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Encore un autre auteur sur lequel je viens de tomber par hasard qui fait de Platon un précurseur du communisme : Louis Reybaud.

Ne croyez pas que je les cherche. Même pas : Je suis en train de faire une recherche sur les premiers écrits critiques du socialisme et du communisme. Souvent, ça prend la forme d'une sorte d'historique ou plutôt de généalogie du socialisme et du communisme. Et à chaque fois, ils considèrent Platon comme le premier en la matière, ou une sorte de père, en ce qu'il serait le premier à avoir imaginé une utopie sociale.

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Platon me fait plus penser à un philosophe des Lumières et leur marotte du despote éclairé. Platon a essayé de servir des tyrans pour leur faire mettre en place ses idéaux politiques. Finalement il est rentré chez lui cultiver son jardin lassé de ses échecs. 

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La marotte du despote éclairé chez les lumières ne dépasse pas beaucoup Voltaire. Ce qui est principalement issu des lumières est la généralisation du parlementarisme. Face à autant d'imprécision historique, on ne peut que pointer du doigt que s'il y a au final une thèse qui consacre le despotisme éclairé ce sont les théories absolutistes, notamment Jean Bodin.

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La dimension violente, étatiste, autoritaire, révolutionnaire, populiste, collectiviste.

 

Tu dévie, au début c'était Marx dont on discutait, ensuite le marxisme. Donc mes observations suivantes concernent le premier.

 

Violente certes, on peut trouver des passages qui vont dans ce sens. Etatiste et "autoritaire", c'est vraiment ambigu selon les périodes et les textes (le manifeste de 1848 mentionne un renforcement de l'Etat comme condition de la Révolution, mais un texte tardif comme La Guerre civile en France est anarcho-compatible).

 

Révolutionnaire et collectiviste certes, mais pas populiste. Le sujet de l'histoire n'est pas le "peuple" mais quelque chose de tout à fait nouveau, la classe prolétarienne (Marx rejette les concepts de peuple ou de Nation comme des abstractions bourgeoises). Il n'est donc pas populiste, mais "classiste". Du plus le populisme tend à un appeler au "bon sens populaire" (contre l'intellectualisme des élites), alors que la pensée de Marx se veut rationaliste et scientifique, et affirme un primat de la théorie (les communistes ne différent du mouvement ouvrier que par une conscience plus claire de l'orientation de la lutte, dit le Manifeste communiste).

 

Bref, les ressemblances avec la pensée fasciste sont limitées (même si tu as raison de rappeler le lien essentiel que joue le marxiste Sorel dans l'émergence du fascisme).

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Libéralisme antique et moderne

Que je cherche toujours à me procurer à un prix raisonnable, il semble être épuisé depuis des années.

J'ai une théorie pour expliquer ça : beaucoup n'arrivent pas à assumer leurs idées sans les avoir au préalable mis dans la bouche de quelqu'un d'autre, de préférence connu et prestigieux. C'est la culture du bling appliquée à la philo. Exemple non platonicien : Un libéral nommé Jésus.

C'est vrai, mais songe un peu à l'écueil inverse : ça donne Ayn Rand.
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Je suis en train de lire "Idéologie ou l'origine des idées reçus" de Raymond Boudon, le livre est plus ou moins compliqué pour moi. Il y a certain mot barbare ( axiologie ) j'en suis qu'au début, j’espère que ça va pas se corser plus que ça. Je ne sais pas si j'ai bien fait d'attaquer la sociologie avec ce livre. Je l'ai pris car j'aimerais savoir pourquoi des personnes intelligente et rationnelle pensent des choses parfois idiotes et pourquoi nous croyons ce que nous croyons . Avez vous des livres pour comme bonne introduction à la sociologie? sans doute Weber?

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En lisant le début de Le socialisme en 1907, je m'aperçoit que Faguet conteste l'idée que Platon soit le premier socialiste ou communiste. C'est le premier (le seul ?) que je vois contester cette idée à cette époque. Il dit que si on veut chercher un communisme antique, c'est plutôt les Esséniens (entre eux), et encore.

 

Autre fait intéressant, il divise les socialistes en trois catégories : 1° Les anarchistes ; 2° Les appropriationistes ; 3° Les collectivistes. Et il considère que les anarchistes sont les "libéraux du socialisme", il les considère comme des "libéraux radicaux". (Jetez un coup d’œil au chapitre VI.)

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Hey ! J'ai trouvé quelqu'un qui a plus de temps et qui propose une lecture attentive des Lois de Platon sur un site cryptocommuniste (ne me remerciez pas)

 

http://nomocracyinpolitics.com/2016/01/12/the-laws-introduction/

 

Je vais suivre ce blog jusqu'à la fin des publications consacrées aux Lois.

Et même si à la fin, il s'avérait que Popper n'est pas refuté, j'aurais au moins rafraîchi mes connaissances sur Platon.

  • Yea 1
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Je lis un peu Lénine (Que faire? et des extraits de l'Etat et la Révolution), c'est passionnant, en fait. Peu de monde illustre mieux le militantisme révolutionnaire, dont il est en quelque sorte l'entéléchie. Cet homme était un véritable accomplissement de l'idéologie dans l'histoire, ça se ressent partout. Je recommande, pour peu qu'on ait un peu de second-degré, une propension au rire jaune et quelques lubies malsaines.

 

Plus sérieusement, je trouve qu'il offre tout de même quelques clefs de compréhension utiles du communisme (ce qui est plutôt évident, en fait). Mais au-delà de la mythologie bolchévique,  je suis sûr qu'il peut déclencher chez un libéral coincé quelque part au début du XXIe siècle des réflexions très intéressantes sur ce qu'on doit pratiquer ou non si on veut dépasser la contrainte étatique, et même sur le rôle des révolutions en générale. Pour nous, ce sera en particulier sur la manière dont on doit jouer, ou non le jeu de la politique, pour permettre la naissance de sociétés libérales. Parce que je pense qu'il n'échappe à peu de monde ici que la voie démocratique (et j'irais peut-être jusqu'à dire politique, mais je risque de rentrer dans un paradigme Schmittien qui ne me plait pas trop) a été jusque là une défaite monumentale suivie le plus souvent d'un contrecoup violent, comme ça a au moins été le cas en France. Je n'ai pas l'impression que les autres nations soient elles mêmes sur la bonne voie. En fait, il nous dresse un tableau fort intéressant du renversement de l'ordre dont il se fait l'un des avatars. Essayer de se situer par rapport à ça peut-être intéressant, pour un anarchiste en particulier.

 

Pour ma part, je ne sais pas vraiment comment dépasser cette aporie. D'un côté, on peut supposer un ordre spontané comme c'est le cas chez Hayek puis ceux qui l'ont suivis, mais je ne sais pas trop comment éviter, d'une manière ou d'une autre, un utopisme propre à un Lénine, en réagissant à l'immixtion d'organes. La défense inconditionnelle du droit de sécession

 

Naturellement, pas besoin de Lénine pour tout ça, mais j'estime qu'il faudrait veiller à ne pas se montrer aussi idéologues que nos camarades soviets, et que, finalement, cette lecture constitue une mise en garde intéressante. J'ai souvent que l'impression que le libéralisme oscille entre l'utopisme et l'anti-utop

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Bon, je reprends ma correction ici, vu que j'ai appuyé sur "entrer" sans le vouloir :

 

Pour ma part, je ne sais pas vraiment comment dépasser cette aporie. D'un côté, on peut supposer un ordre spontané comme c'est le cas chez Hayek puis ceux qui l'ont suivis, mais je ne sais pas trop comment éviter, d'une manière ou d'une autre, un utopisme propre à un Lénine, en réagissant à l'immixtion d'organes étatiques dans l'ordre en question, en permanence comme c'est le cas actuellement par exemple. La défense inconditionnelle du droit de sécession me semble être une piste, je ne sais pas si elle est suffisante, et je ne vois pas comment elle peut s'avérer suffisante ne serait-ce que face à la notion même de puissance. Il suffira d'un empire pour faire écrouler tout ce rêve, et Dieu sait qu'il est facile pour eux d'émerger. En tout cas, je ne vois pas comment aller au-delà du problème, pas plus que sur comment maintenir cet éternelle vigilance nécessaire à la sauvegarde de la liberté, pour reprendre le mot de Jefferson. 

 

Naturellement, pas besoin de Lénine pour tout ça, mais j'estime qu'il faudrait veiller à ne pas se montrer aussi idéologues que nos camarades soviets, et que, finalement, cette lecture constitue une mise en garde intéressante. J'ai souvent que l'impression que le libéralisme oscille entre l'utopisme et l'anti-utopisme de manière à

D'ailleurs,

  • Yea 1
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Bon, j'en ai marre, faut vraiment que je trouve une meilleure manière d'écrire sur mon clavier.

Je sais plus trop ce que je voulais dire en dernière phrase, en fait, j'ai l'impression que ça n'a plus de sens du tout. Mais si quelqu'un a de bonnes objections à me faire (ou des lectures intéressantes qui vont dans ce sens) à me donner, je suis très preneur, car j'ai vraiment l'impression d'être dans une impasse.

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Quitte à paraître monomaniaque, je conseillerais A de Jasay, par exemple son essai Political philosophy clearly ou Against Politics, qui offre l'une des rares perspectives "libertariennes" qui ne soit par utopiste au sens fort, mais plutôt analytique. L'ambition n'est pas d'offrir un contre-projet à la société telle qu'elle est maintenant, mais de dissoudre les justifications de l'Etat (pour retrouver sa logique), les erreurs du langage et de la théorie philosophique et économique.

http://www.independent.org/publications/tir/article.asp?a=1060

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Parce que je pense qu'il n'échappe à peu de monde ici que la voie démocratique (...) a été jusque là une défaite monumentale suivie le plus souvent d'un contrecoup violent, comme ça a au moins été le cas en France.

Mais est-ce que les voies non-démocratiques ont mieux réussies ?
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La démocratie a-t-elle vraiment réussi, ou se maintient-elle uniquement parce qu'elle a intégré au cours de son histoire les modes de fonctionnement de ses concurrents (aristocratie, monarchie, tyrannie, etc)

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Je lis un peu Lénine (Que faire? et des extraits de l'Etat et la Révolution), c'est passionnant, en fait. Peu de monde illustre mieux le militantisme révolutionnaire, dont il est en quelque sorte l'entéléchie. Cet homme était un véritable accomplissement de l'idéologie dans l'histoire, ça se ressent partout. Je recommande, pour peu qu'on ait un peu de second-degré, une propension au rire jaune et quelques lubies malsaines.

 

Plus sérieusement, je trouve qu'il offre tout de même quelques clefs de compréhension utiles du communisme (ce qui est plutôt évident, en fait). Mais au-delà de la mythologie bolchévique,  je suis sûr qu'il peut déclencher chez un libéral coincé quelque part au début du XXIe siècle des réflexions très intéressantes sur ce qu'on doit pratiquer ou non si on veut dépasser la contrainte étatique, et même sur le rôle des révolutions en générale. Pour nous, ce sera en particulier sur la manière dont on doit jouer, ou non le jeu de la politique, pour permettre la naissance de sociétés libérales. Parce que je pense qu'il n'échappe à peu de monde ici que la voie démocratique (et j'irais peut-être jusqu'à dire politique, mais je risque de rentrer dans un paradigme Schmittien qui ne me plait pas trop) a été jusque là une défaite monumentale suivie le plus souvent d'un contrecoup violent, comme ça a au moins été le cas en France. Je n'ai pas l'impression que les autres nations soient elles mêmes sur la bonne voie. En fait, il nous dresse un tableau fort intéressant du renversement de l'ordre dont il se fait l'un des avatars. Essayer de se situer par rapport à ça peut-être intéressant, pour un anarchiste en particulier.

 

Pour ma part, je ne sais pas vraiment comment dépasser cette aporie. D'un côté, on peut supposer un ordre spontané comme c'est le cas chez Hayek puis ceux qui l'ont suivis, mais je ne sais pas trop comment éviter, d'une manière ou d'une autre, un utopisme propre à un Lénine, en réagissant à l'immixtion d'organes. La défense inconditionnelle du droit de sécession

 

Naturellement, pas besoin de Lénine pour tout ça, mais j'estime qu'il faudrait veiller à ne pas se montrer aussi idéologues que nos camarades soviets, et que, finalement, cette lecture constitue une mise en garde intéressante. J'ai souvent que l'impression que le libéralisme oscille entre l'utopisme et l'anti-utop

 

INtéressant.

 

Personnellement, je serais assez intéressé par une revue des livres de Gramsci sur la conquête du pouvoir par la culture. Le phénomène SJW semble montrer que rallier le professorat et les intellectuels dans son sillage peut être une stratégie efficace pour prendre le contrôle sans prendre le pouvoir.

  • Yea 1
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