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De La Dissertation Chez Les Officiers


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Bonjour,

La semaine dernière a eu lieu le concours de l'Ecole de Guerre. Le but est de sélectionner les futurs grands chefs des armées et de la Gendarmerie.
Il y a trois épreuves dont une dite de culture générale.

Cette année, le sujet était :
Une citation de Tocqueville : "Le passé éclaire l'avenir ; sans cela l'esprit marche dans les ténèbres."
La question : "À l'ère du tout numérique et de la tyrannie de l'actualité ; quel regard portez-vous sur cette citation?"

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C'est fou la France, recourir à cet exercice absurde pour un truc si important que ça.

On se croirait dans Interesting Times. C'est la pratchettisation du réel.
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L'épreuve de "synthèse" (5h) portait sur l'attitude des états face aux menaces transnationales.

L'épreuve de "synthèse" consiste à proposer à un général une solution à un problème sous la forme d'une fiche.

C'est à dire que le candidat se voit poser une question et on lui donne 100 pages de documents. Après avoir fait le tri, le candidat exploite les documents pour appuyer la proposition qu'il va faire.

Il rédige une fiche avec une Intro pour replacer la problématique puis propose sa solution avec avantages inconvénients et solutions pour neutraliser les inconvénients. A cette solution préférée, il propose deux autres solutions au cas où le chef ne serait pas satisfait de la première.

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C'est fou la France, recourir à cet exercice absurde pour un truc si important que ça. 

 

Je ne suis pas d'accord.

La dissertation permet de sélectionner ceux qui sont capables de pondre une réflexion intelligente quelque soit la question posée.

Cela n'a rien d'absurde si les correcteurs jugent la cohérence de la réflexion, l'utilisation de connaissances diverses et la capacité à défendre un point de vue personnel.

 

Les officiers ne sont pas des techniciens, ce sont des chefs qui ont à décider de mettre ou non la vie de leurs hommes en danger, et donc à se poser des questions inédites auxquelles il n'y a pas un critère unique permettant de trouver une bonne réponse.

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Il faut noter que la partie écrite se décompose en trois épreuves.

L'une est de culture générale. Le programme est très marqué relation internationale.

La seconde est dite "Synthèse". Elle est décrite plus haut.

La troisième est tactique. Pour l'officier de l'armée de terre, elle consiste à recevoir l'ordre donné par la division et à fabriquer celui d'une brigade en 5h. C'est à dire qu'il doit fabriquer une manœuvre (en incluant la logistique. C'est facile de tirer mais quand il faut prévoir la nourriture, le carburant, l'évacuation des blessés... C'est moins simple.) qui va exécuter l'effet que la division lui demande d'obtenir. En terme d'échelle, c'est plusieurs dizaines de kilomètres et cela dure 3 jours environ.

Pour la petite histoire, l'épreuve tactique fut un temps supprimée. La conséquence fut que ceux qui étaient cultivés mais qui étaient des burnes en tactique n'étaient pas éliminés. Ça a eu des conséquences et très vite la tactique est réapparue.

Je vais essayer de vous trouver d'autres sujets de culture générale pour vous montrer le sujet type. Et si je peux, des corrections pour vous montrer les attendus de l'institution à ce niveau.

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La question : "À l'ère du tout numérique et de la tyrannie de l'actualité ; quel regard portez-vous sur cette citation?"

Mon plan:

Quel rapport le numérique avec Toqueville? Quelle tyrannie? Qu'est-ce que c'est que ce sujet à la con quand on veut être officier et commander un bâtiment de guerre?

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Cette année, le sujet était :

Une citation de Tocqueville : "Le passé éclaire l'avenir ; sans cela l'esprit marche dans les ténèbres."

La question : "À l'ère du tout numérique et de la tyrannie de l'actualité ; quel regard portez-vous sur cette citation?"

 

Le passé n'éclaire pas l'avenir, il doit permettre d'agir aujourd'hui pour assurer l'avenir.

La transmission culturelle, c'est la transmission délicate d'un capital intellectuel.

Capital qui condense les résultats des essais passé, des erreurs douloureuses et des succès pérennes.

C'est en celà que le passé doit nous inspirer.

La tyrannie de l'actualité a toujours été. Ce qui est en crise aujourd'hui, c'est la transmission culturelle, la faillite de l'école républicaine, la faillite morale de l'armée, la faillite politique du XXème siècle, qui mène à la faillite économique du XXIème siècle. Nous abordons une période dangereuse, où il sera important de retrouver des repères, de les choisir, dans les valeurs et dans le passé.

Mais il y a une vraie question de choix, subjectif. Ce qui implique également la liberté et la responsabilité d'assumer les conséquences de ses choix quant aux fondations d'un nouvel ordre social et politique.

Ce qui implique un recul et une fragmentation de l'emprise étatique, sauf à conduire le monde vers de nouveaux totalitarismes.

 

Et j'imagine d'ici les candidats qui vont lécher les bottes de l'armée comme réservoir de valeur pour guider la société toute entière à travers les chaos de la modernité ...

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Il faut noter que la partie écrite se décompose en trois épreuves.

L'une est de culture générale. Le programme est très marqué relation internationale.

La seconde est dite "Synthèse". Elle est décrite plus haut.

La troisième est tactique. Pour l'officier de l'armée de terre, elle consiste à recevoir l'ordre donné par la division et à fabriquer celui d'une brigade en 5h. C'est à dire qu'il doit fabriquer une manœuvre (en incluant la logistique. C'est facile de tirer mais quand il faut prévoir la nourriture, le carburant, l'évacuation des blessés... C'est moins simple.) qui va exécuter l'effet que la division lui demande d'obtenir. En terme d'échelle, c'est plusieurs dizaines de kilomètres et cela dure 3 jours environ.

Pour la petite histoire, l'épreuve tactique fut un temps supprimée. La conséquence fut que ceux qui étaient cultivés mais qui étaient des burnes en tactique n'étaient pas éliminés. Ça a eu des conséquences et très vite la tactique est réapparue.

Je vais essayer de vous trouver d'autres sujets de culture générale pour vous montrer le sujet type. Et si je peux, des corrections pour vous montrer les attendus de l'institution à ce niveau.

 

recemment j'ai rencontre Tim O'Leary, le commandant des forces navales Canadiennes a Toronto lors de je ne sais plus quel evenement.Ca doit etre stressant cette responsabilite ! en tout cas on a bu et on a bien rigole.

 

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Et j'imagine d'ici les candidats qui vont lécher les bottes de l'armée comme réservoir de valeur pour guider la société toute entière à travers les chaos de la modernité ...

 

 

il y a du tres bon dans l'armee.J'y ai eu plein de sous-officiers tres chouettes, et quelques bon officiers.J'etais base a Paris donc de nombreux officiers etaient en realite des politiciens et des blaireaux avec une cuiller en argent coincee dans le gosier, mais pas tous.

Je me souviens en particulier du (probablement general maintenant ) Ferrandis qui etait un guignol hilarant et completement incompetent.Et d'un sous-lieutenant qui detestait prendre des risques, comme monter sur une echelle.

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Je ne suis pas d'accord.

La dissertation permet de sélectionner ceux qui sont capables de pondre une réflexion intelligente quelque soit la question posée.

Cela n'a rien d'absurde si les correcteurs jugent la cohérence de la réflexion, l'utilisation de connaissances diverses et la capacité à défendre un point de vue personnel.

 

La dissertation à la française c'est plutôt l'art de recracher un maximum de banalités en suivant une structure artificielle et inutilement contraignante.

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Jim :

 

L'important, dans ce cas précis, c'est de savoir si c'est grâce ou en dépit du milieu militaire, que ces gars deviennent/restent bons.

J'ai un a priori assez négatif sur la réalité des rapports humains dans l'armée (et la gendarmerie, et la police), au dela des clichés.

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La dissertation à la française c'est plutôt l'art de recracher un maximum de banalités en suivant une structure artificielle et inutilement contraignante.

Dans mes souvenirs, les dissert que j'ai grattées lors de concours armée de terre, police et gendarmerie ont été notées de manière intelligente.

( Quand j'ai écrit des banalité j'ai eu 8 et quand j'ai été inspiré et capable de défendre mon point de vue j'ai eu 14 et 15 )

Celà dit, celle ou j'ai écrit des banalités c'est celle où il y avait un programme autour d'un thème défini un an avant, ça c'était bien naze.

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Celà dit, celle ou j'ai écrit des banalités c'est celle où il y avait un programme autour d'un thème défini un an avant, ça c'était bien naze.

 

Hum. Perso, je n'ai jamais connu la philo "officielle" autrement que dans le cadre d'un programme avec des "oeuvres" à potasser en rapport avec un "thème" venu du saint sépulcre, et à régurgiter régulièrement dans des dissertations.

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tout cours de philo serieux devrait contenir un chapitre sur la physique des carburateurs des boobs, ca me parait un minimum.

 

Ma prof de philo en terminale : la trentaine, très mignonne, fréquemment vêtue de cuir. Pour les mâles de la classe c'était comme le pôle nord pour une boussole.

 

Anecdote JRML à ce propos : à l'occasion d'une grève de l'EdNat (surprenant, n'est-ce pas ?), cette prof n'étant pas particulièrement syndiquée était venue faire cours (et nous aussi, pour la raison relatée plus haut). Or, il aurait été très mal vu par ses collègues qu'elle le fît – du coup, d'un commun accord, il fut décidé que l'atmosphère de la brasserie non loin du lycée serait plus supportable que celle de la salle de classe ce jour là. Depuis ce jour, je fais partie de ce club très fermé de ceux qui ont écouté un cours de philosophie 'EdNat' tout en sirotant un picon-bière – cours dispensé par une prof ayant une préférence pour le demi-pêche, qui plus est – ce qui ne gâche rien.

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Ma prof de philo en terminale : la trentaine, très mignonne, fréquemment vêtue de cuir. Pour les mâles de la classe c'était comme le pôle nord pour une boussole.

 

Rhaaa j'avais un vieux porc qui ressemblait à frère Tuck... C'est clairement inégalitaire!!! Je suis outré!

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  • 4 weeks later...

J'ai un a priori assez négatif sur la réalité des rapports humains dans l'armée (et la gendarmerie, et la police), au dela des clichés.

 

Les rapports humains dans ces instutitions sont conçus pour créer un ingroup fort, une mentalité de caste, c'est fonctionnel, c'est utile aux tiers, mais ce n'est pas du tout fait pour etre bénéfique pour les membres de ces institutions dans la vie en societé, c'est fait pour les garder en vie dans des situations non sociales justement.

 

L'armée, les forces de sécurité en général, c'est une situation humaine très complexe et difficile parce que la problématique est très complexe et paradoxale, un bon soldat c'est un soldat endoctriné, mais un bon officier/sous-officier, c'est autre chose, c'est un homme qui respecte l'endoctrination, qui fait partie du corps, mais qui est également capable de faire abstraction de ce corps pour éviter les abus, il faut une maturité considérable pour le faire correctement.

 

En général, quand ça ne marche pas, c'est parce que la masse est militarisée à la va-vite, le temps minimal pour un endoctrinement minimaliste de survie, mais pas assez pour integrer les valeurs du corps, on ne mélange pas sans catastrophe une doctrine militaire faite pour des types préparés pendant des années, une masse de bleu bites mal formés, et des missions pourries ou l'ennemi n'est pas clairement défini...

 

Tl;Dr: le probleme de l'armée, c'est pas son ambiance, c'est sa masse, des corps d'élite completement déconnectés de la réalité et reforgés comme outils, c'est utile, c'est peut etre mème vital, mais ça coute un bras par homme.

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