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Comment convaincre ?


Gio

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C'est une discussion qui revient souvent sur liborg, elle est disséminée sur de nombreux sujets, mais n'a pas le sien propre. Quelle est, d'après vous, la meilleure manière de convaincre les gens d'adopter les thèses libérales ?

Je dois dire que j'ai à mon actif quelques succès, même s'ils sont souvent involontaires. J'ai réussi à convaincre quelques personnes que je ne cherchais pas spécialement à convaincre, et j'ai échoué auprès des personnes que je cherchais effectivement à convaincre. Il me semble en tout cas que cela prend un certain temps auprès d'un même individu. Quoi qu'il en soit, dans ce domaine rien n'est impossible, nous savons tous que des individus qui au départ étaient farouchement antilibéraux sont parfois revenus de très loin, et je pense notamment à nous autres, membres de liborg, puisque nombreux sont ceux, sur ce forum qui avaient des convictions nettement antilibérales au départ. (Voir les sujets : D'où viennent les libéraux ? et Comment êtes vous devenu libéral ?)

Voici quelques pistes existantes :

  • Faire de la pédagogie. En effet, comme on constate que beaucoup de gens ne savent pas ce qu'est le libéralisme, j'ai l'impression que c'est la méthode la plus usitée par les libéraux, tant il existe de textes de vulgarisations à ce sujet. Je ne suis cependant pas certain que la méthode soit suffisante, car la vulgarisation habituelle présente souvent la doctrine de façon superficielle, beaucoup de gens s'en contentent, et s'appuient toujours sur cette connaissance superficielle pour critiquer le libéralisme (qui leur paraît une doctrine superficielle du reste).
  • Le style. Tout simplement. J'avais lu quelque part (je crois que c'était sous la plume de Revel) que c'était en grande partie la qualité du style d'écriture qui faisait l'impact d'un essai. Il est vrai que la grande force de gens comme Revel ou Bastiat, c'est leur qualité littéraire. Je pense vraiment qu'il y a là quelque chose à creuser, car je trouve qu'il y a trop peu de bons stylistes parmi les libéraux.
  • La méthode socratique. C'est-à-dire la fausse naïveté qui consiste à poser une série de question qui va amener notre interlocuteur, en le poussant dans ses retranchements, à voir là où ça coince. D'après Anton_K cette méthode est la plus efficace, c'est celle qui aurait marché chez Friedman. Notons tout de même que Friedman ne jouit pas d'une grande popularité aujourd'hui. C'est aussi la méthode qu'utilise le journaliste libertarien Jan Helfeld, qui finit souvent par mettre en colère ses interlocuteurs. Néanmoins la question est : Est-ce l'interlocuteur qu'il cherche à convaincre ou bien le spectateur ?
  • L'humour, l'ironie. Méthode de h16 par exemple, qui lui a valu un certain succès. L'humour, lorsqu'il est de qualité, en général ça fait mouche. Encore faut-il qu'il soit bon. Encore une caractéristique de Revel et Bastiat.
Une autre méthode qui me paraît intéressante, c'est d'expérimenter sur soi la chose suivante, à savoir se poser la question : Comment (par quels arguments, quels faits, quelles démonstrations...) pourrais-je ne plus être libéral ? Cette question vous amènera probablement à réfléchir d'une part sur ce qui fait de vous, fondamentalement, un libéral et d'autre part comment vous pourriez remettre en cause votre intime conviction. Ensuite, reste à savoir comment vous pourriez communiquer cela, ou au moins amener un interlocuteur à se questionner à ce propos.

Je me demande aussi parfois si, entre la pugnacité et la douceur, laquelle des deux attitudes est la plus productive, parce qu'on me reproche parfois mon agressivité dans les débats (j'ai du mal à être conciliant avec les gens qui viennent me cracher à la gueule). Certes la plupart des gens s'accordent à dire que la pugnacité est contre-productive pour convaincre son interlocuteur, surtout que ce dernier ne veut jamais perdre la face, mais peut-être pas pour convaincre une tierce personne comme un lecteur, un spectateur...

 

Dans l'absolu, je ne pense pas qu'il y ait une méthode viable, il y en a probablement plusieurs et ça dépend des gens...

Enfin bien sûr, un bon — mais pas suffisant — moyen de convaincre reste d'avoir de bons arguments !

J'aimerais par ailleurs partager avec vous le point de vue de Frédéric Bastiat à ce propos (dans une lettre à Horace Say), qui m'a inspiré ce sujet :

 

Puisque vous êtes notre Cappoletto, notre Leader, vous devriez bien endoctriner nos amis Garnier et Molinari pour qu’ils mettent à profit cette occasion unique de la signature, laquelle, quoi qu’on en dise, donne de la dignité au journal. Il dépend d’eux, je crois, de donnera à la Patrie ce qu’elle n’a jamais eu, une couleur, un caractère. Ils auront à agir avec beaucoup de prudence et de circonspection, puisque le journal n’est économiste, ni au point de vue du directeur, ni à celui des actionnaires, ni à celui des abonnés. Le cachet ne devra apparaître distinctement que peu à peu. Je pense que nos amis ne doivent nullement agir comme s’ils étaient dans un journal franchement économiste et ayant arboré le drapeau. Il s’agirait là de rompre des lances avec les adversaires. Mais dans la Patrie, la tactique ne doit pas être la même. Il faut d’abord ne traiter que de loin en loin les questions de liberté commerciale, particulièrement les plus ardues (comme les lois de navigation). Il vaut mieux prendre la question de plus haut, à une hauteur qui embrasse à la fois la politique, l’économie politique et le socialisme, c’est-à-dire : l’intervention de l’État. Encore ne doivent-ils pas, selon moi, présenter la non-intervention comme un système, comme un principe. Seulement ils doivent appeler l’attention du lecteur là-dessus chaque fois que l’occasion s’en présente. Leur rôle, — afin de ne pas éveiller la défiance, — est de montrer, dans chaque question spéciale, les avantages et les inconvénients de l’intervention. Les avantages, pourquoi les dissimuler ? Il faut bien qu’il y en ait puisque cette intervention est si populaire. Ils devront donc avouer que lorsqu’il y a un bien à faire ou un mal à combattre, l’appel à la force publique paraît d’abord le moyen le plus court, le plus économique, le plus efficace ; à cet égard même, à leur place, je me montrerais très large et très conciliant envers les gouvernementaux, car ils sont bien nombreux et il s’agit moins de les réfuter que de les ramener. Mais après avoir reconnu les avantages immédiats, j’appellerais leur attention sur les inconvénients ultérieurs. Je dirais : C’est ainsi qu’on crée de nouvelles fonctions, de nouveaux fonctionnaires, de nouveaux impôts, de nouvelles sources de désaffection, de nouveaux embarras financiers. Puis, en substituant à l’activité privée la force publique, n’ôte-t-on pas à l’individualité sa valeur propre et les moyens de l’acquérir ? Ne fait-on pas de tous les citoyens des hommes qui ne savent pas se conduire eux-mêmes, prendre une résolution, repousser une surprise, un coup de main ? Ne prépare-ton pas des éléments au socialisme, qui n’est autre chose que la pensée d’un homme substituée à toutes les volontés ?

Les diverses questions spéciales qui peuvent se présenter, discutées à ce point de vue, avec impartialité, la part du pour et du contre étant bien faite, je crois que le public s’y intéresserait beaucoup et ne tarderait pas à reconnaître la véritable cause de nos malheurs. — Les circulaires de M. Dumas offrent un bon texte pour le début.

Je précise que je ne parle pas forcément d'un débat sur Internet, ou IRL, ou de l'écriture d'un essai...je parle de tout, en général.

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Il faut se demander ce qui intéresse le plus l'interlocuteur dans une théorie politique et lui expliquer comment le liberamisme est la route la plus efficace pour y parvenir. Ça peut être la logique, le maintient des traditions, la charité, l'égalité, la virilité, l'harmonie, le cynisme, la haine des puissants, la religion, etc. Des mélanges en général.

L'important c'est de bien s'adapter aux besoins de l'interlocuteur. Le mbti aide pas mal à ce propos.

Si il ne s'agit pas d'un interlocuteur en particulier mais d'un discours ou d'un texte destiné à une diffusion massive, le mieux est d'essayer d'estimer les différentes aspirations de ceux qui vont le lire ou l'entendre et de toutes les inclure en essayant de minimiser les contradictions internes au mieux tout en maximisant le nombre de courants couverts.

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Personnellement je dirai qu'il ne faut pas tant chercher à convaincre (car plus on insiste, plus l'interlocuteur se braque), que de planter des graines qui donneront du fruit. Pour cela je dirai que deux choses sont importantes:

 

- éclairer en faisant comprendre à quel point il existe un décalage entre la réalité du Libéralisme et la représentation que les gens en ont

 

- être cohérent avec ce que l'on défend (on n'a un impact bien plus fort en étant, dans notre vie, en cohérence avec les idées que l'on défend)

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convaincre?

en societe j'essaye d'avoir l'air sympa avant tout  :icon_neutral:  j'ai deja une tete de con agressif c'est pas pour passer pour un facho en plus

Mais c'est marrant parce que ca faisait longtemps que j'avais pas discute politique pour de vrai, et recemment une accointance de diner francaise m'a reclame un debat politique, il etait en manque apparemment...

 

mais est-ce que c'est important de convaincre les gens d'aimer le miberalisme? ca va servir a kekchose?

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Je me demande aussi parfois si, entre la pugnacité et la douceur, laquelle des deux attitudes est la plus productive, parce qu'on me reproche parfois mon agressivité dans les débats (j'ai du mal à être conciliant avec les gens qui viennent me cracher à la gueule).

 

 

ah alors je veux pas faire mon Jim16 mais c'est quand meme abusatoire d'agresser les gens pour leurs idees politiques en societe, concretement tu te fais emmerder, mon franchouillometre vibre de facon accusatrice. 

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Comme le rappellent Gio et PABerryer c'est une grande question de patience. Un travail quotidien, basé sur des faits de l'actualité comme le fait H16 en faisant référence aux arguments classiques développés par les libéraux. Inutile de chercher à avoir raison. Le chemin intellectuel se fait tout seul chez l'interlocuteur. Évidemment, ça suppose d'avoir des conversations régulières avec lui. J'ai converti 2 copains de promos cette année de cette manière..

Par opposition, vouloir convaincre trop rapidement c'est très difficile. Je n'ai jamais réussi pour ma part.

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Il est difficile de persuader les gens qu'il faut être libre.

Bon, mon mode de discussion dans la réalité - le cynisme - est un échec complet, mais je me console en rigolant bien.

Le grand souci, c'est qu'à quasiment tous les coups, l'interlocuteur ne veut pas être convaincu. Il baigne dans les préjugés, dans les pensées de son temps et ne s'en dépatouillerait pour aucune raison du monde, ces préjugés constituant son confort et même parfois justifiant tous ses engagements politiques, associatifs voire universitaires. Quand on voit les nouveaux dans le topic de la taverne idoine, on voit que ce sont des gens qui, comme beaucoup d'entre nous, se sont intéressés d'eux-mêmes, ont visité Contrepoints, puis Wikiberal, puis sont tombés dans la soupe. J'ai du mal à concevoir un débat dans lequel un libéral pourrait gagner, pas tant à cause du libéralisme mais à cause de la nature du débat : c'est un truc qui, d'expérience, est réservé et pratiqué ostensiblement par des prétentieux imbus d'eux-mêmes, et ne porte aucun dialogue. Le débat est une confrontation de laquelle on espère que notre ego va sortir gagnant et c'est toujours mieux si on a du public pour assister au match de boxe. Le débat ne sert à rien. Il faut, je pense, simplement, diversifier les ressources pédagogiques, les rendre plus accessibles, les diffuser, et laisser-faire.

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Il faut éviter les gens qui ne veulent pas changer d'avis. Je connais des gens qui sont pourtant à peu près raisonnables mais qui sont persuadés que un euro de dépense publique en moins, ce sera une catastrophe.

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convaincre?

en societe j'essaye d'avoir l'air sympa avant tout  :icon_neutral:  j'ai deja une tete de con agressif c'est pas pour passer pour un facho en plus

Mais c'est marrant parce que ca faisait longtemps que j'avais pas discute politique pour de vrai, et recemment une accointance de diner francaise m'a reclame un debat politique, il etait en manque apparemment...

 

mais est-ce que c'est important de convaincre les gens d'aimer le miberalisme? ca va servir a kekchose?

 

C'est clair que le monstre bleu qui te braque c'est moyen comme approche :lol:

 

Moi je passe toutes les idées libérales au café au boulot sur un ton à la frontière entre premier et deuxième degré ou provocation.

C'est très très efficace parce que comme les gens se demandent toujours si c'est du lard ou du cochon, ils sont obligés de réfléchir.

 

Bon parfois ça marche moyen : une fois j'expliquais que je préférais encore un roi qui garde une constitution minimaliste et une armée de défense qu'un système de démocratie et certains ont cru que j'étais vraiment monarchiste au sens conservateur du terme, genre je rêve de Louis XIV. Ca a duré des mois... c'est parfois dangereux. En même temps, t'as même pas 50% de participation aux votations suisses mais avancer des trucs contre la démocratie dans ce pays en tant que français, ça fait vite bonapartiste ou monarchiste...

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La méthode quick and dirty c'est de taper sur quelqu'un que la personne visée n'aime pas. Par exemple face à un gauchise qui se lance dans une tirade contre sarko, abonder dans son sens mais en lui fournissant des arguments libéraux (sans le cacher mais sans trop insister sur l'étiquette).

Du coup ça évite le conflit direct avec ce gars et il y a des chances qu'il en garde un bon souvenir (tout le monde aime avoir raison en public). Au bout de quelques fois il aura intégré l'argumentaire et après ça dépendra de lui de résoudre la dissonnance cognitive.

Bonus si la cible à attaquer est effectivement présente, genre un sjw qui fait son casse couille à une soirée.

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La méthode quick and dirty c'est de taper sur quelqu'un que la personne visée n'aime pas. Par exemple face à un gauchise qui se lance dans une tirade contre sarko, abonder dans son sens mais en lui fournissant des arguments libéraux (sans le cacher mais sans trop insister sur l'étiquette).

Du coup ça évite le conflit direct avec ce gars et il y a des chances qu'il en garde un bon souvenir (tout le monde aime avoir raison en public). Au bout de quelques fois il aura intégré l'argumentaire et après ça dépendra de lui de résoudre la dissonnance cognitive.

Bonus si la cible à attaquer est effectivement présente, genre un sjw qui fait son casse couille à une soirée.

 

C'est une bonne méthode ça mais une fois la "dissonance cognitive" mise en place, c'est l'étiquette qui fait tout foirer.

Disons que je me suis déjà retrouvé à avoir des personnes d'accord avec les principes que je défendais mais qui se braquent dès que tu balances le mot "libéralisme" ou avance une proposition un peu concrète identifiée comme libérale.

 

Donc dans le coup en fonction de l’auditoire, je me contente de placer des grands principes ou idées plus que des propositions concrètes ou alors je me lance (très rarement) dans une explication du décalage comme le mentionne PABerryer entre le Libéralisme et la (mauvaise) publicité qui lui ai faite ou la représentation qu'il en résulte.

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convaincre?

en societe j'essaye d'avoir l'air sympa avant tout  :icon_neutral:  j'ai deja une tete de con agressif c'est pas pour passer pour un facho en plus

Mais c'est marrant parce que ca faisait longtemps que j'avais pas discute politique pour de vrai, et recemment une accointance de diner francaise m'a reclame un debat politique, il etait en manque apparemment...

 

mais est-ce que c'est important de convaincre les gens d'aimer le miberalisme? ca va servir a kekchose?

 J'aimerai bien voir ta photo... 

 

En tout cas, la méthode de planter des graines me parait intéressante... Et celle de Lancelot est intéressante aussi.

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Pour amener les gens vers le libéralisme ce qui marche chez moi c'est un discours "ils sont tous nuls" "Tous ? Tous !".

Ensuite il faut amener les gens à penser que ça vaut pour les prochains et qu'il ne faut pas attendre de sauveurs et se sortir les doigts du cul, pour rester poli.

 

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convaincre?

en societe j'essaye d'avoir l'air sympa avant tout  :icon_neutral:  j'ai deja une tete de con agressif c'est pas pour passer pour un facho en plus

Mais c'est marrant parce que ca faisait longtemps que j'avais pas discute politique pour de vrai, et recemment une accointance de diner francaise m'a reclame un debat politique, il etait en manque apparemment...

mais est-ce que c'est important de convaincre les gens d'aimer le miberalisme? ca va servir a kekchose?

Je te rappelle :

1° Que l'intitulé du sujet n'est pas Faut-il convaincre, mais Comment convaincre ?

2° Qu'ainsi que je l'ai précisé, je ne parle pas des discussions IRL en particulier (j'y pense même assez peu), cela peut concerner aussi bien l'écriture d'un essai, la fabrication de vidéos/films/podcast/animations, la tenue d'un blog, des articles sur Contrepoints, des tribunes audiovisuelles ou dans la presse écrite, etc, etc. bref toutes les situations où de toute façon, on va être amené à essayer de convaincre.

ah alors je veux pas faire mon Jim16 mais c'est quand meme abusatoire d'agresser les gens pour leurs idees politiques en societe, concretement tu te fais emmerder, mon franchouillometre vibre de facon accusatrice.

Qui a parlé de ça ?

 

ca doit etre possible de convaincre un etudiant, apres c'est foutu..

Pas sûr. J'ai semi-convaincu un gars de la trentaine, et je te rappelle que Revel a été socialiste jusqu'à l'âge de 46 ans au moins.
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Gio, Jim16 te dis que pour convaincre il faut être un exemple voire une référence et que les gens aient envi d'être comme toi, de penser comme toi.

Donner des arguments pour faire éclater la Vérité ça ne marche pas très bien.

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Gio, Jim16 te dis que pour convaincre il faut être un exemple voire une référence et que les gens aient envi d'être comme toi, de penser comme toi.

Donner des arguments pour faire éclater la Vérité ça ne marche pas très bien.

Tu confondrais pas JIM16 avec PABerryer ?

être cohérent avec ce que l'on défend (on n'a un impact bien plus fort en étant, dans notre vie, en cohérence avec les idées que l'on défend)

Cela est bien vrai, mais cela ne concerne que les discussions IRL avec des gens qui nous connaisse, à moins d'être une personnalité publique. (Quoi qu'il en soit, en tant que fonctionnaire je suis mal barré !) Si par exemple tu écris un essai anonyme ou un article ponctuel sur Contrepoints, tu vas pas forcément parler de toi.

D'autre part, cela est loin d'être suffisant, sinon, ce serait presque trop facile.

Les auteurs que je lis et que je trouve convaincant, leur vie m'intéresse peu au fond. Qu'Adam Smith ait travaillé à la douane, ça ne le décrédibilise pas pour autant à mes yeux.

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Quand on voit les nouveaux dans le topic de la taverne idoine, on voit que ce sont des gens qui, comme beaucoup d'entre nous, se sont intéressés d'eux-mêmes, ont visité Contrepoints, puis Wikiberal

Ce qui implique que Contrepoints et Wikiberal soient convaincants. Les gens peuvent bien s'intéresser d'eux-même, et remarquer d'eux-même que ce qu'ils visitent n'est pas convaincant. Il y a d'ailleurs peut-être pleins de gens dans ce cas là, mais on ne les voit pas. (Biais du survivant, Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas, toussa...)

Du reste, on sait qu'il y a pas mal de membres liborg qui se sont convertis en lisant le blog de h16. Or si cela fonctionne, c'est bien parceque h16 convainc, par l'humour notamment.

 

Quand je parle de convaincre, je n'ai jamais dit qu'il fallait nécessairement aller chercher les gens.... quelle idée !

 

J'ai du mal à concevoir un débat dans lequel un libéral pourrait gagner, pas tant à cause du libéralisme mais à cause de la nature du débat : c'est un truc qui, d'expérience, est réservé et pratiqué ostensiblement par des prétentieux imbus d'eux-mêmes, et ne porte aucun dialogue. Le débat est une confrontation de laquelle on espère que notre ego va sortir gagnant et c'est toujours mieux si on a du public pour assister au match de boxe.

Le débat ne porte peut-être aucun dialogue, mais s'il ne convainc jamais l'interlocuteur (encore que je n'en suis pas sûr) il peut éventuellement convaincre le public.

 

Il faut, je pense, simplement, diversifier les ressources pédagogiques, les rendre plus accessibles, les diffuser, et laisser-faire.

Certes, mais cela ne dit toujours pas comment faire de la pédagogie qui soit convaincante.

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Cela est bien vrai, mais cela ne concerne que les discussions IRL avec des gens qui nous connaisse, à moins d'être une personnalité publique. (Quoi qu'il en soit, en tant que fonctionnaire je suis mal barré !) Si par exemple tu écris un essai anonyme ou un article ponctuel sur Contrepoints, tu vas pas forcément parler de toi.

D'autre part, cela est loin d'être suffisant, sinon, ce serait presque trop facile.

Les auteurs que je lis et que je trouve convaincant, leur vie m'intéresse peu au fond. Qu'Adam Smith ait travaillé à la douane, ça ne le décrédibilise pas pour autant à mes yeux.

 

L'émetteur du discours a tout de même de l'importance, mais pas forcément dans ce sens. Si tu es libéral et que tu es "du bon côté de la barrière" (bonnes études/salaire correct/etc.), il est presque normal que tu défendes le libéralisme. C'est le combat de ta classe.

Si tu t'éloignes un peu de cet archétype, tu as beaucoup d'autres leviers pour persuader, parce que tu défends un système dans lequel tu n'as pas forcément un intérêt direct.

 

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L'émetteur du discours a tout de même de l'importance, mais pas forcément dans ce sens. Si tu es libéral et que tu es "du bon côté de la barrière" (bonnes études/salaire correct/etc.), il est presque normal que tu défendes le libéralisme. C'est le combat de ta classe.

Si tu t'éloignes un peu de cet archétype, tu as beaucoup d'autres leviers pour persuader, parce que tu défends un système dans lequel tu n'as pas forcément un intérêt direct.

 

ha mais c'est jamais assez

 

t'imagines pass les mecs sur SC qui m'accusent de défendre les riches, ce qui est hilarant quand on connaît la profession de mes parents. Mais bon, la mauvaise foi hein...

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L'émetteur du discours a tout de même de l'importance, mais pas forcément dans ce sens. Si tu es libéral et que tu es "du bon côté de la barrière" (bonnes études/salaire correct/etc.), il est presque normal que tu défendes le libéralisme. C'est le combat de ta classe.

Si tu t'éloignes un peu de cet archétype, tu as beaucoup d'autres leviers pour persuader, parce que tu défends un système dans lequel tu n'as pas forcément un intérêt direct.

Je vois dans cet exemple une matière à convaincre. Car si c'est vraiment un obstacle, ça veut dire que c'est un bon angle d'attaque pour convaincre. Au lieu de se soumettre au terrorisme intellectuel qui consiste à croire que l'on défend des options politiques par intérêt personnel, il y a peut-être moyen de convaincre que, déjà dès le départ, cette conception de la politique est fausse. Je ne sais pas précisément comment (j'ai mes idées) mais je voudrais attirer l'attention sur le fait qu'il y a là déjà un enjeu pour convaincre.

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Ce n'est pas faute d'avoir précisé que je ne parlais pas que de ça, mais beaucoup ici semblent se ruer sur le cas de la discussion IRL, alors qu'il me paraît être un des moins intéressants. Parlons plutôt d'un cas diamétralement opposé : l'écriture d'un livre par exemple.

Imaginons que vous vouliez écrire un livre dans le but de convaincre le lecteur d'être libéral. Tout en sachant que c'est pratiquement impossible, mais en imaginant que vous vouliez au moins ébranler fortement ses convictions. Quelle méthode emploierez vous ?

Vous vous metterez, j'imagine, à la place du lecteur ? Vous vous poseriez d'abord la question : Qu'est ce qui moi me convaincrait si j'étais a priori hostile au libéralisme ? Vous viseriez un public précis ? Supposerez-vous le lecteur cultivé ou feriez-vous comme s'il ne connaissait rien ? Vous utiliseriez l'essai ou la fiction ? La dialogue ? Vous feriez court, long ? Ferez-vous appel à la raison ou à l'émotion ? Vous utiliserez l'humour, l'ironie ? Vous travaillerez surtout le style d'écriture ? Vous utiliserez le registre de la profondeur, de la légereté, de la science, de la philosophie, de l'art, de l'introspection... ? Vous essayerez d'aller au fond de chaque concept abstrait ? Vous accumuleriez les faits et les statistiques ? Vous vous servirez de l'actualité ou de l'histoire ? Vous vous appuierez sur votre expérience personnelle ? Vous vous adresseriez directement au lecteur ? Vous ferez référence à sa propre expérience ? Vous répondrez à toutes les objections ? Vous embrasseriez des principes généraux, systèmatiques, ou vous vous concentreriez sur un thème précis ? Vous utiliseriez un style corrosif ? Conciliant ? Propice à la remise en cause ? Comment ? Vous convoqueriez des autorités ? Vous utiliseriez des citations ? Vous vous attarderez sur des questions de méthodes, d'épistémologie ? Vous ameneriez le lecteur à remettre en cause la façon dont il a construit ses convictions ? Comment ? Expliquerez / justifierez-vous votre manière de procéder ? Etc.

Cette liste d'interrogations n'est pas exhaustive, mais la question fondamentale est toujours la même : Quelle serait d'après vous la meilleure façon de convaincre ?

(Pitié, épargnez moi la réponse à toutes les questions sous forme de liste. Ce ne sont que des pistes de réflexions en vrac.)

Une idée qui me vient comme ça là, c'est par exemple de faire au préalable dans sa tête la méthode socratique maïeutique. C'est-à-dire par exemple de se dire : "Si j'avance tel argument, à quelle objection aurais-je droit ?" Ensuite : "Sur quoi est fondée cette objection ?", bref refaire tout un dialogue socratique dans sa tête pour remonter jusqu'au principe premier, et refaire une argumentation dans l'ordre en partant des principes premiers. (Bon vous me direz, c'est un peu ce qu'a fait Mises avec l'apriorisme logique. Mais elle peut s'appliquer de façon fort différente.)
Et on peut réfléchir notamment, comme le faisait Revel, non pas tant aux arguments des étatistes qu'à la manière dont ils argumentent ou construisent leurs argumentation et leurs idées.

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Il n'y a pas de secret pour convaincre.

 

I. Une méthode

 

- Savoir d'où l'on parle. A priori, ce n'est pas très difficile, mais il est toujours bon de rappeler qu'il faut avoir réfléchi au sujet qu'on souhaite aborder et ce quelque soit le support.

- Savoir d'où l'autre parle. Moins évident, a fortiori quand on s'adresse à un public nombreux. On ne s'exprime pas de la même façon quand on veut convaincre un minarchiste ou un anarcap que quand on parle à un socialiste. 

 

II. Une forme du discours

 

Sans bienveillance, pas de compréhension possible. L'être humain n'est pas rationnel : on détestera donner raison à un trou du cul, même s'il énonce une vérité. Respecter l'auditeur est essentiel. Être sympa et bienveillant suscite écoute et empathie, permettant un échange plus facile.

Le propos ci-dessus fait bisounours. Il existe une variante : ensemble contre les autres. Mettez-vous d'accord avec l'auditeur sur le dénigrement d'un groupe, un comportement, un vice et pourrissez-le. La répulsion vis-à-vis de l'Etat ou du Gouvernement peut être exploité.
Le point essentiel, c'est de créer une connivence, une proximité.

 

La forme, c'est le fond qui rejaillit à la surface. C'est essentiel. On peut deviner d'où vous parlez avec votre choix de mot. Si vous voulez avancer masqué, notamment pour éviter de braquer autrui, choisissez soigneusement vos mots. 

De même, un style clair et agréable facilite la compréhension. Pour convaincre, il faut aussi plaire.

L'attention humaine est limitée. Une formule, une maxime, une punchline qui permet de ramasser une pensée profonde en quelques mots sont efficaces. Portalis est notre Maître à tous, à ce niveau.

 

Par exemple :

 

- "Le législateur exerce moins une autorité qu’un sacerdoce."

- "les lois sont faites pour les hommes, et non les hommes pour les lois."

- "il faut laisser le bien, si on est en doute du mieux"

- "en corrigeant un abus, il faut encore voir les dangers de la correction même"

- "il serait absurde de se livrer à des idées absolues de perfection, dans des choses qui ne sont susceptibles que d’une bonté relative"

- "Il ne faut point de lois inutiles ; elles affaibliraient les lois nécessaires"

 

III. Fond du discours

 

Je privilégie toujours, quand je parle à un non-libéral, les sujets consensuels. Je vais de l'évident au libéralisme. Ainsi, l'incompétence, le cynisme ou le vice des hommes politiques sont assez faciles à faire admettre. L'idée que le pouvoir corrompt tout également. De là, il est aisé de plaider pour une limitation du pouvoir des politiciens en leur retirant des prérogatives. Cela débouche sur la question : à qui les confier? Et là, une conversation s'engage. Dénoncer la bureaucratie, les organisations lourdes permet de marquer des points. 

En somme, j'énonce pas la thèse d'un bloc, avec de gros morceaux durs à avaler. J'y vais lentement, j'amène l'autre à moi.

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