciaux.

Il a aussi dit qu'il ne pense pas que ça va se résoudre rapidement puisque les syndicats sont dépassés par leur base, et que tout ceci donne une mauvaise image de la France pour d'éventuels investisseurs étranger, alors même que la France a la 2e plus basse croissance de la zône Euro.

Rien de très extraordinaire pour nous ici, mais contrairement à nous, ce M. a accès au micro où on le laisse s'exprimer longuement à son aise, au lieu de se faire couper la parole toutes les dix secondes et traiter d'ultra libéral.

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Vu sur LCI ce matin une intervention de Nicolas Baverez (et ils l'ont laissé développer son propos!) dépourvu de la langue de bois française. Il a dit que la France était passé de 4M à 5,2M fonctionnaires depuis 1990 alors que le nombre a baissé dans presque tous les autres pays, que les collectivités locales on recruté en 0,7M, que leur faible pouvoir d'achat est du à leur surnombre, qu'il faut réfléchir aux missions de l'Etat, et que les syndicats, ces derniers jours, défendent 0,56M d'employés contre le reste des 16 millions de salariés, et il a clairement détaillé les avantages que représentent les régimes spéciaux.

Il a aussi dit qu'il ne pense pas que ça va se résoudre rapidement puisque les syndicats sont dépassés par leur base, et que tout ceci donne une mauvaise image de la France pour d'éventuels investisseurs étranger, alors même que la France a la 2e plus basse croissance de la zône Euro.

Rien de très extraordinaire pour nous ici, mais contrairement à nous, ce M. a accès au micro où on le laisse s'exprimer longuement à son aise, au lieu de se faire couper la parole toutes les dix secondes et traiter d'ultra libéral.

Baverez est un très bon débateur et j'apprécie particulièrement son maître, qui n'a malheureusement pas trop la côte ici.

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Qui ne l'apprécie pas ?

Baverez est un de mes auteurs de référence.

Il me fascine assez car il a trouvé, selon moi, le bon équilibre entre gaullisme et libéralisme.

Mon équation perso: Aron/Baverez/Hayek/Revel/Constant/Chateaubriand. Cela explique sans doute mon étatisme indécrotable;-)

EDIT: horreur, j'avais oublié de citer Tocqueville !

Et, en ce qui concerne les dirigeants de premier plan du XIXe siècle, j'ai une faiblesse pour Guizot, qui a su concilier travail gouvernemental et écriture historique.

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il a trouvé, selon moi, le bon équilibre entre gaullisme et libéralisme.

:icon_up:

le gaullisme traditionnel prône :

[..]

* Le refus du libéralisme économique classique au profit d'une économie orientée par l'État en vue d'un développement volontariste (la planification, l'aménagement du territoire, les grands projets publics, le keynésianisme. etc.).

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Baverez est un de mes auteurs de référence.

Il me fascine assez car il a trouvé, selon moi, le bon équilibre entre gaullisme et libéralisme.

Mon équation perso: Aron/Baverez/Hayek/Revel/Constant/Chateaubriand. Cela explique sans doute mon étatisme indécrotable;-)

:icon_up:

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Baverez est un de mes auteurs de référence.

Il me fascine assez car il a trouvé, selon moi, le bon équilibre entre gaullisme et libéralisme.

Mon équation perso: Aron/Baverez/Hayek/Revel/Constant/Chateaubriand. Cela explique sans doute mon étatisme indécrotable;-)

Qu'entends-tu par "équation" ?

Est-ce à dire que tous ses termes sont équivalents ?

Je trouve davantage de relations entre Constant et Revel qu'entre Aron et Hayek.

Mais ta liste me paraît tout à fait honorable. :doigt:

:icon_up: J'ai toujours dit que LCI était une bonne chaîne

D'où l'usage des guillemets. :warez:

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:icon_up:

Tu devrais pourtant savoir que je ne suis pas anarcap :warez: .

Qu'entends-tu par "équation" ?

Est-ce à dire que tous ses termes sont équivalents ?

Je trouve davantage de relations entre Constant et Revel qu'entre Aron et Hayek.

Mais ta liste me paraît tout à fait honorable. :doigt:

D'où l'usage des guillemets. :warez:

C'est à dire que par équation, je veux parler de l'addition de différentes pensées (parfois très différentes) que j'apprécie et dont je me revendique.

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J'apprécie aussi énormément Aron, et suis un lecteur assidu de Commentaire depuis une bonne quinzaine d'années. Je trouve que les libéraux classiques sont ici un peu trop minoritaires, et que leur pensée, pourtant composée de noms prestigieux, n'est pas assez souvent mise en avant.

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J'apprécie aussi énormément Aron, et suis un lecteur assidu de Commentaire depuis une bonne quinzaine d'années. Je trouve que les libéraux classiques sont ici un peu trop minoritaires, et que leur pensée, pourtant composée de noms prestigieux, n'est pas assez souvent mise en avant.

:icon_up:

Nicolas Baverez signe d'ailleurs un article dans le dernier numéro.

D'Aron, je n'ai lu que L'opium des intellectuels. Quelles sont les oeuvres les plus représentatives de sa pensée ?

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J'apprécie aussi énormément Aron, et suis un lecteur assidu de Commentaire depuis une bonne quinzaine d'années. Je trouve que les libéraux classiques sont ici un peu trop minoritaires, et que leur pensée, pourtant composée de noms prestigieux, n'est pas assez souvent mise en avant.

Je pense que les libéraux classiques du style Commentaire - revue que j'aime beaucoup - étant intrinsèquement des modérés, ils ne pratiquent par définition pas la surenchère, l'outrance voire un certain dogmatisme, travers où tombent parfois certains membres du forum :icon_up: .

Travers qui, d'ailleurs et soi-disant en passant, pourraient éventuellement décourager voire effrayer des lecteurs extérieurs du forum.

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:doigt:

Nicolas Baverez signe d'ailleurs un article dans le dernier numéro.

D'Aron, je n'ai lu que L'opium des intellectuels. Quelles sont les oeuvres les plus représentatives de sa pensée ?

Personnellement, le bouquin que je te recommanderai, et cela peut surprendre, ce sont tout simplement les Mémoires d'Aron.

Je l'ai lu vers dix-huit, dix-neuf ans et j'ai eu le sentiment d'apprendre ce qu'était la politique … c'est une biographie intellectuelle passionnante et un regard dépassionné et rationnel sur les tragédies du siècle, la philosophie de l'histoire, l'enseignement universitaire, la vie politique française, la presse, etc.

J'ai relu cette année l'Opium des intellectuels et cela reste l'un des meilleurs antidotes contre toute forme de pensée magique. Bien sûr, le livre date de 1954 et de ce fait, il y a des phrases amusantes, comme celle-ci, bien connue, où Aron se définit comme un "keynesien avec quelque regret du libéralisme". Dans le même bouquin, il se moque gentillement des "doctrinaires du libéralisme" qui voudraient abroger le contrôle des prix :icon_up: .

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J'apprécie aussi énormément Aron, et suis un lecteur assidu de Commentaire depuis une bonne quinzaine d'années. Je trouve que les libéraux classiques sont ici un peu trop minoritaires, et que leur pensée, pourtant composée de noms prestigieux, n'est pas assez souvent mise en avant.

+1 à la dernière phrase. Quant à la première, dès que j'ai les ressources nécessaires à ce but (argent, mais aussi temps pour les lire), je m'y abonne.

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Il a aussi des pages pas très sympas pour Hayek.

Des pages où l'on se rend compte qu'Aron était surtout social-démocrate, et certainement pas libéral-conservateur comme on tend parfois à le croire :

La Pensée hayékienne selon Aron :

J'aimerai aussi indiquer, sans prendre une position catégorique, la condamnation que porte Hayek sur le principe et, en tout cas, sur les excès de l'impôt progressif. Est-il juste que la contribution de chacun aux dépenses publiques ne soit pas simplement proportionnelle aux revenus du contribuable, qu'elle représente une proportion d'autant plus forte des revenus que ceux-ci sont plus élevés ? Personnellement, je ne donne pas à cette question la même réponse que le dogmatique du libéralisme, mais pas non plus la même que le dogmatique de la démocratie. Entre le principe de la proportionnalité et celui de la progressivité, ce sont les valeurs communément acceptées qui tranchent et non un principe.

(…)

Les Whigs dogmatiques, de l'école de F. Hayek, citent volontiers ce texte fameux (NB : la prophétie tocquevillienne) où se mêlent des pressentiments lucides, des craintes excessives et des erreurs caractérisées. Il est vrai que l'homme de la société moderne tend à vivre en une famille dite nucléaire et un cercle étroit d'amis (ou de connaissances). La communauté de voisinage tend à se dissoudre. Le souci du bien-être est général et d'ailleurs légitime en une société essentiellement laïque et démocratique, autrement dit qui a fait de la religion une affaire privée et détruit les statuts héréditaires et les normes de conduite propres à chacun d'eux. L'indifférence que ces individus "semblables et égaux" à tout ce qui se passe en dehors de leur milieu est une des attitudes que l'on observe, en période tranquille. Si l'on évoque le cours de l'Histoire depuis que ces lignes furent écrites, on se demande si les phases de passion collective ne furent pas aussi nombreuses et, en tout cas, plus dangereuses que ces phases de repli égoïste sur soi. Quant au despotisme tutélaire de l'Etat-providence, du Welfare State, il est suffisamment incomplet pour que l'anticipation angoissée d'une protection parfaite par l'Etat et d'une sécurité entière pour l'individu paraisse à la fois prématurée et quelque peu déplaisante. En une société de salariat où les individus n'acquièrent certains biens qu'en dépensant aujourd'hui leurs revenus de demain, où la solidarité de la famille élargie a disparu, où l'assistance privée n'a que des ressources limitées et se heurte à des résistances morales, les organisations de sécurité sociale répondent à un besoin évident que d'ailleurs Hayek lui-même ne nie pas. Ce qui est en question, c'est l'extension de ces services au-dessus d'un certain niveau de revenus et au-delà de garanties minimales, c'est l'effort, aux trois quarts vain, d'obtenir par ces méthodes une redistribution des revenus. Pour le reste, les régimes doux n'ont pas instauré de despotisme tutélaire, et quand les régimes ont instauré un despotisme, celui-ci n'était que secondairement tutélaire, il était violent et idéocratique.

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Des pages où l'on se rend compte qu'Aron était surtout social-démocrate, et certainement pas libéral-conservateur comme on tend parfois à le croire :

La Pensée hayékienne selon Aron :

On est bien d'accord sur le fait qu'Aron était un libéral venant de la gauche (et s'adressant principalement à elle !). En ce sens, Revel est un peu une version d'Aron plus ironique, davantage polémiste et moins universitaire que l'auteur de l'introduction à la philosophie de l'histoire.

De même, en ce qui concerne les relations internationales, Aron n'avait rien d'un neo-conservateur.

Il se rattachait plutôt à la tradition "réaliste", proche de Kissinger.

J'ai d'ailleurs failli faire tomber ma tasse de café en lisant un jour sous la plume d'un auteur belge qu'Aron aurait approuvé la guerre en Irak, au nom de la lutte contre le totalitarisme :icon_up: … à mon sens, il se serait bien plutôt interrogé sur les chances de réussite de l'opération et serait resté prudentissime quant à son bien fondé. Une fois encore, il aurait eu raison ! :doigt:

Des pages où l'on se rend compte qu'Aron était surtout social-démocrate, et certainement pas libéral-conservateur comme on tend parfois à le croire :

La Pensée hayékienne selon Aron :

Toi, tu lis trop Alain Laurent :warez:

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De même, en ce qui concerne les relations internationales, Aron n'avait rien d'un neo-conservateur.

Il se rattachait plutôt à la tradition "réaliste", proche de Kissinger.

J'ai d'ailleurs failli faire tomber ma tasse de café en lisant un jour sous la plume d'un auteur belge qu'Aron aurait approuvé la guerre en Irak, au nom de la lutte contre le totalitarisme :icon_up: … à mon sens, il se serait bien plutôt interrogé sur les chances de réussite de l'opération et serait resté prudentissime quant à son bien fondé. Une fois encore, il aurait eu raison ! :warez:

Assurément. Aron était un réaliste en politique internationale. Au contraire de Revel (qui se targuait d'avoir élaboré avant Kouchner le "droit d'ingérence"). :doigt:

Toi, tu lis trop Alain Laurent :warez:

Nullement : d'ailleurs, dans son recueil Essais politiques, Aron consacre un article fort critique à Constitution Of Liberty, dans lequel il exprime son admiration distante envers le vieux Friedrich.

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J'ai encore chez mes parents mon exemplaire de Essai sur les libertés stabilobossé à mort il doit y avoir une quinzaine d'années de cela. C'était pour moi, avec les premières lectures de Guy Sorman, un vrai choc.

Ces deux auteurs sont ceux qui m'ont amené par la main jusqu'au libéralisme. Surtout le second d'ailleurs.

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J'ai encore chez mes parents mon exemplaire de Essai sur les libertés stabilobossé à mort il doit y avoir une quinzaine d'années de cela. C'était pour moi, avec les premières lectures de Guy Sorman, un vrai choc.

Ces deux auteurs sont ceux qui m'ont amené par la main jusqu'au libéralisme. Surtout le second d'ailleurs.

Sorman il est frais, léger, à lire mais finalement il s'agit plus pour moi de journalisme que d'oeuvre au sens d'une pensée développée sur la profondeur. Mais "Le Capital suite et fins" est un des livres m'ayant amené à en lire d'autres plus intéressant. Un bon appéritif en quelques sortes, et puis son optimisme fait plaisir et détonne dans la grisaille des essais poussifs pondus à la chaine.

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