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Question aux minarchistes sur les prérogatives de l'Etat minimal


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Un anarcap devrait plutôt être appelé acrate, si tu préfères (par imitation de démocrate).

OK, et selon la même logique, un minarchiste devrait donc s'appeler un microcrate ou un nanocrate, n'est-il pas ? :doigt: (ce qui est déjà moins imprononçable que mon micrarchiste et moins bidonnant que mon nanarchiste)

Hum, je réalise que "microcratie" est 100 fois préférable à "nanocratie". Le préfixe "nano-" voulant dire "nain", cela pourrait être compris comme : "le pouvoir à NS" :icon_up:

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Et encore, ça dépends des anarcap, une societé sans état n'est pas une societé sans pouvoir, sans hierarchie.

Précisément : archê, c'est l'autorité légitime (étymologiquement, celle des anciens). Kratein, par contre, c'est exercer un pouvoir, une force. Donc acrates, pas anarchistes.

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La mafia non étatique a quand même eu l'air plus efficace.

Je ne suis pas sûr que la mafia soit plus efficace, mais pour poursuivre un raisonnement libertarien cohérent, c'est tant mieux : l'Etat s'impose et se pose comme une organisation sociale nécessaire pour produire les biens publics que le marché est incapable de produire. Là où le marché est inefficace, l'Etat oblige à la coopération (sic) pour produire tel ou tel bien ou service. C'est le fameux exemple tiré du traité de la nature humaine de D. Hume, repris par tous les public choicers frottés de théorie des jeux à propos des deux types qui creusent une digue : les deux en ont besoin, ce qui signifie que les deux ont intérêt à minimiser leurs efforts et faire supporter les coûts des travaux sur l'autre partie.

En conclusion, si on observe toutes les alternatives, il est plus rationnel pour les deux parties de ne pas engager les travaux. Donc, pour James Buchanan par exemple, il est tout à fait raisonnable d'en appeler à un tiers pouvoir pour les mettre d'accord et les faire bosser sous la contrainte. Et tout cela par souci d'efficacité.

Seulement, et c'est là que ça pose problème, on institue un monopole de contrainte, ce qui cumule les problèmes liés à la contrainte (la disparition progressive des mécanismes de coopération) et au monopole (l'augmentation du coût des services et l'abaissement de leurs qualités).

La supériorité de la mafia sur l'Etat, toujours pour poursuivre le raisonnement "à la libertarien radical", c'est qu'elle ne peut prétendre à un tel monopole sur la contrainte, et que ses services en matière d'aide à la population sont temporaires et concurrencés par d'autres orgas (ong, etc.). En d'autres termes, c'est son inefficacité qui la rend plus sympathique que l'Etat. Etonnant, non ? (euh non, là non plus, en fait non).

Ps : j'aime bien le terme acratie, ce qui me fait penser que de Jasay emploie le terme d'"ordered anarchy" pour désigner sa conception de l'anarcapie (par opposition au spontaneous order de Hayek, qui n'est en fait pas si spontaneous que ça).

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La supériorité de la mafia sur l'Etat, toujours pour poursuivre le raisonnement "à la libertarien radical", c'est qu'elle ne peut prétendre à un tel monopole sur la contrainte, et que ses services en matière d'aide à la population sont temporaires et concurrencés par d'autres orgas (ong, etc.). En d'autres termes, c'est son inefficacité qui la rend plus sympathique que l'Etat. Etonnant, non ? (euh non, là non plus, en fait non).

Le point souligné c'est LE péché originel de l'Etat. Tout le reste (contrainte pour éviter le passager clandestin, pour déclencher quelquechose que par nature le marché ne peut pas, pour contribuer à absorber une catastrophe terrible type Godzilla attaque la Terre, etc.) est discutable, et les étatistes le discutent. Mais je n'ai jamais rien entendu sur ce péché originel.

Cela me rappelle une discussion avec un grand étatiste français avec qui nous avons convenu, pour répondre à la question du monopole de l'Etat et ses justifications ou ses vertus : c'est comme ça et puis c'est tout.

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Le point souligné c'est LE péché originel de l'Etat. Tout le reste (contrainte pour éviter le passager clandestin, pour déclencher quelquechose que par nature le marché ne peut pas, pour contribuer à absorber une catastrophe terrible type Godzilla attaque la Terre, etc.) est discutable, et les étatistes le discutent. Mais je n'ai jamais rien entendu sur ce péché originel.

Cela me rappelle une discussion avec un grand étatiste français avec qui nous avons convenu, pour répondre à la question du monopole de l'Etat et ses justifications ou ses vertus : c'est comme ça et puis c'est tout.

C'est en lisant Hoppe et surtout de Jasay que je me suis aperçu que tous les discours tenus sur la légitimité de l'Etat à endosser un tel monopole était un peu comparable à la discussion de deux crevettes profilées comme Woody Allen devant une marmule du genre steven Seagal armé d'une M-60. Les deux premiers passent leur temps à trouver des justifications pour accepter et faire accepter leur soumission (via les théories du contrat, celles des biens publics, de la justce comme équité et son pendant la démocratie constitutionnelle), mais bon, la contrainte est déjà là, le big stick existe avant tout et relativise assez fortement les discours rationnels et raisonnables qu'on peut tenir sur le Pouvoir. Enfin, je caricature un peu, mais on a encore du mal à voir à quel point les rapports de domination ont été multiplié avec l'Etat moderne (straussianisme discret detected).

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La mafia non étatique a quand même eu l'air plus efficace.

Mon dieu, ils ont distribués des vivres. Comme toutes les ONG, la belle affaire ! Combien, pendant combien de temps, à qui… Et bien, on a une ligne dans un article de libé pour se faire une idée.

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Et pourquoi pas :

Anarcap = Bisounours assumé

Minarchiste = Bisounours contrarié

Libéral classique = Bisounours honteux

Social-libéral = Bisounours schizophrène

Social-démocrate = Bestiole

Socialiste réformiste = Alouat

Communiste = SansCoeur

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C'est le fameux exemple tiré du traité de la nature humaine de D. Hume, repris par tous les public choicers frottés de théorie des jeux à propos des deux types qui creusent une digue : les deux en ont besoin, ce qui signifie que les deux ont intérêt à minimiser leurs efforts et faire supporter les coûts des travaux sur l'autre partie.

Ca me fait penser à une vieille lecture quotidienne du LvMI.

Enfin, je caricature un peu, mais on a encore du mal à voir à quel point les rapports de domination ont été multiplié avec l'Etat moderne (straussianisme discret detected).

Tu développerais ? :icon_up:

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Je peux développer (il s'agit d'ailleurs autant de straussianisme que de "castoriadisme" -ouh que c'est moche- discret).

Comme Strauss, je marque une nette rupture entre la philosophie politique socrato-platonicienne et le reste, et dans ce reste il y surtout la philosophie politique moderne qui a inspiré les principes du gouvernement représentatif et l'Etat.

Et comme Strauss, je pense que la philosophie politique classique était sur ce point précis supérieure car plus favorable à la liberté que celle moderne. Il y a d'ailleurs un signe qui ne trompe pas : le principal inventeur du gouvernement représentatif, Hobbes, passe la moitié de son ouvrage principal le Léviathan à se lamenter sur l'âge des ténèbres (l'Antiquité classique) et de son fol attachement à la liberté. Plus profondément, l'interrogation politique aristotélicienne qui inaugure la Politique, et toute la philosophie politique jusqu'à Hobbes, et de savoir comment gouverner des hommes libres.

La réponse est bien connue, il faut alterner le gouvernement et l'obéissance : les hommes doivent être soumis autant qu'ils doivent dirigés, un tel mouvement empêchant au fond l'institutionnalisation de la domination ou de la servitude. L'Etat représentatif, c'est exactement le contraire : on va créer une organisation fixe détenant (imaginairement) l'autorité directoriale de la société pour séparer définitivement les postes de commandements du reste de la société qu'on ne sollicite que pour obéir. La critique ici formulée est d'inspiration rousseauiste, et a été reprise dans les cours de C. Castoriadis sur la Grèce Antique notamment (Ce qui fait la Grèce II, la Cité et les lois. La création humaine)

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Ca a pas pris une ride, on s'y croirait encore.

Bon, je dis pas que la Mafia n'a pas eu un grand rôle, mais après chaque catastrophe on entend tout le temps le même refrain que les autorités n'ont pas fait leur travail, manque de coordination etc etc…Or quand survient un séisme de 9, sécurité civile ou pas c'est le bordel, et il est important que chacun retrousse ses manches et n'attende pas qu'on vienne déblayer son jardin. De ce point de vue-là, on voit la différence entre les japonais et les haïtiens qui se croisent les bras dans ce genre de situation.

They did it again ! they did it again !

http://www.thedailybeast.com/blogs-and-sto…relief-efforts/

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