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Le libre arbitre


Nick de Cusa

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To Be, Determined?

Image credit: Everett Collection

What would happen if no one believed in free will, but instead assumed that all their actions were predetermined? For one thing, according to a recent study, we’d end up with a lot of greedy cheaters. A psychologist and a marketing professor asked two groups of undergraduates to read passages from a book by the biophysicist Francis Crick. Students in one group read a passage that argued against the possibility of free will, while students in the other group read a neutral passage on consciousness. The subjects then took a basic arithmetic test on a computer but were told that, because of a glitch in the program, the computer would automatically feed them the right answer to each question unless they pressed a key to stop it. The computer secretly recorded what they did. The researchers found that those students who had read Crick’s argument against individual agency were substantially more likely to cheat, and that they showed less faith in free will than their counterparts in a follow-up survey. The authors conclude that even if free will is an illusion, it is “an illusion that nevertheless offers some functionality” when it comes to encouraging moral behavior.

—“The Value of Believing in Free Will,” Kathleen D. Vohs and Jonathan W. Schooler, Psychological Science [PDF]

http://www.theatlantic.com/doc/200806/primarysources (4ème petit article)

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Si le test arithmétique n'a aucune influence sur la vie des sujets, je ne vois pas pourquoi ils seraient portés à tricher. Dans le pire des cas, ils laissent l'ordinateur choisir une réponse par paresse, non?

La page [pdf] en lien est plantée, en tout cas ce soir. D'après l'abstract de l'article d'origine, plus clair que le compte-rendu, ceux qui avaient lu un passage sur le déterminisme et l'inexistence du LA ont plus volontiers triché :

- à une première expérience où l'ordinateur donnait les résultats d'un test qu'ils étaient censés accomplir tout seul,

- à une seconde expérience où ils devaient s'attribuer une certaine somme en fonction de la réussite d'un autre test.

Donc, les expériences avaient en quelque sorte une influence sur leur vie et le fait de tricher avait un sens (la gratification symbolique ou matérielle d'avoir réussi). Tel que c'est présenté dans l'articulet, on avait en effet l'impression que l'ordinateur débitait automatiquement des réponses, ce qui était incompréhensible.

Sinon, cela conduit à paraphraser Dostoïevski et à poser : "si le libre-arbitre n'existe pas, tout est permis". Cela semble de prime abord assez paradoxal… Est-ce que cela signifie que la croyance au fondement des règles dominantes de sa société (hier, Dieu existe ; aujourd'hui, le libre-arbitre existe) fait partie des conditions de respect des règles ? Si tel est le cas, c'est assez relativiste.

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Si le test arithmétique n'a aucune influence sur la vie des sujets, je ne vois pas pourquoi ils seraient portés à tricher. Dans le pire des cas, ils laissent l'ordinateur choisir une réponse par paresse, non?

vanitas vanitatum, omnia vanitas

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En fait, cette expérience ne dit rien sur l'existence ou non du libre arbitre, mais sur l'influence de la conviction qu'il existe sur les décisions. Dailleurs, le fait qu'on considère les décisions puissent être influencées est au contraire une preuve du libre arbitre.

Ce que dit cette expérience c'est que le fait de se dire qu'il n'y a pas d'autre choix, que l'individu n'a pas de pouvoir sur ses propres décisions conduit à une situation où l'individu n'hésitera pas à mentir ou à tricher pour se conformer à une réalité idéale, à une image idéale. En effet, il est probable que face à cet idéal, l'individu préfère se mentir plutôt que d'accepter le fait qu'il puisse différer de l'idéal en question, probablement parce que la possibilité de tendre lui même vers cet idéal disparait.

Pour expliciter : -dans la condition "absence de libre arbitre" j'ai une mauvaise note au test conduit à penser : je suis un nul, donc l'individu préfère tricher plutôt que d'être confronté à une image négative de lui même dès lors que cette image lui échappe complètement (ce qui en réalité n'est pas le cas puisque sa tricherie a précisément pour but de modifier favorablement cet image).

-dans la condition "libre arbitre" au contraire, l'individu se dira plus facilement : j'ai fait des erreurs, je les assume pour faire en sorte de ne pas les refaire puisque j'ai le choix.

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(…)Dailleurs, le fait qu'on considère les décisions puissent être influencées est au contraire une preuve du libre arbitre.

Pourquoi ?

Pour expliciter : -dans la condition "absence de libre arbitre" j'ai une mauvaise note au test conduit à penser : je suis un nul, donc l'individu préfère tricher plutôt que d'être confronté à une image négative de lui même dès lors que cette image lui échappe complètement (ce qui en réalité n'est pas le cas puisque sa tricherie a précisément pour but de modifier favorablement cet image).

-dans la condition "libre arbitre" au contraire, l'individu se dira plus facilement : j'ai fait des erreurs, je les assume pour faire en sorte de ne pas les refaire puisque j'ai le choix.

C'est une hypothèse. Cependant, je saisis mal pourquoi l'absence de libre-arbitre conduit l'individu à un rapport différent à sa nullité. Le libre-arbitre ne signifie pas que tout est possible, par exemple que je puis avoir un QI de 140 demain si j'en ai un de 100 aujourd'hui. Donc croire ou ne pas croire au libre-arbitre ne devrait pas avoir d'influence sur mon constat d'un QI de 100, et des limites conséquentes à un test cognitif (puisque c'était le cas ici). Ou alors on place dans le libre-arbitre des choses qui n'y sont pas.

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Pourquoi ?

Eh bien, dans cette expérience, on montre que l'individu fait des choix, et que ces choix peuvent être influencés. Cela signifie que le choix est influençable mais il faut poser qu'il y a un choix pour poser qu'on peut l'influencer. En effet, s'il n'y a pas de choix, mais simplement une causalité, il n'y a pas d'influence possible sur l'individu en dehors de cette causalité.

C'est une hypothèse. Cependant, je saisis mal pourquoi l'absence de libre-arbitre conduit l'individu à un rapport différent à sa nullité. Le libre-arbitre ne signifie pas que tout est possible, par exemple que je puis avoir un QI de 140 demain si j'en ai un de 100 aujourd'hui. Donc croire ou ne pas croire au libre-arbitre ne devrait pas avoir d'influence sur mon constat d'un QI de 100, et des limites conséquentes à un test cognitif (puisque c'était le cas ici). Ou alors on place dans le libre-arbitre des choses qui n'y sont pas.

Bien sûr que c'est une hypothèse. J'essaie simplement de comprendre les schémas mentaux qui pourraient conduire l'individu à modifier son comportement. Ce n'est pas le libre arbitre en soi qui est en jeu ici, mais plutôt l'influence que peut avoir l'idée du libre arbitre ou du déterminisme absolu.

En postulant l'absence de libre arbitre, on peut postuler que l'individu n'est pas capable par ses choix de modifier le cours de sa vie, les événements qui le concernent. De façon extensive, l'individu ne se considère plus comme maître de ses choix, mais également des conséquences de ses choix. Il n'est même plus responsable des résultats d'un calcul. Dans ces conditions, l'individu va chercher à la fois à preserver l'image de soi vis à vis des autres (tricherie pour apparaître meilleur qu'il n'est), et à maximiser sa satisfaction (tricherie pour obtenir ce qui lui semble bon) car il ne pourra considérer qu'il peut obtenir les mêmes effets (bonne image de soi, obtenir ce qui semble bon) par ses propres capacités.

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Eh bien, dans cette expérience, on montre que l'individu fait des choix, et que ces choix peuvent être influencés. Cela signifie que le choix est influençable mais il faut poser qu'il y a un choix pour poser qu'on peut l'influencer. En effet, s'il n'y a pas de choix, mais simplement une causalité, il n'y a pas d'influence possible sur l'individu en dehors de cette causalité.

Bon, autant profiter de ce post pour avancer doucement sur le libre-arbitre en général. Intuitivement, je dirais que le fait de montrer que les choix des individus sont ainsi influençables par des stimuli assez simples (dans l'expérience en question) va à l'encontre de la notion de LA. Celui-ci n'est pas la possibilité de faire des choix, mais la possibilité que ces choix soient déterminés de manière autonome par la volonté de l'agent. Or, si la simple lecture d'un passage de Crick sur l'inexistence du LA suffit à infléchir ainsi la volonté de l'agent (dans tel ou tel sens), cela indique que l'autonomie de la volonté est très faible. On imagine aisément que des influences plus durables et plus profondes vont orienter cette volonté pour la transformer en simple réplication de l'influence subie, et non exercice libre et autonome.

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  • 2 weeks later...
Ce fil me donne envie de relire le fameux dialogue imaginaire sur le libre-arbitre du croustillant logicien Raymond Smullyan.

Ce dialogue-ci ? En existe-t-il une traduction satisfaisante en français ?

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Oui.

Pour la traduction, je n'en ai pas trouvé sur le net, hélàs.

Sinon il y en a une d'ans l'excellent recueil commenté de textes fondamentaux de sciences cognitives Vues de l'esprit De Douglas Hofstadter et Daniel C. Dennett.

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Cependant, je saisis mal pourquoi l'absence de libre-arbitre conduit l'individu à un rapport différent à sa nullité.

L'idée, il me semble, c'est qu'un individu persuadé qu'il n'est pas "vraiment" responsable de ses choix et donc de ses actions se retrouve déresponsabilisé: s'il est tenté de mal agir, il aura plus tendance à attribuer ce "mauvais" choix à la source de détermination (externe) plutôt qu'à lui-même, et dégagé de la culpabilité associée à ce choix il aura plus tendance à y céder.

Enfin, c'est ce que je crois. On dirait une sorte d'aliénation, similaire au cas d'Eichmann (mes actions sont déterminées extérieurement, donc je n'en suis pas responsable, donc je ne serai pas puni pour ces actions).

Pour moi, cette expérience démontre l'existence du libre-arbitre.

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L'idée, il me semble, c'est qu'un individu persuadé qu'il n'est pas "vraiment" responsable de ses choix et donc de ses actions se retrouve déresponsabilisé: s'il est tenté de mal agir, il aura plus tendance à attribuer ce "mauvais" choix à la source de détermination (externe) plutôt qu'à lui-même, et dégagé de la culpabilité associée à ce choix il aura plus tendance à y céder.

Enfin, c'est ce que je crois. On dirait une sorte d'aliénation, similaire au cas d'Eichmann (mes actions sont déterminées extérieurement, donc je n'en suis pas responsable, donc je ne serai pas puni pour ces actions).

Pour moi, cette expérience démontre l'existence du libre-arbitre.

C'est le lien avec ta conclusion que je ne comprends pas bien. L'expérience montre qu'en moyenne, l'individu qui "ne croit pas" au libre-arbitre triche plus que les autres. Au-delà de cette observation, elle ne dit rien sur les raisons de croire ou de ne pas croire en ce libre-arbitre. Ce que tu expliques, c'est simplement une différence de comportement liée à une différence de croyance. On peut dire que la croyance au LA favorise la répression de certaines envies… mais cela ne tranche pas sur le LA lui-même. Pour prendre tes termes, cela peut signifier que nous sommes "culpabilisés" par la croyance au LA (comme nous le serions par exemple par la croyance en un dieu observant chacun de nos comportements, sans que cela démontre l'existence de ce dieu).

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Alan Wolfe au coeur du débat.

Why Me?The case against the sovereign self.

By Alan Wolfe

Posted Monday, June 9, 2008, at 6:57 AM ET Who gets the final say? This simple question is at the heart of religion, politics, and psychology. If I am a believer, God's decisions are authoritative: If he says that I shall not kill, I am obligated to follow his commands, fallen into sin though I may be. Political leaders, by contrast, claim that their word ought to be the last word: If I receive a tax bill from the government, pay it I must, or I risk going to jail. No to both, says the radical individualist: Modern psychology teaches that I am the captain of my own ship, quite capable of steering it in any direction I choose.

By now, there is next to no debate about which of these approaches to sovereignty is best. The idea that God's word is supreme is generally associated with an age of dogma and superstition unsuitable for the way we live now. Too many abuses of political authority exercised by totalitarian leaders properly make us cynical about the idea that political leaders ought to be trusted. Best, then, to locate sovereignty in the self; it has taken us a couple of thousand years to achieve freedom and autonomy, but now that we have, we can never go back to more authoritarian, or even authoritative, times.

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Sovereignty: God, State, and Self is not afraid to challenge this received wisdom from the ground up. To understand what impels the project of its author, Jean Elshtain, it is helpful to know how a group of conservative intellectuals, many attracted by various aspects of Catholic theology, approach America's culture wars. (Elshtain herself is not Catholic.) On March 31, 2005, a comatose Florida woman, Terri Schiavo, died. Republican politicians who had rushed to her defense were widely discredited; Americans across the board viewed them as interfering with a family's right to make its own decisions. But for thinkers such as Elshtain, Terri Schiavo's death became symbolic of everything that had gone wrong with liberalism. Here Terri Schiavo was: weak, dependent, unresponsive. By allowing her to be killed, her husband, the courts, and all those who supported them had chosen to use the power of the state to snuff out the life of one of God's creatures simply because her living existence was causing them discomfort.

How did modern society take such a barbaric turn? Elshtain argues that if we had lived in more theological times, we would have had greater appreciation of the mysteries of life. Had we understood that Terri Schiavo had been created by God, and that killing her meant substituting our judgment for his, we would surely have done everything in our power to sustain her existence. But instead of making God's word sovereign, we treat the individual as the final judge of right and wrong. Shifting the basis of sovereignty from God to the state to the self has left us, in Elshtain's view, unable to appreciate "common sense, decency, dignity" and has eroded "our sense of shame, our capacity for joy, our ability to recognize when our dignity is affronted, our ability to love, not just to use, others."

These are bold claims, and Elshtain has written a bold book, one meant to shake up the now-entrenched view that we are at center of the universe and the better for it. She argues that medieval theology offered anything but a blind worship of obedience. A long struggle between popes and kings ended with a standoff: a realm in which God was supreme and another ruled by the sword. As long as such a duality existed, absolutism could not; Christians could appeal to divine authority to protect themselves against the worldly dictates of a prince. From this point of view, the transfer of sovereignty from God to government was a giant step backward. Once the state takes over, the Christian right to resistance—and the sense of being responsible to God—atrophies.

Elshtain's point makes intuitive sense if the state is an absolutist one. But she carries her argument one step further by arguing that even liberal-democratic states are "monist." Unlike the medieval recognition of two ways of life, they accord public status only to one, recognizing claims based on secular reason. All authority is public authority. Those who insist on bringing God into the public sphere cannot be tolerated. This, too, is not justice in her view; it is rank prejudice, a failure to allow the appeals to divine authority religious believers were once given the freedom to make.

In more recent times, we have learned to question all public authority, including that of liberal-democratic states, invoking instead the sovereignty of individuals. For Elshtain, this represents one last step away from a just world. Once we believe that we can control nature, rather than acknowledging that we are controlled by it, we substitute ourselves for God—without being God. Seeking self-mastery, we set little store by those who, for no reason of their own, lack the capacity to direct their lives in the ways we assume all autonomous individuals must. The rise of the sovereign self therefore demands the destruction of those human lives that are deemed not worth living, including "the severely mentally disabled, the feeble elderly, a fetus, a comatose person, an Alzheimer's patient." Self-sovereignty, far from making us free, leads inexorably to the domination of the strong over the weak: the most unjust situation of all.

No one can read this book and not come away impressed by the compassion Elshtain shows toward society's most vulnerable human beings; compared with a philosopher such as Peter Singer, whose utilitarian calculations lead him to conclude that we might be better off killing babies with Down syndrome, Elshtain is someone I want on my side.

Unfortunately, however, Elshtain's Christian-inspired moral sincerity has, in recent years, led her to become a politically engaged conservative, and too often in the book, standard-issue right-wing ideology drives out thoughtful clarity. Elshtain's predictable conservative pieties lead her to stack the deck: She not only passes over all that was wrong when God ruled the world; she ignores all the benefits that follow from the fact that people now do.

Had Elshtain related the history of Christianity rather than the history of theology, her portrayal of European history would have been quite different. Godly and political authority, far from constituting dual realms, frequently operated within a moral division of labor. The most extreme example was provided by the Inquisition: The church sought out the heretics, while the state sent them to their death. But even in less bloody circumstances, Catholicism was most comfortable as a state church, quite happy to use the sword in defense of God's word. The dualism of which Elshtain is so proud existed more in theory than practice.

The Protestant Reformation broke the link between the pope and the prince, but only to offer instead a church that furthered the interest of a particular nation. Elshtain is on firmer ground here; her discussion of Martin Luther quite accurately points out how his fear of disorder led him to defend the prince's use of the sword in the bloodiest of ways. But if Luther blended spiritual and political authority, he can hardly be classified as a dualist. Monism therefore has religious as well as secular origins—an obvious fact, but one that Elshtain all too easily glosses over.

It is when we come to the modern period that Elshtain's politics become too one-sided to ignore. There are many examples from which she could have chosen in discussing the sovereign self. There is, for example, the notion of individual autonomy embodied in the civil rights amendments that prohibited slavery in the United States. Or there were all those thinkers who claimed that people living in situations of poverty and desperation required help in the form of the welfare state. Both of these movements on behalf of self-sovereignty, as it happened, were led by deeply devout Christians. They were, in that sense, dualistic: They judged man's law—Southern customs on the one hand, the logic of the market on the other—as incompatible with the compassion of Jesus Christ.

To be sure, citing examples such as these might have complicated Elshtain's contention that self-sovereignty is a bad thing. But the example she does pick to illustrate why autonomy is the wrong goal for human beings is simply off the charts: "The Nazi project," she writes "was a dream of perfection, a systematic rational project, not a descent into barbarism as is often alleged." (Although the Nazis dominate this section of her book, they are not the only example of self-sovereignty's distortions that she cites; she also discusses abortion.) Liberals and progressives in the United States were once eugenicists. So were Nazis. Self-sovereignty therefore leads to the gas chambers. People who lacked the most basic of human rights were the victims—victims not of a dictator motivated by virulent racism and delusions of grandeur but by the ideas of Immanuel Kant and John Stuart Mill.

It is a shame that someone of Elshtain's learning can endorse such a one-sided view of the modern condition. Without self-sovereignty, it is true, we would not have women demanding control of their bodies. But nor would we have born-again Christians claiming a personal relationship with Jesus Christ. If you are a believer, God indeed created you. But perhaps he also created those miracle drugs that keep you alive—as well as the desire, which so many seem to have, to die with the dignity with which they lived.

Liberal democracy, moreover, does not make it impossible to find justice in the world; it brings justice down from the skies and locates it in laws and courts charged with fairness to all sides. That is a far cry from a time when divine justice, because it transcended both the state and the self, was unchangeable by either. Against an all-seeing, all-powerful God and an arbitrary and capricious prince, I'll take the sovereignty of the self any day.

source

Je suis sur la même longueur d'onde que J.B Elshtain. Ce qu'on désigne par libre-arbitre ne peut se concevoir et exister comme absolue liberté que par référence à un absolu qui lui est supérieur, parce que le libre-arbitre d'un être fini et soumis à la Nature n'existe pas.

Quant aux objection de Wolfe, l'Inquisition n'existe plus, et le reproche de far-right est du politiquement correct.

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Quant aux objection de Wolfe, l'Inquisition n'existe plus, et le reproche de far-right est du politiquement correct.

Mais de nos jours, qui a peur du grand méchant Wolfe ?

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C'est se plier à ses pulsions, bonhomme…

Absolument pas. Aucune pulsion. Libre arbitre pur : je commencerai à te latter la gueule à exactement 15h17 ; 12 minutes après, je ferai une pause de 10 minutes pour siroter un martini dry, je reprendrai et continuerai mon travail encore exactement 9 minutes, avant une nouvelle pause de 5 minutes pour terminer mon cocktail ; et j'acheverai le travail par une touche finale de 5 minutes ; ensuite, je m'en irai.

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(…)

Je suis sur la même longueur d'onde que J.B Elshtain. Ce qu'on désigne par libre-arbitre ne peut se concevoir et exister comme absolue liberté que par référence à un absolu qui lui est supérieur, parce que le libre-arbitre d'un être fini et soumis à la Nature n'existe pas.

Quant aux objection de Wolfe, l'Inquisition n'existe plus, et le reproche de far-right est du politiquement correct.

Tu poses a priori le libre-arbitre comme liberté absolue, donc tu lui cherches ensuite un fondement absolu. Mais à mon avis, la prémisse est fausse : on ne peut concevoir le LA comme absolu et on ne le conçois d'ailleurs pas vraiment ainsi (on reconnaît par exemple que les enfants ou les fous n'en sont pas totalement dotés, ce qui limite leur responsabilité ; et ce qui indique in fine que le LA est une propriété du cerveau "normal" et adulte, ayant achevé son développement et n'étant pas frappé de certaines pathologies, ce fondement naturel n'étant pas spécialement "absolu"). Cela dit, le LA souffre de son origine métaphysique (il a été "inventé" pour résoudre des dilemmes liés à l'existence du mal) et le concept pose à mon avis toute sorte de problèmes, justement parce qu'il est relatif au bon fonctionnement du cerveau.

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Absolument pas. Aucune pulsion. Libre arbitre pur : je commencerai à te latter la gueule à exactement 15h17 ; 12 minutes après, je ferai une pause de 10 minutes pour siroter un martini dry, je reprendrai et continuerai mon travail encore exactement 9 minutes, avant une nouvelle pause de 5 minutes pour terminer mon cocktail ; et j'acheverai le travail par une touche finale de 5 minutes ; ensuite, je m'en irai.

Solution Lucilio concentrée. A diluer au moins 10 fois.

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Tu poses a priori le libre-arbitre comme liberté absolue, donc tu lui cherches ensuite un f

:icon_up:

Oui, je pose le libre-arbitre comme absolu (ou plutôt j'en ai la conviction), mais comme don de Dieu, c'est la seule possibilité sensée que j'y vois, mais je n'y cherche ensuite rien, il ne s'agit pas d'une démonstration, ce qui m'indiffère puisque s'agissant d'absolu. Concernant une démonstration, on arrivera toujours à montrer que la génétique, le social, ou l'environnement ont une influence importante sur nos choix; le débat a donc peu d'intérêt sur ce plan là.

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(…)

Oui, je pose le libre-arbitre comme absolu (ou plutôt j'en ai la conviction), mais comme don de Dieu, c'est la seule possibilité sensée que j'y vois, mais je n'y cherche ensuite rien, il ne s'agit pas d'une démonstration, ce qui m'indiffère puisque s'agissant d'absolu. Concernant une démonstration, on arrivera toujours à montrer que la génétique, le social, ou l'environnement ont une influence importante sur nos choix; le débat a donc peu d'intérêt sur ce plan là.

Certes, mais je ne comprends pas ce que signifie absolu (j'ai déjà du mal avec le LA, alors assorti d'un tel prédicat ; "Pierre a un libre-arbitre absolu", cela me semble aussi sensé que "Paul a un fluide vital infini" ou des propositions du même genre). A mon avis, le LA est simplement une présomption de responsabilité, une sorte de clairvoyance de principe sur nos choix et les conséquences de nos choix. Que cette clairvoyance soit régulièrement prise en défaut d'existene est finalement secondaire au regard de la dimension très pragmatique du LA comme fiction partagée : trouver une justification simple pour punir celui qui enfreint des règles (et pour faire comprendre préventivement à cet individu au cours de son développement qu'il sera le seul responsable de sa punition).

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Certes, mais je ne comprends pas ce que signifie absolu (j'ai déjà du mal avec le LA, alors assorti d'un tel prédicat ; "Pierre a un libre-arbitre absolu", cela me semble aussi sensé que "Paul a un fluide vital infini" ou des propositions du même genre). A mon avis, le LA est simplement une présomption de responsabilité, une sorte de clairvoyance de principe sur nos choix et les conséquences de nos choix. Que cette clairvoyance soit régulièrement prise en défaut d'existene est finalement secondaire au regard de la dimension très pragmatique du LA comme fiction partagée : trouver une justification simple pour punir celui qui enfreint des règles (et pour faire comprendre préventivement à cet individu au cours de son développement qu'il sera le seul responsable de sa punition).

Bien sûr, il ne s'agit pas de poser le L-A absolu de l'être, ce qui est irréaliste, mais de concevoir et d'être convaincu que la conscience de la liberté de nos choix ne peut être, à mon avis, que le don d'un être absolu.

Ce que vous définissez ensuite renvoie plus précisément à la notion de responsabilité individuelle par rapport à un libre-arbitre jugé et défini en droit juridique. L'article que j'ai posté faisait plutôt référence à une discussion sur la pertinence actuelle de la notion philosophique de L-A, telle qu'elle existe dans le christianisme (liberté du choix du bien et du mal) face aux théories déresponsabilisantes, de fait, de l'homme-nature de la psychanalyse et des neurosciences.

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