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Question De Style


Gio

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Ben moué je suis le seul de ce forum à aimer Zola comme auteur libéral sur ce forum.

'fin bon.

 

Hop :

 

Le représentant le plus éminent de l'école de la littérature « sociale » est Émile Zola. Il a établi le modèle qu'une foule d'imitateurs moins doués a adopté. A son avis l'art devait être intimement lié à la science. Il devait se fonder sur la recherche et illustrer les trouvailles de la science. Or le principal résultat des sciences sociales, selon Zola, était le dogme expliquant que le capitalisme serait le pire de tous les maux et que l'avènement du socialisme serait à la fois inévitable et hautement désirable. Ses romans étaient « en fait un ensemble d'homélies socialistes ». Mais Zola, avec ses préjugés et son zèle pro-socialiste, fut vite surpassé par la littérature « prolétarienne » de ses adeptes.

 

Les critiques littéraires « prolétariens » prétendent que ces auteurs « prolétariens » ne font que traiter des faits bruts de l'expérience du prolétariat. Toutefois, ces auteurs ne font pas que rapporter des faits. Ils les interprètent du point de vue des enseignements de Marx, de Veblen et des Webb. Cette interprétation est le fond de leurs écrits, le point saillant qui les caractérise comme propagande pro-socialiste. Ces écrivains considèrent les dogmes sur lesquels reposent leur explication des événements comme étant évidents et irréfutables, et sont pleinement convaincus que leurs lecteurs partagent leur confiance. Il leur semble ainsi souvent superflu de mentionner explicitement les doctrines. Ils ne s'y réfèrent parfois que par insinuation. Mais ceci ne change pas le fait que tout ce qu'ils font passer dans leurs livres dépend de la validité des principes socialistes et des constructions pseudo-économiques. Leur fiction est une illustration des leçons des doctrinaires anti-capitalistes et s'effondre avec elles.

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Un lockéen admirateur de Turgot qui défend la propriété contre Rousseau, je vois pas ce qu'il te faut.

Et c'est l'anti-Rousseau.

 

Avoue que c'est l'anticléricalisme qui t'énerve ;)

 

 

Ce que je n'aime pas c'est le tartuffe qui rêve de la noblesse en célébrant le despotisme éclairé (vaste connerie au passage), qui dénonce l'esclavage en faisant la traite des noirs, célèbre la tolérance mais pas pour les chrétiens et les juifs, etc. C'est un étatiste selon moi, pas un libéral.

 

Sinon mon prochain post sera le 3000 que vais je donc bien pouvoir poster ?

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Ce que je n'aime pas c'est le tartuffe qui rêve de la noblesse en célébrant le despotisme éclairé (vaste connerie au passage), qui dénonce l'esclavage en faisant la traite des noirs, célèbre la tolérance mais pas pour les chrétiens et les juifs, etc. C'est un étatiste selon moi, pas un libéral.

 

Sinon mon prochain post sera le 3000 que vais je donc bien pouvoir poster ?

 

Allons, Jefferson et Madison étaient propriétaires d'esclaves mais on peut difficilement dire que ne sont pas des libéraux. Ils furent même présidents des USA !

 

Le despotisme éclairé est défendu comme second best par Hoppe qui n'est pas vraiment un étatiste.

 

Je crois pas que Voltaire voulait exterminer les chrétiens et les juifs non ? Il me semble qu'il a bien pratiqué la tolérance lockéenne à cet égard.

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Les physiocrates également étaient favorable au "despotisme éclairé". Ce qui, je pense rejoint les propos de Hayek quand il disait qu'il vaut mieux une "dictature libérale" qu’une absence de libéralisme dans un gouvernement démocratique. Et puis Tocqueville était favorable à la colonisation, il reste malgré tout libéral, même si c'est un point noir de sa pensée.
 

Mises, Rothbard et Hayek ont vraiment été prolifiques.

Et le rapport avec le sujet ?

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Ce que je n'aime pas c'est le tartuffe qui rêve de la noblesse en célébrant le despotisme éclairé (vaste connerie au passage), qui dénonce l'esclavage en faisant la traite des noirs, célèbre la tolérance mais pas pour les chrétiens et les juifs, etc. C'est un étatiste selon moi, pas un libéral.

 

Sinon mon prochain post sera le 3000 que vais je donc bien pouvoir poster ?

D'après ce que je lis sur ton compteur ce sera le numéro 2200, donc te préoccupes pas trop.

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Bastiat est celui qui écrit le mieux c'est très lyrique et beau. Et je se rêverait d'en faire des lectures.

Revel est super drôle et caustique.

H16 est l'auteur contemporain moderne qui nous éclaire de ses lumières.

Lucilio c'est le talent fait sang et alcool.

Reste JIM16 ce grand écrivain incompris.

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Simonnot a été évoqué (quoique pas assez) : c'est, pour le coup, un vrai styliste, un économiste qui aurait pu être romancier si il avait eu des idées de scenarios.

Revel, évidemment, qui se replongeait dans les classiques du 19ème siècle pour purifier son style après avoir lu de la législation.

Et il manque Constant, avec son style 1800 délicieusement suranné et dont je raffole, qui fut un authentique écrivain par ailleurs.

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Bastiat est celui qui écrit le mieux c'est très lyrique et beau. Et je se rêverait d'en faire des lectures.

Moi je me suis dit qu'on pourrait faire des pièces de théâtre de ses dialogues. :D

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Moi je me suis dit qu'on pourrait faire des pièces de théâtre de ses dialogues. :D

 

C'est exactement ce à quoi je pensais.

 

On peut parfaitement faire un monologue du texte sur "Le Prix pour la définition de l'Etat".

Plusieurs passages des Sophismes Economiques sont rédigés sous forme dialoguée, et celui ou Jacques Bonhomme discute du timbre à 5c est hilarant.

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J'ai toujours trouvé les écrits non-fiction d'Ayn Rand très intelligibles (en anglais), très accessibles et pour autant pertinents. 

Si on doit parler de ses fictions, Atlas Shrugged est très mal écrit, The Fountainhead est assez bien écrit, Anthem est très bien écrit.

 

Je dois avouer que j'ai vraiment souffert de lire La Route de la Servitude. Très emmerdant.

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Tocqueville, quoi d'autre? Je suis toujours frappé par la clarté du style de l'auteur de Démocratie en Amérique, l'on se rend compte à quel point le français est bien fait pour exprimer simplement et concevoir bien les choses, et aussi comment il est corrompu par le jargon journalistico-cultureux. Son texte sur le despotisme doux en démocratie reste une référence pour comprendre la nouvelle servitude volontaire. 

 

 

Lorsque je songe aux petites passions des hommes de nos jours, à la mollesse de leurs moeurs, à l'étendue de leurs lumières, à la pureté de leur religion, à la douceur de leur morale, à leurs habitudes laborieuses et rangées, à la retenue qu'ils conservent presque tous dans le vice comme dans la vertu, je ne crains pas qu'ils rencontrent dans leurs chefs des tyrans, mais plutôt des tuteurs. Je pense donc que l'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l'a précédée dans le monde; nos contemporains ne sauraient en trouver l'image dans leurs souvenirs. Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l'idée que je m'en forme et la renferme; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tacher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

 

Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres: ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.
 
Au-dessus de ceux-la s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre?
 
C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu a peu chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses: elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.
 
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.
 
J'ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu'on ne l'imagine avec quelques unes des formes extérieures de la liberté, et qu'il ne lui serait pas impossible de s'établir a l'ombre même de la souveraineté du peuple.
 
Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies: ils sentent le besoin d'être conduits et l'envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l'un ni l'autre de ces instincts contraires, ils s'efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d'être en tutelle, en songeant qu'ils ont eux mêmes choisi leurs tuteurs. Chaque individu souffre qu'on l'attache, parce qu'il voit que ce n'est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne.
Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent.
 
Il y a, de nos jours, beaucoup de gens qui s'accommodent très aisément de cette espèce de compromis entre le despotisme administratif et la souveraineté du peuple, et qui pensent avoir assez garanti la liberté des individus, quand c'est au pouvoir national qu'ils la livrent. Cela ne me suffit point. La nature du maître m'importe bien moins que l'obéissance.
 
Je ne nierai pas cependant qu'une constitution semblable ne soit infiniment préférable à celle qui, après avoir concentre tous les pouvoirs, les déposerait dans les mains d'un homme ou d'un corps irresponsable. De toutes les différentes formes que le despotisme démocratique pourrait prendre, celle-ci serait assurément la pire.
 
Lorsque le souverain est électif ou surveillé de près par une législature réellement élective et indépendante, l'oppression qu'il fait subir aux individus est quelquefois plus grande; mais elle est toujours moins dégradante parce que chaque citoyen, alors qu'on le gêne et qu'on le réduit à l'impuissance, peut encore se figurer qu'en obéissant il ne se soumet qu'à lui-même, et que c'est à l'une de ses volontés qu'il sacrifie toutes les autres.
 
Je comprends également que, quand le souverain représente la nation et dépend d'elle, les forces et les droits qu'on enlève à chaque citoyen ne servent pas seulement au chef de l'Etat, mais profitent à l'Etat lui même, et que les particuliers retirent quelque fruit du sacrifice qu'ils ont fait au public de leur indépendance.
 
Créer une représentation nationale dans un pays très centralisé, c'est donc diminuer le mal que l'extrême centralisation peut produire, mais ce n'est pas le détruire.
Je vois bien que, de cette manière, on conserve l'intervention individuelle dans les plus importantes affaires; mais on ne la supprime pas moins dans les petites et les particulières. L'on oublie que c'est surtout dans le détail qu'il est dangereux d'asservir les hommes. Je serais, pour ma part, porté à croire la liberté moins nécessaire dans les grandes choses que dans les moindres, si je pensais qu'on put jamais être assuré de l'une sans posséder l'autre.
 
La sujétion dans les petites affaires se manifeste tous les jours et se fait sentir indistinctement à tous les citoyens. Elle ne les désespère point; mais elle les contrarie sans cesse et elle les porte à renoncer à l'usage de leur volonté. Elle éteint peu à peu leur esprit et énerve leur âme, tandis que l'obéissance, qui n'est due que dans un petit nombre de circonstances très graves, mais très rares, ne montre la servitude que de loin en loin et ne la fait peser que sur certains hommes. En vain chargerez-vous ces mêmes citoyens, que vous avez rendus si dépendants du pouvoir central, de choisir de temps à autre les représentants de ce pouvoir; cet usage si important, mais si court et si rare, de leur libre arbitre, n'empêchera pas qu'ils ne perdent peu à peu la faculté de penser, de sentir et d'agir par eux-mêmes, et qu'ils ne tombent ainsi graduellement au-dessous du niveau de l'humanité.
 
J'ajoute qu'ils deviendront bientôt incapables d'exercer le grand et unique privilège qui leur reste. Les peuples démocratiques qui ont introduit la liberté dans la sphère politique, en même temps qu'ils accroissaient le despotisme dans la sphère administrative, ont été conduits à des singularités bien étranges. Faut-il mener les petites affaires où le simple bon sens peut suffire, ils estiment que les citoyens en sont incapables; s'agit-il du gouvernement de tout l'Etat, ils confient à ces citoyens d'immenses prérogatives; ils en font alternativement les jouets du souverain et ses maîtres, plus que des rois et moins que des hommes. Après avoir épuisé tous les différents systèmes d'élection, sans en trouver un qui leur convienne, ils s'étonnent et cherchent encore; comme si le mal qu'ils remarquent ne tenait pas a la constitution du pays bien plus qu'a celle du corps électoral.
 
De la Démocratie en Amérique, (1840)
 

Parmi les grands stylistes moins canoniques : Sénèque, Burke, Pareto. 

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Tocqueville, quoi d'autre? Je suis toujours frappé par la clarté du style de l'auteur de Démocratie en Amérique, l'on se rend compte à quel point le français est bien fait pour exprimer simplement et concevoir bien les choses, et aussi comment il est corrompu par le jargon journalistico-cultureux.

 

Ce bouquin tombe des mains tant il est penible a lire je trouve. C'est effectivement tres bien ecrit mais il fait etre un litteraire pour l'apprecier. Pareil pour Constant, c'est une punition tant c'est long et l'ecriture est "endimanchee". Meme chose pour Kant. Tous ces auteurs sont centraux pour la philosophie mais impossible a conseiller pour une approche ludique du liberalisme.

 

J'aurais donc plutot dis Revel pour son cote pamphletaire qui accroche bien. Bastiat se lit bien effectivement et apporte une touche d'humour decalee pltuot agreable.

 

Point de vue de quelqu'un qui deteste lire donc ca vaut ce que ca vaut...

 

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