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Écologie, développement Duracell & topinambours


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Quand des bobos-gocho trouvent le développement durable inégalitaire et le vélo et éco-quartiers oppressifs envers les femmes. Vite, il faut faire revenir les voitures !

 

https://lejournal.cnrs.fr/billets/la-ville-durable-creuse-les-inegalites

 

(notez la présentation du gars : "Spécialiste de la géographie du genre, chargé de mission égalité femmes-hommes, chercheur au laboratoire Aménagement, développement, environnement, santé et sociétés"... ça présage déjà un article bien croustillant)

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Quand des bobos-gocho trouvent le développement durable inégalitaire et le vélo et éco-quartiers oppressifs envers les femmes. Vite, il faut faire revenir les voitures !

https://lejournal.cnrs.fr/billets/la-ville-durable-creuse-les-inegalites

(notez la présentation du gars : "Spécialiste de la géographie du genre, chargé de mission égalité femmes-hommes, chercheur au laboratoire Aménagement, développement, environnement, santé et sociétés"... ça présage déjà un article bien croustillant)

J'en suis à la moitié de l'article et j'ai la même sensation bizarre et diffuse qu'on eprouve au tout debut d'une gastro-entérite, c'est normal ?
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Après EDF il y a quelques mois, Engie (ex GDF Suez) vient de signer un contrat d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié américain avec Cheniere. À partir de 2017 et 2018, le gaz consommé en France sera donc en partie du gaz de schiste en provenance des États-Unis

http://multinationales.org/Bientot-du-gaz-de-schiste-americain-dans-les-chaudieres-francaises

 

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Plus de nouvelles de Molinarchiste ?

 

 Vous l'avez traumatisé. Où est le tribun de la plèbe ?!!! :P

 

 Et encore, je dis ça, il y a pas eu de violence. Cela dit, on sentait dans ces messages qu'il avait peur de faire trucider... La réputation du forum suffit visiblement à tétaniser un nouveau^^

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Des réponses surtout :

"Estimez-vous qu'économiser l'eau a de l'importance pour la protection de l'environnement ?"

Oui

Je ne sais pas

Je n'ai pas d'avis

 

Donc en gros, ça peut pas être non... sauf qu'en vrai, économiser l'eau, c'est peut-être pas plus mal là ou il fait sec mais en Suisse, bah je m'en tape lol

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Des réponses surtout :

"Estimez-vous qu'économiser l'eau a de l'importance pour la protection de l'environnement ?"

Oui

Je ne sais pas

Je n'ai pas d'avis

 

Donc en gros, ça peut pas être non... sauf qu'en vrai, économiser l'eau, c'est peut-être pas plus mal là ou il fait sec mais en Suisse, bah je m'en tape lol

Tiens tu parles de ça mais ma soeur en Suisse l'autre jour a reçu la visite de son voisin. le type élève des vaches laitières, et il lui dit que les trois bassins d'eau qu'ils utilisent lui, ma soeur et ses vaches sont quasiment à sec et qu'il fallait réduire sa consommation (apparemment il y a une sécheresse dans son coin).

Mais quand on voit la quantité de vaches dans la vallée où elle vit on se dit quand même que cet éleveur fait du gros foutage de gueule, elles sont de plus en plus nombreuses et donc pompent de plus en plus d'eau, et ce serait à ma soeur et ses deux mômes de limiter leur consommation lol.

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Tiens tu parles de ça mais ma soeur en Suisse l'autre jour a reçu la visite de son voisin. le type élève des vaches laitières, et il lui dit que les trois bassins d'eau qu'ils utilisent lui, ma soeur et ses vaches sont quasiment à sec et qu'il fallait réduire sa consommation (apparemment il y a une sécheresse dans son coin).

Mais quand on voit la quantité de vaches dans la vallée où elle vit on se dit quand même que cet éleveur fait du gros foutage de gueule, elles sont de plus en plus nombreuses et donc pompent de plus en plus d'eau, et ce serait à ma soeur et ses deux mômes de limiter leur consommation lol.

 

Alors qu'il parait évident qu'il faut réduire le nombre d'animaux d'élevage en limitant sa consommation de produits animaux ! :mrgreen:

 

  • Yea 1
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Tiens tu parles de ça mais ma soeur en Suisse l'autre jour a reçu la visite de son voisin. le type élève des vaches laitières, et il lui dit que les trois bassins d'eau qu'ils utilisent lui, ma soeur et ses vaches sont quasiment à sec et qu'il fallait réduire sa consommation (apparemment il y a une sécheresse dans son coin).

Mais quand on voit la quantité de vaches dans la vallée où elle vit on se dit quand même que cet éleveur fait du gros foutage de gueule, elles sont de plus en plus nombreuses et donc pompent de plus en plus d'eau, et ce serait à ma soeur et ses deux mômes de limiter leur consommation lol.

 

Ah y'a eu quelques problèmes de sécheresse cette année. Le mec est un peu gonflé quand même !

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On a assez largement glosé sur l'incompétence crasse de l'EPA lors de l'accident de la gold king mine.

 

Cette fois, c'est une joint venture (Samarco) entre Vale (minière brésilienne, entreprise publique) et BHP hilton qui est responsable d'une catastrophe industrielle au brésil. Deux barrages liés à des bassins de rétention des boues produites par la mine de fer "Minas Gerais" ont cédé, libérant une coulée de boue monstrueuse sur un petit village de 500 personnes en contrebas, tuant des dizaines de personnes et engendrant des centaines de millions de dollars de dégâts.

 

La plupart des gens touchés par la catastrophe n'ont pas reçu de signal d'alarme (celui de la mine n'ayant probablement pas une portée suffisante) avant de se prendre la coulée de boue sur la tronche. Beaucoup ont néanmoins et heureusement vu ou entendu la coulée arriver. Si la procédure de réaction aux situations d'urgence a été suivie comme l'affirme le responsable sécu du site, cette procédure était visiblement gravement défaillante.

 

La question que tout le monde se posera sera celle d'un éventuel lien causal avec les réductions de couts liés à la conjucture dans le secteur des matières premières, malgré des efforts certains pour réduire les risques ces dernières années.

L'autre question, ce sera de savoir pourquoi ces compagnies continuent à accumuler des millions de mètres cubes de boues dans des réservoirs temporaires alors que très régulièrement, de tels réservoirs lâchent, avec des conséquences catastrophiques.

 

Un rapport avait identifié un point de fragilité potentiel dans les barrages (contact avec des piles de déchets miniers "secs") juste avant le renouvellement de l'agrément de la mine en 2013.

 

La cause réelle du drame n'est pas identifiée. A priori ce n'est pas lié à une secousse sismique.

 

Références :

http://www.bhpbilliton.com/investors/news/update-incident-at-samarco

http://www.wsj.com/articles/brazil-continues-search-for-people-missing-after-mines-dams-burst-1446932041

http://www.wsj.com/articles/brazil-dam-breach-casts-spotlight-on-safety-at-major-miners-1446990333

http://www.theaustralian.com.au/business/mining-energy/survivors-of-brazils-bhp-dam-disaster-tell-of-mud-swallowing-victims/story-e6frg9df-1227603046513?nk=aa09ada28e0a218195aa0a720cc34a13-1447121686

http://www.trivalleycentral.com/casa_grande_dispatch/world_news/sound-of-dams-bursting-sent-residents-running/article_6313452e-8581-11e5-b801-e37f3c615e00.html

http://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-un-village-enseveli-par-une-coulee-de-boue_1163155.html

http://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/video-au-moins-17-morts-au-bresil-apres-la-rupture-d-un-barrage-minier_1162217.html

 

A noter : Ce genre de catastrophe est tout juste bon pour un passage unique au JT. Par contre, on nous pète les noix H24 avec le record de la concentration de CO2 ...

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Large landowners key to slowing deforestation in Brazil

Date: November 10, 2015

Source: Brown University

Summary:

    An analysis by sociologists of data on land use in Mato Grosso, Brazil's third largest state, reveals that a large proportion of deforestation, as well as remaining forest cover, can be found on large private properties. Brazil once had the world's highest rate of deforestation. And while land is still being cleared at an alarming rate, the country has been successful in reducing its deforestation in recent decades.

http://www.sciencedaily.com/releases/2015/11/151110134533.htm

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  • 3 weeks later...

Le Brésil face à la pire catastrophe écologique de son histoire.

 

Dans le même registre, je parlais dernièrement avec un collègue qui travaille (notamment) sur le traçage des pollutions aux métaux lourds et qui me rapportait certaines situations catastrophiques au Canada, sans que la justice ne fasse rien pour les populations touchées / victimes. Il préconisait par exemple d'introduire de nouvelles normes plus drastiques pour les bassins de rétention des eaux usées ou des boues de forage, pour éviter ce genre d'événement comme au Brésil. Car pour l'instant, les métaux lourds infestent les nappes phréatiques et les cours d'eau, contaminent les poissons et les végétaux et rendent malade les riverains / consommateurs.

On peut difficilement dire que tout est au mieux dans le meilleur des mondes mais je lui expliquais qu'édicter de nouvelles règles a finalement peu de sens, si celles qui existent déjà ne sont pas respectées. J'en ai profité pour lui dire qu'il était préférable d'avoir des juges efficaces qu'une myriade de députés ou d'experts qui pondent des lois. Les entreprises ont bien conscience des risques liés à leurs installations et auront vite fait de faire le calcul cout de sécurité / cout d'un procès perdu, surtout dans des cas comme ceux-là, où les dégâts sont énormes et il s'agirait clairement de mettre la clé sous la porte.

Il est resté sceptique face à ma position, me ressortant les classiques : "il ne faut pas faire confiance aux multinationales, elles préféreront toujours leurs bénéfices plutôt que la prudence", "la justice est corrompue, cela coute moins cher aux multinationales d'acheter leur impunité", etc... Mais surtout, il m'a demandé comment je pouvais être sûr que la menace judiciaire soit véritablement dissuasive ? Et là, je n'ai pas eu grand chose de concret à lui répondre. Un conseil, pour la prochaine fois où on en discutera ?

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donne lui la France en exemple.

Les meilleurs CDI du monde ... mais de moins en moins de monde pour profiter de ce truc extraordianaire.

Les meilleures lois du monde ... mais suspendues pendant l'état d'urgence.

etc etc.

Le plus beau carton du monde, c'est toujours que du carton. Même si ça plait à ceux qui aiment vivre dans un décor de cinéma.

 

 

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Il est resté sceptique face à ma position, me ressortant les classiques : "il ne faut pas faire confiance aux multinationales, elles préféreront toujours leurs bénéfices plutôt que la prudence", "la justice est corrompue, cela coute moins cher aux multinationales d'acheter leur impunité", etc... Mais surtout, il m'a demandé comment je pouvais être sûr que la menace judiciaire soit véritablement dissuasive ? Et là, je n'ai pas eu grand chose de concret à lui répondre. Un conseil, pour la prochaine fois où on en discutera ?

 

 

Bah il est un peu con parce qu'il a donné la réponse lui-même:

 

"il ne faut pas faire confiance aux multinationales, elles préféreront toujours leurs bénéfices plutôt que la prudence"

 

 

 

Donc, il faut que les juges fassent leurs taff et en cas de manquements, collent des amendes dissuasives

 

quant au reste:

 "la justice est corrompue, cela coute moins cher aux multinationales d'acheter leur impunité"

 

 

 

c'est proprement idiot. Si c'est facile d'acheter un juge dans une audition qui sera probablement publique et suivie par des pairs, juristes, avocats, victimes, etc... alors acheter un inspecteur et sa hiérarchie pour ne pas signaler le problème est encore beaucoup, beaucoup, beaucoup plus simple.

 

 

"Mais surtout, il m'a demandé comment je pouvais être sûr que la menace judiciaire soit véritablement dissuasive ? Et là, je n'ai pas eu grand chose de concret à lui répondre. Un conseil, pour la prochaine fois où on en discutera ?"

 

 

 

En tapant dans le portefeuille; et si il y'a des cas de maladies, etc... rendre pénalement repsonsables les dirigeants qui auraient put connaître l'histoire mais l'auraient ignoré, voire couverte.

Rendre aussi les lois plus faciles à appliquer en en diminuant le nombre

 

 

 

Maintenant, demande lui de se renseigner pour voir si dans ces entreprises, elles ne financent pas les politiques, ou s'il n'y a pas des hauts fonctionnaires qui pourraient avoir des intérêts avec eux.

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"la justice est corrompue, cela coute moins cher aux multinationales d'acheter leur impunité", etc...

Il y a encore moins cher et beaucoup plus simple, et c'est ce qui se pratique, c'est de corrompre le régulateur et/ou de noyauter l'organisme de régulation.

Pas besoin de tenter des trucs plus craignos.

 

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Alors que l'industrie pétrolière aux US est en pleine tourmente, l'EPA ne trouve rien de mieux à faire que rayer d'un trait de plume près de 2 milliards de gallons (sic) de demande d'essence en accroissant le taux d'agro-éthanol obligatoire à la pompe.

 

http://arstechnica.com/cars/2015/12/environmental-protection-agency-sets-new-renewable-fuel-standards-for-2016/

 

 

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Le plus important dans cette histoire, c'est de marteler que la boite fautive est une joint venture avec une entreprise publique brésilienne.

 

Voir mes postes précédents sur cet accident.

 

 

Je suis vraiment nul, je n'avais pas vu tes commentaires juste au dessus du mien ! :wallbash:

 

En tapant dans le portefeuille; et si il y'a des cas de maladies, etc... rendre pénalement repsonsables les dirigeants qui auraient put connaître l'histoire mais l'auraient ignoré, voire couverte.

Rendre aussi les lois plus faciles à appliquer en en diminuant le nombre

Oui, j'ai trouvé ça absurde de considérer que la justice sera spécifiquement corrompue alors que cela peut également être le cas pour les services qui vérifieront si les normes sont appliquées ou non. Si on commence à se méfier de l'efficacité des systèmes de vérification (de la loi ou des normes) pourquoi alors leur en demander plus ?

Je crois que finalement, ce qui le dérangeait plus, c'est de ne pas vouloir intervenir en amont par la force de la loi lorsqu'on connait déjà les risques et les solutions pour y parer. Il ne lui vient pas à l'idée que les entreprises sont aussi capables de juger ces situations et qu'elles sont prêtes à investir dans la sécurité d'elles mêmes sans qu'une autorité leur tienne la main pour cela.

 

Sinon, pour reprendre ma question surement complexe, avez vous des exemples de situations où les entreprises ont pris des mesures de sécurité conséquentes alors même que rien ne les y contraignaient, justement par peur des retombées judiciaires en cas d'accident ?

 

Et selon vous, est-ce que mon point de vue (rappel : une justice sévère avec les pollueurs devrait inciter les autres à faire preuve de plus de prudence, contrairement à l'accumulation de normes) est correct ? Finalement, l'effacement du normatif / législatif au profit du judiciaire permettrait-il une concurrence plus saine ? Ou bien alors les couts judiciaires / l'investissement en sécurité ne pourront être supportés que par des grosses structures déjà bien en place, et au contraire, dissuaderont totalement les nouveaux entrants ?

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Et selon vous, est-ce que mon point de vue (rappel : une justice sévère avec les pollueurs devrait inciter les autres à faire preuve de plus de prudence, contrairement à l'accumulation de normes) est correct ? Finalement, l'effacement du normatif / législatif au profit du judiciaire permettrait-il une concurrence plus saine ? Ou bien alors les couts judiciaires / l'investissement en sécurité ne pourront être supportés que par des grosses structures déjà bien en place, et au contraire, dissuaderont totalement les nouveaux entrants ?

 

Je ne comprends pas, lorsqu'une norme est imposée par l'Etat, c'est gratuit de la mettre en oeuvre ?

 

Les normes et façon de sécuriser doivent être mises en concurrence pour atteindre le niveau optimal, inciter à trouver des moyens plus efficace de sécuriser etc. 

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Contrairement aux prédictions des Christine Ass en blouse blanche  scientifiques, grâce à l'accroissement de la concentration en CO2 dans l'atmosphère et à un climat plus doux, une espèce de phytoplancton (à coquille, qui plus est) s'épanouit comme jamais.

 

Mais voyez vous, quand une espèce ne s'effondre pas comme prévu, c'est encore plus inquiétant pour le climat que si l'horoscope la prévision s'était réalisée.

 

True Story.

 

http://www.sciencedaily.com/releases/2015/11/151127101724.htm

 

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  • 1 month later...

Vers l’anthropocène ?

 

 

Un nouveau chapitre de l’histoire de la Terre s’est-il vraiment ouvert ? On ne commencera à le savoir qu’au printemps 2016, avec la réunion-clé, à Oslo, en Norvège, d’une quarantaine de chercheurs qui rendront les conclusions de leurs travaux sur l’anthropocène : sa caractérisation, son début, etc. Bref, sa réalité.

Pour une majorité de scientifiques, mais aussi dans la presse, la cause est pourtant déjà entendue : la planète est bel et bien entrée dans l’anthropocène. Imaginé en 2000 par le chimiste et Prix Nobel néerlandais Paul Crutzen pour définir l’« ère de l’homme » – devenu la principale force géologique qui s’exerce désormais sur la Terre –, l’anthropocène s’est rapidement imposé dans le débat public.

 

De fait, les activités de l’Homo sapiens changent la composition de l’atmosphère et la réchauffent à marche forcée et chargent l’environnement de substances chimiques de synthèse détectables des tropiques jusqu’aux glaces de l’Arctique. Elles répandent des microplastiques à la surface de tous les océans du globe, ­érodent la biodiversité à un rythme sans précédent depuis la dernière des cinq grandes extinctions, il y a 65 millions d’années…

Officiellement, pourtant, nous n’y sommes toujours pas. L’anthropocène n’a pas encore été gravé dans le marbre de l’« échelle des temps géologiques », tenue d’une main de fer par la Commission ­internationale de stratigraphie (ICS), l’un des organes de l’Union internationale des sciences géologiques (IUGS). Officiellement, la Terre est toujours dans ­l’holocène, commencé il y a environ 10 000 ans…

« Signature » géologique

Mais les choses bougent. En 2009, une sous-commission de l’ICS, dite sous-commission de stratigraphie du quaternaire, a mandaté un groupe d’une quarantaine de scientifiques de plusieurs disciplines pour plancher sur la pertinence du ­concept d’anthropocène et préciser le moment à partir duquel ce dernier aurait commencé. En avril 2016, à Oslo, le groupe scellera plus de six années de ­travail et fera, enfin, ses propositions.

La procédure n’est pas une formalité. Pas plus qu’elle n’est simple. « Nous faisons une évaluation, une expertise, en recueillant toutes les propositions publiées dans la littérature scientifique, et nous préparons un rapport avec des recommandations pour la sous-commission de stratigraphie du quaternaire, explique l’historien des sciences Jacques Grinevald, membre du groupe. Celle-ci examinera ce rapport et fera suivre la procédure, quasi judiciaire, à la Commission Internationale de la stratigraphie qui ensuite, éventuellement, portera l’affaire devant le Congrès géologique international, instance supérieure et souveraine de l’Union internationale des sciences géologiques. »L’instruction du dossier devrait donc se prolonger bien après le printemps 2016.

Pourquoi est-ce si compliqué ? D’abord parce que amender l’échelle des temps géologiques n’est pas une petite affaire. « Pour les géologues, cette échelle est la colonne vertébrale de leur discipline, on ne peut la changer à la légère », résume le paléobiologiste Jan Zalasiewicz, de l’université de Leicester, au Royaume-Uni, qui conduit les travaux du groupe.

Ensuite, pour que l’anthropocène soit officiellement reconnu, il faut lui trouver une réalité géologique, déterminer la signature permettant de l’identifier dans les strates géologiques qui se forment aujourd’hui. « Pour définir une nouvelle période géologique, il est nécessaire d’identifier un niveau marquant un ­changement dans les grands processus géologiques qui régissent la planète, explique l’océanographe Catherine Jeandel, chercheuse (CNRS) au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales et membre du groupe de travail sur l’anthropocène. Par exemple, dans les strates géologiques, le passage de la fin de l’ère secondaire au tertiaire est marqué par une mince couche d’iridium provenant de la désintégration de la météorite qui a frappé la Terre il y a 65 millions d’années, contribuant ainsi à la disparition des dinosaures. »

A partir de quand une telle « signature » apparaît-elle dans la stratigraphie, signalant l’action de l’homme à grande échelle ? Certains chercheurs proposent des dates très reculées. L’apparition de l’agriculture, par exemple, il y a quelque 9 000 ans. Les débuts du défrichage à grande échelle auraient, selon certains chercheurs, entraîné de légères variations de la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone (CO2) ou en ­méthane (CH4), que l’on distinguerait dans les carottes de glaces. Mais la réalité de ces fluctuations, trop faibles pour être univoques, est sujette à caution et ne fait pas consensus.

Vers la fin du XVIsiècle, l’arrivée de maladies virales comme la grippe ou la variole, apportées par les colons ­européens en Amérique, entraîne chez les populations autochtones, non immunisées, des mortalités considérables. En quelques décennies, quelque 50 millions d’Amérindiens périssent et, dans la foulée de ce désastre, des millions d’hectares de cultures sont abandonnés et rendus à la forêt. Pour croître, celle-ci pompe de grandes quantités de carbone dans l’atmosphère : les carottes de glaces prélevées au Groenland montrent bel et bien qu’autour de 1610 la concentration ­atmosphérique de CO2 baisse assez brusquement de 7 à 10 parties par million (ppm).« D’autres chercheurs ont récemment proposé une autre date, 1610, comme début de l’anthropocène », précise Mme Jeandel.

« Grande accélération »

Une autre proposition consiste à placer le début de l’anthropocène au moment de la révolution industrielle, au milieu du XIXsiècle. « Si on prend cette date comme référence, alors le marqueur que l’on ­parvient à détecter dans la stratigraphie serait les premiers dépôts de résidus de la combustion du charbon, précise Catherine Jeandel.Mais là encore, le signal est plutôt faible : on n’en retrouve pas partout notamment, dans les fonds marins par exemple… »

Pour trouver un marqueur stratigraphique global, signe intangible des activités humaines, il faut opter pour une date plus tardive d’un siècle. Dans la seconde moitié du XXsiècle, les essais nucléaires atmosphériques dispersent tout autour du globe des éléments radioactifs que l’on retrouve dans les sédiments, les tourbes, les sables, et jusque dans les sédiments marins.

Le milieu du XXsiècle marque le début de ce que les spécialistes du changement global nomment la « grande accélération » : de la démographie, de la consommation d’eau et d’énergie, de l’utilisation des intrants agricoles… « A partir du milieu du XXsiècle apparaissent aussi d’autres marqueurs de l’activité humaine dans les strates qui se forment, explique Jan Zalasiewicz. Ce sont des microplastiques, par exemple, des pesticides, ou encore du béton… »

Quel sera le détail des arguments proposés in fine par le groupe de travail ? On le saura en avril 2016. Ses propositions seront-elles retenues par l’ensemble de la tatillonne communauté des géologues ? Entrerons-nous officiellement dans ­l’anthropocène ? Il faudra attendre encore un peu plus pour le savoir.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/01/02/allons-nous-entrer-dans-l-anthropocene_4840896_3244.html

 

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