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Hongrie et changement de constitution


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Ce n'est que ton point de vue qui montre une fois de plus que tes opinions sont décidément bien éloignées de la philosophie libérale.

Une tradition qui oppresse est à mettre bas rapidement.

Mon point de vue, libéral compatible, est qu'une tradition est à l'instar d'une religion, doit être librement partagée et en aucun cas imposée.

certes, mais il y a oppression et oppression, une tradition produit toujours une forme de pression sociale, si elle n'est pas associée à une forme de pression sociale, ça veut dire qu'elle n'est pas partagée et donc qu'elle est mourante ou inexistante.

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certes, mais il y a oppression et oppression, une tradition produit toujours une forme de pression sociale, si elle n'est pas associée à une forme de pression sociale, ça veut dire qu'elle n'est pas partagée et donc qu'elle est mourante ou inexistante.

Il ne faut rien exagérer. Fêter Noël n'a rien de contraignant. Certes, le petit cadeau s'impose mais on ne peut pas dire que cela soit une tradition oppressante :dentier:

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Il faut se rappeler que le taux d'imposition ne fait pas tout. La Tunisie (je reste dans ce que je connais) avait un taux d'imposition relativement bas, mais la structure des institutions était un modèle de découragement des entrepreneurs (corruption, arbitraire, copinage). Si la Suisse venait à doubler tous ses taux d'imposition, ça resterait la Suisse, avec ses fonctionnaires irréprochables, sa démocratie directe etc.

En effet, les dirigeants français n'ont rien à dire là-dessus, les démocraties européennes étant les championnes des constitutions obèses remplies de "droits à" conformes à l'humeur politique du moment de la rédaction.

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certes, mais il y a oppression et oppression, une tradition produit toujours une forme de pression sociale, si elle n'est pas associée à une forme de pression sociale, ça veut dire qu'elle n'est pas partagée et donc qu'elle est mourante ou inexistante.

Ca sert à quoi au juste d'inscrire les valeurs chrétiennes dans une constitution juste pour la symbolique? Pour les politiciens cela répond bien évidemment à un objectif, cela a un but contraignant.

Evidemment il ne s'agit pas de prévenir une dérive obscurantiste imaginaire.

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Il est à souligner un homme politique libéral chez le voisin slovaque qui mérite notre attention: Richard Sulik qui a préféré faire tomber son gouvernement plutôt que de voter pour le renforcement de l'EFSF.

Oui et malheureusement d'après les sondages son parti ne devrait plus être en mesure d'être au parlement.

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Il ne faut rien exagérer. Fêter Noël n'a rien de contraignant. Certes, le petit cadeau s'impose mais on ne peut pas dire que cela soit une tradition oppressante dentier.gif

je parlais de tradition en tant qu'institution morale fondamentale, pas comme "petite habitude". C'est toi qui mettais sur le même plan l'adhésion à une religion et des valeurs morales et la préférence pour le chocolat blanc ou le chocolat noir, dans un grand moment de libéralisme capillaire.

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C'est très bien vu et c'est tout à fait juste. chine.gif

*kof* Avec des exceptions *kof* Je suis tout a fait satisfait quand la suisse a une constitution qui reconnait ouvertement ses racines chrétiennes, et je pense q'une constitution tunisienne (par exemple) qui reconnaitrai ouvertement les racines musulmanes de la tunisie serait une tout aussi bonne chose.

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*kof* Avec des exceptions *kof* Je suis tout a fait satisfait quand la suisse a une constitution qui reconnait ouvertement ses racines chrétiennes, et je pense q'une constitution tunisienne (par exemple) qui reconnaitrai ouvertement les racines musulmanes de la tunisie serait une tout aussi bonne chose.

Effectivement, la mention des origines ou de l'inspiration chrétienne (ou mahométane) de la société dans la constitution n'est pas en soi une démonstration d'anti-libéralisme absolu. C'est toujours à l'usage qu'on peut estimer ce genre de choses. Pour ma part, j'indiquais seulement que l'introduction de références éthiques aussi fortes dans le texte constitutionnel ne nous étonnait que parce que la notre (et la plupart de celles en Europe occidentale) était imprégnée de progressisme démocratique, et que ce progressisme démocratique correspondait à l'éthique de nos édiles. Après tout, la Hongrie parle de l'aspect chrétien de sa culture, nous introduisons une charte de l'environnement dans le bloc de constitutionnalité.

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*kof* Avec des exceptions *kof* Je suis tout a fait satisfait quand la suisse a une constitution qui reconnait ouvertement ses racines chrétiennes, et je pense q'une constitution tunisienne (par exemple) qui reconnaitrai ouvertement les racines musulmanes de la tunisie serait une tout aussi bonne chose.

Concrètement, cela sert à quoi? Mis à part à mélanger religion et politique, ce qui est, dans 100% moins epsilon des cas, une très mauvaise idée. Que ce soit pour les musulmans ou les chrétiens.

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je parlais de tradition en tant qu'institution morale fondamentale, pas comme "petite habitude". C'est toi qui mettais sur le même plan l'adhésion à une religion et des valeurs morales et la préférence pour le chocolat blanc ou le chocolat noir, dans un grand moment de libéralisme capillaire.

Noël, la naissance du Christ une "petite habitude"? Décidément nous ne partageons pas du tout les mêmes valeurs.

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Concrètement, cela sert à quoi? Mis à part à mélanger religion et politique, ce qui est, dans 100% moins epsilon des cas, une très mauvaise idée. Que ce soit pour les musulmans ou les chrétiens.

Je n'ai jamais vu personne ne pas mélanger les deux, sur le principe, la véritable laïcité est une excellente chose, mais dans les faits, je n'ai jamais observé de véritable laïcité, tu a des politiques inspirée ouvertement par la religion (a ne pas confondre bien sur avec une théocratie !) et des politiques qui avancent cachés, dont la religion est moins mainstream, c’est de mon point de vue intrinsèque a la politique.

Quitte a ce qu’une constitution cite une entité métaphysique comme source de légitimité, je préfère que c’en soit une qui a une représentation non étatique, des traditions ancrées, qui intègre son propre contre-pouvoir (aussi imparfait soit il), que la création d’une nouvelle entité légitimatrice a qui l’on peut faire dire tout et n’importe quoi et sur laquelle l’état a un monopole, tel que ‘le peuple’.

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Je n'ai jamais vu personne ne pas mélanger les deux, sur le principe, la véritable laïcité est une excellente chose, mais dans les faits, je n'ai jamais observé de véritable laïcité, tu a des politiques inspirée ouvertement par la religion (a ne pas confondre bien sur avec une théocratie !) et des politiques qui avancent cachés, dont la religion est moins mainstream, c’est de mon point de vue intrinsèque a la politique.

Quitte a ce qu’une constitution cite une entité métaphysique comme source de légitimité, je préfère que c’en soit une qui a une représentation non étatique, des traditions ancrées, qui intègre son propre contre-pouvoir (aussi imparfait soit il), que la création d’une nouvelle entité légitimatrice a qui l’on peut faire dire tout et n’importe quoi et sur laquelle l’état a un monopole, tel que ‘le peuple’.

Ok mais ça ne répond pas a la question: ça sert a quoi ?

Si la réponse c'est: ça donne une source de légitimité, alors je pense que c'est contre productif. D'un coup tout les non chrétiens se sentent moins concernés par la constitution.

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Ok mais ça ne répond pas a la question: ça sert a quoi ?

Si la réponse c'est: ça donne une source de légitimité, alors je pense que c'est contre productif. D'un coup tout les non chrétiens se sentent moins concernés par la constitution.

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Et surtout cela donne des motifs d'emmerder tous ceux qui ne sont pas chrétiens : si la France est une nation chrétienne, pourra-t-il y avoir des aumôniers juifs ou musulmans dans l'armée?

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La référence aux racines chrétiennes avait déjà été mentionnée lors du débat sur le traité constitutionnel en 2005, sans qu'à l'époque on y trouve de dérive dictatoriale. Seuls Jospin et le PS s'y étaient officiellement opposés.

Tous les pays musulmans intègrent une référence constitutionnelle aux valeurs de l'islam, sans que ce soit pour autant un motif pour restreindre la liberté de conscience.

Quant à l'utilité, elle est manifeste quand il s'agit d'adosser à la Constitution une Bill of Rights. Les Pères Fondateurs ont jugé bon d'intégrer une référence à Dieu dans la Déclaration d'Indépendance, puis la Constitution américaine, en tant que créateur de la Loi Naturelle qui rend les hommes égaux et doués de droits inaliénables. Dieu y est reconnu comme fondement de l'unité de la nation, et même du dollar. Est-ce un argument pour intenter un procès en libéralisme de la démocratie américaine? Non, puisqu'elle garantit la séparation des pouvoirs religieux et civils.

Dès lors, on peut s'interroger sur la légitimité de cette campagne anti hongroise de la part des bonnes consciences à géométrie variable qui approuvent par ailleurs nombre de lois arbitraires restreignant la liberté d'expression.

Enfin, il faut bien dire que parmi les légions d'anti-fascistes et journalistes vertueux critiquant cette Constitution hongroise, très peu l'on lue.

Le seul article à peu près informé que j'aie vu dans la presse :

Il est important de préciser que le premier ministre, Viktor Orban, n'est pas un fasciste. Sur le plan économique, par exemple, il suit une ligne qualifiée de "non orthodoxe" et qui se situerait entre Chevènement et de Villiers, si on la comparait à ce qui peut être proposé en France. L'opposition accuse le parti au pouvoir de bâtir une dictature. Le gouvernement s'en défend en arguant du fait qu'il n'a rien fait pour empêcher les manifestations qui se sont tenues lundi soir à Budapest. Le modèle dont il s'inspire est celui de la Hongrie horthyste de l'entre-deux-guerres, un système autoritaire où l'opposition n'a aucune chance et qui s'abrite derrière les frustrations nationales pour maintenir une élite dépassée au pouvoir.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/01/03/le-pouvoir-veut-restaurer-un-certain-ordre-moral-en-hongrie_1625212_3214.html

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Tous les pays musulmans intègrent une référence constitutionnelle aux valeurs de l'islam, sans que ce soit pour autant un motif pour restreindre la liberté de conscience.

Je retiens cette phrase, et je te la ressortirai la prochaine foi que tu me parleras du fait que les autres religion que l'islam sont parfois persécutées, civilement ou légalement, dans de trop nombreux pays musulmans.

Quant à l'utilité, elle est manifeste quand il s'agit d'adosser à la Constitution une Bill of Rights. Les Pères Fondateurs ont jugé bon d'intégrer une référence à Dieu dans la Déclaration d'Indépendance, puis la Constitution américaine, en tant que créateur de la Loi Naturelle qui rend les hommes égaux et doués de droits inaliénables. Dieu y est reconnu comme fondement de l'unité de la nation, et même du dollar. Est-ce un argument pour intenter un procès en libéralisme de la démocratie américaine? Non, puisqu'elle garantit la séparation des pouvoirs religieux et civils.

En fait, tu dis que c'est l'aspect transcendent du divin qui est mentionné, plus que le corpus de règles de la religion chrétienne, c'est bien ça?

Enfin, il faut bien dire que parmi les légions d'anti-fascistes et journalistes vertueux critiquant cette Constitution hongroise, très peu l'on lue.

So classic…

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Je n'ai jamais vu personne ne pas mélanger les deux, sur le principe, la véritable laïcité est une excellente chose, mais dans les faits, je n'ai jamais observé de véritable laïcité, tu a des politiques inspirée ouvertement par la religion (a ne pas confondre bien sur avec une théocratie !) et des politiques qui avancent cachés, dont la religion est moins mainstream, c’est de mon point de vue intrinsèque a la politique.

Quitte a ce qu’une constitution cite une entité métaphysique comme source de légitimité, je préfère que c’en soit une qui a une représentation non étatique, des traditions ancrées, qui intègre son propre contre-pouvoir (aussi imparfait soit il), que la création d’une nouvelle entité légitimatrice a qui l’on peut faire dire tout et n’importe quoi et sur laquelle l’état a un monopole, tel que ‘le peuple’.

Je suis chrétien et ce genre d'indication historique et religieuse dans un texte constitutionnel ne me pose aucun problème . Mais je me mets à la place de l'athée , du juif , du musulman ou plus rare du baaiste qui peuvent mal prendre ce genre de revendication avec une réflexion naturelle de ce type : Mais pourquoi cette religion est dans la constitution et pas la mienne ?

Vous me direz après tout on a fait des conflits pour moins que cela.

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La référence aux racines chrétiennes avait déjà été mentionnée lors du débat sur le traité constitutionnel en 2005, sans qu'à l'époque on y trouve de dérive dictatoriale. Seuls Jospin et le PS s'y étaient officiellement opposés.

Chirac aussi je crois, la gauche quoi…

Qu'il y ait Dieu ou non en préambule d'une constitution, en soi ça n'a pas grande importance…

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Mais je me mets à la place de l'athée , du juif , du musulman ou plus rare du baaiste qui peuvent mal prendre ce genre de revendication avec une réflexion naturelle de ce type : Mais pourquoi cette religion est dans la constitution et pas la mienne ?

Parce qu'on a pas à tenir compte de tous les aléas individuels ou minoritaires dans le cadre d'une loi.

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Quant à l'utilité, elle est manifeste quand il s'agit d'adosser à la Constitution une Bill of Rights. Les Pères Fondateurs ont jugé bon d'intégrer une référence à Dieu dans la Déclaration d'Indépendance, puis la Constitution américaine, en tant que créateur de la Loi Naturelle qui rend les hommes égaux et doués de droits inaliénables. Dieu y est reconnu comme fondement de l'unité de la nation, et même du dollar. Est-ce un argument pour intenter un procès en libéralisme de la démocratie américaine? Non, puisqu'elle garantit la séparation des pouvoirs religieux et civils.

Dieu et une religion c'est quand même assez différent, et j'ai pas l'impression que la chrétienté dans la constitution hongroise soit lie a la loi naturelle ou a l’égalité des hommes.

J'ai plutôt l'impression que ça part d'un mauvais sentiment, mais bon ça sera sans doute sans conséquences.

Dès lors, on peut s'interroger sur la légitimité de cette campagne anti hongroise de la part des bonnes consciences à géométrie variable qui approuvent par ailleurs nombre de lois arbitraires restreignant la liberté d'expression.

Pourquoi s'interroger sur la légitimité de cette campagne ? Et de quelle légitimité a t elle besoin ?

Dit autrement: pourquoi juger une idée en fonction de celui qui l’émet ?

En plus la chrétienté dans la constitution c'est pas le problème apparemment:

- la Cour Constitutionnelle dépouillée de son pouvoir de contrôle…

- la Banque Centrale coupée de son indépendance, ses réserves seront utilisées pour compenses le gouffre de la dette…

- les fonds de retraite privés confisqués et nationalisés pour financer une politique économique de plus en plus interventionnistes

- les députés de l'opposition emprisonnés pendant 2 heures le 24 décembre 2011 pour avoir manifesté devant le Parlement…

- la loi sur les médias (prison et amendes pour les articles "non-conformes" au conseil des médias, constitué par les membres élus par la majorité…)

- la carte électorale entièrement redessinée pour stabiliser la place du parti au pouvoir pour les années à venir…

Le bilan de Viktor Orban n'est pas une référence pour les libéraux, loin de là.

La flat tax compensée par la possibilité pour l’état d'imprimer a volonté c'est pas sur que ça soit si positif, et la liberté d'expression ça a quand même l'air d’être bien pire qu'en France.

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La référence aux racines chrétiennes avait déjà été mentionnée lors du débat sur le traité constitutionnel en 2005, sans qu'à l'époque on y trouve de dérive dictatoriale. Seuls Jospin et le PS s'y étaient officiellement opposés.

Tous les pays musulmans intègrent une référence constitutionnelle aux valeurs de l'islam, sans que ce soit pour autant un motif pour restreindre la liberté de conscience.

Quant à l'utilité, elle est manifeste quand il s'agit d'adosser à la Constitution une Bill of Rights. Les Pères Fondateurs ont jugé bon d'intégrer une référence à Dieu dans la Déclaration d'Indépendance, puis la Constitution américaine, en tant que créateur de la Loi Naturelle qui rend les hommes égaux et doués de droits inaliénables. Dieu y est reconnu comme fondement de l'unité de la nation, et même du dollar. Est-ce un argument pour intenter un procès en libéralisme de la démocratie américaine? Non, puisqu'elle garantit la séparation des pouvoirs religieux et civils.

Dès lors, on peut s'interroger sur la légitimité de cette campagne anti hongroise de la part des bonnes consciences à géométrie variable qui approuvent par ailleurs nombre de lois arbitraires restreignant la liberté d'expression.

Enfin, il faut bien dire que parmi les légions d'anti-fascistes et journalistes vertueux critiquant cette Constitution hongroise, très peu l'on lue.

Le seul article à peu près informé que j'aie vu dans la presse :

http://www.lemonde.f…25212_3214.html

Je suis totalement d'accord, malgré les réserves que j'ai faites précédemment : à quoi sert de mentionner Dieu, l'histoire commune ou la volonté générale dans une constitution ? La réponse se trouve dans la république et dans les lois de Platon : une constitution n'est pas un document abstrait qui recherche l'adhésion purement rationnelle de ceux qu'elle soumet, elle est un loi qui demande l'adhésion pour ainsi dire active d'un peuple en particulier (avec son histoire et ses références particulières), ce qui demande un attachement certes rationnel mais aussi sentimental ou passionnel. Ce qui est visé n'est pas le contenu de la constitution, mais son autorité : la constitution n'est pas une loi ordinaire, mais une loi extraordinaire qui appelle à la déférence en tant qu'elle véhicule des arrangements considérés comme suprême au bon fonctionnement du régime.

FreeJazz évoque l'évocation de Dieu dans la déclaration d'indépendance : les droits évidents par eux-mêmes qui ont leur source dans la volonté du créateur se doivent d'être respectés pour un peuple majoritairement chrétien avec plus de déférence que la législation ordinaire qui n'a comme source que la volonté humaine. Il est donc tout à fait compréhensible que pour asseoir l'autorité d'un texte dans un pays majoritairement chrétien, celle de Dieu soit invoquée. Maintenant, je répète la tolérance ou l'oppression que peut suggérer une telle référence s'observera à la pratique. Le chef d'état de Grande Bretagne est aussi à la tête de l'Eglise anglicane, ce n'est pas pour autant que le pays s'est fait oppresseur des autres religions, modes de vie, etc.

Modifié par Lexington
Ortho
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Je suis totalement d'accord, malgré les réserves que j'ai faites précédemment : à quoi sert de mentionner Dieu, l'histoire commune ou la volonté générale dans une constitution ? La réponse se trouve dans la république et dans les lois de Platon : une constitution n'est pas un document abstrait qui recherche l'adhésion purement rationnelle de ceux qu'elle soumet, elle est un loi qui demande l'adhésion pour ainsi dire active d'un peuple en particulier (avec son histoire et ses références particulières), ce qui demande un attachement certes rationnel mais aussi sentimental ou passionnel. Ce qui est visé n'est pas le contenu de la constitution, mais son autorité : la constitution n'est pas une loi ordinaire, mais une loi extraordinaire qui appelle à la déférence en tant qu'elle véhicule des arrangements considérés comme suprême au bon fonctionnement du régime.

FreeJazz évoque l'évocation de Dieu dans la déclaration d'indépendance : les droits évidents par eux-mêmes qui ont leur source dans la volonté du créateur se doivent d'être respecter pour un peuple majoritairement chrétien avec plus de déférence que la législation ordinaire qui n'a comme source que la volonté humaine. Il est donc tout à fait compréhensible que pour asseoir l'autorité d'un texte dans un pays majoritairement chrétien, celle de Dieu soit invoquée. Maintenant, je répète la tolérance ou l'oppression que peut suggérer une telle référence s'observera à la pratique. Le chef d'état de Grande Bretagne est aussi à la tête de l'Eglise anglicane, ce n'est pas pour autant que le pays s'est fait oppresseur des autres religions, modes de vie, etc.

Oui sur l’adhésion du peuple et le cote "sacré" d'une constitution c'est juste.

Sauf que la en pratique ça semble contre productif sur ce point.

ça ressemble plus a de la provoc qu'a une tentative de faire adhérer les hongrois.

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Au sens Français classique (Renan) la nation c'est un rassemblement autour d'un désir de vivre ensemble, en ce sens des considérations esthétiques générales dans la constitution définissent ce qui constitue justement ce ciment national, où nous payons pour un service rendu à une communauté précise.

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La référence aux racines chrétiennes avait déjà été mentionnée lors du débat sur le traité constitutionnel en 2005, sans qu'à l'époque on y trouve de dérive dictatoriale. Seuls Jospin et le PS s'y étaient officiellement opposés.

Tous les pays musulmans intègrent une référence constitutionnelle aux valeurs de l'islam, sans que ce soit pour autant un motif pour restreindre la liberté de conscience.

Quant à l'utilité, elle est manifeste quand il s'agit d'adosser à la Constitution une Bill of Rights. Les Pères Fondateurs ont jugé bon d'intégrer une référence à Dieu dans la Déclaration d'Indépendance, puis la Constitution américaine, en tant que créateur de la Loi Naturelle qui rend les hommes égaux et doués de droits inaliénables. Dieu y est reconnu comme fondement de l'unité de la nation, et même du dollar. Est-ce un argument pour intenter un procès en libéralisme de la démocratie américaine? Non, puisqu'elle garantit la séparation des pouvoirs religieux et civils.

Dès lors, on peut s'interroger sur la légitimité de cette campagne anti hongroise de la part des bonnes consciences à géométrie variable qui approuvent par ailleurs nombre de lois arbitraires restreignant la liberté d'expression.

Enfin, il faut bien dire que parmi les légions d'anti-fascistes et journalistes vertueux critiquant cette Constitution hongroise, très peu l'on lue.

Le seul article à peu près informé que j'aie vu dans la presse :

http://www.lemonde.f…25212_3214.html

Je ne comprends pas cette fixette sur la référence aux racines chrétiennes -chose que je trouve déjà mauvaise- alors que c'est bien tout le reste que j'ai énoncé précédemment qui fait davantage débat. Une constiitution qui réduit la séparation des pouvoirs est à jeter point barre.

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La communauté française en Hongrie commence à perdre patience. Le gouvernement de Viktor Orban multiplie les lois controversées aux accents nationalistes et semble faire tout son possible pour réduire la présence des entreprises étrangères. Au risque d’oublier les règles européennes de libre concurrence. Un premier "plan de protection du pays" a instauré des "taxes de crise" frappant certains secteurs comme l’énergie, la grande distribution ou les banques. Or ces secteurs sont ceux qui comptent le plus d’entreprises étrangères.

En première ligne : la France avec des groupes comme EDF, Auchan, Suez et Veolia. Des lois spéciales ont également été votées, notamment concernant les tickets restaurant, un secteur trusté par les Français Sodexho, Accor et Chèque déjeuner. Or, depuis le 1er janvier, une loi a fait du ticket repas un monopole d’Etat.

http://www.europe1.fr/Economie/Hongrie-haro-sur-les-entreprises-francaises-895627/

Pauvres hongrois…

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Somme toute, on peut dire que la Hongrie copie les pays occidentaux. Comme le rappelle Quatremer, après tout, le manque de séparation des pouvoirs et le controle de l'économie sont des traditions en France, et l'UE en fait de même. Mais d'un point de vue libéral, c'est une dérive inacceptable.

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Les sorcières de Budapest

Qui a peur de Victor Orban ?

Les enfants désœuvrés s’amusent parfois à se faire peur en s’imaginant que leur ours en peluche les regarde d’un drôle d’air ou que le caniche de la voisine va se transformer en tigre pour les croquer tout crus.

C’est un peu l’impression que donnent, ces jours-ci, certains médias dans le traitement de « l’affaire hongroise ». Que s’est-il passé, pour émouvoir à ce point les bonnes âmes ? L’entrée en vigueur, le 1er janvier, de la Loi fondamentale de la Hongrie. Une constitution qui, à en croire l’Association européenne pour la défense des droits de l’homme, serait « contraire aux valeurs fondamentales de l’Union européenne » et mettrait en danger « la démocratie et l’Etat de droit en Hongrie ».

Des attaques qui laissent pantois mais révèlent deux choses : la pression démesurée du politiquement correct, et le peu de cas que font ses promoteurs de la souveraineté démocratique des Etats. La nouvelle loi fondamentale hongroise, adoptée par la coalition du Fidesz de Victor Orban et de l’Union civique hongroise malgré l’opposition de la gauche et de l’extrême droite, apparaît pourtant conforme aux critères les plus exigeants du constitutionnalisme libéral.

Conformément aux formes requises par la précédente constitution, le texte a en effet été adopté en février 2011 par les deux tiers de l’Assemblée nationale après consultation des 8 millions d’électeurs Hongrois, auxquels avait été envoyé un questionnaire relatif aux points essentiels de la future constitution. En somme, il s’agit d’une manière intéressante de combiner démocratie directe et démocratie représentative, puisque plus de 11 % des électeurs ont pris la peine de renvoyer les questionnaires.

Si l’on entre dans le vif du sujet, quels sont les principaux reproches faits à cette loi fondamentale ? Menacer l’équilibre des pouvoirs et réduire les compétences de la cour constitutionnelle. Deux arguments qui, au vu des textes, laissent songeur.

Tout d’abord, l’équilibre des pouvoirs semble largement assuré par les immenses prérogatives que détient l’Assemblée nationale, prérogatives qui feraient pâlir de jalousie les parlementaires français, y compris après la révision du 23 juillet 2008, censée rééquilibrer la Ve république. En vertu de l’article premier de la nouvelle Constitution, l’Assemblée nationale hongroise, « principal organe de représentation populaire », adopte et amende la Loi fondamentale, les lois, le budget, élit le président de la République et le ministre-président, la Cour constitutionnelle, le président de la Curie, le Procureur général, le Commissaire aux droits fondamentaux et le président de la Cour des Comptes d’état, vote la confiance au gouvernement, etc.

Second reproche, la réduction des pouvoirs de la cour constitutionnelle. Et second étonnement, l’article 24 de la loi fondamentale attribuant à ladite cour des compétences extrêmement larges et diversifiées – très supérieures à celle de notre Conseil Constitutionnel, dont on reconnaît pourtant qu’il est devenu le gardien privilégié de l’état de droit.

Dans ce cas, pourquoi tant de haine ? Si les bonnes âmes, de Washington à Bruxelles et à Strasbourg, se déchaînent contre les sorcières de Budapest, de toute évidence, ce n’est pas pour des motifs juridiques sérieux mais pour un ensemble de (mauvaises) raisons politiques.

Ainsi, la nouvelle loi fondamentale serait « contraire aux valeurs fondamentales de l’Union européenne », notamment parce que son article II dispose que « La dignité humaine est inviolable. Tout être humain a droit à la vie et à la dignité humaine, il convient de défendre la vie de l’embryon depuis la conception », ou encore, un article IV, qui après avoir mentionné le « droit à la liberté et à la sécurité personnelle », évoque l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle qui, toujours selon la Commission de Venise, « ne se conforme pas aux normes européennes en matière de droits de l’homme ».

Or, derrière ces arguties, ce sont d’autres éléments qui dérangent les gardiens autoproclamés des Valeurs : la volonté clairement affichée de s’inscrire dans une histoire, une continuité culturelle, spirituelle et religieuse, en un mot, de revendiquer une véritable identité nationale, insoluble dans le melting-pot de la nouvelle Europe ou de la mondialisation heureuse. Qu’est-ce donc que cette « fierté hongroise » qui les conduit à proclamer dans la constitution que leur « roi Saint Etienne, il y a mille ans, a placé l’état hongrois sur des fondations solides et a fait de (leur) patrie une part de l’Europe chrétienne », sinon une manifestation quasi pathologique de nationalisme, c’est-à-dire un refus scandaleux de se fondre dans le grand tout ?

En réalité, le vrai scandale est dans l’ingérence, absolument injustifiée, dans les affaires internes d’un état membre de l’Union, et plus précisément, dans l’acte le plus étroitement liée à l’essence de la souveraineté, l’élaboration de la norme fondamentale destinée à « constituer » la société, à y organiser les rapports sociaux et à y définir les pouvoirs. La principale caractéristique d’une constitution est d’être inconditionnelle, c’est-à-dire, de n’être soumise à personne, sinon à la seule volonté du souverain.

Cette ingérence moralisatrice porte ainsi une grave atteinte à la souveraineté du peuple hongrois qui, en donnant à la coalition dirigée par Victor Orban une majorité des deux tiers, l’avait expressément autorisé à établir cette nouvelle Loi fondamentale, et à ainsi sortir du vide juridique où se trouvait le pays depuis la chute du régime communiste. En présupposant qu’un peuple n’est pas suffisamment adulte pour gérer ses propres affaires, c’est au principe démocratique lui-même que la chasse aux sorcières de Budapest porte atteinte.

http://www.causeur.fr/les-sorcieres-de-budapest,14601

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