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Technologie et salaire


José

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Un article de l'économiste Anthony de Jasay qui démontre que plutôt que d'accuser le libre commerce et/ou les progrès technologiques des bas salaires de la main-d'oeuvre en Europe, il vaudrait mieux se concentrer sur les "politiques du travail" qui ont augmenté, en freinant la flexibilité, le coût du facteur travail : "Low Pay. Reflections from Europe".

Un progrès technologique consiste en un nouvel aménagement des facteurs et/ou processus qui augmente la productivité : faire la même chose avec moins de ressources, faire plus avec les mêmes ressources ou, mieux encore, faire plus avec moins de ressources.

Certains progrès technologiques spectaculaires, comme l'automatisation dans une ligne d'assemblage, consistent à mécaniser des tâches routinières que réalisaient, avant, une main-d'oeuvre non qualifiée, en augmentant le volume produit par unité de temps et en diminuant les coûts unitaires de production. Il est clair que ce type de progrès déplace, dans un premier temps, de la main-d'oeuvre. D'où l'idée populaire selon laquelle les progrès technologiques sont associés à des "économies de main-d'oeuvre" plutôt qu'à des "économies de capital".

Cependant, nombreux sont les progrès technologiques qui signifient une plus grand économie de capital que de main-d'oeuvre. Jasay donne des exemples : si, grâce à une meilleure technologie des transports, on arrive à réduire le transit de matières premières ou de produits finis de trois semaines à une, et en supposant que ce coût en capital équivaut à 25% du prix final, ce progrès technologique impliquera une réduction des coûts de 16% du prix final. Ce qui se traduit, à son tour, par une diminution du prix au consommateur. Ce qui signifiera une plus grande pénétration dans le marché et, via les économies d'échelle, une meilleure utilité nette, même avec des marges inférieures par unité produite.

Ces progrès ne génèrent donc pas une baisse relative des salaires, mais, bien au contraire, un plus grand pouvoir d'achat pour les consommateurs.

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Un progrès technologique consiste en un nouvel aménagement des facteurs et/ou processus qui augmente la productivité : faire la même chose avec moins de ressources, faire plus avec les mêmes ressources ou, mieux encore, faire plus avec moins de ressources.

Raisonnement à appliquer au soi-disant réchauffement climatique. Si on veut protéger les ressources naturelles on doit laisser la technologie se développer. Donc toute taxe ou tout protocole de type kyoto pollue l'environnement.

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D'où l'idée populaire selon laquelle les progrès technologiques sont associés à des "économies de main-d'oeuvre" plutôt qu'à des "économies de capital".

Ces progrès ne génèrent donc pas une baisse relative des salaires, mais, bien au contraire, un plus grand pouvoir d'achat pour les consommateurs.

Pour ma part, j'utilise le fait qu'avec les progrès technologiques, il faut tjrs de la main d'oeuvre, pour concevoir / construire / entretenir / réparer / configurer les machines, de fait, cela entraine une demande en techniciens qualifiés qui seront mieux payés que des ouvriers non qualifiés.. La plupart des réfractaires comprennent ce raisonnement là.

C'est très interessant.

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C'est pas bête cette idée que les avancées technologiques qui ne font qu'économiser du capital, n'ont pas d'impact sur le travail.

Raisonnement à appliquer au soi-disant réchauffement climatique. Si on veut protéger les ressources naturelles on doit laisser la technologie se développer. Donc toute taxe ou tout protocole de type kyoto pollue l'environnement.

C'est un pari qui n'engage que nos descendants, il n'est pas moral de le prendre pour eux. C'est le même principe, par exemple, qui fait qu'un étatiste défend la dette publique qui finance les infrastructures ou la recherche ou même l'éducation.

Pour ma part, j'utilise le fait qu'avec les progrès technologiques, il faut tjrs de la main d'oeuvre, pour concevoir / construire / entretenir / réparer / configurer les machines, de fait, cela entraine une demande en techniciens qualifiés qui seront mieux payés que des ouvriers non qualifiés.. La plupart des réfractaires comprennent ce raisonnement là.

Oui mais les travailleurs non-qualifiés ont moins de travail, eux.

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+ 1 Schnappi, même si je ne l'aurais ps dit de la même manière…

Mais cette idée reçue de la baisse du travail concerne en effet les moins qualifiés, pour qui la société de la connaisance pose problème.

cela dit mrci pour cette référence, très intéerssante en effet, applicable au réchauffement comme au dvpt durable (ma marotte, je n'ai pas abandonné :icon_up: )

Par exemple : les technologies qui font baisser le temps de transport aujourd'hui, quelles sont-elles ?

Un ami argue du fait par exemple que certains produits peuvent très bien être transportés par des modes de transports lents, peu coûteux en pollution : le serpent de mer (des airs devrais-je dire) des dirigeables géants refait surface… Pourquoi vouloir toujours à tout prix de la vitesse ? Est-ce une nécessité absolue pour tout ?

Son raisonnement n'est pas faux en soi non ? De plus, le dvpt par ex des dirigeables nouvelle génération dirons nous représente une avancée technologique.

Il faut bien entendu ramener au coût global évidemment mais sinon a-t-on ici un cas d'avancée technologique qui préserve les ressources ?

cela dit, sur le fond, j'émets un doute sur le temps de transport qui doit automatiquement induire des effets négatifs sur la chaîne de production.

Qu'en pensez-vous ?

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OK. Cependant il ne s'agit pas de tes gamins en particulier. Il s'agit d'un ensemble d'humains (les humains actuels, même pas une communauté) qui prend des paris qui engagent d'autres ensembles d'humains (les humains du futur). Soutiens-tu le même raisonnement s'il s'agit d'individus qui ne se connaissent pas ? Et même, par exemple, des parents qui s'endettent pour payer des études au rejeton, à condition que le rejeton rembourse une fois grandi, est-ce moral ? Pourquoi pas lui faire alors rembourser tout ce qu'il a mangé ?

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OK. Cependant il ne s'agit pas de tes gamins en particulier. Il s'agit d'un ensemble d'humains (les humains actuels, même pas une communauté) qui prend des paris qui engagent d'autres ensembles d'humains (les humains du futur). Soutiens-tu le même raisonnement s'il s'agit d'individus qui ne se connaissent pas ? Et même, par exemple, des parents qui s'endettent pour payer des études au rejeton, à condition que le rejeton rembourse une fois grandi, est-ce moral ? Pourquoi pas lui faire alors rembourser tout ce qu'il a mangé ?

Toute activité humaine entraine des conséquences petites ou grandes pour les générations futures. A commencer par faire des enfants. C'est la vie.

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S'il y a quelque chose d'encore plus précieux, d'encore plus rare que l'énergie, c'est le temps.

Pourquoi le temps plus que l'énergie ? De toute façon, les deux sont liés, plus l'énergie mise en jeu est importante, moins de temps est nécessaire.

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Un progrès technologique consiste en un nouvel aménagement des facteurs et/ou processus qui augmente la productivité : faire la même chose avec moins de ressources, faire plus avec les mêmes ressources ou, mieux encore, faire plus avec moins de ressources.

Le progrès technologique est une amélioration technique, mais on ne peut préjuger de ce qu'est cette amélioration, ni surtout la restreindre à l'amélioration de la productivité.

Il ne m'apparait pas inutile de préciser que l'augmentation de productivité correspond à une logique industrielle, tandis que les économies des pays développés se portent vers le service, et donc le meilleur rendu du service…

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Pourquoi le temps plus que l'énergie ? De toute façon, les deux sont liés, plus l'énergie mise en jeu est importante, moins de temps est nécessaire.

On peut toujours trouver de nouvelles sources ou utilisations de l'énergie, alors que l'écoulement du temps n'est pas maitrisable : il y a 24 h dans une journée, ça ne changera jamais, et toute seconde perdue ne pourra plus jamais être rattrapée, même en partie. Le stock de temps est infini, mais son flux est inextensible.

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On peut toujours trouver de nouvelles sources ou utilisations de l'énergie, alors que l'écoulement du temps n'est pas maitrisable : il y a 24 h dans une journée, ça ne changera jamais, et toute seconde perdue ne pourra plus jamais être rattrapée, même en partie. Le stock de temps est infini, mais son flux est inextensible.

Le fait que l'écoulement du temps ne soit pas maîtrisable, ne le rends pas pour autant plus précieux. Puisque si chaque seconde est perdue, elle est toujours suivie par une autre seconde !

Par ailleurs, le flux du temps est extensible (en théorie), puisqu'on sait qu'il dépend de la vitesse de la lumière.

Enfin, l'énergie est également un flux, où chaque quantité d'énergie dépensée, ne pourra jamais être rattrapée.

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Oui mais les travailleurs non-qualifiés ont moins de travail, eux.

Oui, mais il y a de moins en moins de travailleurs qualifiés dans nos pays. Et ce n'est pas parce qu'il reste qq milliers de TNQ que les chefs d'entreprises doivent s'interdire de profiter du progrès. Et des pays émergents sont bienheureux de récupérer le travail dévolu aux TNQ, non ?

OK. Cependant il ne s'agit pas de tes gamins en particulier. Il s'agit d'un ensemble d'humains (les humains actuels, même pas une communauté) qui prend des paris qui engagent d'autres ensembles d'humains (les humains du futur). Soutiens-tu le même raisonnement s'il s'agit d'individus qui ne se connaissent pas ? Et même, par exemple, des parents qui s'endettent pour payer des études au rejeton, à condition que le rejeton rembourse une fois grandi, est-ce moral ? Pourquoi pas lui faire alors rembourser tout ce qu'il a mangé ?

C'est pas le fonctionnement "africain" ? J'amène mes enfants à l'indépendance (et c'est pas la majorité d'ici) et ils me nourrissent jusqu'à la fin de mes jours (celui qui se débrouille bien nourrira aussi mes frères et soeurs, les cousins etc).

J'aurais pas utilisé le mot moral en fait, on a pas les mêmes valeurs de base.

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Par ailleurs, le flux du temps est extensible (en théorie), puisqu'on sait qu'il dépend de la vitesse de la lumière.

Enfin, l'énergie est également un flux, où chaque quantité d'énergie dépensée, ne pourra jamais être rattrapée.

Heu. Non.

Le temps, c'est une des dimension de l'univers. Il n'y a pas d'extension d'une dimension.

L'énergie totale de l'univers est fixée. Il y a échange dans des flux,mais jamais perte ou gain (aux radiations Hawking près, disons).

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C'est un pari qui n'engage que nos descendants, il n'est pas moral de le prendre pour eux.

J'ajoute à la réponse de Schnappi que ne pas se développer sur des conjectures est aussi un engagement envers nos descendants.

Et quand je vois comment on meurt à 45 ans dans les pays sous développés, j'apprécie que mes parents ne se soient pas tromper en développant leurs technologies.

C'est le même principe, par exemple, qui fait qu'un étatiste défend la dette publique qui finance les infrastructures ou la recherche ou même l'éducation.

- Le besoin d'infrastructures est antérieur à la construction de l'infrastructure. Défendre un budget ne fait que combler un besoin pré-existant.

- La recherche par une infrastructure publique est un bluff. J'ai constaté comment le gouvernement usurpait la recherche en informatique… Rien ne sort d'un laboratoire de recherche d'état.

- L'éducation est très mal gérée en France. Mais oui, par exemple, l'apprentissage de l'orthographe en utilisant la méthode globale a été une catastrophe et ses effets perdurent.

En conséquence, je ne vois pas le rapport entre un fonctionnaire et un parent. :icon_up:

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Le temps, c'est une des dimension de l'univers. Il n'y a pas d'extension d'une dimension.

Disons que je faisais réference à la théorie de la relativité qui fait que l'écoulement du temps dépend du référentiel…

L'énergie totale de l'univers est fixée. Il y a échange dans des flux,mais jamais perte ou gain (aux radiations Hawking près, disons).

C'est juste, mais si on revient sur terre, une partie de l'énergie dépensée sort du système terre, une autre est transformée dans une forme d'énergie qu'on ne sait pas utiliser.

Mon idée était simplement de dire que énergie et temps sont intimement liés, et qu'il est difficile d'affirmer que l'un est plus précieux que l'autre, ce qui d'un point de vue physique n'a dailleurs pas tellement de sens.

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OK. Cependant il ne s'agit pas de tes gamins en particulier. Il s'agit d'un ensemble d'humains (les humains actuels, même pas une communauté) qui prend des paris qui engagent d'autres ensembles d'humains (les humains du futur). Soutiens-tu le même raisonnement s'il s'agit d'individus qui ne se connaissent pas ? Et même, par exemple, des parents qui s'endettent pour payer des études au rejeton, à condition que le rejeton rembourse une fois grandi, est-ce moral ? Pourquoi pas lui faire alors rembourser tout ce qu'il a mangé ?

Dans le temps (et chez les primitifs) on évoquait les ancêtres. Aux temps modernes, on a remplacé les ancêtres par "la société". Aujourd'hui, on a inventé "les générations futures". Le principe est toujours le même, un groupe immaginaire auquel les individus vivants réels doivent se soumettre. Si ca continue, un jour on nous inventera "le droit des post-humains".

Et bien, très franchement, les "générations futures", je les emmerde.

Y a qu'une génération future qui compte pour moi, celle à qui j'ai donné le biberon, pour qui je me casse le cul et qui est la mesure de tous mes comportements. Et celui qui me demande de sacrifier d'une façon ou d'une autre cette génération là au nom d'enfants abstraits hypothétiquement à venir, je l'accueillerai avec un fusil.

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Dans le temps (et chez les primitifs) on évoquait les ancêtres. Aux temps modernes, on a remplacé les ancêtres par "la société". Aujourd'hui, on a inventé "les générations futures". Le principe est toujours le même, un groupe immaginaire auquel les individus vivants réels doivent se soumettre. Si ca continue, un jour on nous inventera "le droit des post-humains".

Et bien, très franchement, les "générations futures", je les emmerde.

Y a qu'une génération future qui compte pour moi, celle à qui j'ai donné le biberon, pour qui je me casse le cul et qui est la mesure de tous mes comportements. Et celui qui me demande de sacrifier d'une façon ou d'une autre cette génération là au nom d'enfants abstraits hypothétiquement à venir, je l'accueillerai avec un fusil.

J'applaudis et plussoie énergiquement.

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Invité Arn0
C'est juste, mais si on revient sur terre, une partie de l'énergie dépensée sort du système terre, une autre est transformée dans une forme d'énergie qu'on ne sait pas utiliser.
D'un autre coté une quantité considérable d'énergie rentre sur terre sous forme de rayonnement solaire.
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D'un autre coté une quantité considérable d'énergie rentre sur terre sous forme de rayonnement solaire.

Oui, en parlant de système terre, je parlais du couple Terre-Soleil.

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Dans le temps (et chez les primitifs) on évoquait les ancêtres. Aux temps modernes, on a remplacé les ancêtres par "la société". Aujourd'hui, on a inventé "les générations futures". Le principe est toujours le même, un groupe immaginaire auquel les individus vivants réels doivent se soumettre. Si ca continue, un jour on nous inventera "le droit des post-humains".

Et bien, très franchement, les "générations futures", je les emmerde.

Y a qu'une génération future qui compte pour moi, celle à qui j'ai donné le biberon, pour qui je me casse le cul et qui est la mesure de tous mes comportements. Et celui qui me demande de sacrifier d'une façon ou d'une autre cette génération là au nom d'enfants abstraits hypothétiquement à venir, je l'accueillerai avec un fusil.

Excellente analyse, je n'aurais pas pu mieux le dire.

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Ceux qui sont nés, oui. Les autres, ils n'y sont pas encore et n'y seront peut-être jamais.

On en a déjà discuté. Avec ce raisonnement, une dette publique dans le but de reporter les prélèvements sur les contribuables futurs, devient libérale.

Sophisme holistique à la base de tous les totalitarismes.

Le sophisme, c'est de refuser le raisonnement juste parce qu'il serait à la base des totalitarismes.

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