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Bien, commençons par être honnête, je suis en faveur de la légalisation de toutes les drogues (dans certaines limites) et pourtant, je méprise les toxicomanes, ces épaves d'êtres humains. Ma posture ne manquera pas de sembler étrange, voire dangereuse, à beaucoup, mais je vais m'expliquer. On ne peut déjà ne peut pas faire objectivement la différence entre des drogues aussi diverses que le cannabis, l'héroïne ou encore l'ecstasy dont les degrés de dangerosité sont variables. Ceci dit, l'accoutumance est le péril inhérent à toute drogue, mais ce n'est pas ce point dont je veux parler, parler du sexe des anges n'aurait pas une signification différente à mes yeux, ce que je veux dire c'est que je ne compte pas verser dans le discours classique des « libertariens » de gauche qui entendent pousser à la légalisation des drogues en arguant que certaines sont moins dangereuses que l'alcool, c'est un débat dont je me moque éperdument.

Pour moi, l'enjeu est simple ; nous n'avons pour l'instant légalisé aucune drogue, nous sommes demeurés dans un cadre strictement répressif avec le résultat que l'on estime à 180 000 personnes le nombre d'héroïnomanes (source : CAAT) dans le seul Hexagone, 3 millions de jeunes y auraient déjà fumé un joint (une bonne partie n'est pas devenue dépendante). Si l'on estime que le nombre potentiel de toxicomanes a d'ores et déjà été atteint (les dealers étant très efficaces quand il s'agit de trouver des clients), car en dépit de la prohibition de ces substances, nul problème quand on veut s'en procurer, il est très aisé de glisser de la drogue subrepticement dans un paquet quelconque qui sera déposé dans un endroit quelconque et récupéré. Le problème est que cette illégalité échappe à notre contrôle, nous connaissons les pays producteurs de ces substances (Maroc, Colombie…), mais les sources de production sont plus ardues à localiser, de même, par voie de conséquence, si nous ne pouvons contrôler les procédés de production, nous ne pouvons être sûrs de quelles substances sont employées, par exemple, on a récemment découvert que le cannabis vendu sur les marchés noirs avait été enrichi en THC au-delà de la concentration « normale », cette substance pouvant entraîner des comportements violents.

A partir de ces données, en bref, la légalisation des drogues pourrait :

(1) nous permettre de contrôler les points de vente, éventuellement des pharmacies (volontaires) pour ce qui concerne des drogues dures qu'il ne faudrait pas banaliser dans des supermarchés tout de même ;

(2) nous permettre d'avoir un œil sur la production des drogues qui pourrait devenir le fait d'entreprises dans un premier temps, donc possiblement d'introduire certaines normes qui limiterait la nocivité des substances présentes dans ces drogues ;

(3) nous détruirions les marchés noirs, à condition de ne pas multiplier les taxes, comme ce fut le cas pour le tabac, sinon nous serions impuissants à éliminer la contrebande ;

(4) par les mécanismes de la concurrence et du marché, nous pourrions induire de la compétition entre les producteurs et les vendeurs, de telle manière que le prix chuterait (d'autant plus que le processus de fabrication des drogues est relativement proche de celui des produits pharmaceutiques), or qu'est-ce qui fait précisément que ces drogues se perpétuent ? Leur forte profitabilité ; les drogues sont une manne très lucrative, si les prix chutent dans une proportion suffisante, il n'y aurait alors plus aucune raison de produire des drogues devenues trop peu rentables. Celles-ci tomberaient en désuétude et seraient finalement détruites avec l'amenuisement des marges.

Le risque principal est que le nombre de toxicomanes augmente significativement, ce qui pourrait entretenir le phénomène en fournissant une demande suffisante (avec éventuellement un maintien des prix), mais cela ne remet pas en cause les avantages décrits en (1), (2) et (3). En plus de ces mesures de légalisation, je pense qu'il faudrait ajouter un instrument de dissuasion indirect ; toute personne ayant des problèmes de santé dus à la présence manifeste de composants de ces drogues ne serait pas prise en charge par la collectivité, elle devrait payer ses soins elle-même ou bénéficier de la charité d'associations. Je pars du principe que consommer de la drogue est un acte délibéré et que personne n'a poussé ces personnes à les consommer, si ce n'est leur faiblesse d'esprit, qu'elles le fassent si elles en ressentent le besoin, mais qu'elles ne comptent pas sur la solidarité d'autrui, payer pour des toxicomanes est bien le dernier usage pour lequel j'aimerais voir mes impôts finir. Beaucoup de personnes hésiteraient à franchir ce pas, pour le reste, chacun devrait être libre de ses choix, à l'expresse condition de les assumer, nous n'allons pas assister les gens du berceau à la tombe… Responsabilité individuelle, à condition que toute l'information soit disponible en toute transparence. Après, on peut toujours débattre d'une certaine réglementation, comme par exemple un âge limite pour être autorisé à consommer ces drogues, 18 ans par exemple.

La prohibition, a contrario, ne peut que déboucher sur des impasses ; la prohibition d'alcool dans les années 1919-1933 aux Etats-Unis avait provoqué une flambée des prix couplée à une explosion de la violence du fait des luttes entre mafias pour contrôler une manne devenue exceptionnellement lucrative. De même, l'interdiction du cannabis et des autres drogues ne peut que déboucher sur des situations similaires. Autant contrôler la production et l'utiliser comme activité économique légale. C'est pourquoi je défends une telle option contre une bonne partie de l'opinion publique qui, une fois de plus, craint la liberté pour les responsabilités qu'elle implique et s'enferme dans une prohibition qui n'a pas empêché l'augmentation du nombre de consommateurs de ces drogues. Sans compter que les hauts cours de la drogue conduisent à des externalités négatives comme un essor de la prostitution et du crime pour financer une dépendance à la drogue pour le moins dispendieuse. Alors qu'une légalisation permettrait une diminution de ces effets déplaisants, faisant progresser la sécurité, d'autant plus que la police pourrait se concentrer à d'autres tâches que la traque de dealers. Un autre avantage de la dépénalisation des drogues serait donc la réduction des marges qui, c'est de notoriété publique, servent à alimenter des réseaux terroristes (FARC, islamistes…) et contribuent à alimenter la misère et le crime dans nombre de pays.

Plus fondamentalement, en quoi quelqu'un qui droguerait dans sa maison mettrait-il en danger des tiers ? En quoi menacerait-il ma liberté en se droguant ? En revanche, si quelqu'un conduit sous l'emprise de stupéfiants, je suis partisan d'un traitement extrêmement sévère, car il s'agit, dans ce cas-là, d'un risque potentiel pour la société qui est inacceptable, car l'individu empiète alors sur notre droit à la sécurité. Au nom de quoi pourrions-nous prohiber la drogue ? Il faudrait cependant que la dépénalisation s'applique à toute l'UE, ou au moins l'espace Schengen, sans quoi le narco-tourisme fleurirait en France, ce qui ne serait pas vraiment ma tasse de thé, ni la votre, j'en suis persuadé.

Pour finir, un lien (http://www.fahayek.org/index.php?option=co…7&Itemid=40) vers la fondation Friedrich Hayek avec l'interview d'un spécialiste qui vous convaincra probablement plus que moi-même et dont je me suis assez largement inspiré pour rédiger cet article qui reprend maints des éléments abordés dans ce texte.

Un avis?

EDIT (Fredo) : J'ai enlevé la police grasse, ça piquait les yeux.

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(2) nous permettre d'avoir un œil sur la production des drogues qui pourrait devenir le fait d'entreprises dans un premier temps, donc possiblement d'introduire certaines normes qui limiterait la nocivité des substances présentes dans ces drogues ;

:icon_up: C'est l'éternelle rengaine que l'on sert chez les libéraux pour justifier la légalisation. Comme si, par miracle, le secteur privé et les mécanismes de la concurrence allaient moraliser les pratiques. Nous avons eu l'exemple des cigarettiers qui au bout de quelques années de procédure ont fini par reconnaître qu'ils avaient ajouté une substance accroissant la dépendance au tabac. L'homme étant ce qu'il est, je vois mal pourquoi des fabricants de came seraient moins cupides que des fabricants de clopes.

Installée au cœur de la City londonienne, le quartier des affaires, ASH (Action on Smoking and Health) est un peu à l'industrie du tabac ce qu'Amnisty International est aux régimes dictatoriaux. Depuis 30 ans, l'association étudie et dénonce sans relâche tout ce que les cigarettiers voudraient cacher au public. Pour Clive Bates, directeur de l'antenne anglaise, les additifs constituent l'un des principaux chevaux de bataille: "On a mis à jour un grand nombre d'informations à propos des additifs, dans les documents internes et confidentiels qui sont sortis de BAT et d'autres multinationales du tabac. Ils ont été forcés de rendre publiques plus de 30 millions de pages suite à un procès tenu aux Etats-Unis. Nos recherches se sont appuyées sur ça, et donnent un aperçu de ce qui se trame en matière d'additifs dans le tabac.Ces archives ont été saisies en 98 sur décision d'un tribunal du Massachusetts. Une grave défaite pour les fabricants. A leur lecture, on découvre peu à peu tout ce que l'industrie a voulu cacher durant 30 ans. Une véritable anthologie du mensonge et une mine d'informations pour tous ceux qui suspectaient les fabricants d'ajouter autre chose que du goût à leurs cigarettes." Il y a un grand nombre de faits choquants et édifiants à propos des recherches faites sur les additifs dans les cigarettes. Premièrement, on voit l'addition de substances chimiques pour rendre la nicotine plus addictive. On voit aussi l'ajout d'adoucissants pour rendre la cigarette plus agréable au goût des jeunes. Et on voit des produits qui dilatent les bronches dans le but de rendre le produit plus facile à fumer.(…) Notre sentiment est que la cigarette est un applicateur de nicotine extrêmement sophistiqué en termes d'ingénierie chimique. Ce n?est pas seulement du tabac sec enroulé dans du papier, c'est bien plus intelligent et bien plus sinistre que ça."

Des exemples, Ash en dénombre plusieurs : l'ammoniac, qui augmenterait la quantité de nicotine transportée par la fumée jusqu'aux poumons; la glycyrrizhine, un broncho-dilatateur; l'acide lévulinique, qui modifierait la sensibilité des récepteurs à la nicotine; ou encore la pyridine, une amine aux effets proches de la nicotine.

Bref, depuis 40 ans, l'industrie ne s'intéresse pas qu'au goût. Pour Clive Bates, "…il n'y a aucun doute à propos du fait que l'usage d?additifs et les modifications chimiques de la fumée sont réellement une part centrale du marketing des cigarettes. C'est l'essence même du produit. Des grands budgets de recherche y sont consacrés, et un grand nombre de tests consommateurs ont lieu pour être certains que les fumeurs l'acceptent. Donc, je pense qu'au regard de ce qu'est le produit, il est clair comme de l'eau de roche que toujours plus d'additifs différents sont employés dans le but d'augmenter la compétitivité de chaque marque. (…) Les gouvernements devraient vraiment interdire tous les additifs et demander ensuite à l'industrie du tabac de justifier la présence de chacun en prouvant que cela ne rend pas la fumée plus addictive, que cela n'aide pas les jeunes à apprendre à fumer, et que cela n'augmente pas le dommage général causé par le tabac. La cigarette est déjà un produit incroyablement dangereux, et l'idée que l'industrie puisse y ajouter des choses pour la rendre encore plus dangereuse est tout simplement inacceptable. Et les autorités doivent s'en préoccuper et arrêter de laisser les compagnies s'en tirer comme cela."

De toute manière eu égard aux problèmes actuels ce genre de débat me semble pour le moins annexe. A moins bien sûr de viser la clientèle réduite de la soi-disant élite libérobobo rose-mauve.

Le moins qu'on puisse dire c'est que le texte commence mal.

C'est pourtant la réalité. Il y a bien plus de junkies ressemblant à cette description qu'il n'y a de gentlemen éclairés recourant à la solution à 7%.

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:icon_up: C'est l'éternelle rengaine que l'on sert chez les libéraux pour justifier la légalisation. Comme si, par miracle, le secteur privé et les mécanismes de la concurrence allaient moraliser les pratiques. Nous avons eu l'exemple des cigarettiers qui au bout de quelques années de procédure ont fini par reconnaître qu'ils avaient ajouté une substance accroissant la dépendance au tabac. L'homme étant ce qu'il est, je vois mal pourquoi des fabricants de came seraient moins cupides que des fabricants de clopes.

De toute manière eu égard aux problèmes actuels ce genre de débat me semble pour le moins annexe. A moins bien sûr de viser la clientèle réduite de la soi-disant élite libérobobo rose-mauve.

Il semble pourtant qu'il est plus facile de s'assurer de la qualité de sa bière que de celle de sa cocaïne.

C'est pourtant la réalité. Il y a bien plus de junkies ressemblant à cette description qu'il n'y a de gentlemen éclairés recourant à la solution à 7%.

Comme si la majorité des types qui prennent des drogues récréatives étaient des junkies. C'est comme dire que celui qui aime picoler le samedi avec ses potes est un alcoolique méprisable. J'ai déjà pris des drogues en tous genres et j'ai les dents propres et le teint frais.

Les précautions oratoires de ce genre ne font que renforcer les préjugés des gens et vont in fine à l'encontre du but recherché, à savoir la liberté de faire ce qu'on veut tant qu'on emmerde pas son voisin.

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Comme si la majorité des types qui prennent des drogues récréatives étaient des junkies. C'est comme dire que celui qui aime picoler le samedi avec ses potes est un alcoolique méprisable. J'ai déjà pris des drogues en tous genres et j'ai les dents propres et le teint frais.

Un junkie en prend tous les jours, ça n'a rien de récréatif. C'est bien d'eux qu'on cause et niveau statistiques, je ne parierai pas sur la minorité.

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Un junkie en prend tous les jours, ça n'a rien de récréatif. C'est bien d'eux qu'on cause et niveau statistiques, je ne parierai pas sur la minorité.

Parie plutôt sur une toute petite minorité des consommateurs qui sont des junkies.

(Et encore pour prendre une comparaison le type qui boit tous les jours n'est pas non plus nécessairement un alcoolique).

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Comme si la majorité des types qui prennent des drogues récréatives étaient des junkies.

Comme dirait l'autre : le cannabis ça ne rend pas dépendant, mais quand j'en n'ai pas j'suis comme un ouf. :doigt:

Parie plutôt sur une toute petite minorité des consommateurs.

:icon_up:

Sinon, qu'est-ce que vous entendez par drogue récréative ?

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Pour moi la question est extrêmement simple : de quel droit ? Et la réponse est dans la question. Pour légitimement interdire quelque chose, il faut déjà que ce soit moralement acceptable d'utiliser la force pour empêcher son usage. Ca ne l'est pas.

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Comme dirait l'autre : le cannabis ça ne rend pas dépendant, mais quand j'en n'ai pas j'suis comme un ouf. :icon_up:

Sinon, qu'est-ce que vous entendez par drogue récréative ?

Autour de moi, je dirais que les 3/4 des gens consomment du cannabis à l'occasion.

J'ai entendu un cas de consommation problématique de ce type-là.

C'est donc je le confirme une petite minorité. (Ce qui est parfaitement logique, il suffit de comparer avec la proportion d'alcooliques parmi ceux qui boivent parfois de l'alcool).

Une drogue récréative, ou plutôt un usage récréatif, c'est prendre de la drogue pour s'amuser.

Pour moi la question est extrêmement simple : de quel droit ? Et la réponse est dans la question. Pour légitimement interdire quelque chose, il faut déjà que ce soit moralement acceptable d'utiliser la force pour empêcher son usage. Ca ne l'est pas.

Là-dessus Jabial je crois que tout le monde est évidemment d'accord ici.

Mais ce qui est fatigant à la longue c'est le côté "certes on ne va pas interdire les drogues mais quand même la drogue c'est mal et les drogués sont méprisables et gnagnagna."

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Parie plutôt sur une toute petite minorité des consommateurs qui sont des junkies.

(Et encore pour prendre une comparaison le type qui boit tous les jours n'est pas non plus nécessairement un alcoolique).

Pour la bonne et simple raison que l'alcool n'est pas une drogue comme les autres.

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Autour de moi, je dirais que les 3/4 des gens consomment du cannabis à l'occasion.

J'ai entendu un cas de consommation problématique de ce type-là.

C'est donc je le confirme une petite minorité. (Ce qui est parfaitement logique, il suffit de comparer avec la proportion d'alcooliques parmi ceux qui boivent parfois de l'alcool).

Une drogue récréative, ou plutôt un usage récréatif, c'est prendre de la drogue pour s'amuser.

Est-ce que vous considérez que votre entourage comme représentatif de la composition de la société ? C'est là que se situe le problème. Raisonner comme Ségolène, Nicolas et leurs amis qui imaginent que la société est peu éloignée de leur mode de vie, c'est partir sur des bases fausses.

Lorsque j'étais en internat, la majorité de mes amis étaient issus de familles de la haute bourgeoisie et de la noblesse, un bon nombre d'entre-eux avaient un usage des drogues assez similaire au vôtre, pour autant ils ne représentent qu'une toute petite partie des consommateurs. Partant de là, imaginer que le fumeur occasionnel à quelque chose à voir avec ceux des banlieues qui s'explosent le caberlot à coup de spliffs, c'est fonder son raisonnement sur des bases erronées.

Comment croyez-vous que ceux qui tiennent le plan de Massy font pour dégager un CA de 2,5 millions d'euros sinon avec de gros consommateurs qui n'ont rien à voir avec votre monde de la fumette récréative ? Et ça, c'est un tout petit marché à côté de certains coins de la région Rhône-Alpes où cela peut aller jusqu'à des CA d'1,5 milliards d'euros.

La seule question sur la légalisation des drogues est : celle-ci diminuera-t-elle la criminalité?

PS : La santé des consommateurs ce n'est pas mon problème.

Elle la déplacera vers d'autres secteurs. A la fin de la prohibition, est-ce que la mafia a disparu ?

Quant à la santé des consommateurs, cela deviendra votre problème lorsqu'un de vos gamins tombera dedans.

Et la nicotine non plus (c'est la plus addictive de toutes semble-t-il) et la cocaïne non plus (pas de dépendance physique mais une forte dépendance psychologique potentielle) etc.

La nicotine a un effet addictif assez léger et c'est pourquoi les industriels ajoutent des additifs qui accroissent la dépendance.

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Est-ce que vous considérez que votre entourage comme représentatif de la composition de la société ? C'est là que se situe le problème. Raisonner comme Ségolène, Nicolas et leurs amis qui imaginent que la société est peu éloignée de leur mode de vie, c'est partir sur des bases fausses.

Lorsque j'étais en internat, la majorité de mes amis étaient issus de familles de la haute bourgeoisie et de la noblesse, un bon nombre d'entre-eux avaient un usage des drogues assez similaire au vôtre, pour autant ils ne représentent qu'une toute petite partie des consommateurs. Partant de là, imaginer que le fumeur occasionnel à quelque chose à voir avec ceux des banlieues qui s'explosent le caberlot à coup de spliffs, c'est fonder son raisonnement sur des bases erronées.

Comment croyez-vous que ceux qui tiennent le plan de Massy font pour dégager un CA de 2,5 millions d'euros sinon avec de gros consommateurs qui n'ont rien à voir avec votre monde de la fumette récréative ? Et ça, c'est un tout petit marché à côté de certains coins de la région Rhône-Alpes où cela peut aller jusqu'à des CA d'1,5 milliards d'euros.

Mon entourage est en effet assez varié. Et je fais plus confiance à ce que j'y observe qu'à des statistiques étatiques dans un domaine ou l'Etat ne fait que mentir depuis un siècle.

Je sais qu'on vit à une période où la peur fait vendre, mais il est étonnant que la propagande sur les soi-disant effets catastrophiques des drogues prévale ici.

En outre, faut-il continuer à centrer tous les choix de société sur la défense des enfants?…

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EDIT (Fredo) : J'ai enlevé la police grasse, ça piquait les yeux.

Pas de problème.

Qui cites-tu ? Par ailleurs, le sujet a été abordé récemment ici.

Je ne connaissais pas ce topic, mea culpa. Je cite un article de ma main, sorti tout fraîchement.

Quelle(s) limite(s) ?

Le lieu de vente, un âge limite éventuel…

Le moins qu'on puisse dire c'est que le texte commence mal.

Question d'appréciation personnelle.

:icon_up: C'est l'éternelle rengaine que l'on sert chez les libéraux pour justifier la légalisation. Comme si, par miracle, le secteur privé et les mécanismes de la concurrence allaient moraliser les pratiques. Nous avons eu l'exemple des cigarettiers qui au bout de quelques années de procédure ont fini par reconnaître qu'ils avaient ajouté une substance accroissant la dépendance au tabac. L'homme étant ce qu'il est, je vois mal pourquoi des fabricants de came seraient moins cupides que des fabricants de clopes.

De toute manière eu égard aux problèmes actuels ce genre de débat me semble pour le moins annexe. A moins bien sûr de viser la clientèle réduite de la soi-disant élite libérobobo rose-mauve.

C'est pourtant la réalité. Il y a bien plus de junkies ressemblant à cette description qu'il n'y a de gentlemen éclairés recourant à la solution à 7%.

Oui, le problème est secondaire, c'est un fait, mais cela ne veut pas dire que l'on ne peut pas s'y intéresser tout de même, étant donné les liens entre drogue, criminalité et misère dans certains pays en développement (Colombie pour la cocaïne par exemple), voire PMA (Afghanistan pour l'opium). Par rapport aux substances contenues, qu'est-ce qui empêche de réglementer pour introduire des normes? J'ai envie de dire qu'après tout, si quelqu'un décide de consommer ces drogues, c'est à ses risques et périls, en quoi cela me concerne -t-il qu'un type que je ne connais pas meure d'une overdose, ce n'est pas moi qui l'ai poussé à le faire…

Comme si la majorité des types qui prennent des drogues récréatives étaient des junkies. C'est comme dire que celui qui aime picoler le samedi avec ses potes est un alcoolique méprisable. J'ai déjà pris des drogues en tous genres et j'ai les dents propres et le teint frais.

Les précautions oratoires de ce genre ne font que renforcer les préjugés des gens et vont in fine à l'encontre du but recherché, à savoir la liberté de faire ce qu'on veut tant qu'on emmerde pas son voisin.

Je suis précisément pour cette liberté que je ne crois pas empiéter sur celle des autres, ce qui justifie que j'adopte cette posture pro-légalisation. Ceci dit, en ma qualité d'individu pensant et libre de m'exprimer, j'ai tout à fait le droit de considérer que les toxicomanes sont méprisables, cela n'engage que moi. Le fait que tu aies pris des drogues ne fait pas automatiquement de toi un toxicomane, pour moi la définition de ce dernier est une personne qui connaît une addiction certaine à une drogue donnée. Ceci dit, en dépit de cette opinion personnelle, je me moque éperdument que des toxicomanes existent, du moment qu'ils paient eux-mêmes leurs soins et n'imposent pas les conséquences de leurs choix à la société.

La seule question sur la légalisation des drogues est : celle-ci diminuera-t-elle la criminalité?

PS : La santé des consommateurs ce n'est pas mon problème.

Pourquoi devrait-elle l'être? Nous sommes bien d'accord, c'est le choix de chacun qui engage la personne, si quelqu'un a envie de se "défoncer", c'est son problème, encore une fois. Oui, la légalisation des drogues pourrait - éventuellement - faire diminuer la criminalité, à condition que les substances que les drogues contiennent n'induisent pas de la violence, ce qui serait bien plus facile à contrôler à travers un filet de normes que sur un marché noir, complètement hors d'atteinte. Ensuite, par contre, je suis pour une répression très stricte à l'envers de ceux qui conduiront sous l'emprise de stupéfiants, au même titre que l'alcool.

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En outre, faut-il continuer à centrer tous les choix de société sur la défense des enfants?…

Vous en avez ? Je gage que non, sinon vous tiendriez un autre discours.

Ne pas tenir compte de la pression sociale dans le milieu adolescent est à mon avis une erreur communément répandue au sein de la petite communauté libérale. On a par trop tendance à les appréhender comme des individus autonomes, capables de raisonner et aptes à ne pas prendre en compte de ce que pensent les autres, ce qu'ils ne sont majoritairement pas.

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Vous en avez ? Je gage que non, sinon vous tiendriez un autre discours.

Ne pas tenir compte de la pression sociale dans le milieu adolescent est à mon avis une erreur communément répandue au sein de la petite communauté libérale. On a par trop tendance à les appréhender comme des individus autonomes, capables de raisonner et aptes à ne pas prendre en compte de ce que pensent les autres, ce qu'ils ne sont majoritairement pas.

Les adolescents sont les êtres les plus brutaux, conformistes et influençables qui soient. Chacun sait ça. Pas besoin d'en avoir. Il suffit d'en avoir fréquenté.

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Les adolescents sont les êtres les plus brutaux, conformistes et influençables qui soient. Chacun sait ça. Pas besoin d'en avoir. Il suffit d'en avoir fréquenté.

Cela suffit donc pour se contrefoutre de leur sort. En fait la société libérale c'est je m'occupe de ma gueule, les autres peuvent bien crever, ça m'est égal.

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En tout cas ce n'est pas "les turpitudes des uns ou des autres sont un prétexte pour emmerder ceux qui ne font de mal à personne".

Les plus faibles n'ont qu'à crever. Et l'on s'étonnera ensuite de la faible audience du libéralisme…

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En tout cas ce n'est pas "les turpitudes des uns ou des autres sont un prétexte pour emmerder ceux qui ne font de mal à personne".
Les plus faibles n'ont qu'à crever.

J'ai beau examiner ces deux phrases dans tous les sens, je n'arrive pas à voir un rapport entre les deux.

Ca doit être mon côté prog refoulé.

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Selon un article récent de "Foreign Policy" (octobre 2007 pour l'édition française), les Etats-Unis consacrent chaque année quelque 100 milliards de dollars à la lutte contre la drogue. Le magazine se demande si une telle lutte est bien utile, sachant que, malgré la prohibition, l'offre et la consommation mondiale augmentent.

Ma réponse est non, partant du principe que chaque consommateur est conscient des risques qu'il court en prenant une drogue, quelle qu'elle soit. Le magazine conclut en affirmant qu'une politique plus réaliste, basée non pas sur l'interdiction ou la prohibition, mais sur la prise en compte du phénomène, s'avère beaucoup plus efficace.

La dépénalisation, doublée d'une sérieuse politique de lutte contre l'addiction, permettrait de faire bouger les choses dans le bon sens. C'est-à-dire une diminution drastique du trafic sous-terrain, et surtout la fin de la criminalisation : la drogue deviendrait un problème de santé, et plus un problème de criminalité. Cela changera beaucoup de choses, au niveau de la population carcérale, notamment. D'un point de vue libéral et objectiviste, pas la peine non plus d'insister sur la responsabilité individuelle du consommateur.

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Vous en avez ? Je gage que non, sinon vous tiendriez un autre discours.

Ne pas tenir compte de la pression sociale dans le milieu adolescent est à mon avis une erreur communément répandue au sein de la petite communauté libérale. On a par trop tendance à les appréhender comme des individus autonomes, capables de raisonner et aptes à ne pas prendre en compte de ce que pensent les autres, ce qu'ils ne sont majoritairement pas.

D'accord pour le discours à leur tenir.

Mais si malgré tous vos efforts,vos enfants se droguaient, préfèreriez-vous que la société les considèrent comme des drogués (certains ici n'hésitent pas à dire "Junkie") ou comme des malades ? Qu'ils utilisent des produits type Coke à l'atropine ou Cannabis au verre pilé, ou des produits aussi "clean" qu'ils peuvent l'être au vu leurs caractéristiques originelles ?

Exemple, durant la Prohibition d'alcool au US, il n'était pas rare que l'on trouve au marché noir des bibines rendant les consommateurs aveugle. Ce genre de breuvage disparu lors de la légalisation qui a suivi. Il est en effet plus facile de porter plainte contre une entreprise qui a pignon sur rue que contre son dealer.

Vous parliez du CA de la drogue. Là encore, je préfère que l'argent aille chez des producteurs honnêtes qu'à mafieux (même si je sais d'experience que la plupart des dealers n'en sont pas) ou qu'à des terroristes.

J'ai vu l'alcool faire des dégats chez des personnes largement plus importants que d'autres drogues illégales. Pourtant, vous-même sur un autre fil, vous vantiez les mérites d'un bon whisky comme d'autres savent aprécier certaines herbes. Je ne vois là qu'une différence culturelle. Notre civilisation a appris à boire de l'alcool comme d'autres ont appris à machouiller des feuilles de Coca.

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