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Néo-Libéralisme(S) De Serge Audier


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http://www.amazon.fr/N%C3%A9o-lib%C3%A9ralisme-s-Une-arch%C3%A9ologie-intellectuelle/dp/2246736617/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1397916961&sr=8-1&keywords=n%C3%A9o-liberalisme%28s%29

 

 Je viens de finir "Néo-libéralisme(s):1 archéologie intellectuelle" de S. Audier. Lecture exigeante mais conseillée!

L'intro et la conclusion alignent les cornichonneries gauchistes, mais le texte dresse un fresque passionnante du libéralisme depuis 1930.

L'analyse du colloque Lippmann montre les diverses tentatives de "rénovation" du libéralisme dans les années '30 et sa sauvegarde par Mises.

Autre point d'intérêt majeur, un description détaillée des relations humaines et intellectuelles au sein de la Société du Mont Pélerin.

On découvre aussi la trahison infâme du monde libéral envers Mises et Hayek et leur survie intellectuelle grâce au mouvement libertarien.

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Audier offre une définition pertinente du néolibéralisme qui englobe libertarianisme, même si ce n'est pas celle que je reprend (je reprend celle de Dardot et Laval). Le livre est un bon livre historique, et m'a permis aussi de redécouvrir Rougier par exemple.

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 Je viens de finir "Néo-libéralisme(s):1 archéologie intellectuelle" de S. Audier. Lecture exigeante mais conseillée!

L'intro et la conclusion alignent les cornichonneries gauchistes, mais le texte dresse un fresque passionnante du libéralisme depuis 1930.

L'analyse du colloque Lippmann montre les diverses tentatives de "rénovation" du libéralisme dans les années '30 et sa sauvegarde par Mises.

Autre point d'intérêt majeur, un description détaillée des relations humaines et intellectuelles au sein de la Société du Mont Pélerin.

On découvre aussi la trahison infâme du monde libéral envers Mises et Hayek et leur survie intellectuelle grâce au mouvement libertarien.

Une petit recension ? Nul besoin d'en faire des masses.

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Je précise, pour éviter de paraître trop cryptique, que le néolibéralisme se distingue selon Dardot et Laval par l'intégration d'un Etat organisateur aux pratiques du libéralisme, tandis qu'Audier insiste sur la radicale nouveauté de l'intégration des sciences économiques aux différentes théories du libéralisme contemporain. On pourrait faire un mix des deux pour avoir une définition qui se tient, ce qui reviendrait en fait à se rapprocher de la déf de D et L (puisque la réintégration théorique de l'Etat dans le giron du libéralisme se fait au nom d'une même rationalité). Mais du coup, les différentes formes de libertarianisme restent sur le côté.'Fin bref.

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Sinon, pour ceux qui se souviennent pas de l'encyclopédie Larousse :
 

Les modifications de la théorie libérale : vers le néolibéralisme

Les partisans du libéralisme reviennent désormais sur le rôle de l'État. Le plus important est sans conteste John Maynard Keynes, qui affirme que, dans le système libéral, ce n'est pas la demande qui s'ajuste à l'emploi, mais c'est le niveau de l'emploi qui est impitoyablement ajusté à l'état de la demande. Or l'état de la demande dépend du revenu de la masse des consommateurs, forcément toujours plus grande pour que vive le système capitaliste. Il n'est dès lors pas hostile à l'intervention de l'État et dénonce la doctrine classique du « laisser-faire ». À sa suite, un nouveau courant va désormais apparaître : le « néolibéralisme ».
En 1938, un colloque regroupe autour de W. Lippmann des économistes connus comme Friedrich von Hayek, Ludwig von Mises, Jacques Rueff. Ils remarquent que la non-intervention de l'État n'a pas empêché la formation de monopoles : au contraire, le principe de la libre concurrence n'a été qu'une règle conservatrice favorisant la création et le renforcement des monopoles, la domination des économies par la banque, entraînant dans de nombreux secteurs importants la mort de la concurrence réelle. Après la Seconde Guerre mondiale, un groupe a été fondé en Suisse, la Mont-Pelerin Society, qui s'efforce de définir un cap nouveau, tout en défendant « la croyance dans les mérites de la propriété privée et de la loi du marché ».
Fondamentalement hostiles à l'évolution vers le collectivisme, ces économistes ont posé trois principes de ce qui a été appelé depuis le « néolibéralisme » :
–1° priorité donnée à la recherche de l'intérêt personnel, dans un cadre légal déterminé, sous la responsabilité sanctionnée par le risque du producteur et du consommateur ;
– 2° croyance au caractère non nocif de l'inégalité des hommes, de leurs conditions sociales, économiques et culturelles, en ceci que ces inégalités développent le goût du risque, le dynamisme, l'initiative personnelle ;
– 3° enfin – grande originalité dans le cadre du « libéralisme » – intervention de l'État.
Cette intervention a pour objet de créer le cadre légal qui permettra le fonctionnement du libre marché sans entraver le mécanisme des prix. Elle se borne à amortir les déséquilibres trop criants. Le néolibéralisme va devenir la panacée de la pensée de la droite traditionnelle mais aussi celle de la gauche, respectueuse des institutions dans lesquelles elle est régulièrement élue dans les systèmes à alternance.
Une telle évolution doctrinale est évidemment liée à la situation politique mondiale : la défaite des idéologies fascistes, puis la chute des régimes communistes en Europe et l'évolution prévisible des systèmes communistes subsistants, comme la Chine ou le Viêt Nam, vers l'adoption d'un marché libre n'ont pas pu pour autant faire disparaître les dispositifs sociaux, quand ils existaient, visant à lutter contre les effets nocifs de l'idéologie libérale classique.
Aujourd'hui, moins que jamais, le libéralisme n'a pas su trouver les moyens d'empêcher l'écrasement des économiquement faibles, l'augmentation du nombre des situations de pauvreté absolue telle qu'on les retrouve partout, jusque dans les pays où le libéralisme demeure plus que jamais triomphant, les pays les plus riches de la planète, comme la les États-Unis, le Japon ou l'Allemagne.

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On peut encore varier dans les définitions qu'on en donne, mais ça a maille à partir avec l'idée d'utiliser l'Etat pour mettre en place un certain type de marché (par exemple pour garantir la concurrence), par opposition avec le "laissez faire" que défend le libéralisme classique.

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Une analogie qui m'est venue en tête c'est l'enrichissement de l'uranium. Je m'explique.

 

Le socialisme c'est du 238 et ça ne produit pas. Mais ça doit produire pour exister.

 

La liberté c'est du 235.

 

Le 238 cherche à en ajouter la dose optimale pour maximiser la production (car ça permet de maximiser les prélèvements, et même BEAUCOUP plus fort : les taux de prélèvements).

 

Mais attention, le tout en restant en dessous du seuil ou commence la réaction en chaine. Car le but n'est pas l'explosion de la liberté, mais bien l'optimisation du socialisme.

 

Le néolibéralisme c'est cette quête d'enrichissement optimal du socialisme par un dose non-excessive de liberté, dans l'intérêt du socialisme et surtout pas dans l'intérêt la liberté, qui, elle, est contre-productive (du point de vue du socialisme).

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On peut encore varier dans les définitions qu'on en donne, mais ça a maille à partir avec l'idée d'utiliser l'Etat pour mettre en place un certain type de marché (par exemple pour garantir la concurrence), par opposition avec le "laissez faire" que défend le libéralisme classique.

Bref, c'est l'orthodoxie néoclassique.

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Le TIPP par exemple, ça pourrait etre du néo-libéralisme.

 

Le libéralisme classique dit "laissez faire, laissez passer" (et non pas "laisser faire" comme je le lis souvent, qui change tout le sens de la phrase... mais bon) et donc, on se contente d'abolir les douanes.

 

Les néo-libéraux eux vont pondre des millions de lignes de droit, imposer un partenaire privé et une autorité étatique, vérifier que la concurrence est réglo avec le droit, augmenter les taxes pour investir dans le privé via des aides et des subsides, ... ce n'est ni du socialisme, ni du libéralisme. C'est la fumeuse troisième voie. Un mélange de libéraux pensant qu'on ne peut pas vivre sans un État qui gère finalement plein de chose et du privé, et des socialistes qui veulent tout gérer mais qui ont besoin du pognon du privé.

Une sorte de social-démocratie quoi.

 

Les grands perdants, c'est nous puisqu'on se retrouve avec le nom accolé au bordel, même si c'est équidistant entre le socialisme et le libéralisme.

 

Je vous laisse trouver les grands vainqueurs.

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Rincevent avait aussi évoqué le côté "laissez nous utiliser l'Etat pour créer une société rationnelle" pour parler des néo-libéraux, une sorte de technocratie pro-marché voulant remodeler la société afin de maximiser le bien-être et toussa.

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C'est exactement ça.

 

Avec les socialistes, pour nous, le combat est "facile" : ils sont anti marché, anti capitalisme, ...

 

Avec cette nouvelle catégorie, c'est beaucoup plus compliqué, les lignes sont brouillées. Ces gens ne nous sont pas hostiles, ils sont pro-marché mais marché encadré. Ils sont pro privé mais privé aidé par l'Etat. Ils sont contre l'Etat omnipotent mais pro Etat maman quand même, ...

 

 

Je pense qu'un des danger pour nous, c'est de céder à leurs sirènes.

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Le TIPP par exemple, ça pourrait etre du néo-libéralisme.

 

Le libéralisme classique dit "laissez faire, laissez passer" (et non pas "laisser faire" comme je le lis souvent, qui change tout le sens de la phrase... mais bon) et donc, on se contente d'abolir les douanes.

 

Les néo-libéraux eux vont pondre des millions de lignes de droit, imposer un partenaire privé et une autorité étatique, vérifier que la concurrence est réglo avec le droit, augmenter les taxes pour investir dans le privé via des aides et des subsides, ... ce n'est ni du socialisme, ni du libéralisme. C'est la fumeuse troisième voie. Un mélange de libéraux pensant qu'on ne peut pas vivre sans un État qui gère finalement plein de chose et du privé, et des socialistes qui veulent tout gérer mais qui ont besoin du pognon du privé.

Une sorte de social-démocratie quoi.

 

Les grands perdants, c'est nous puisqu'on se retrouve avec le nom accolé au bordel, même si c'est équidistant entre le socialisme et le libéralisme.

 

Je vous laisse trouver les grands vainqueurs.

 

Là-dedans les grands vainqueurs sont les libertariens.

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Pour le coup, Gio n'a pas entièrement tort : ce dernier a rappelé, à juste titre, que l'étiquette ("néolibéralisme") compte moins que la chose à laquelle cette étiquette renvoie. Et il se trouve que cette chose est sans doute antérieure à l'existence du terme "néolibéralisme".

 

D'un point de vue pratique, indépendamment de la justesse de l'analyse : les libéraux ont-ils beaucoup à gagner de se faire compagnons de route des universitaires et journalistes qui combattent le "néolibéralisme" ? Quoi qu'il en soit, personne n'a la naïveté de croire que ces individus sont favorables au libéralisme (ils sont plutôt, au choix, marxistes, foucaldiens, étatistes, socialistes, libertaires, socio-démocrates).

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Bref, c'est l'orthodoxie néoclassique.

 

Ça y ressemble beaucoup. Le néo-libéral dira par exemple qu'il faut privilégier les impôts sur la consommation pour favoriser la croissance ce qui relève du constructivisme.

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Les libertariens évitent plus facilement d'être comparé aux néo-libéraux, ce sont des extra-terrestres, une curiosité.

 

En abandonnant le mot libéral et en supposant qu'ils ne soient pas taxés "d'ultra-libéraux".

 

Mais au delà de la curiosité et de la sémantique, ils ne gagnent rien du tout.

 

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D'un point de vue pratique, indépendamment de la justesse de l'analyse : les libéraux ont-ils beaucoup à gagner de se faire compagnons de route des universitaires et journalistes qui combattent le "néolibéralisme" ? Quoi qu'il en soit, personne n'a la naïveté de croire que ces individus sont favorables au libéralisme (ils sont plutôt, au choix, marxistes, foucaldiens, étatistes, socialistes, libertaires, socio-démocrates).

 

Pas sûr. Il est tout à fait probable qu'un certain nombre de ces néo-libéraux soient vraiment convaincu qu'il faut un Etat bien géré pour garantir le fonctionnement du marché. Par conséquent, ils ne sont pas opposés à la liberté individuelle, ni au marché, ni à une certaine limitation du pouvoir sans pour autant croire à un marché totalement libre.

Je vois bien ces gens là entre les libéraux classiques et les socio-démocrates.

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D'un point de vue pratique, indépendamment de la justesse de l'analyse : les libéraux ont-ils beaucoup à gagner de se faire compagnons de route des universitaires et journalistes qui combattent le "néolibéralisme" ? Quoi qu'il en soit, personne n'a la naïveté de croire que ces individus sont favorables au libéralisme (ils sont plutôt, au choix, marxistes, foucaldiens, étatistes, socialistes, libertaires, socio-démocrates).

 

Mis à part les fonctionnaires, les marxistes convaincus, et les retraités, tout le monde peut devenir libéral.

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Pas sûr. Il est tout à fait probable qu'un certain nombre de ces néo-libéraux soient vraiment convaincu qu'il faut un Etat bien géré pour garantir le fonctionnement du marché. Par conséquent, ils ne sont pas opposés à la liberté individuelle, ni au marché, ni à une certaine limitation du pouvoir sans pour autant croire à un marché totalement libre.

Je vois bien ces gens là entre les libéraux classiques et les socio-démocrates.

 

En fait, je parlais des théoriciens, les plus en vue, du péril néo-libéral ainsi que des adhérents à ce discours qui se veut critique. Il ne faut pas négliger leurs intentions : de même que dénoncer le capitalisme de connivence, l'existence de l'armée et de la police n'en fait pas des libertariens. Par exemple, que veut Audier à la place de cet empire néo-libéral ? Je serais étonné qu'il réclame un Etat cantonné à ses fonctions régaliennes. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'on ne parle pas de "néo-socialisme" mais de "néo-libéralisme".

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Serge Audier ne défend pas de programme. C'est une étude, pas un portrait à charges contre un ennemi désigné. Je pense avec Dardot et Laval qu'il n'y a pas à proprement parler de théorie néolibérale, mais plutôt des discours et des pratiques qui se rejoignent dans l'acceptation d'une certaine rationalité. Parmi les discours néolibéraux, l'un d'entre eux, tout imprégné de new public management et de théorie de la firme, consiste à calquer l'organisation de l'Etat sur celui de l'entreprise pour en optimiser le fonctionnement, et cela au moins sur le papier. En oubliant au passage qu'entre un organe détenteur du monopole de la violence légale et une firme, la différence n'est pas de degré, mais de nature.

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