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Loi "Pompidou-Giscard" 1973


Nartreb

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Il faudrait déjà imaginer 2 entreprises suffisamment connes pour construire 2 autoroutes côte à côte, là où une seule suffirait largement pour absorber le trafic sur cette portion.

Les amateurs d'histoire ferroviaire ont en mémoire la photo montrant deux rapides New-York - Chicago de deux compagnies concurrentes (je pense de mémoire qu'il s'agit de la Pennsylvania et de la New York Central) qui partaient à la même heure et faisaient la course pour montrer qu'ils étaient les plus rapides, sur deux lignes (donc 4 voies) concurrentes et parallèles, et côte à côte là où était prise la photo. Dans les années 60 elles allaient vers une faillite qui les amenèrent à fusionner, pour, finalement abandonner le trafic voyageurs (comme les autres compagnies nord américaines) dans les années 70.

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Au fait, à votre avis, est-ce qu'on peut dire que les intérêts que l'état paye sur la dette auraient été de l'inflation si l'état avait pu emprunté à taux 0 ? (considérant l'improbable que les montants empruntés eussent été les même)

Et dans cette hypothèse, quel aurait été l'inflation depuis les années 70 comparé à celle que l'on a connu ?

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Au fait, à votre avis, est-ce qu'on peut dire que les intérêts que l'état paye sur la dette auraient été de l'inflation si l'état avait pu emprunté à taux 0 ? (considérant l'improbable que les montants empruntés eussent été les même)

Hmmm peut-être (il faudrait voir avec un spécialiste de la monnaie), mais ce qui est certain, c'est que les montants empruntés n'auraient pas du tout été les mêmes. A chaque fois qu'un Etat a pu durablement emprunter à taux zéro à sa banque centrale, ça a fini façon Weimar, Serbie ou Zimbabwe. A chaque fois.

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  • 2 months later...

Faudra que je relise le post sur la vidéo de Paul Grignon car malgré toutes ces explications, y a encore des trucs qui m'échappent. Notamment sur les mécanismes de la création monétaire. Je sais grosso modo que les banques centrales peuvent créer de la monnaie qu'elles prêtent aux banques privées, il me semble également que les banques privées peuvent créer de la monnaie scripturale, mais je ne connais pas les détails, par exemple l'intérêt de faire créer de la monnaie supplémentaire par les banques centrales alors que les banques privées en créent déjà (ainsi que les critères employés pour autoriser ou non cette création), ni si l'argument consistant à dire que le fait de préter de l'argent avec un taux d'intérêt permet aux banque de s'accaparer progressivement toute la masse monétaire est juste ou non (et si non pourquoi) etc… Il n'existe pas vraiment de site clair qui aille en même temps au fond des choses. C'est soit simpliste, soit ultra technique et donc imbitable, soit intéressant mais incomplet.

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Ce ne sont pas les mêmes masses monétaires. Ainsi, les banques commerciales ne font pas M0, seulement la BC.

Pour la partie "intérêt", demande-toi comment ça a pu marcher pendant 3000 ans (les prêts à intérêts existent depuis un moment), et pour la partie banque, ça existe depuis au moins 500 ans sans problèmes majeurs (à l'exception des fines interventions de l'état).

En substance : c'est du vent pour trouver un coupable (les banques, le système, les méchants apatrides, …).

Et en réalité, c'est effectivement très simple, mais les gens aiment compliquer à loisir ou penser à rebours histoire d'arriver à prouver leurs dires. Le mieux, c'est d'étudier un peu l'histoire de la monnaie et de la banque.

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Faudra que je relise le post sur la vidéo de Paul Grignon car malgré toutes ces explications, y a encore des trucs qui m'échappent. Notamment sur les mécanismes de la création monétaire. Je sais grosso modo que les banques centrales peuvent créer de la monnaie qu'elles prêtent aux banques privées, il me semble également que les banques privées peuvent créer de la monnaie scripturale, mais je ne connais pas les détails, par exemple l'intérêt de faire créer de la monnaie supplémentaire par les banques centrales alors que les banques privées en créent déjà (ainsi que les critères employés pour autoriser ou non cette création), ni si l'argument consistant à dire que le fait de préter de l'argent avec un taux d'intérêt permet aux banque de s'accaparer progressivement toute la masse monétaire est juste ou non (et si non pourquoi) etc… Il n'existe pas vraiment de site clair qui aille en même temps au fond des choses. C'est soit simpliste, soit ultra technique et donc imbitable, soit intéressant mais incomplet.

La vidéo de Paul Grignon contient pas mal de conneries.

Un truc pour y voir plus clair: comprendre que les seuls vrais euros proviennent de la banque centrale.

Les euros créés par les banques ne sont pas de vrais euros, ce sont des monnaies privées en quelque sorte: des euro-BNP, des euro-SocGen, etc.

L'astuce: tout ces euros "prives" sont convertibles en vrais euros au ratio de 1:1, c'est ce qu'on fait quand on va au distributeur par exemple: on converti les euros-BNP de notre compte courant en billets, qui eux sont de vrais euros émis par la banque centrale.

Pour pouvoir convertir leur euros prives en vrais euros, les banques doivent garder un certain nombre de vrais euros en stock (la réserve fractionnaire).

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Est-ce que, lorsque les banques commerciales (je parle bien des banques commerciales) achètent des bons du Trésor, elles le font en créant de la monnaie ? (c'est une vraie question, moi je ne sais pas)

Rothbard semble dire que oui, page 172 de The Mystery of Banking : http://mises.org/Boo…ryofbanking.pdf

Si tel est le cas, et vu que les bons du Trésor sont beaucoup achetés par les banques commerciales, la loi de 1973 ne préserverait pas du tout de la création monétaire. Elle ajouterait seulement des intérêts à de la création monétaire, et ses pourfendeurs auraient 100% raison.

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La vidéo de Paul Grignon contient pas mal de conneries.

Un truc pour y voir plus clair: comprendre que les seuls vrais euros proviennent de la banque centrale.

Les euros créés par les banques ne sont pas de vrais euros, ce sont des monnaies privées en quelque sorte: des euro-BNP, des euro-SocGen, etc.

L'astuce: tout ces euros "prives" sont convertibles en vrais euros au ratio de 1:1, c'est ce qu'on fait quand on va au distributeur par exemple: on converti les euros-BNP de notre compte courant en billets, qui eux sont de vrais euros émis par la banque centrale.

Pour pouvoir convertir leur euros prives en vrais euros, les banques doivent garder un certain nombre de vrais euros en stock (la réserve fractionnaire).

En faisant des recherches hier je suis tombé sur le site de gdm, ce qui a clarifié par mal de choses. En fait, la monnaie scripturale créé par les banques commerciales est une promesse de verser l'équivalent d'euros BCE (au ratio 1:1 donc, comme tu le dis Jubal). Du coup il n'y a plus rien d'ésothérique, une banque privée est comme un particulier, elle peut très bien créer une promesse de verser x euros BCE à un particulier, à condition que cette promesse soit adossés sur des actifs ayant une valeur au moins équivalente (arrêtez-moi si je me trompe) en inscrivant par exemple x euros BNP sur son compte. D'ailleurs, la monnaie BNP peut-être utilisée comme une monnaie réelle si les deux acteurs d'une transaction ont tous les deux un compte à la BNP. C'est seulement dans le cas où le client veut payer quelqu'un qui n'a pas de compte à la BNP (par exemple si il veut faire un virement sur un compte de la caisse d'épargne, ou si il veut retirer des billets de banque pour faire ses courses chez un commerçant) que la banque convertira sa monnaie scripturale (euros BNP) en monnaie "réel" (euro BCE), acceptée par tous les résidents de la zone euro (contrairement à la monnaie BNP qui n'est acceptée que par les clients ayant un compte à la BNP).

Pour la question des intérêts, l'explication de gdm étant un peu compliquée, voilà comment je pense avoir compris les choses en simplifiant son raisonnement : considérons un modèle de l'économie dans lequel on aurait d'une part le secteur bancaire (ensemble de toutes les banques privées et banques centrales d'une zone monétaire) que j'appelle B, et de l'autre un ensemble de producteurs/entreprises {P1, P2, P3…}, entités comprenant les actionnaires et les salariés pour chaque entreprise. D'une part il me semble que Paul Grignon et ses semblables commettent une première erreur en supposant que le seul moyen de posséder de l'argent est de l'emprunter à B (secteur bancaire). Un producteur peut très bien vendre directement des produits à B (ce dernier étant composé d'être humains ayant besoin de se nourir, se loger etc…) en échange d'argent, qui sera donc disponible immédiatement sans devoir payer des intérêts dessus.

Maintenant, en supposant qu'un producteur P1 ait besoin d'emprunter de l'argent (pour augmenter son capital par exemple), voici comment je comprend la chose : B lui verse 1000 euros, ce qui représente une injection d'argent dans le système économique, que notre producteur devra rembourser au bout d'un an avec 10% d'intérets. Le producteur dépense ces 1000 euros en achetant du matériel et des ressources diverses à P2, P3 etc… (les 1000 euros sont donc toujours présents dans l'économie, dispersés entre tous les producteurs). Grace à son travail, P1 va peu à peu produire des biens qu'il va échanger contre l'argent des autres producteurs. Au bout de quelques mois, il aura réussi à récupérer ses 1000 euros initiaux. Là, Paul Grignon pose la question suivante : comment fera t-il pour rembourser les intérêts puisqu'il n'y a que 1000 euros en circulation ? Il répond à cette question en disant qu'il devra les emprunter à la banque, qui lui demandera les intérêts des intérêts etc… On peut faire alors une objection en se disant qu'en fait, B se fout d'empocher les 100 euros d'intérêts. En effet, cet argent représentant une promesse de pouvoir d'achat de la part de B, elle ne vaut donc plus rien une fois revenue dans les mains de ce dernier (une promesse faite à soi-même n'ayant aucune valeur). Pourtant, B veut malgré tout être rémunéré pour ce prêt, ce qui est normal. Pour comprendre le problème, il le poser correctement : que veut le secteur bancaire ? Réponse :

1. Que l'argent injecté dans le système, qui représente une promesse de pouvoir d'achat du secteur bancaire, soit détruit (ou qu'il lui soit restitué, ce qui revient au même).

2. D'être rémunéré pour ce service et ce risque.

Le 1 est réalisé car notre producteur a récupéré sa mise initiale en fabriquant et en vendant ses produits. Pour le 2, il faudrait donc que P1 fournisse gratuitement des produits ou des services valant 100 euros à la banque. Le problème c'est que le secteur bancaire n'a pas forcément besoin de ces produits là en particulier, ni à ce moment précis. Il a alors recourt à une astuce : au moment où il prête l'argent à P1, il va également créer 100 euros (au vu et au su de tout le monde, qui l'accepte du fait que P s'est engagé par contrat à reverser une somme équivalente au secteur bancaire). Ces 100 euros supplémentaires pourront alors être dépensés par le secteur bancaire (pour rémunérer ses actionnaires, payer ses salariés…) qui va, par l'intermédiaire de ces personnes, acheter des produits et services offerts par P1, P2, P3 etc… Au final, ces 100 euros seront injectés dans l'économie et P1 pourra donc les récupérer en fabriquant et en vendant l'équivalent de y euros de produits (y = 100 - l'argent que les employés/actionnaires du secteur bancaire ont éventuellement dépensé chez lui lorsque le secteur bancaire a créé l'argent des intérêts). Au final, P1 pourra rembourser le capital et les intérêts au secteur bancaire.

Une des objections des Grignonistes sur le site de GDM est que cette création ex nihilo des intérêts par le secteur bancaire est injuste, dans le sens où il percevrait la rémunération deux fois : une première fois en dépensant l'argent ainsi créé, et une deuxième fois en récupérant, sous forme de monnaie, les intérêts lors du remboursement par P1. Cet argument est évidemment stupide car la monnaie des intérêts, les 100 euros, n'ont de la valeur qu'à l'extérieur du secteur bancaire. Une fois retournés chez B, ils ne valent plus rien. Il est donc logique qu'en contrepartie la banque crée et dépense la somme correspondante chez les différentes entreprises.

J'ai simplifié volontairement le problème en regroupant toutes les banques en une seule entité, histoire de ne pas être obligé de jongler entre les euros BPN, LCL et BCE, du coup je ne sais pas en détail comment se passe la création de ces intérêts par le secteur bancaire (sont-il créés par la banque commerciale, par la BCE, est-ce un mix entre les deux et comment sont-ils créés…) mais à la limite ça relève surtout du détail, l'intérêt de ce raisonnement étant de pouvoir réfuter la théorie des intérêts composés, qui voudrait que le prêt avec intérêts oblige l'économie à être en perpétuelle croissance sous peine de voir toutes les richesses syphonnées par le secteur bancaire. Le système monétaire actuel, bien qu'instable, ultra réglementé etc… est quand même valide, dans le sens ou il interdit toute grignonerie.

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En fait, la monnaie scripturale créé par les banques commerciales est une promesse de verser l'équivalent d'euros BCE

Oui "promesse de conversion en euro-BCE" c'est une manière de voir les choses, mais ça va dans les 2 sens: la banque converti aussi les euros-BCE en euros-BNP (quand on dépose de l’argent par exemple).

Autant dire que les euros-BCE et les euro-BNP sont convertibles, c'est plus simple.

D'une part il me semble que Paul Grignon et ses semblables commettent une première erreur en supposant que le seul moyen de posséder de l'argent est de l'emprunter à B (secteur bancaire). Un producteur peut très bien vendre directement des produits à B (ce dernier étant composé d'être humains ayant besoin de se nourir, se loger etc…) en échange d'argent, qui sera donc disponible immédiatement sans devoir payer des intérêts dessus.

C'est comme ça que j'ai essaye de l'expliquer en commentaire sur le blog d'h16.

Une autre façon de voir, c'est que la banque depense les intérêts qu'elle perçoit, et donc les intérêts reviennent dans la masse monétaire disponible pour rembourser les autres emprunts. Donc pas besoin d'augmenter la masse monétaire et d'emprunter plus.

Paul grignon a répondu a cet argument par une démonstration très longue, très compliquée et très confuse. J'ai pas compris grand chose, mais j'ai l'impression que c'est de l'enfumage, et qu'il a réussi a s'enfumer lui même.

Un des point de sa démonstration, c'est que si le banquier ne dépense pas les intérêts alors ceux-ci ne reviennent pas dans l’économie. Et donc il faut emprunter plus.

Soit, mais c'est tout aussi vrai quand un boulanger ou un chauffeur de bus ne dépense pas une partie de son salaire, ça n'a rien de spécifique a la banque.

Donc oui si j'enterre un billet de 500 euro au fin fond d'une foret, celui ci disparaît de la circulation, so what ?

Même dans le cas limite ou une dette envers les banques existerait mais avec zéro monnaie en circulation (car enterrée un peu partout dans les forets), il serait toujours possible de rembourser en vendant des biens et services a la banque.

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C'est comme ça que j'ai essaye de l'expliquer en commentaire sur le blog d'h16.

Une autre façon de voir, c'est que la banque depense les intérêts qu'elle perçoit, et donc les intérêts reviennent dans la masse monétaire disponible pour rembourser les autres emprunts. Donc pas besoin d'augmenter la masse monétaire et d'emprunter plus.

Paul grignon a répondu a cet argument par une démonstration très longue, très compliquée et très confuse. J'ai pas compris grand chose, mais j'ai l'impression que c'est de l'enfumage, et qu'il a réussi a s'enfumer lui même.

Un des point de sa démonstration, c'est que si le banquier ne dépense pas les intérêts alors ceux-ci ne reviennent pas dans l’économie. Et donc il faut emprunter plus.

Soit, mais c'est tout aussi vrai quand un boulanger ou un chauffeur de bus ne dépense pas une partie de son salaire, ça n'a rien de spécifique a la banque.

Donc oui si j'enterre un billet de 500 euro au fin fond d'une foret, celui ci disparaît de la circulation, so what ?

Même dans le cas limite ou une dette envers les banques existerait mais avec zéro monnaie en circulation (car enterrée un peu partout dans les forets), il serait toujours possible de rembourser en vendant des biens et services a la banque.

Ton explication est encore plus simple et naturelle, du coup on peut conclure que le paradoxe qui consiste à dire qu'on ne peut pas rembourser 1100 euros avec 1000 est résolue en constatant que sur les 1000 euros, certains d'entre eux seront utilisés plusieurs fois (grace au fait que l'argent n'est pas statique, il circule également du banquier vers le reste de l'économie).

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J'ai une question à propos de la création monétaire : à partir de quand peut-on parler "planche à billet" ? Dès lors que c'est la Banque Centrale qui prête, car elle crée de la monnaie M0, c'est ça ? Une banque commerciale ne peut pas faire tourner la planche à billet, c'est ça ?

Un mec sur twitter me dit qu'on ne peut parler de planche à billet que si la Banque Centrale prête à 0%, si elle met un intérêt supérieur ce ne serait pas le cas… Bullshit n'est-ce pas ?

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Stricto sensu la planche à billet produit les billets de la banque centrale, ou par extension directe sa monnaie électronique, donc c'est de la base monétaire M0. Le reste est du crédit dont ls couches successivent s'empilent en masse monétaire M1 … M3. Par extension indirecte on utilise l'expression "planche à billet" aussi pour désigner l'extension du crédit dans la mesure où la puissance publique, via la banque centrale publique (taux d'intérets, ratios bancaires pour emprunt, gages exigés pour tout prêts ordinaire, gages ), via la régulation en place (ratios de différentes catégories d'actifs bancaires, etc.) et via la fiscalité (faveur accordée aux revenus de l'emprunt face aux revenus des capitaux propres), pilote en réalité globalement la masse monétaire. Les prêteurs privés choisissent les emprunteurs et se répartissent ainsi la prise de risque mais fondamentalement ils ne contrôlent pas la masse monétaire face aux décisions publiques.

Pour revenir à la loi de 1973, dans le contexte des banques centrales contemporaines sans convertibilité, j'approuve la disposition monétariste consistant à neutraliser l'inflation des prix (hum… laquelle ?), et pour cela à combattre la déflation des prix lors des périodes de contraction du crédit, quitte à augmenter la base monétaire. Dans ce cadre de lutte contre la déflation, les taux directeurs proches de 0 sont dangereux et illégitime, aussi je préfère que la planche à billet remplace une partie des impôts.

Ensuite il y a un débat (pour se contenter des écoles libérales) entre monétaristes et autrichiens sur la pertinence de lutter contre la déflation. Dans un pays doté d'une législation sociale libérale, la déflation n'est pas un problème de changement des prix, mais un problème monétaire de disponibilité de liquidités. Quand une bulle surévaluant des actifs (ou une activité future) éclate, la faiblesse des actifs restant suscite une soudaine préférence pour l'épargne et les personnes endettées ont donc une soudaine difficulté à trouver des liquidités (en renouvellement de prêt ou en ventes commerciales). L'approche monétariste consiste à adoucir ce phénomène par une neutralisation monétaire de la déflation, alors que l'approche autrichienne consiste à laisser collectivement intacte la liberté de purge individuelle, quitte à ce que, trop soudaine, elle engendre des faillites en cascade.

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Ok, merci pour l'explication. Donc quand une banque centrale rachète de la dette publique, que ce soit via un taux d'intérêt nul ou positif, elle crée bien de la monnaie M0, et fait donc tourner la planche à billet stricto sensu ?

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Ok, merci pour l'explication. Donc quand une banque centrale rachète de la dette publique, que ce soit via un taux d'intérêt nul ou positif, elle crée bien de la monnaie M0, et fait donc tourner la planche à billet stricto sensu ?

En fait, la banque centrale prête à plusieurs emprunteurs. Schématiquement :

- elle prête à des banques privées à un taux d'intérêt positif

- elle prête à l'état (directement ou indirectement) à un taux d'intérêt négatif, voire au taux de -100%

Les taux auquels une banque centrale prête à l'état sont toujours officiellement des taux supérieurs ou égaux à zéro. Mais, en réalité, tout le monde sait que, contrairement aux personnes privées, les états ne payent jamais leurs dettes, c'est pourquoi le taux auquel les états empruntent est toujours un taux fortement négatif. C'est pour cela que la masse monétaire M0 ne cesse d'augmenter et que l'on parle de "planche à billets".

Toutes les banques centrales ont historiquement été crées dans ce but : prêter aux états sans limite de montant et sans limite de durée. Des lois comme la loi "Pompidou-Giscard" ne sont que des lois visant à donner aux banques centrales une respectabilité de façade. Avec ou sans ce type de lois, la mission (créée par le gouvernement) d'une banque centrale a toujours été et sera toujours de prêter à l'état sans limite de montants et sans limite de durée.

édit : j'ai écrit le mot état avec une majuscule mais c'est automatiquement remplacé par une minuscule. Je n'avais pas encore été confronté à ce problème.

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Ton explication est encore plus simple et naturelle, du coup on peut conclure que le paradoxe qui consiste à dire qu'on ne peut pas rembourser 1100 euros avec 1000 est résolue en constatant que sur les 1000 euros, certains d'entre eux seront utilisés plusieurs fois (grace au fait que l'argent n'est pas statique, il circule également du banquier vers le reste de l'économie).

Félicitations! vous venez de frôler la notion de vitesse de circulation de la monnaie. Dans le flot de fils et de messages parlant de monnaie, je n'ai trouvé que deux fois une mention faite de cette notion (il y en a sûrement plus, mais je n'ai pas tout lu :blush: et je suis encore jeune, sur le forum). En principe, comme je l'avais dit dans ma présentation initiale, je ne m'implique pas dans des discussions sur la monnaie (le sujet ne me passionne pas), mais ma formation économique est suffisante pour me faire considérer que ne pas tenir compte de la vitesse de circulation dénote une ignorance du sujet assez marquée.

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  • 4 weeks later...

Je suis totalement d accord avec le fait que jouir de la planche a billet pour payer les déficit est une hérésie.

Mais pour un financement public prometteur de futurs profit?

L état veux financer une autoroute qui coute 100 millions d euros:

Solution numero un:

-l état imprime de l argent (100 millions) pour son financement, chaque année il renverra 10 millions ( prélevés sur les péages) á la banque de france qui seront "détruit".

Solution numero deux:

-l´état emprunte les 100 millions a une banque a un taux fixe de 5% d´ interet, , chaque année il remboursera 10 millions + 100000 euros d interets a la banque.

dans la solution numero 1, l argent est créé a partir de rien donc potentiellement inflationniste, mais dans la solution 2 aussi:

suivant la regle des réserves fractionnaires, la banque crée l argent au moment de la dette .

Donc le risque d´inflation serait le meme dans les deux cas.

En quoi la premiere solution serait pire?

Au contraire, par un jeu d ´écriture comptable 100000 euros sont transférés de l état á la banque.

Il n'y a pas que les banques qui prennent des dettes de l'Etat. Si tel était le cas, alors les banques auraient toutes les dettes des Etats, mais ce n'est pas le cas.

Il y a aussi des épargnants réels, via les assurances vie, les OPCVMs et le livret A.

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C'est faux, environ 65% je crois. A voir :

http://www.youtube.com/watch?v=5O3zhXXs5Hk

Vidéo salutaire pour la partie calcul.

Mais il reste tout de même qu'on ne paie des intérêts que sur une somme empruntée. Autrement dit, même si la dette avait été constituée de 100% des intérêts, c'est parce que l'état avait emprunté comme un goret avant. Et ça, ce n'est pas de la bonne gestion, quoi qu'on en dise.

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  • 1 month later...

Il est faux de dire, comme certains sur ce forum, que la meilleure chose à faire aurait été de ne pas s'endetter : tant que le coût marginal d'un euro de dette est inférieur à son bénéfice marginal, l'état a tout intérêt à s'endetter.

Le débat sur la loi de 1973 est en partie, et en partie seulement, une escroquerie, comme le montre cet article de l'excellent blog contre-debat. Il est des situations, comme celle de la Grèce actuellement, et de la France si les choses continuent ainsi, où l'état a tout intérêt à emprunter auprès de sa banque centrale.

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Il est faux de dire, comme certains sur ce forum, que la meilleure chose à faire aurait été de ne pas s'endetter : tant que le coût marginal d'un euro de dette est inférieur à son bénéfice marginal, l'état a tout intérêt à s'endetter.

C'est pour cela qu'il est mauvais que l'état se finance par la planchabiai.

La banque centrale étant capable de manipuler ce cout, l'état aura toujours intérêt à s'endetter.

Maintenant, avec une politique monétaire stable, l'état n'aurait pas la même facilité à financer son déficit.

Cependant, ce n'est pas l'utilisation du déficit qui est néfaste - l'utilser pour permettre des réforme structurelles est bénéfique -, mais son utilisation systématique pour financer un état obèse avec des services médiocres.

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Il est faux de dire, comme certains sur ce forum, que la meilleure chose à faire aurait été de ne pas s'endetter : tant que le coût marginal d'un euro de dette est inférieur à son bénéfice marginal, l'état a tout intérêt à s'endetter.

C'est quoi le bénéfice marginal de la dette ?

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Cependant, ce n'est pas l'utilisation du déficit qui est néfaste - l'utilser pour permettre des réforme structurelles est bénéfique -, mais son utilisation systématique pour financer un état obèse avec des services médiocres.

Un déficit est toujours néfaste, il l'est en entreprise, il devrait l'être également pour un Etat. Juste ça ne signifie pas que c'est la fin du monde.

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Je me demande une chose.

A part chez les économistes/journalistes/commentateurs divers sur cette question qui prennent la peine de faire un historique complet, on parle peu, voir jamais, de la fin de Bretton-Wood en 1971 (et définitivement en .. 1973 avec les tx de change flottants)

Or, si j'ai bien compris ce mécanisme, s'endetter durant cette époque revenait à s'endetter en dollar et demandait de l'or, ce qui coûtait très cher aux autres pays que les USA.

Comme par miracle, c'est la fin de cet accord qui ouvre la voie a 40 ans de budgets déséquilibrés la plupart du temps (il me semble qu'en France, ça n'a plus jamais été en équilibre, en Belgique, sous Dehaene ce fut le cas durant les 90's pour redressement de la dette, justement…), à mon avis, ça joue un rôle bien plus important que cette loi, surtout que cette loi n'existe qu'en France et que vu que la politique de la dette s'est généralisée, je ne vois pas en quoi elle expliquerait quoi que ça soit ailleurs.

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C'est pour cela qu'il est mauvais que l'état se finance par la planchabiai.

La banque centrale étant capable de manipuler ce cout, l'état aura toujours intérêt à s'endetter.

Je ne suis pas d'accord : la banque centrale ne peut pas manipuler le coût de l'endettement. Elle peut manipuler ses taux d'intérêts, en proposant des taux nuls pour l'état ; c'est ce qu'on appelle couramment la planche à billets. Or le financement par la planche à billets a un coût : l'inflation. Et tant que le coût marginal de l'inflation est inférieur au gain marginal de l'endettement, l'état a toujours intérêt à s'endetter, même en faisant tourner la planche à billets.

Tout ceci est mieux expliqué dans l'article du blogue Contre Débat, que j'avais cité quelques messages plus haut.

C'est quoi le bénéfice marginal de la dette ?

Le bénéfice marginale de la dette est le bénéfice que l'on retire grâce au dernier euro dont on s'est endetté. Par exemple, si l'état finance, en s'endettant, la costruction d'un aéroport dans une région enclavée, cet investissement produira un gain (une plus grande attractivité de la région, un meilleur dynamisme commercial…). Mais il ne faut pas oublier que cet investissement a un coût, qui comprend entre autres les intérêts de la dette : Si l'état fait construire un aéroport de petite taille, les gains seront importants et les coûts faibles. SI à l'inerse il fait construire un aéroport de trop grande taille, les gains seront un peu supérieurs, mais les coûts eux auront explosé (imaginez un aéroportt de la taille de Roissy Charles de Gaulle dans la Creuse : plusieurs pistes ne seraient jamais utilisées !). Entre ces deux situations il existe un juste milieux : c'est un aéroport d'une taille telle que si l'on dépense un euro en plus pour l'agrandir, cet euro supplémentaire dépensé ne rapporte rien ; c'est à dire un aéroport d'une taille telle que le bénéfice marginal de son agrandissement est nul.

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Il est faux de dire, comme certains sur ce forum, que la meilleure chose à faire aurait été de ne pas s'endetter : tant que le coût marginal d'un euro de dette est inférieur à son bénéfice marginal, l'état a tout intérêt à s'endetter.

Le bénéfice marginale de la dette est le bénéfice que l'on retire grâce au dernier euro dont on s'est endetté. Par exemple, si l'état finance, en s'endettant, la costruction d'un aéroport dans une région enclavée, cet investissement produira un gain (une plus grande attractivité de la région, un meilleur dynamisme commercial…). Mais il ne faut pas oublier que cet investissement a un coût, qui comprend entre autres les intérêts de la dette : Si l'état fait construire un aéroport de petite taille, les gains seront importants et les coûts faibles. SI à l'inerse il fait construire un aéroport de trop grande taille, les gains seront un peu supérieurs, mais les coûts eux auront explosé (imaginez un aéroportt de la taille de Roissy Charles de Gaulle dans la Creuse : plusieurs pistes ne seraient jamais utilisées !). Entre ces deux situations il existe un juste milieux : c'est un aéroport d'une taille telle que si l'on dépense un euro en plus pour l'agrandir, cet euro supplémentaire dépensé ne rapporte rien ; c'est à dire un aéroport d'une taille telle que le bénéfice marginal de son agrandissement est nul.

Ce raisonnement est fallacieux puisqu'il ne prend pas en compte l'effet d'éviction de la dette publique sur la dette privée.

C'est ballot quand même d'oublier le coût d'opportunité dans un raisonnement économique. Même avec un aéroport de taille optimale l'endettement serait nuisible puisque c'est autant d'investissement privé, à priori plus productif, qui n'aura pas lieu.

*qui pour exister nécessite un Etat pur et parfait (donc qui, dans la réalité, n'aura jamais une taille optimale).

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Ce raisonnement est fallacieux puisqu'il ne prend pas en compte l'effet d'éviction de la dette publique sur la dette privée. C'est ballot quand même d'oublier le coût d'opportunité dans un raisonnement économique.

Même avec un aéroport à taille parfaite* l'endettement serait nuisible puisque c'est autant d'investissement privé, à priori plus productif, qui n'aura pas lieu.

Mon raisonnement n'est pas fallacieux, car vous pouvez très bien intégrer l'effet d'éviction dans les coûts de l'investissment public. L'aéroport produit ne sera que plus petit.

En revanche vous partez d'un présupposé énomre : l'investissement privé est plus productif que l'investissement public. Cela reste à démontrer, surtout lorsqu'il s'agit d'un investissement important comme un aéroport… Expliquez-moi comment un aéroport comme Roissy Charles de Gaulle aurait pu être construit uniquement avec des investissments privés : un aéroport constitue une externalité positive. Or les externalités font partie de ce que les économistes appellent les défaillances de marché !Le marché libre et autorégulateur ne parvient pas toujours à allouer efficacement les ressources !

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