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Traductions pour Contrepoints, Wikiberal et autres


Nick de Cusa

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Tu dis ici que tu le réserves, puis tu le traduis, et enfin pour le résultat, soit tu le postes ici, soit tu l'envoies à redaction@contrepoints.org (en mentionnant ton pseudo, afin qu'on fasse le lien). Simple, non ? :)

Ok, merci. J'étais perturbée par le Google Doc de la première page et pensais qu'un autre s'était peut-être créé.

 

 

Ça c'est une des questions fondamentales :

 

Pourquoi quand un pays devient prospère par la liberté, le socialisme remonte-t-il ? (Le Chili) 

 

http://humanprogress.org/blog/chile-is-thriving-so-why-is-socialism-rising

 

Je prends ^_^

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Je veux bien votre opinion sur ma traduction avant de l'envoyer à CP.

 

Merci d'avance :)

 

 

Sept citations qui prouvent qu’Hitler était socialiste et fier de l’être

 

 

#1. « J’ai beaucoup appris du Marxisme […] et je n’ai pas de difficultés à l’admettre »

 

Hitler a pu dénoncer publiquement le Marxisme, du fait de sa guerre contre l’URSS, mais en privé il a toujours affirmé être de sincèrement de gauche. À Otto Wagener il affirma que le problème avec les politiciens de la République de Weimar était qu’ils « n’avaient même pas lu Marx ». Il considérait que le problème des communistes allemands était qu’ils ne comprenaient pas la différence entre principes et tactiques. Il les considérait comme des simples pamphlétaires là où il considérait qu’il avait « mit en pratique ce que ces colporteurs et gratte-papiers avaient à peine esquissé ». Il affirmait franchement que « tout le National Socialisme » était fondé sur Marx.

 

 

#2. [Ma tâche est de]« convertir le volk (peuple) allemand au socialisme sans simplement tuer les vieux individualistes »

 

Hitler voulait utiliser l’ancienne classe libérale, les entrepreneures et les initiatives individuelles, pour construire le socialisme en Allemagne. Le socialisme se définit comme étant la propriété publique des moyens de productions et, au lieu de faire comme Staline en en éliminant les capitalistes, il s’est simplement engagé à confisquer leur capital. L’économie peut facilement être contrôlée en dépossédant la classe capitaliste de leurs moyens de production, et en guidant leurs capacités productives via les mains de l’État.

 

 

#3. « Si nous sommes socialistes, alors nous devons forcément être antisémite – et l’opposé, dans ce cas, c’est le Matérialisme et le Mammonisme, auxquels nous cherchons à nous opposer. » « Comment, en tant que socialiste, ne pouvez-vous pas être antisémite ? »

 

Extrait d’un discours prononcé au parti National Socialiste en août 1920, à Munich, par Hitler à propos des races et de la politique. Il est ainsi bien établi que les socialistes de l’époque défendaient les politiques eugénistes, comme il l’avait toujours fait par le passé. En effet, à cette époque, tout ceux qui défendaient l’idée de génocide se revendiquaient socialiste.

 

 

#4. Nous devons « trouver et suivre la route menant de l’individualisme au socialisme sans passer par la révolution »

 

En parlant à ses fidèles, Hitler affirmait que le problème avec le communisme russe était qu’ils avaient choisi la voie révolutionnaire. Si l’individualisme devait être détruit, alors la révolution était la solution la plus douloureuse et la plus difficile pour mettre à bas le capitalisme. Marx et Lénine avait les bons objectifs en tête, ils ont simplement choisi la mauvaise tactique.

 

 

#5. « Pourquoi avons nous besoins de socialiser les banques et les usines ? Nous devons socialiser les êtres humains. »

 

La conception hitlérienne de l’unité nationale était de socialiser directement le peuple. Il voulait nationaliser non-seulement les industries, mais nationaliser jusqu’aux individus eux-mêmes. Les individus sont les serviteurs de l’État, et le Socialisme est la solution de tous les maux de la société.

 

 

#6. «  Nous sommes socialistes, nous sommes les ennemis du système capitaliste actuel, exploiteur de la faiblesse économique, avec ses salaires injustes, avec son évaluation injuste de la personne humaine en fonction de sa richesse et de son capital plutôt que par sa responsabilité et sa performance, et nous sommes déterminés à détruire ce système par tout les moyens. » 1927

 

Est-il vraiment nécessaire d’expliquer plus en détails ? Hitler se revendiquait comme un ennemi du capitalisme.

 

 

#3. « Nous devons être en position d’accomplir ce que le Marxisme, le Léninisme et le Stalinisme n’ont pas réussi à faire. »

 

Hitler était simplement un socialiste hétérodoxe. Encore une fois, il considérait simplement que l’erreur de ses prédécesseurs était d’ordre tactique, pas philosophique.

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Je mettrais une virgule après "À Otto Wagener". Ensuite tu écris "les entrepreneures" là il faudrait écrire "les entrepreneurs" dans la deuxième citation. Il faudrait écrire "comme ils l'avaient fait" à propos des politiques eugénistes. A propos du communisme russe, tu passes indument au pluriel au cours de la phrase. En français j'éviterais "le problème avec", j'essaierais de trouver une reformulation. Après sur le fond, je ne suis pas sûr que l'antisémitisme soit à considérer comme un type d'eugénisme. Plus généralement j'ai un doute sur la pertinence de relayer ce genre d'analyse de très bas niveau : je ne vois pas l'intérêt de ne voir Hitler "que" comme un "socialiste hétérodoxe". Je soupçonne une stratégie rhétorique légèrement sophistique. Par contre trouver et traduire ou écrire un article sur l'attitude des nazis vis à vis de la révolution ce serait intéressant.

  • Yea 2
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Plus généralement j'ai un doute sur la pertinence de relayer ce genre d'analyse de très bas niveau : je ne vois pas l'intérêt de ne voir Hitler "que" comme un "socialiste hétérodoxe". Je soupçonne une stratégie rhétorique légèrement sophistique.

No shit Sherlock ? :)
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Ci-dessous ma proposition de traduction. Comme j'ai plus l'habitude d'écrire directement en anglais que de faire des traductions, je ne sais pas si c'est au niveau ou si je suis un peu trop créative avec les formulations. Il ne faut donc pas hésiter à me faire un retour. Si ça vous prend plus de temps en relecture qu'à traduire ce n'est pas trop la peine que je vous embête :icon_wink:

 

J'ai juste pris la liberté de traduire le 'Left' du second paragraphe par 'extrême-gauche' car ça me semblait plus en accord avec ce que l'auteur veut dire.

 

 

Ça c'est une des questions fondamentales :

 

Pourquoi quand un pays devient prospère par la liberté, le socialisme remonte-t-il ? (Le Chili) 

 

http://humanprogress.org/blog/chile-is-thriving-so-why-is-socialism-rising

 

 

Le Chili prospère – alors pourquoi le socialisme y progresse-t-il ?

 

Par Marian L. Tupy

 

 

 

J’ai écrit en mai un article sur la descente aux enfers du Venezuela, passant d’une prospérité relative à la misère socialiste. La catastrophe que traverse actuellement cette nation d’Amérique latine devrait servir d’avertissement à tous – N’essayez pas de faire la même chose chez vous !

 

Et pourtant, le socialisme est encore bien vivant dans l’un des pays les moins susceptibles d’être touchés : le Chili. Le Chili est le parfait exemple des bénéfices qu’apporte la libéralisation économique mais ce pays est actuellement le théâtre d’une résurgence de l’extrême-gauche. Pourquoi ? Pour répondre à cette question, il faut faire une comparaison de l’état des deux pays que nous avons évoqués.

 

Jusqu’à relativement récemment le Chili était l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine. Par exemple, en 1950 le revenu annuel moyen par habitant ne représentait que 38 % de celui du Venezuela, alors le pays le plus riche d’Amérique latine. Ainsi était l’état dans lequel se trouvait le pays lorsqu’un socialiste inspiré de Castro, Salvador Allende, fut élu 30ème président du Chili en novembre 1970.

 

Allende se mit alors à nationaliser l’industrie et à collectiviser les terres agricoles, ce qui déclencha des pénuries et des manifestations massives. L’inflation atteignit 600 % et la pauvreté augmenta de 50 %. Le Parlement exigea la démission d’Allende tandis que la Cour Suprême déclara son action anti-constitutionnelle.

 

Allende les ignora tous les deux. En 1973, le Parlement fit appel à l’armée pour restaurer l’ordre constitutionnel, ce qu’elle fit en bombardant le Palacio de la Moneda tuant ainsi Allende.

 

Aujourd’hui, les images en noir et blanc du visage sévère du Général Augusto Pinochet, leader de la junte militaire qui gouverna le Chili après le décès d’Allende, nous évoquent les violations des droits de l’homme qu’a connues le Chili. Cependant, il devrait être possible de ne pas considérer d’un même bloc le meurtre de 1200 à 3200 opposants au gouvernement et les réformes économiques menées par Pinochet. Les meurtres sont inexcusables, les réformes ont bénéficié au pays qui est devenu grâce à elles le plus riche d’Amérique latine et en définitive une véritable démocratie.

 

Ici, nous avons besoin de digresser un peu. Précédemment, j’ai émis des critiques à l’encontre de ceux, comme Barack Obama, qui ont dénoncé les atteintes aux droits de l’homme commises à Cuba tout en faisant l’éloge des réussitesdu régime castriste. Mais, au risque d’être accusée d’hypocrisie, je soutiens que le Chili et Cuba diffèrent sur des points essentiels.

 

Par définition, les dictatures qui libéralisent leurs économies exercent un contrôle moindre sur la vie des gens ordinaires par rapport aux dictatures qui exercent un contrôle sur l’économie.

 

Quand les populations s’enrichissent, elles ont tendance à créer des centres de pouvoir alternatifs et donc l’État perd en autorité. Les dictatures respectueuses du marché comme le Chili, l’Indonésie, le Mexique, la Corée du Sud et Taïwan sont non seulement devenues prospères mais en plus démocratiques. Les dictatures socialistes comme celles rencontrées à Cuba et au Venezuela contrôlent l’économie, ce qui empêche l’enrichissement mais aussi le processus de démocratisation.

 

En résumé, si le gouvernement est l’unique employeur du pays il est quasiment impossible de le contester et d’exiger des droits politiques.

 

Au cours des années 1980, l’opposition à Pinochet s’est renforcée. Le général perdit en 1988 un referendum qui aurait prolongé son maintien à la tête du régime, et en 1990 il abandonna le pouvoir. Les gouvernements qui se sont par la suite succédé ont conservé les réformes favorables au marché libre que Pinochet avaient introduites et le pays prospéra.

 

Entre 1974 et 2016, le PIB moyen par habitant augmenta de 230 %. Pendant ce temps, il diminua de 20 % au Venezuela.

 

Aujourd’hui les Chiliens sont 51 % plus riches que les Vénézuéliens. Le taux chômage atteint 6 % au Chili contre 17 % au Venezuela. Le taux d’inflation chilien est à 3 % alors qu’il atteint 487 % au Venezuela. En 2016, le Chili a enregistré un taux de croissance de 2,7 % pendant que le PIB baissait de 10 % au Venezuela. La dette chilienne représente 17 % de son PIB, au Venezuela c’est la moitié du PIB.


En 1974, l’espérance de vie des Vénézuéliens était supérieure d’un an (66) à celle des Chiliens (65). En 2015, le Chilien moyen pouvait espérer vivre huit ans de plus (82) que son homologue vénézuélien. En 1974, le taux de mortalité infantile était au Chili de 60 pour 1 000 contre 43 au Venezuela. Depuis, le Chili a réussi à réduire ce taux de 88 % (7 pour 1 000) et le Venezuela de 70 % (13 pour 1 000).

 

Dernier point mais non des moindres, le Chili a obtenu un résultat parfait (10 sur 10) sur l’indice de la démocratie établi par le Center for Systemic Peace, alors que le Venezuela stagne à seulement 4 sur 10.

 

Malgré tout, le socialisme progresse au Chili et ce pour un certain nombre de raisons. L’extrême gauche chilienne est après celle de Cuba la plus radicale d’Amérique latine. Cela ne veut pas dire qu’elle est très populaire, les communistes n’ont réuni que 5 % des suffrages lors de la dernière élection, mais elle sait comment mobiliser ses partisans. De plus, les communistes font partie de la coalition gouvernementale et ont donc les moyens d’exercer leur influence sur la politique de la présidente de gauche Michelle Bachelet.


La gauche n’a jamais accepté le “modèle chilien” car il fut imposé par Pinochet ce qui le rend illégitime à leurs yeux, peu importe qu’il fonctionne. La logique est la même pour la Constitution que la gauche tente de réécrire et du système éducatif semi-privé qu’elle veut nationaliser.

D’ailleurs, les médias chiliens sont orientés très à gauche et leur traitement de l’information donne l’impression qu’il y a plus d’insatisfaction au Chili qu’en réalité. Les jeunes, qui ont grandi dans une société libre, ne se souviennent pas des échecs de l’ère Allende.

 

Ils militent pour une éducation gratuite comme en Europe occidentale, perdant de vue que le Chili est toujours un pays en développement. Avec 7 % de sa population vivant dans la pauvreté, le pays a besoin de concentrer ses efforts sur la croissance et non la redistribution. A long terme, une imposition et une dépense publique élevées ont un impact négatif sur la croissance.

Les partisans d’un gouvernement réduit ne sont pas sans responsabilité non plus. Ils ont cru que la bataille des idée était finie et que les bénéfices du modèle chilien parlaient d’eux-mêmes. Ils ne pensaient pas que le modèle avait besoin d’être défendu. De plus, les partis de centre-droit ont été intimidés jusqu’à la soumission. Quiconque émet un argument en défense du modèle chilien est accusé de faire l’apologie du régime de Pinochet.

 

Malgré tous les crimes commis par Pinochet, le Chili fonctionnait. On ne peut pas en dire autant du Venezuela et encore moins de Cuba. Il serait dommageable que le Chili vienne un jour à souffrir uniquement parce que c’est un régime brutal qui l’a placé sur le chemin de la liberté et de la prospérité.

 

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Le politiquement correct version de droite

 

https://www.cato.org/publications/commentary/right-has-its-own-version-political-correctness-its-just-stifling?utm_content=buffer56ba9&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=buffer

 

Pliiize (on pourrait le replacer à tous les lourds qui dégainent le "politkmancorrette") 

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Le politiquement correct version de droite

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Pliiize (on pourrait le replacer à tous les lourds qui dégainent le "politkmancorrette")

J'ai un peu de temps en ce moment. Je peux proposer quelque chose demain ou plus vraisemblablement après-demain.

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Le politiquement correct version de droite

 

https://www.cato.org/publications/commentary/right-has-its-own-version-political-correctness-its-just-stifling?utm_content=buffer56ba9&utm_medium=social&utm_source=facebook.com&utm_campaign=buffer

 

Pliiize (on pourrait le replacer à tous les lourds qui dégainent le "politkmancorrette")

 

Voilà ma version. L'auteur a tendance à faire de longues phrases et à utiliser des adjectifs composés difficilement traduisibles en peu de mots donc je pense que ma traduction a encore besoin d'être fluidifiée mais je suis trop dedans pour voir les améliorations possibles.

 

Je n'arrive pas à me décider entre mes deux versions de titre qui illustrent deux traductions de "stifling" pertinentes dans le contexte.

 

J'ai buté sur "bubbled" qui m'empêche d'être certaine du sens de la phrase :huh: . Je l'ai laissé en anglais et en rouge dans le texte.

 

Je me suis permis de laisser quelques termes en anglais dont "safe space" car ils réfèrent à quelque chose de tellement particulier que ça se perdrait dans la traduction. J'ai hésité à laisser comme tels "trigger warning" et "trigger" vu que ça commence à être évoqué dans la presse française mais je ne trouve pas ce soit encore des termes assez connus des non-anglophones. Pour les termes laissés en anglais, j'ai ajouté des "notes de la traduction" tout à fait optionnelles.

 

A télécharger ici: https://framadrop.org/r/0SQaLM9EtN#bDBFPRXUeN3nFhwCaox5M+uKZPfvjmGaRumyrRIjLdQ=

 

 

La droite aussi a sa version du politiquement correct et elle est tout aussi oppressante/elle musèle tout autant

 

Par Alex Nowrasteh

 

Le président-élu Donald Trump n’a pas de complexe quand il s’agit d’évoquer le «gros problème de ce pays» : le politiquement correct. C’est ce politiquement correct que Trump rend responsable de l’attaque du nightclub Pulse à Orlando (« Ils ont placé le politiquement correct au-dessus du bon sens, au-dessus de votre sécurité et au-dessus de tout le reste», a-t-il déclaré sur Twitter) et de la montée en puissance de l’Etat islamique. Ses électeurs sont d’accord (et il faut peut-être y voir la raison même de sa victoire). 

 

Donald Trump n’est pas un cas isolé. Depuis une dizaine d’années, le politiquement correct est devenu l’un des principaux épouvantails que brandit la droite, un cri de ralliement contre toutes les dérives de la gauche et des Etats-Unis. Les auteurs conservateurs noircissent des pages entières se plaignant du politiquement correct qui musèle la parole et qui promeut des théories sans intérêt sur les «structures du pouvoir» fondées sur le patriarcat, la race et la victimisation généralisée. Forbes a accusé le politiquement correct de «bâillonner la liberté d’expression». Le Daily Caller est même allé jusqu’à affirmer qu’il «tuait des Américains».

 

Mais les conservateurs ont leur propre version nationaliste du politiquement correct, leur propre corpus de règles réglementant la parole, les comportements et décrétant quelles opinions sont acceptables. C’est ce que j’appelle le «patriotiquement correct». C’est une défense totale, sans nuance et sans compromis du nationalisme américain, de son histoire et de certains de ses idéaux, partialement choisis. Au centre de cette thèse se trouve la croyance qu’aux Etats-Unis il n’existe aucun problème qui ne puisse être résolu par un surplus de patriotisme imposé via la pression populaire, le boycott et les politiques publiques, afin d’annihiler les influences étrangères et non-américaines.

 

Ne pas faire preuve d’assez de patriotisme devant les chantres du patriotiquement correct c’est risquer une mise au ban de la société et de voir sa carrière se briser. Les critiques justifiées sur les échecs des politiques publiques sont étouffées et la responsabilité de la guerre d’Irak, par exemple, est rejetée sur les Américains qui n’ont pas assez soutenu l’effort de guerre.

 

Suite au 11 septembre, alors que la guerre d’Irak se profilait, David Frum a accusé ceux qui s’y opposaient d’être anti-américains. Jonah Goldberg a écrit que les opposants à la guerre «ne  savent s’enflammer que pour la perfidie de notre propre président». Le conservateur «mouche du coche», Robert «Buzz» Patterson, est allé encore plus loin qualifiant de «traitres» la grande majorité du parti démocrate, d’Hollywood, des grands médias, des campus et de nombreuses autres organisations. Le refus du gouvernement français d’envahir l’Irak a incité le Congrès à rebaptiser dans ses propres cafétérias les «French Fries» en «freedom fries», version 21ème siècle du «liberty cabbage». Lorsque les Dixie Chicks se sont opposées à la guerre d’Irak, de nombreuses stations de radio ont arrêté de diffuser leur musique afin de ne pas «heurter» leurs auditeurs. Des fans ont détruit leurs albums lors de grotesques manifestations publiques. La radio est devenue un « safe space » (ndt : espace intellectuellement sécurisé où l’on serait protégé de propos offensants).

 

Plus récemment, Colin Kaepernick, quarterback de l’équipe de football américain des 49er, s’est assis puis a posé un genou à terre durant l’hymne national afin de dénoncer les violences policières. Tomi Lahren, présentateur de « Final Thoughts », s’est alors lancé dans une diatribe incohérente sur les soldats qui meurent pour la liberté d’expression de Kaepernick, celui-ci devrait donc se taire et se lever pour l’hymne national. Certains fans ont même brûlé son maillot en signe de protestation. D’autres ont soutenu que s’il n’aimait pas l’Amérique, il ferait mieux de «se barrer». Le mythe de l’existence d’une règle de la NFL (Ligue nationale de football américain) obligeant les joueurs à se lever pour l’hymne a été propagé afin de légitimer l’indignation et de pointer du doigt le double standard de la NFL qui, d’un côté, tolère les manifestations anti-américaines et, de l’autre, inflige une amende aux joueurs qui portent des lacets de couleurs différentes. Dans un tel scenario, les patriotes sont les victimes d’une structure du pouvoir qui sert l’élite de gauche.

 

Sur Twitter, le Représentant républicain de l'État de New York, Lee Zeldin, a déclaré que «Kaepernick ferait mieux d’avoir une pensée pour les militaires qui risquent leurs vies pour protéger sa liberté d’être à la fois riche et antipatriotique». La micro-agression de Kaepernick a même offensé la juge de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg, orientée à gauche, qui a qualifié cet acte de protestation «de stupide et d’irrespectueux», ce qu’elle rétractera par la suite.

 

Croire en l’exceptionnalisme américain c’est voir comme une capitulation tout ce qui serait un cran en-dessous du chauvinisme qui se frappe fièrement la poitrine. Les fonctionnaires syndiqués qui ne peuvent pas être licenciés font mal leur travail et pensent plus à étendre leur propre pouvoir qu’à accomplir leur mission; exceptés les policiers et gardes-frontières qui sont, eux, désintéressés et dévoués à leur travail. Le taux de criminalité est élevé et en hausse mais quand les faits démontrent qu’il a en réalité diminué de manière substantielle au cours des décennies, le patriotiquement correct rétorque en faisant appel aux bubbled feelings de l’homme ordinaire.

 

Jim Geraghty, journaliste au National Review, est l’un des opposants majeurs du patriotiquement correct. Face à l’indignation qu’ont suscitée Jeb Bush et sa femme Columba parce qu’ils parlent espagnol chez eux, il répond «En quoi ça vous regarde ?» et ajoute qu’il y a «un manque de confiance dans notre culture tout à fait effarant si nous nous sentons réellement menacés par l’usage de langues étrangères dans la sphère privée du foyer familial.»

 

Se plaindre du politiquement correct est patriotiquement correct. Les partisans de ce dernier utilisent des mots vides de sens comme «clandestin» ou «immigrant clandestin» ou «étranger clandestin» pour décrire les étrangers qui ne respectent pas nos lois migratoires. Leurs opposants, quant à eux, soutiennent «l’ouverture des frontières» ou la «shamnesty» (ndt : terme négatif associant «arnaque» à «amnistie» pour évoquer les mesures de régularisation des clandestins) pour 30 millions d’envahisseurs étrangers en situation irrégulière. La punition sera l’expulsion du territoire parce que «nous sommes un Etat de droit» et qu’ils «n’ont pas fait la queue», bien qu’il n’existe aucune file. Il faut garder en tête que les partisans du patriotiquement correct ne sont jamais anti-immigration mais seulement contre l’immigration clandestine, quand bien même ils cherchent pourtant à réduire l’immigration régulière.

 

Le mouvement «Black Lives Matter» est raciste car il insinue que la vie des noirs aurait plus de valeur que celle des autres. Mais le mouvement «Blue Lives Matter» n’insinue certainement pas que la vie des policiers vaille plus que la nôtre. Interdire l’Islam ou l’immigration musulmane est une mesure de sécurité nécessaire, mais les homosexuels ne devraient pas être autorisés à se marier car cela violerait la liberté religieuse. Les personnes transgenres sont susceptibles d’aller dans les toilettes pour femmes avec des intentions perverses mais Donald Trump entrant sans prévenir dans les vestiaires d’un concours de beauté au milieu de jeunes filles mineures nues n’est qu’une preuve de la «partialité des médias».

 

Le terrorisme «menace notre existence» bien que la probabilité d’être tué au cours d’une telle attaque est d’environ une sur 3,2 millions par an. Prononcer les mots « Islam radical » pour parler de terrorisme est une formule incantatoire indispensable pour lutter contre cette menace. Lorsque le fondateur des yaourts Chobani, Hamdi Ulukaya, décide d’employer des réfugiés dans ses usines c’est parce qu’il est lié à des «personnalités de l’économie mondialisée». Brandir un drapeau mexicain sur le sol américain signifie que vous haïssez les États-Unis mais brandir le drapeau confédéré signifie simplement que vous êtes fiers de votre héritage. Utiliser «Joyeuses fêtes» au lieu de «Joyeux Noël» requiert un avertissement «contenu pouvant choquer».

 

Accuser la gauche ou les médias conventionnels et leur «partialité» est la version patriotiquement correcte de la dénonciation des grands groupes et du capitalisme. La notion patriotiquement correcte soutenant qu’il serait «préférable d’être gouverné par les 2000 premières personnes de l’annuaire de Boston plutôt que par les 2000 personnes de l’Université d’Harvard » - car les premiers font preuve de «bon sens» et que «les élites intellectuelles», malgré toutes les preuves du contraire, ne connaissent rien à rien - ne peut être défendue que si on est totalement coupé de la réalité. Les Américains blancs et pauvres sont victimes des bouleversements économiques et de la mondialisation sur lesquels ils n’ont aucun contrôle mais les noirs et les hispaniques qui sont pauvres le doivent à leurs cultures déficientes. Les défenseurs du patriotiquement correct sont heurtés dès qu’ils entendent des inconnus parler une autre langue que l’anglais. Cela ne vous rappelle-t-il pas les défenseurs du politiquement correct qui estiment qu’il est de leur devoir de pointer du doigt ceux qui utilisent des mots inacceptables pour décrire la race, le genre ou le quelconque groupe identitaire qui serait la victime du jour?

 

Ceux qui s’identifient au patriotiquement correct ridiculisent à juste titre les «safe spaces» mais sont prompts à se réfugier sur Breibart ou sur une radio à micro ouvert où ils peuvent piquer des crises de colère toutes du même acabit qui se renforcent mutuellement, tout en se plaignant du manque de diversité à gauche. Il n’y a jamais assez de sécurité nationale mais c’est la gauche qui veut dorloter les Américains avec un «Etat nounou». Ceux qui ne sont pas d’accord avec eux sont anti-américains, post-américains ou bien méritent un quelconque de leurs nombreux labels maladroits et vagues. Utiliser ces labels permet de prouver sa vertu auprès des autres membres du cercle des vrais patriotes.

 

 Chaque groupe a ses règles implicites contre certaines opinions, certaines actions ou certaines paroles ainsi que des mécanismes de coercition et les partisans du patriotiquement correct n’y font pas exception. Mais là où ils se singularisent c’est dans leur aveuglement quasi généralisé face à ce qui les rend similaire aux gauchistes qu’ils se targuent de combattre : la codification du discours et de la conduite à tenir. La forme moderne que prend le politiquement correct sur les campus et dans les médias est une tyrannie sociale polie alors que le patriotiquement correct est une tyrannie sans aucune politesse ; ceux qui y adhérent n’hésitent pas à utiliser le législateur pour atteindre leurs buts. S’il faut nommer ce nouveau phénomène, je suggère le terme patriotiquement correct.

 

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"Bubbled feelings" se réfère à ces réactions trop longtemps refoulées et qui se libèrent d'un coup (par exemple lors de l'élection de Trump) en moussant, comme quand on débouche une bouteille de champagne.

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